Dossiers et Opinions: Politique |
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Enjeux et problématique de la grève de janvier 1999 à lUniversité Omar Bongo de Libreville. Par Eusebio Nguéma, Libreville, 19 janvier 1999 Cela fait plus dune semaine déjà que les étudiants de lUOB sont en grève. Et depuis ce temps les autorités tant rectorales que gouvernementales demeurent insensibles à leurs revendications. Il est à rappeler quun mouvement de grève avait dabord eu lieu en début dannée. Les étudiants ont fait montre de beaucoup de maturité en acceptant dentrer en négociation avec le corps administratif de lUOB. Lors de ces négociations, un cahier de charge avait été présenté par les étudiants et discuté avec lesdites autorités. Cest après avoir accepté de donner suite à certaines de leurs revendications de la part de l administration que les étudiants acceptèrent de reprendre les cours. Il se trouve malheureusement aujourdhui que ces autorités administratives n'ont pas tenu parole. Et cest ce non-respect des accords dits "de lIntercontinental" qui constitue la raison fondamentale de cette grève. Mais quest-ce que ces étudiants revendiquent en fait? Parmi les différents points contenus dans le cahier de charge des étudiants, ceux que ces derniers voudraient voir aboutir dans les plus brefs délais sont:
Et bien d'autres. Nonobstant la légitimité de ces revendications étudiantes, la réaction des autorités compétentes nest pas pour arranger les choses. Au contraire ... En effet, pour manifester leur ras-le-bol, les étudiants réunis en assemblée générale (il faut rappeler que les associations estudiantines ont été dissoutes par les autorités locales) décidèrent à l'unanimité dentrer en grève. Et cest ainsi quun mouvement pacifique fut engagé devant le portail de lUOB qui demeure fermé depuis ce jour. A la surprise générale ,les autorités administratives du Gabon dépéchèrent un escadron de la Gendarmerie nationale pour disperser les foules. Et de quelle manière! Indignés et impuissants devant ce spectacle honteux pour un pays qui se prétend démocratique, les parents durent assister à lacharnement des "gens darmes" sur leur progéniture. Le comble dans cette histoire est que les gabonais ont assisté à une espèce de chasse à létudiant, ce qui manifestement contribua à lalourdissement du bilan. Car, parmi les victimes (et il y en a bien eu), on dénombre des individus qui ne faisaient même pas parti du mouvement de contestation mais qui eurent la malchance dêtre des étudiants présents au mauvais endroit au mauvais moment. Vingt-sept de ces victimes indirectes ont pu être dénombrées. Il ny a pas eu de morts sur-le-champ, cependant le bilan est lourd, car il y a un étudiant qui se trouve dans un état alarmant; il est dans le coma après avoir subi une opération chirurgicale qui a duré plus de 7 heures. Les dégâts matériels ne sont pas encore quantifiés. Actuellement, les étudiants contrôlent le campus de luniversité qui aujourdhui fonctionne sans Recteur et encore moins un Secrétaire Général. Et pour toute reprise des négociations, les étudiants exigent que leur frère soit évacué dans de meilleurs hôpitaux hors du Gabon (le secteur médical est en grève aussi, au travers de lUSAP). Les pouvoirs publics gabonais ne se préoccupent pas de ces problèmes étudiants mais font tout pour que ces derniers se mettent encore plus en colère en leur envoyant des policiers et gendarmes commandés par des chefs avides de sensations et à la recherche dune promotion et, pourquoi pas, dune nomination politique comme c'est légion au Gabon. Pendant que nos jeunes étudiants - lavenir du Gabon de demain - se battent pour bénéficier de meilleures conditions de travail, nos patrons eux, font des pieds et des mains pour sassurer une place au soleil omarien. La route du peuple est donc bouchée par le manque d'opportunités socio-économiques, mais personne ne semble s'en préoccuper. Dans quel pays se trouve-t-on? Une vraie jungle! Ces jeunes qui disent tout haut que, depuis trente et un ans, ils constituent une jeunesse sacrifiée (et non sacrée comme le prétendait l'autre), sont plus que jamais insultés et traités de "mal éduqués". Décidément, quand nos politiciens se détournent des vrais problèmes de la société pour ne s'occuper que de leur enrichissement personnel, cest le pays tout entier qui en prend un coup. Probablement parce que toute cette magouille étatique est faite à dessein! NGUEMA Eusébio. Paul M'Ba Abessole-Pierre Mamboundou: seule l'unité l'emportera L'élection qui vient de se dérouler dans notre pays révèle plus que jamais la vérité qui se cache derrière la vieille maxime "l'union fait la force". Cette vérité interpelle de manière directe et non-ambigue les deux principaux leaders de l'opposition gabonaise que sont Pierre Mamboundou et Paul Mba Abessole. En faisant bande à part, ces leaders donnent à Bongo la justification qui lui manque: l'opposition est divisée. Il va sans dire que fort de cette justification, Bongo peut manipuler à sa guise le résultat des élections, volant ainsi la victoire à une opposition trop avide de pouvoir. Cette avidité ne peut que laisser planer le doute sur l'esprit républicain des opposants gabonais. Seule une opposition véritablement républicaine sera capable de l'emporter devant Bongo. Bongo ne gagne pas les élections parce qu'il a la majorité sociologique dans le pays. De sources officieuses, Bongo n'atteindrait même pas les 10% si une élection véritablement démocratique se déroulait au Gabon aujourd'hui. Une opposition véritablement républicaine se définit par: 1) La mise en avant de l'intérêt supérieur de la nation: cet intérêt exige une unité qui rassemblerait l'opposition autour d'un thème commun: le départ immédiat de Bongo, tout en préservant la spécificité de chaque parti engagé dans la lutte pour la libération du pays. 2) La suppression des individualismes partisans: le départ de Bongo reste fortement conditionné par la cessation des visées individualistes au sein de l'opposition. La vérité est qu'aucun de nos partis d'opposition ne pourrait à lui tout seul remporter des élections au Gabon. Ces partis sont tous recroquevillés sur des bases fortement ethniques et régionales. A ce titre, ils ne peuvent individuellement inspirer le sentiment d'unité nationale nécessaire à la victoire. Ce qu'il leur faut donc, c'est un seul discours: celui d'un unitarisme d'objectifs qui s'encrerait autour du départ immédiat de Bongo par tous les moyens possibles. Il va sans dire qu'une unité immédiate entre Paul Mba Abessole et Pierre Mamboundou inquièterait plus fortement Bongo. Ces deux leaders ont, à eux tous seuls, la capacité de mobiliser une majorité de la population gabonaise et de mener avec elle les actions nécessaires au renversement du pouvoir. Ces actions devraient se concentrer autour d'une stratégie précédemment utilisée en Afrique du Sud pendant les années de l'apartheid. Cette stratégie est celle de "l'ingouvernabilité totale": rendre, par toutes les voies possibles, et par toutes les formes d'action soutenue nécessaires, le pays totalement ingouvernable jusqu'au départ de Bongo. Le BDP-Gabon Nouveau lance donc un appel immédiat et solennel à Paul Mba Abessole et à Pierre Mamboundou pour la création d'une coalition politique dont le but serait le renversement immédiat du système Bongo. L'établissement d'une véritable démocratie au Gabon ne passe que par le départ de Bongo. Le BDP-Gabon Nouveau |