Dossiers et Opinions: Economie |
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Drame dans le Nobium (LA LETTRE DU CONTINENT n°331 du 17/06/99) Les Gabonais sont furieux: alors qu'ils comptaient sur des rentrées annuelles de 475 millions $ avec le mirifique gisement de niobium de la SOMIMO, le chef de file des opérateurs miniers, Reunion Mining, a été racheté par l'Anglo American. Comme ce groupe gère une mine identique au Brésil, il fait la sourde oreille pour lancer le projet gabonais qui risquerait de faire baisser les prix Selon La Lettre Afrique Energies (Indigo Publications), le Gabon cherche une solution alternative avec le Canadien NIOBEC et le groupe COLAS (Bouygues), mais rien de folichon De même, il envisage de retirer ce dossier à Warburg (conseiller de Minorco pour l'Anglo) pour le confier au cabinet Rotschild. Mais ce ne sont pour l'instant que des menaces ! L'AFD prépare laudit de la SNBG (LA LETTRE DU CONTINENT n°331 du 17/06/99) Sous "couverture" d'une étude sur les perspectives de la filière bois au Gabon, l'AFD (Agence française de développement) va financer et réaliser un audit "soft" de la SNBG (Société nationale des bois du Gabon), qui contrôle les sorties de bois. Les recordmen de la dette (LA LETTRE DU CONTINENT n°331 du 7/06/99) La crise financière gabonaise est sans précédent. Accumulée depuis la fin des années 80, la dette est passée de 1 milliard $ en 1985 à 4,6 milliards $ aujourd'hui. Chaque Gabonais doit à ce titre près de 5 000 $, bousculant le record détenu jusqu'ici par le Congo-Brazzaville... A Libreville, on s'efforce de "monter" de subtils dossiers de réduction de la dette sans que "ces messieurs de Bretton Woods" viennent trop mettre leur nez dans les dossiers sensibles... Au Palais du bord de mer, ce sont toujours Pascaline Bongo (directrice du cabinet présidentiel) et Michel Essonghe (avec l'assistance active du conseiller Jacques Pigot) qui assurent le suivi des propositions gabonaises. Le président reçoit de son côté de nombreux maîtres de la finance comme le Camerounais Alain Likeng ou le Malien Abbas Haïdara Au ministère des Finances, la chasse aux gros salaires se poursuit tandis que l'organigramme a été totalement remanié. Ce sont les "financiers" des compagnies pétrolières qui vont entrer dans la danse et ont été installés par le vice-ministre des Finances, Fabien Owono Essono: le Français Serge Findji, précédemment directeur financier à Elf Gabon, qui est le nouveau conseiller du directeur général du contrôle financier, Philippe Ongonwou, lui-même précédemment contrôleur de gestion à Shell Gabon. On voit aussi revenir à ce ministère, en qualité de consultant, André Paul Apandina, directeur général délégué d'Elf Gabon. Travaillant avec Serge Findji à Elf Aquitaine Paris comme expert comptable, Charles Mba a de son côté été nommé à la Direction générale des impôts (mais il se fait un peu tirer l'oreille pour rentrer à un poste si modeste). Exit, par contre, le conseiller Bernard Maussez, l'ancien maestro à la présidence de la dette gabonaise. Le seul vrai problème est que personne ne connaît réellement dans le détail la situation des finances publiques gabonaises. Pour l'évaluation de la dette intérieure, la fourchette varie de 350 à 700 milliards F CFA selon les interlocuteurs ! HAUTE SECURITE... FINANCIERE (LA LETTRE DU CONTINENT nº330 du 3/06/99) Qu'il s'agisse de sécurité à ses frontières ou des finances internes de l'Etat, le Gabon met les doigts dans la passoire. Comme en Côte d'Ivoire, un Conseil national de sécurité (CNS) vient d'être créé. Cet organe est principalement chargé de suivre l'évolution des conflits en Afrique centrale, notamment celui du Congo-Brazzaville qui donne des sueurs froides au pouvoir gabonais. Surtout après l'attaque, la semaine dernière, de "rebelles" congolais contre les forces du président Denis Sassou N'Guesso dans la province congolaise des Plateaux, qui est frontalière du Haut-Ogooué et peuplée également de Tékés. A la tête de ce Conseil de sécurité, il y a évidemment le président Omar Bongo et son fils Ali, ministre de la Défense, tandis que le secrétariat général est assuré par le général Samuel Mbaye. Parmi les principaux membres de ce conseil dit "stratégique", on compte les chefs des services secrets de la police, de l'armée et de la gendarmerie: le général Laurent Nguetsara du Commissariat général à l'immigration et à la documentation, le général Likasa du 2ème Bureau (services secrets de l'armée) et le colonel Sougou de la Direction générale de recherches de la gendarmerie (DGR). Il y a aussi des civils comme le ministre des Affaires étrangères Jean Ping, le ministre des Finances Emile Doumba (l'homme clef du nouveau gouvernement) et Julien Mpouho-Epigat, neveu du chef de l'Etat, chargé de la coordination des services secrets à la présidence. Sur le front de l'économie, un dispositif a été mis en place pour réduire le train de vie de l'Etat. Le président Bongo a donné carte blanche à son ministre des Finances au détriment du premier ministre pour faire le ménage dans toutes les administrations. Les régies financières et fiscales ont été les premières touchées. Ainsi Massima, bien que confirmé à la direction du Trésor public, s'est vu coupé de ses principaux conseillers, qui ont été remplacés par des hommes du ministre des Finances. De même, on a imposé des collaborateurs au directeur du budget, Ntsissy. Pour sa part, Ognagna, directeur des douanes depuis de nombreuses années, a été éjecté au profit de Célestin Odounga, un Obamba comme lui. Il y a en revanche peu de changements au niveau des banques. Doumba garde la direction de la BICIG, comme ses "collègues" nommés par les précédents gouvernements. La petite nouveauté, c'est la nomination d'un des fils de Bongo, Christian, comme DGA de l'UGB (filiale du Crédit Lyonnais). Le joker de Bongo Jeune Afrique No. 2000-2001, du 11 au 24 mai 1999, pp. 68-71. Emile Doumba, le directeur général de la Bicig, a été appelé, en janvier, à la tête du ministère des finances. Rude tâche, même pour un banquier de cette trempe. "Je vous en prie! Ne parlons pas de moi, parlons dabord de la banque, sinon ça va encore jaser là-bas." Dentrée de jeu, Emile Doumba fixe les règles. La banque, cest bien sûr la Banque internationale pour le commerce et lindustrie du Gabon (Bicig), dont il est toujours directeur général. Là-bas, cest Paris et le siège de la Banque nationale de Paris (BNP), maison mère de létablissement gabonais. Déformation professionnelle, un banquier cultivant par définition la discrétion? Le patron de la Bicig, en tout cas, ne supporte pas de voir ses portraits sétaler dans les magazines et autres revues spécialisées dès quil sagit de la Bicig ou du système bancaire gabonais en général. Le siège de sa banque, immeuble insignifiant sur lavenue du Colonel-Parant à Libreville, confirme la modestie de lhomme aux célèbres moustaches: sa façade au mélange peu esthétique de verre et dacier ne reflète nullement la réussite exceptionnelle du premier établissement financier du Gabon. Litinéraire du « King », comme le surnomment ses collaborateurs, et celui de son entreprise se confondent en effet étrangement. Nombreux sont les banquiers, ceux de la BNP en tête, qui imaginent mal la Bicig sans Doumba. « Il fait corps avec sa banque », affirme, émerveillé, lun deux. Cest en 1972 que ce Massango, ethnie de lOgooué maritime, né à Libreville en 1944, rejoint le groupe BNP. Fraîchement diplômé de lEcole supérieure de commerce et dadministration des entreprises (Escae) de Toulouse, il entre en tant que stagiaire à lagence de la banque parisienne à Montpellier. Et pour le préparer (déjà !) à prendre la tête de la filiale gabonaise du groupe, les responsables de la BNP lenvoient en stage à la Banque internationale pour le commerce et dindustrie de Côte dIvoire (BCICI), que frère », feu Joachim Richmond. En 1975, Emile Doumba est nommé fondé de pouvoir à la Bicig. Cinq ans plus tard, et après un dernier stage au siège de la Banque nationale de Paris, boulevard des Italiens, il en devient directeur général (*). Financier hors pair, apolitique, à la différence de la majorité de ses homologues de la place de Libreville, il a, à travers la Bicig, bouleversé le paysage bancaire et léconomie du Gabon. Il a apposé son empreinte à la Confédération patronale gabonaise (CPG) quil a présidée de 1992 à 1996, à lAssociation professionnelle des banques et, surtout, au Club des dirigeants de banques dAfrique francophone dont il a assuré la présidence en 1995. En acceptant en janvier dernier de devenir le ministre de lEconomie, des Finances, du Budget et de la Privatisation du gouvernement de Jean-François Ntoutoume-Emane, le King doit quitter, certainement avec beaucoup de regrets, la direction du premier établissement bancaire du Gabon. « En ressources et en emplois!» tient-il à préciser. La passation officielle de pouvoir avec son successeur, Pascal Ndjawe, se fera en juin à lissue du conseil dadministration de la banque. Au Gabon, le ministère des Finances Doumba en est conscient nest pas une sinécure. Son prédécesseur, Marcel Doupamby Matoka, banquier comme lui, en sait quelque chose. Titulaire du poste de 1994 à 1998, Matoka, membre du comité central du Parti démocratique gabonais (PDG), le parti dOmar Bongo, na jamais vraiment pu exercer les pleines attributions que lui confère son titre. Cest de loin le ministère le plus «ethnicisé» et le plus politisé. Il faut donc ménager les sensibilités de chaque collaborateur en tenant compte de ses origines et de ses liens avec le pouvoir. On raconte que deux proches du «Palais du bord de mer» la présidence- le directeur général du budget et le secrétaire général du ministère, y fasaient la pluie et le beau temps. Cette situation est pour beaucoup dans le dérapage des finances publiques. Depuis le dernier trimestre de 1998, le Gabon est en effet en cessation de paiements (voir J.A. n0 1995 et J.A. n0 1998). Les dépenses pour la dernière campagne électorale et leffondrement des cours du pétrole ont fait que les besoins de financement se chiffrent en centaines de milliards de F CFA. Doumba nous confiait, voilà un an, que lEtat « commence à devenir vertueux puisquil tient ses engagements envers les bailleurs de fonds ». Au cours de son premier Conseil des ministres, découvrant, incrédule, lampleur du désastre, il na pas pu retenir cette exclamation « On a disjoncté ! » Un cri du coeur qui en dit long sur le défi qui lattend. Pas question, toutefois, pour le nouveau grand argentier de se décourager. A la guerre comme à la guerre, tirant les leçons de lexpérience de son prédécesseur et afin de créer plus de cohésion au sein de son équipe, il a dabord réussi à arracher, à en croire lhebdomadaire La Lettre Afrique Expansion, lexclusivité de la signature des documents officiels. Cest, paraît-il, le seul moyen de contenir les ambitions de son ministre délégué et de son secrétaire dEtat. Deuxième acte significatif dÉmile Doumba la loi rectificative de finances pour 1999. Le 17 avril, il publie dans le quotidien progouvernemental LUnion son projet in extenso. Du jamais vu. On y apprend que, pour la première fois depuis la dévaluation du franc CFA, les dépenses de l'État (1492 milliards de F CFA) sont sans commune mesure avec ses recettes (à peine 550 milliards). Cette situation, conclut le ministre des Finances, «exige de la part de lÉtat une réduction de son train de vie et, au plan individuel, un certain nombre de sacrifices ». Un message qui sadresse également aux bailleurs de fonds qui placent, on le sait, beaucoup d'espoir dans le nouveau joker de Bongo. Assou MASSOU *Voir Gabon: 100 hommes de pouvoir; Indigo publications, 1996. Gabon: Recherche 925 milliards, désespérément Jeune Afrique No. 1998, du 27 avril au 3 mai, pp.18-19 Les fidèles lecteurs de LUnion nen sont pas encore revenus. Le quotidien progouvernemental de Libreville, qui publie chaque semaine un compte-rendu, souvent laconique, de la réunion du Conseil des ministres, leur a servi, dans sa livraison du 17 avril, un exposé détaillé de la loi de finances rectificative pour 1999 que le gouvernement venait tout juste dadopter. Rappelons que ce type de document, avant publication au Journal officiel, relève, au Gabon comme partout ailleurs sous les tropiques, du secret dEtat. Rappelons aussi que les lois de finances rectificatives sont, en raison des fluctuations des cours du pétrole, monnaie courante au pays dOmar Bongo. Comment donc expliquer linitiative inattendue du gouvernement? Il sagit, ni plus ni moins, dun appel du pied aux bailleurs de fonds. Depuis le dernier trimestre de 1998, le Gabon est, en effet, en cessation de paiements (J.A. no.1995). Le FMI, qui ne cesse de dénoncer la gestion peu orthodoxe des finances de lEtat, a suspendu laccord triennal de Facilité élargie (1996-1999) et les créanciers bilatéraux, la France en tête, ont, faute de remboursement, interrompu leur coopération financière. On remarquera dailleurs que le texte du gouvernement a été publié à la veille du voyage du président Bongo aux États-Unis (J.A. n0 1997). Accompagné de son nouveau ministre de lEconomie et des Finances, Emile Doumba, le chef de lÉtat gabonais tentera, à Washington, de ramener les institutions de Bretton Woods à de meilleurs sentiments. Grâce au nouveau projet de budget. Ce texte, souligne le communiqué du gouvernement, « se situe dans le contexte de laprès-pétrole [et] nous impose de nous engager résolument vers plus de rigueur dans la gestion des finances publiques et dans le strict respect de lorthodoxie financière. Cette évolution exige de la part de lEtat une réduction de son train de vie et, au plan individuel, un certain nombre de sacrifices. » La loi de finances rectificative table sur une production pétrolière de 15 millions de t et sur un cours de 13 dollars le baril (18,5 millions de t et 15 dollars en 1997). Elle prévoit aussi lexportation de 1,8 million de t de manganèse, de 252 t duranium et de 2 millions de m3 de grumes. Au total, le projet de budget est arrêté à 547,5 milliards de F CFA en recettes dont 10 milliards de financements extérieurs (897,5 milliards en 1998) et à 1492,6 milliards de F CFA en dépenses. Le besoin de financement sélève donc à 925 milliards de F CFA Pour mémoire, les budgets 1996 et 1997 ont été excédentaires de, respectivement, 77 milliards et 179 milliards de F CFA. Assou MASSOU Débâcle économique et fuite des cerveaux: Le Gabon est dans la tourmente. 19 mai 1999 Jusqu'à assez récemment en Afrique noire, le Gabon était resté l'un des rares pays dont les ressortissants revenaient toujours chez eux après de longues études supérieures à l'étranger. L'émigration gabonaise ne s'est donc souvent limitée qu'à des séjours temporaires correspondant plus ou moins à la durée des études entreprises. Cette exception gabonaise pouvait s'expliquer de deux manières principales: 1) La famille Le Gabonais est toujours resté très attaché à sa famille. A cause de l'importance socio-culturelle énorme de la famille dans la société gabonaise, le Gabonais s'est, dans la plupart des cas, toujours interdit une expatriation définitive. Cette raison est donc, jusqu'à présent, souvent restée la plus déterminante dans le retour du Gabonais en terre natale. 2) L'espoir d'intégration socio-économique L'espoir de pouvoir s'intégrer dans le tissu économique du pays et de contribuer le savoir acquis à l'étranger au développement de sa nation a souvent représenté la deuxième raison du retour du Gabonais en terre natale. Il faut dire que l'illusion de richesse que donnait encore le Gabon jusqu'à la fin des années 80 laissait d'énormes lueurs d'espoirs à tout jeune Gabonais parti conquérir le savoir des Blancs. A cette illusion s'ajoutaient les discours politiques qui, tant bien que mal, surent maintenir l'intelligentsia gabonaise dans l'illusion d'un pays dont l'économie était assez solide pour pouvoir absorber toute la main d'oeuvre qualifiée gabonaise. Ce n'est donc que grâce à la crise économique qui frappa le pays dans le milieu des années 80 que les Gabonais comprirent que ce n'était là qu'un mythe savamment entretenu par le bongoïsme ambiant. Cependant, cette dévouverte fut faite trop tard: l'incompétence du régime Bongo et le manque de diversification en matière économique avaient déjà rongé le tissu économique national après près de 32 ans de gestion irresponsable. Cette crise avait, certes, aidé le pays à se réveiller politiquement, mais ce réveil fut tardif: les dégâts économiques avaient déjà été causés. Drôle de palmarès en effet pour un pays béni des dieux dont le voyage sur le parcours du développement aurait pu se faire de manière exceptionnelle, un parcours qui avait le potentiel de donner le ton en Afrique centrale pour faire du Gabon un modèle de développement à l'africaine. Le pétrole était effectivement arrivé comme une bénédiction pour ce pays qui fut pauvre à l'origine. Le Gabon, à cause de sa faible population qui dans les années soixante-dix ne s'élevait qu'à près de 600.000 habitants, manquait tellement de main-d'oeuvre que le pays dut faire appel à ses voisins pour pouvoir répondre aux besoins énormes que le boom pétrolier des années 70 avait fait naître. Dans cette atmosphère d'euphorie, la gabonisation battit effectivement son train, donnant ainsi aux Gabonais l'espoir de lendemains toujours meilleurs. Le pétrole était devenu le nouveau dieu des dirigeants. "Après le pétrole... le pétrôle" entendait-on Bongo clamer (Lettre du Continent No. 327, 15 avril 1999), tellement la bénédiction semblait éternelle et les réserves grosses comme la vie. L'après-pétrole? Bongo n'a jamais voulu apprendre ce mot. Dans un tel contexte d'euphorie généralisée, rien ne semblait pouvoir inquiéter le régime: l'économie, dopée par la manne pétrolière, enregistrait des records de croissance. Ainsi, de 1967 à 1977, le budget de l'état passa de 14,5 milliards de CFA à 255,8 milliards. Cette croissance fulgurante continua dans la décennie suivante: le budget passa ainsi de 289,8 milliards de CFA en 1978, à 669,3 milliards en 1986 (Gaulme 1988). Les dirigeants, soudainement riches, envisagèrent de grands chantiers tel le Transgabonais et dilapidèrent grossièrement les revenus du pays. Fort du l'afflux d'immigrants venus occuper les bas emplois du pays, le Gabonais n'aspira plus qu'aux hautes professions de cadre qui foisonnaient. Il s'habitua vite à ne plus travailler que dans un bureau climatisé et à ne rouler qu'en véhicule tout terrain. Par orgueil, le discours de gabonisation des dirigeants amplifia une folie des grandeurs qui frappa les Gabonais de plein fouet, et à tous les niveaux de l'échelon socio-économique. En même temps, le parti unique créé par Bongo en 1968 devint le maillon central de cette gabonisation. Ainsi, pour occuper une fonction de cadre dans les entreprises para-étatiques ou dans l'administration, l'adhésion au Parti Démocratique Gabonais (PDG) devint le passage obligé pour une ascension socio-économique fulgurante. Peu à peu, le mérite personnel ne compta plus. Ce qui devint important était l'appartenance au PDG et l'activisme en faveur du régime d'Omar Bongo. A cause de cette exigence partisane placée sur le chemin du Gabonais comme condition de son intégration dans le tissu économique, et à cause de la structure hautement régionaliste du parti-état de Bongo, le favoritisme et le clientélisme ethnique et régional s'instaurèrent en véritables institutions. Avec elles vinrent aussi d'autres maux tels la corruption, l'impunité légale et la loi de la jungle qui pardonna toutes les exactions commises par le régime ou par ses représentants. De plus, fermé à toute critique et punissant durement les réclacitrants, il était devenu tout à fait impossible au régime Bongo de voir le mal que ce système de parti-état causait au tissu économique et culturel de la société gabonaise. Le Gabonais devint donc tout simplement paresseux puisque l'effort et le travail n'étaient plus les vertus du développement au Gabon. Il suffisait de faire partie du PDG, ou de connaître quelqu'un de bien placé, et hop! Toutes les portes s'ouvraient. Dans un tel contexte d'exactions partisane et d'euphorie économique, tous les espoirs étaient permis. L'étudiant qui rentrait de France trouvait toujours un emploi de cadre. Ceux qui s'intéressaient à la politique étaient tout de suite "bombardés" à des postes politiques dans le PDG ou dans le gouvernement. La fonction politique devint ainsi synonyme, non pas de service rendu à la nation, mais plutôt d'enrichissement tantôt licite, tantôt illicite (notez que le président américain, pour sa fonction, ne touche même pas l'équivalent de ce que gagne un Ministre gabonais par mois). A cause des salaires faramineux que l'appartenance au gouvernement et aux instances politiques du PDG rapportait, la fonction politique devint la cible primordiale de tout Gabonais puisque c'est dans ce domaine, et non dans le secteur privé, que l'on retrouvait les plus gros salaires. Parfois, ces salaires se payaient en double selon que l'on occupait à la fois des fonctions gouvernementales et des fonctions politiques au sein du PDG. L'état laitier institué par Bongo était ainsi goulument trait comme une vache grasse, sans retenue aucune. Tandis que le pays, conditionné, s'abbreuvait des discours politiques pleins de grandeur du "Grand Camarade", les effets d'une économie basée sur la rente s'aggravaient. Non seulement parce que les dirigeants oublièrent de profiter de cette manne pour diversifier leur économie afin de la doter d'une solidité interne, mais aussi parce que la tranche la plus importante de la population n'en profita pas. En effet, le paysan gabonais fut omis de cette équation du développement basé sur la rente. Pendant que des pays comme la Côte d'Ivoire et le Cameroun investissaient, faute de mieux, dans l'agriculture, le Gabon quant à lui tabla tous azimuts sur la rente pétrolière et minière. L'agriculture et l'auto-suffisance alimentaire, qui auraient dû devenir la base du développement, ne firent ainsi l'objet d'aucune attention de la part des dirigeants. Sans une production agricole et vivrière adéquate, le Gabon devint rapidement un gros importateur d'aliments de base, aliments qu'il aurait pu produire lui-même avec un minimum de compétence gouvernementale. Certes, le paysan gabonais a souvent donné l'impression de vivre nettement mieux que celui d'autres pays africains. Mais ce n'est là qu'une apparence dans laquelle le système Bongo n'a aucun mérite. Le Gabon a tout simplement cette incroyable chance d'exister sur une terre généreuse: pas de désert, gibier abondant et terre moyennement fertile. Il suffit donc au paysan gabonais de jeter par terre quelques grains de maïs pour que ce maïs pousse tout seul. Le paysan n'a ainsi pu survivre que grâce à la petite économie de subsistance qu'il a lui-même développée. Il n'a pour ainsi dire pas besoin d'argent pour vivre puisqu'il peut survivre uniquement du fruit de sa terre. Le seul argent nécessaire pour lui dans ce contexte est celui qui sert à acheter du savon et du pétrole pour la lampe. En somme, les paysans gabonais n'ont fait que survivre et végéter, tandis que le régime et ses dignitaires se gavaient du venin d'une fortune gagnée malhonnêtement. Un autre facteur salvateur pour ce paysan a été la faible population du pays, qui a évité au Gabon les graves problèmes fonciers et de distribution de la terre qui peuvent subvenir de la pression démographique. C'est dire que le paysan gabonais est très pauvre et que le régime Bongo n'a rien fait pour lui. En fait, ce régime l'a même acculé à plus de pauvreté en ne construisant pas de routes fiables capables de générer une activité économique agricole dans les campagnes, et en ne facilitant pas l'exploitation du cacao et du café, denrées qui auraient pu permetttre au Gabon d'accumuler des sommes considérables en plus du revenu pétrolier. Faut-il ici rappeler que la Côte d'Ivoire vit principalement de son cacao et le Sénégal de son arachide? Faut-il également noter ici que l'on voit souvent exposée, dans les supermarchés de France, de la banane en provenance de Côte d'Ivoire et du Cameroun, mais jamais rien du Gabon? Et pourtant, le Gabon aurait pu en faire autant, sinon mieux au vu de ses ressources. Le parti-état de Bongo a donc doublement appauvri le Gabon. Il a appauvri matériellement le paysanat du pays et détruit intellectuellement les capacités de l'intelligentsia nationale qui est devenue une classe politisée dont le but, sous le régime du parti unique, n'était plus la production de la richesse par le travail, mais la construction du système Bongo par la "loi du ventre" et le "bouge-fesse" des femmes. Le début hautement politisé des années 90 représenta donc chez bon nombre de Gabonais un espoir de renouveau. Le vent de démocratie soufflait en Afrique et tous les espoirs étaient désormais permis, surtout au Gabon où la majorité silencieuse attendait patiemment que soient redistrubuées les richesses du pays de manière plus équitable. La démocratie, avec son système de pouvoir et de contre-pouvoir constituait donc, pour le peuple, le seul espoir d'une productivité qui résulterait dans plus de justice sociale et économique. Cependant, au Gabon, l'espoir fut de courte durée. Les élections qui se déroulèrent entre 1990 et 1998 n'apportèrent aucun espoir de changement véritable. Le régime Bongo s'octroya la victoire électorale à chaque élection majeure, tandis que l'économie continuait de sombrer dans une morosité fatale. Aujourd'hui, le Gabon est donc un pays hautement endetté et en banqueroute quasi-totale. Depuis 1998, le Gabon n'arrive en effet plus à payer une dette extérieure handicapante qui s'élève à plus de 4 milliards de dollars (environ deux mille trois cent (2 300) milliards de Francs CFA). Le non-paiement de cette dette veut donc dire plus d'intérêts à payer et donc une montée vergitidineuse de la créance due. A titre d'exemple, l'argent que le Gabon devait à l'Agence Française de Développement s'élevait à 166 millions de FF (soit 16 milliards 660 millions de CFA) en octobre 1998. Au 30 avril dernier, cette dette s'était dédoublée, atteignant désormais plus de 330 millions, soit plus de 33 milliards de F CFA) (Jeune Afrique du 11 au 24 mai 1999, No. 2000-2001, p. 81). L'argent dû à la Banque Africaine de Développement (BAD) est lui aussi passé de 55 millions de dollars (environ 30 millards 250 millions de CFA) à 70 millions de dollars (soit 38 millards 500 millions de CFA). Sur le plan interne, le chômage s'élève à près de 20%, le système de santé est en état de délabrement avancé, l'éducation et la formation subissent un rude coup et le moral du pays est au plus bas. Sur la base de l'échec du voyage d'avril et de mai dernier de Bongo dans les capitales occidentales, le Gabon est jusqu'au cou dans un pétrin aux airs de sables mouvants. En effet le FMI a mis comme condition de toute ouverture des négociations le paiement par le Gabon des 700 millions de FF (environ 70 milliards de CFA) qu'il doit à la BAD et à l'AFD (Jeune Afrique, op. cit). C'est que le bout du tunnel n'est certainement pas pour bientôt, surtout dans un contexte où le budget de l'état accuse un rude coup: pour son fonctionnement optimal, l'état gabonais a besoin de dépenser environ 1 492 milliards de FCFA. Or, il ne dispose à présent que de quelques 550 milliards de CFA de recettes budgétaires (Jeune Afrique du 11 au 24 mai 1999, no. 2000-2001, p. 71). A peine de quoi payer le salaire de sa masse pléthorique de fonctionnaires! Les besoins de financement budgétaire du pays s'élèveraient ainsi à près de 925 milliards de F CFA (Jeune Afrique No. 1998 du 27 au 3 mai 1999, pp. 18-19). Une véritable fortune dans les conditions actuelles. La dette gabonaise ne peut donc qu'augmenter puisque, pour se libérer de la dette, le Gabon doit... s'endetter un peu plus. Confronté à ces dures réalités, le découragement et l'immobilisme se sont, depuis au moins 1989, saisi du pays. A son tour, le Gabonais semble avoir commencé à changer de perspective sur sa relation avec son pays. Jadis fièrement opposés à toute idée d'émigration définitive vers d'autres pays, les Gabonais qui le peuvent songent désormais, coûte que coûte, à partir de leur terre pour s'installer ailleurs. En effet, selon des chiffres officieux obtenus d'un responsable des bourses et stages qui a voulu garder l'anonymat, de 1990 à 1999, sur 100% des étudiants ayant terminé leurs études à l'étranger, l'on estime à environ 30-35% la proportion des Gabonais qui ne sont pas rentrés au pays après leur formation. Ces chiffres, à mesure que le pays plongera dans le déprime économique, sont appelés augmenter. C'est que, au vu des conditions socio-économiques actuelles, et surtout après avoir vu comment, sous d'autres cieux, des leaders responsables ont assuré le développement de leurs nations, les Gabonais qui voulaient le faire ne sont plus prêts à rentrer au pays. A l'intérieur du Gabon, la tendance est également au départ. Les désillusions pour les Gabonais qui sont rentrés au pays sont grandes. Ainsi, J. B, qui est rentré en été 1998, cherche déjà à en ressortir. Ses commentaires sont, pour ainsi dire, à la hauteur de ses désillusions:
Le témoignage de F. C., lui aussi rentré récemment au Gabon, est encore plus perturbant:
J. B. et F. C. ne sont qu'un maigre échantillon de ces Gabonais qui ne trouvent plus au Gabon, ni les conditions de leur épanouissement intellectuel, ni celles de leur épanouissement socio-économique. Le régime Bongo s'est donc révélé être celui qui, en Afrique, s'est montré le plus intelligidaire: il tue les intelligences gabonaises (intelligicide), les pousse à l'animalité, détruit leur motivation, leur patriotisme productif et les réduit à un immobilisme mortel. Aujourd'hui, le Gabon souffre, et avec lui son peuple et ses intelligences. La fuite des cerveaux que l'on constate donc aujourd'hui au Gabon a un double impact négatif. 1) Il détruit la famille gabonaise en causant l'émigration de membres qui auraient dû devenir des pourvoyeurs et des consolidateurs dans le contexte de pauvreté actuel, et 2) il prive le Gabon du potentiel intellectuel dont il a besoin pour son développement. En matière économique, le maintien d'un système famillial stable et l'existence d'opportunités économiques sont les ingrédients de base de la consolidation du tissu économique national. Dans le contexte gabonais actuel, la désintégration de la famille et les conditions psycho-sociales néfastes que cet état des choses entraîne ne peuvent que devenir, à court et à moyen terme, les instruments d'une dégradation avancée de la société gabonaise à tous les niveaux. En fin de compte donc, le régime Bongo, par sa gestion désastreuse de la chose publique, est la cause non seulement de la débacle socio-économique, culturelle et politique de notre pays, mais aussi de la destruction du potentiel intellectuel et humain du Gabon. Or, sans une jeune éduquée, sans un peuple jouissant pleinement de ses capacités physiques et intellectuelles, le Gabon n'arrivera jamais à faire face aux grands défis du 3e millénnaire de la mondialisation, une mondialisation dont le capitalisme va être impitoyable pour ceux qui n'y seront pas préparés, mais bénéfique pour ceux des Africains qui auront su se reconvertir politiquement et socio-économiquement. Des pays comme la Côte d'Ivoire et le Botswana risque donc demain de devenir les piliers d'une Afrique nouvelle, tandis que des nations jadis riches comme le Gabon seront relégués dans les catacombes de l'histoire à cause de la folie des grandeurs d'un seul homme: Omar Bongo. Pour le Gabon, l'équation de l'avenir reste assez incertaine et les défis énormes. Dans un contexte qui ne laisse au pays que 7 à 8 ans de réserves pétrolières (AFP, 11 décembre 1998), donc de potentialité économique, le Gabon ne peut se permettre 7 ans de régime Bongo. Sept ans, c'est justement le temps qui reste au Gabon pour redresser la balance dans le cadre d'un nouveau régime débarrassé des lourdeurs de l'ancien. L'urgence de ce redressement est telle qu'aujourd'hui, il s'agit pour les Gabonais de faire un choix lui aussi très urgent: la mort lente sous le régime Bongo ou le progrès, la prospérité et l'entente nationale sous un nouveau régime dont l'action serait de rendre au Gabon et aux Gabonais leur dignité. Les dernières déclarations intempestives et tapageuses de Bongo désavouant publiquement son Ministre de l'économie (AFP, 13 mai 1999) laissent donc perplexe plus d'un observateur. En même temps, elles placent le doute sur la capacité du régime Bongo à se reconvertir aux principes suprêmes de la légalité démocratique et de la bonne gouvernance. Pour le peuple qui vit dans l'attente de lendemains meilleurs, l'espoir d'un renouveau semble s'éloigner à mesure que les semaines, les mois et les années passent. Une chose est désormais certaine dans la tête de la plupart des Gabonais: la déroute actuelle de leurs gouvernants et leur pilotage à vue ne peuvent plus continuer. Dans un contexte où le Gabon n'en a plus que pour sept à dix ans de richesse pétrolière, un contexte dans lequel, parallèlement, les investissements étrangers se font rares, le pays ne peut s'offrir sept années supplémentaires de système Bongo. Au vu des trente deux années que le régime Bongo a passé à s'engraisser tout en appauvrissant le pays, l'intérêt national voudrait que ce régime soit IMMEDIATEMENT mis hors d'état de nuire, pour que vive enfin la nation gabonaise. Dr. Daniel Mengara Coordinateur, BDP-Gabon Nouveau. LES CREANCIERS "MOBILISES". LA LETTRE DU CONTINENT n°327 du 15/04/99) En cessation de paiement et dans l'incapacité de payer à la fois le salaire de ses fonctionnaires et de rembourser ses bailleurs de fonds, le Gabon a décidé de mobiliser... ses créanciers privés (la dette intérieure est de 500 milliards F CFA !). Président du Sénat, Georges Rawiri, le plus "français" des Gabonais (même Elf International a toujours compté sur lui), est venu à Paris en début de semaine dernière dire clairement aux "cousins" français: "Aidez-nous pour que nous puissions vous aider"... Malin. Au cours d'un petit déjeuner organisé le 7 avril en son honneur par le CIAN (Conseil des investisseurs en Afrique), Georges Rawiri a ainsi demandé aux chefs d'entreprises de devenir les lobbyistes du Gabon en France pour une annulation de ses dettes: "A vous d'être nos avocats auprès du gouvernement, du Parlement et des médias français pour appuyer nos légitimes demandes de réduction de notre dette, a-t-il expliqué, en précisant que l'avenir professionnel des 10 0000 Français du Gabon, "dépendait dans une large mesure de la levée de cette hypothèque". Donnant donnant, toujours les vases communicants... Le président du Sénat gabonais n'a pas non plus manqué de rappeler les "services rendus" par son pays, qui a souvent "servi de base" aux Français installés dans d'autres pays voisins "en feu"... Sans doute en souvenir d'un reportage de Canal + (Vivendi) sur l'intronisation du président Bongo (qui n'a pas été vraiment apprécié au Palais du bord de mer), Georges Rawiri a ajouté que "certains grands groupes disposent d'intérêts considérables dans les médias français. Nous espérons de leur part une meilleure information sur le continent". Les représentants de Vivendi et de Bouygues ont failli avaler leur croissant de travers... A plusieurs reprises, le président du Sénat a par ailleurs regretté la dévaluation du franc CFA qui "a pénalisé le Gabon contrairement à la Côte d'Ivoire" et doublé ses dettes. Nostalgie... La poignée de chefs d'entreprises présents ont paru plutôt inquiets de la situation. Jacques Rougier, le PDG du groupe du même nom, s'est inquiété du manque de formation pour le personnel d'encadrement et du coût des facteurs de production pour la future industrie forestière. Deux représentants de Saga/Bolloré se sont de leur côté relayés pour demander une plus grande flexibilité de l'emploi (comprenez: pouvoir licencier). A tous, George Rawiri n'a pu, en substance, que leur conseiller de serrer les dents en attendant des jours meilleurs... Il a été aidé dans cette entreprise qui relève de la méthode Coué d'un sénateur de l'opposition, J-B Abessolo Nguema, président du groupe parlementaire RNB. Ce dernier a expliqué qu'il n'y a "aucune raison que les investisseurs ne restent pas présents au Gabon. L'opposition n'a aucun intérêt à ce que le navire gabonais sombre. Elle ne doit pas scier la branche sur laquelle elle est assise", a-t-il ajouté. Ce qui serait en effet le comble pour un "Bûcheron"... Au cours de ce petit déjeuner, la délégation gabonaise a beaucoup insisté sur l'après-pétrole (jusqu'à présent le président Bongo avait toujours expliqué qu'après le pétrole, il y aurait... le pétrole). Mais le seul projet avancé par Georges Rawiri est celui qu'il préside dans le cadre de la SOMIMO: l'exploitation de niobium dans la région de Lambaréné. Gabonese log exports fall 9.6 pct in March 1999 LIBREVILLE, April 28 (Reuters) - Gabon's total log exports, including okume, ozigo and miscellaneous species, fell to 166,557 cubic metres in March 1999, down 9.6 percent compared to March 1998, according to official figures. The national timber stockyard, Socit d'Exploitation des Parcs a Bois du Gabon (SEPBG), said China and France took over half the total between them. Log exports in February 1999 totalled 152,032 cubic metres. China was the biggest importer of Gabonese logs in March 1999, with 46,557 cubic metres, while France bought 45,661 cubic metres. Cumulative log exports for January-March 1999 were 476,175 cubic metres, slightly up on the 475,086 exported during the same period in 1998. Libreville: un déficit de 100.000 logements pour 400.000 habitantsville LIBREVILLE, 27 avr (AFP) - La capitale gabonaise, dont certains quartiers viennent de subir une des plus fortes inondations de l'année, connaît un déficit de 100.000 logements pour 400.000 habitants, dans un contexte de crise économique et d'imbroglio juridico-foncier. Ce déficit ne pourrait être comblé qu'en dix ans, au rythme de 10.000 logements par an, mais on semble loin du compte annuel avec un budget de seulement 200 millions F CFA (2 millions FF) devant couvrir la construction de 350 villas dans deux nouveaux quartiers, a révélé mardi le directeur général adjoint de l'Habitat, Vincent Ntoutoume Emane. "La viabilisation d'un seul hectare, soit la surface d'une quinzaine de maisons, requiert déjà près de 150 millions de F CFA", a-t-il remarqué. Outre le manque chronique d'argent pour l'habitat social -qui n'empêche pas certains de s'ériger de luxueuses villas- de nombreuses autres contraintes physiques ou légales pèsent sur l'organisation urbaine. La fonction publique a ainsi perdu tous les géomètres qu'elle formait, au profit des pétroliers aux salaires plus avantageux: "En 1960, il y avait 26 géomètres pour une population de 67.000 habitants, maintenant il n'y en a plus que cinq", pour une ville qui regroupe près de la moitié du million de Gabonais, a relevé M. Ntoutoume Emane. L'établissement du cadastre en pâtit beaucoup, d'autant qu'il s'agit d'un maillon indispensable dans une longue chaîne de responsabilités pour l'obtention d'un titre foncier. Celui-ci dépend d'abord de l'Urbanisme qui détermine si la zone sollicitée est habitable, puis du Cadastre qui divise l'espace, et enfin des Domaines qui donnent leur aval technique et attribuent le terrain. Le régime foncier n'est pas des plus simples non plus, entre le régime communautaire de certaines terres traditionnelles, les terrains construits mais abandonnés pour cause de dettes, les terres de l'Etat détournées et revendues à des privés, parfois à plusieurs à la fois ou encore les terres privées que certains officiels tentent de confisquer au nom de l'Etat. "L'indiscipline notoire qui caractérise les Gabonais eux-mêmes aggrave cette situation de construction désordonnée", accuse en outre le responsable de l'Habitat, qui constate que "des gens vont construire sur des terrains viabilisés par l'Etat, même s'ils savent que celui-ci a un projet à réaliser à cet endroit", ou sur des terrains non-viables, car régulièrement inondables. La technique habituelle est de durer le plus longtemps possible, afin de créer un fait accompli pour les autorités à qui il ne reste plus qu'à calculer le coût politique d'une évacuation forcée face à la réalisation d'un projet peut-être pas absolument nécessaire et auquel on n'arrive pas à affecter de fonds réguliers. A cet égard, l'avenir reste sombre avec le budget 1999 du pays qui a été revu ce mois-ci en forte baisse (-40,25%) en raison de "l'affaiblissement de la demande mondiale touchant les principaux produits d'exportation". Le budget est ainsi tombé de 916,2 milliards F CFA (9,162 milliards FF) à 547,4 milliards. A défaut d'arrivée d'argent, il ne reste plus qu'à "retrouver" des fonds précédemment affectés à l'entretien ou à l'amélioration de cas d'urgence, comme les 20 milliards de FCFA qu'avait octroyé en 1996 la Caisse française de développement à la suite de violentes inondations. Trois ans après ces inondations, des quartiers populaires de Libreville se retrouvent à nouveau dans l'eau, dont le niveau atteint parfois 1,50 m dans certaines habitations. Des experts officiels prédisent une aggravation de la situation, avec la détérioration du littoral par l'abus d'extraction de matériaux de construction, sable et gravier notamment. Gabon's Bongo in urgent talks with World Bank, IMF ABIDJAN, April 21 (Reuters) - Gabon's President Omar Bongo said on Wednesday he was holding talks in Washington with the World Bank and the International Monetary Fund (IMF) on a desperate financial situation in his Central African country. ``My visit to this country has a purely economic objective...to meet the management of the IMF and the World Bank,'' Bongo told Radio France Internationale by telephone from Washington. He said he met IMF Director-General Michel Camdessus on Tuesday, but gave no details of what was discussed or what he expected from the two financial institutions. But he said his visit followed several IMF missions which studied his oil-producing country's finances. Gabon's financial situation, he said, ``is difficult, indeed very difficult.'' Bongo, who has been in power since 1967, said he had warned Gabonese during his campaign for re-election last December that 1999 would be a difficult year for them. He said this followed depressed world prices for crude oil and poor sales of tropical timber, both mainstay exports. Bongo left Gabon this week for the United States and Canada after his government was forced to slash the 1999 budget by 40.25 percent. On top of the cash squeeze, Bongo is under pressure from creditors on Gabon's foreign debt of some $4 billion. Gabon, with a population of just one million, has long enjoyed the status of a middle-income country because of its oil, which provides 60 percent of government revenue. But it has recently been demanding a debt relief programme following a severe financial crisis marked by huge public service pay arrears and a spate of wage strikes. Oil gave Gabonese the highest per capita income in Africa in 1997 -- $4,230 a year -- but their country has run into trouble servicing its foreign debt, most of it to banks. France's overseas aid agency, Agence Francaise de Developpement (AFD), has stopped funding projects in Gabon until further notice. It linked the move to debt servicing. An IMF and World Bank team visited Gabon in early February to discuss a new structural adjustment loan and Bongo said then full talks would resume in March. (John Chiahemen, abidjan.newsroom) La chute de la maison GABON? Quatre mois après la réélection dOmar Bongo, «lémirat noir» traverse une crise économique et financière inquiétante. MARC PERELMAN Jeune Afrique du 6 au 12 avril 1999, pp. 30-32 "Depuis deux mois, cest le branle-bas de combat au plus haut niveau, explique un journaliste gabonais. Lheure est grave, tous les signaux sont au rouge et il va falloir se mettre sérieusement au boulot." Le pays est, en effet, en état dalerte. Incapable de rembourser ses créanciers, le gouvernement se demande combien de temps il pourra continuer à payer ses fonctionnaires. La chute du prix du baril de pétrole et la mévente du bois ont, depuis 1997, réduit de moitié les recettes budgétaires (voir encadré p. 32). Et la campagne électorale, avec son inévitable cortege de «cadeaux», na rien arrangé... A la fin de lannée dernière, les autorités se sont brusquement rendu compte que, pour respecter les échéances de sa dette extérieure, il fallait mobiliser la quasi-totalité du budget! Que faire? Les tensions sociales de ces derniers mois (grève des fonctionnaires, agitation estudiantine), les promesses faites par le gouvernement pour les apaiser, ainsi que lattente légitime de la population après le scrutin, nont pas vraiment laissé le choix au gouvernement. «La priorité, cest le social, il fallait payer les salaires avant la dette», explique André Mba-Obame, ministre de lÉducation et porte-parole du gouvernement. Jusquà présent, le Gabon était toujours parvenu à rembourser sa dette extérieure dans les délais. Du coup, le pays dOmar Bongo devient plus vulnérable aux pressions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, qui exigent une libéralisation rapide de léconomie. Preuve de ce changement de climat au début du mois de février, quelques jours à peine après linstallation du gouvernement de Jean-François Ntoutoume Emane, une équipe du FMI en mission àLibreville na pas hésité à manifester son mécontentement concernant labsence de contrôle des salaires de la fonction publique, le retard pris par les privatisations et le gaspillage des fonds publics. Le 13 février, en gage de bonne volonté, Omar Bongo a fait publier par le quotidien gouvernemental LUnion une lettre «de cadrage» adressée à son Premier ministre, dans laquelle il lui assigne deux priorités le traitement des problèmes sociaux et le contrôle plus strict du budget. Mais le chef de lEtat sait fort bien que, pour éviter de passer sous les fourches caudines des institutions financières internationales, il lui faut sassurer le soutien de ses amis traditionnels, en vue notamment dobtenir un traitement «politique» de la dette gabonaise. Cest dautant plus indispensable que près de la moitié de cette dette est à court terme (voir tableau). Le même jour, il sest envolé pour Paris, officiellement pour faire passer des examens médicaux à lun de ses fils (Omar). Au cours de son séjour, qui na pas duré moins de quinze jours, il a naturellement rencontré divers responsables politiques français, à commencer par le président Jacques Chirac. On imagine que la crise financière a été au centre des entretiens. Las, ses interlocuteurs lui ont expliqué que la France ne ferait pas de «geste» sur la dette sans accord préalable avec le FMI. Pis encore, le 23 février, alors que le président gabonais se trouvait à Paris, Yves Boudot, le directeur de lAgence française de développement (AFD), a annoncé, àLibreville, la suspension du financement de plusieurs projets. Motif: le non-remboursement par le gouvernement de ses échéances de fin octobre (100 millions de FF). «Simple coïncidence», indique-t-on à lAgence. Bien entendu, personne nest dupe. Dans la foulée, le président gabonais a dailleurs rencontré Antoine Pouillieute, le directeur général de lAFD, qui lui a expliqué quil ny aurait pas de dérogation, même en cas de remboursement partiel. «Il a compris que, cette fois, cest du sérieux et que les vieilles recettes ne marchent plus», confie une source française proche du dossier. Dès son retour à Libreville, le 27 février, Bongo a annoncé à la télévision la reprise immédiate des négociations avec le FMI. Pour cela, il compte beaucoup sur un homme : Emile Doumba, le nouveau ministre de lEconomie (voir encadré p. 30). A la mi-mars, celui-ci a passé une semaine à Washington pour renouer le dialogue et sengager à «remettre à plat» les finances publiques. Heureusement, ces dernières semaines, deux bonnes nouvelles sont venues éclaircir le tableau. Dabord, la remontée des cours du baril aux alentours de 13-14 dollars, à la suite de laccord de réduction de production conclu, le 23 mars, entre les pays de lOpep (voir J.A. n0 1994). Ensuite, les initiatives croisées de Paris (annulation de plus de 80 % de la dette des pays les plus pauvres) et de Washington (effacement des 70 milliards de dollars de la dette publique des pays africains). Encore ne sagit-il là que de promesses... Bongo a sauté sur loccasion pour enfourcher à nouveau son vieux cheval de bataille : depuis la dévaluation du franc CFA, en 1994, le Gabon est le seul pays de la zone franc à faire partie de la catégorie des Pays à revenu intermédiaire (PRI). Selon la Banque mondiale, son PIB par habitant atteignait, en effet, 4 230 dollars en 1997. Après les Seychelles, cest le plus élevé dAfrique. De ce fait, il ne peut bénéficier des allègements accordés aux pays les moins avancés (PMA). «Nous avons les mêmes difficultés que les autres, mais nous navons pas les mêmes droits, cest injuste», sindigne Mba-Obame, le porte-parole du gouvernement. Il faut toutefois rappeler que ces initiatives occidentales sont, elles aussi, subordonnées à un accord avec le FMI. Premier signal positif: à la fin du mois de mars, Bassary Touré, un administrateur de la Banque mondiale, a indiqué, après avoir rencontré le chef de lEtat, que le cas du Gabon devait être «revu attentivement», afin de «trouver une forme dallègement de la dette». «Cest vrai que cela mérite examen, mais cest une décision avant tout politique», confie une source française. En attendant, même si la perspective dune réduction de la dette et, surtout, la remontée récente des cours du brut fournissent un très opportun ballon doxygène, il nen demeure pas moins que cette crise a souligné, de façon criante, les limites du «modèle économique» gabonais. Même avec un baril de brut au plus bas, un pays de i million dhabitants qui produit 18 millions de tonnes de pétro~e par an, dont le revenu par habitant est comparable à celui du Brésil et dont le PIB est équivalent à celui du Sénégal, devrait disposer de ressources largement suffisantes pour faire fonctionner son économie. La crise de liquidités est donc autant la conséquence dune conjoncture mondiale défavorable que la preuve de léchec dune économie de rente qui a empêché une gestion rigoureuse de largent public et permis lenrichissement facile des proches du pouvoir.
Il va de soi que cette perspective de «remise à plat»des finances publiques en inquiète plus dun. Ces derniers temps, Libreville est prise dun accès de «réunionite aiguë». «Bien sûr quil y a un mouvement de panique! Comment en serait-il autrement alors quon commence às intéresser à la pléthore de sociétés para-étatiques qui ont ponctionné largent public et servi de voies de garage à dex-dignitaires du régime ? Les gens réalisent enfin que le FMI ne veut plus entendre parler de lattribution dun marché public à la famille ou aux copains dun ministre», commente Dominique Mounier-Chibunda, un homme daffaires qui sefforce de favoriser la collaboration entre PME gabonaises et européennes. Les caisses sont vides, le FMI se montre intransigeant et Paris peu pressé de voler au secours de «lami Omar». Celui-ci a, semble-t-il, pris conscience que le «système» de prébendes et de privilèges en place depuis trente ans doit être impérativement réformé. Sous peine, pour «lémirat noir», dêtre mis au ban de la communauté financière internationale. Et de risquer une explosion sociale. Reste à savoir sil en sera capable... La "mission impossible" d'Emile Doumba MARC PERELMAN Jeune Afrique du 6 au 12 avril 1999, p. 30 "Compétent, rigoureux, déterminé." Émile Doumba, 54 ans, le nouveau ministre de lÉconomie, jouit dune excellente réputation. Directeur général de la Banque Internationale de commerce et dindustrie du Gabon (Bicig) de 1980 jusquà sa récente nomination, ce féru dinformatique sest vu confier la lourde tâche de remettre de lordre dans les finances publiques. Il sest donné jusquau mois de juin pour réussir, faute de quoi il retournera à la Bicig. "Il veut faire bouger les choses, il a le soutien des bailleurs de fonds, mais aura-t-il les coudées franches pour faire bouger un système affecté de terribles pesanteurs, cest toute la question ", estime un spécialiste. Doumba a lintention de sentourer dune équipe plus jeune et formée de gens venus, comme lui, du privé. Mais, bien entendu, cela ne suffira pas. Il lui faudra dabord, en Juin, réussir à faire voter une ioi de finances rectificative qui prévoit des mesures draconiennes gel de 10 % des crédits des ministères, réduction des budgets dinvestissement , sans pour autant abandonner ses deux priorités : léducation et la santé. Il devra également chiffrer les fameuses "dépenses hors budget", sujet sensible sil en est. "Il devra se montrer très habile, car il va affronter des gens importants. Or on sait quun bon technicien peut faire un mauvais ministre", commente un diplomate gabonais. Doumba dispose néanmoins dun atout important: la confiance du chef de lÉtat. Qui sait mieux que quiconque que laction de son ministre sera le baromètre auquel se fieront les créanciers pour juger si le Gabon respecte enfin les principes de "bonne gouvemance ". M. PER. La conjoncture n'explique pas tout MARC PERELMAN Jeune Afrique du 6 au 12 avril 1999, p. 32 Le pétrole fournit au Gabon 80 % de ses revenus dexportation, 40 % de son PIB et la moitié de ses recettes budgétaires. Quand le baril est au-dessus de 15 dollars (comme en 1997), ça va: 4,5 % de croissance, budget excédentaire, inflation sous contrôle et surplus commercial. Mais quand il tombe àmoins de 10 dollars, leffet est immédiat : entre 1997 et 199 les recettes pétrolières sont passées de 583 milliards de F CFA a 470 milliards de F CFA. En 1999, elles ne devraient pas excéder 150 milliards, même si le récent redressement du prix du baril est susceptible de faire évoluer la situation. Le budget a été réduit de moitié en deux ans. Du coup, le budget a été réduit denviron la moitié en deux ans. Alors quen 1997, il avait été initialement fixé à 1 057 milliards de F CFA, il devrait se situer, après ladoption de la loi de finances rectificative pour 1999, entre 400 milliards de F CFA et 500 milliards de F CFA. Soit le montant annuel du service de la dette du Gabon. A la fin de 1998, la seule dette publique sélevait à plus de 3,6 milliards de dollars (1 900 milliards de F CFA): 70 % du PIB. Surtout, près de la moitié de cette dette est à court terme (voir tableau). Or les réserves de change sont passées de 283 millions de dollars en décembre 1997 à 39 millions en 1998... On comprend mieux pourquoi les autorités ont dû se résoudre à interrompre leurs remboursements. Même en cas de remontée du prix du baril, les perspectives à long terme ne sent pas franchement radieuses. La production pétrolière a atteint un pic en 1997 avec 18,5 millions de t de brut, soit 360 000 barils/jour. Mais elle devrait baisser d'un tiers d'ici à 2000, les réserves étant estimées à 200 millions de t, soit moins de 10 ans au rythme actuel, sauf découvertes spectaculaires en off shore profond. A cela s'ajoute la déprime de la filière bois, conséquence de la crise en Asie, où le Gabon a réalisé 60 % de ses exportations en 1997. Lannée dernière, les exportations dokoumé et dozigo ont baissé, respectivement, de 48 % et de 66 %. Mais comme pour le pétrole, les aléas de la conjoncture ne sauraient dissimuler un certain nombre de carences structurelles: le Gabon exporte 90 % de sa production sous forme de grumes, mais a délaissé le secteur de la transformation du bois (placage et contre-placage). Quant au programme de privatisations prévu par laccord de réforme triennal conclu, en 1995, avec le FMI, il est très en retard. Seuls la Société dénergie et deau du Gabon (SEEG) et lOffice du chemin de fer transgabonais (Octra) ont été cédés au privé, en 1997, la première à la Compagnie générale des eaux (aujourdhui Vivendi), le second à un consortium dirigé par la Société nationale de bois gabonais (SNBG). Restent lOffice des postes et télécommunications du Gabon (OTP), les Télécommunications internationales gabonaises (TIG), les Ciments du Gabon, Air Gabon (en grande difficulté financière), AgroGabon, Hévégab, la Compagnie forestière du Gabon (CFG), la Société nationale dacconage et de transit (Snat), et quelques autres. M. PER. Gabon misses $5 mln London Club debt payment LONDON, (March 29, 1999, Reuters) - Gabon has missed a debt payment of up to $5.0 million in principal and interest to the London Club of commercial creditors, banking sources said on Monday. The oil-producing central African country failed in January to make a quarterly payment on its London Club debt, estimated to total around $85 million, and also looked set to miss its next payment in April, the sources said. ``The January payment was not made,'' one source said. ``Until the IMF and the government of Gabon agree on what the financial prospects are, nobody's going to get paid anything.'' An International Monetary Fund and World Bank team visited Gabon in early February to discuss a new structural adjustment loan for the country, which is feeling the pinch of low world oil prices and poor demand for its timber exports. Analysts said Gabon had failed to meet IMF conditions for further funding, and negotiations appear not to have resumed this month as originally planned. Gabon, one of Africa's richest countries per head, relies on oil exports for some 60 percent of government revenue. Its total foreign debt is at least $4 billion, much of it owed to the Paris Club of creditor governments. French overseas aid agency Agence Francaise de Developpement suspended project finance to Gabon last month, apparently over missed debt payments. Foreign Minister Jean Ping said last week that Gabon, which is classed as a middle-income nation, should be considered for debt-relief programmes proposed by U.S. President Bill Clinton for some of the world's poorest countries. Air Gabon says needs state aid to keep flying By Antoine Lawson LIBREVILLE, March 26 (Reuters) - National carrier Air Gabon is collapsing under the weight of its debts and its managing director appealed to the government this week for state aid, company sources said. The sources put the accumulated debts at 36 billion CFA francs ($60 million). Managing director Rene Morvan made his appeal to Transport Minister Idriss Ngari when he visited the airline's headquarters on Wednesday. ``We are counting on you to make the government aware of the urgency and the imperative necessity for the state to provide the financial help vital for the continuation of the company's activities,'' Morvan told the minister. ``The company is in danger and at risk at any moment of being obliged to cease activity since it is no longer in a position to honour its debts to its main suppliers,'' Morvan said. Among the creditors are foreign air control agencies, handling companies at foreign airports and international air transport association IATA, he said. The state regularly came to Air Gabon's assistance in its early years from 1977 but the government was obliged to stop such subsidies under structural adjustment agreements with the multilateral aid agencies from 1986. The 50 percent devaluation of the CFA franc in January 1994 added to its problems and inflated its foreign currency debts, so that total debt at the end of 1994 had doubled to 32.35 billion CFA francs versus 16.41 billion i 1993. A more dynamic commercial policy has helped in recent years and a profit of three billion CFA francs is forecast for 1998, but the debt burden still hangs over the company. The government is in no real position to help since a collapse in the price of oil and timber, the country's main exports, means it has been unable to service its own debts to big lenders such as France's overseas aid agency, AFD, which halted programmes earlier this year. Air Gabon's two Fokker 28 planes are likely to be retired in the next few weeks because of their age. Certain scheduled flights assured by the Fokkers have already been dropped. That leaves four planes in service, including a recently acquired Boeing 767-200 that has allowed the company to improve its performance on services to Kenya in East Africa and along its western African coastal route to Dakar via Brazzaville. The other planes are a Boeing 747-Combi, a Boeing 737-200 and a Boeing 727-228. Air Gabon, which the state intends to privatise, is renewing its fleet through leasing arrangements, with technical assistance from Air France. The airline was founded in 1977 after Gabon pulled out of the multinational Air Afrique company. Its capital is held 80 percent by the state and 20 percent by a company controlled by Air France and French state bank Caisse des Depots Consignations. |