• FOCUS-France/Le proc�s de Bob Denard s'est ouvert � Paris
  PARIS, 4 mai - Le proc�s de l'ancien mercenaireBob Denard, accus� de l'assassinat du pr�sident des ComoresAhmed Abdallah en novembre 1989, s'est ouvert mardi devant lacour d'assises de Paris.
  - 04/05/99 16h36 heure de Paris
• Ouverture du proc�s de Bob Denard
  PARIS (AP) -- Le proc�s de l'ancien mercenaire Bob Denard, 70 ans, renvoy� devant la cour d'assises de Paris pour l'assassinat du pr�sident comorien Ahmed Abdallah en novembre 1989 s'est ouvert mardi � 13h30.
  - 04/05/99 13h31 heure de Paris

• L'ancien mercenaire Bob Denard s'est constitu� prisonier
  PARIS (AP) -- L'ancien mercenaire Bob Denard, qui compara�tra � partir de mardi devant la cour d'assises de Paris, s'est constitu� prisonnier lundi en fin de matin�e � la maison d'arr�t de la Sant� � Paris, apprend-on dans son entourage.
  - 03/05/99 15h12 heure de Paris

• France - Bob Denard, le "chien de guerre"
  BORDEAUX, 2 mai - Dans le monde secret desmercenaires, Bob Denard, 70 ans, est devenu une sorte del�gende, un "corsaire de la R�publique" tomb� pour ne pas avoircompris que le temps des "affreux" �tait r�volu.
  - 02/05/99 10h06 heure de Paris
• France - Bob Denard jug� mardi par la Cour d'assises de Paris
  PARIS, 2 mai - Le mercenaire Bob Denard sera jug�� partir de mardi devant la cour d'assises de Paris avec deux deses anciens compagnons d'armes pour l'assassinat du pr�sidentdes Comores Abdallah Ahmed en novembre 1989.
  - 02/05/99 06h46 heure de Paris

• Bob Denard aux assises: "le plus dur combat moral de ma vie"
  PARIS, 1er mai (AFP) - Il est en paix avec sa conscience et aff�t� comme un jeune combattant avant de monter au feu: Bob Denard, 70 ans, entrera mardi dans le box des accus�s, sous les lambris de la grande salle des assises de Paris, pour livrer "le plus dur combat moral de (sa) vie".
  - 01/05/99 11h42 heure de Paris

Bob Denard, le "chien de guerre"

By Claude Canellas

BORDEAUX, 2 mai (AP)- Dans le monde secret des mercenaires, Bob Denard, 70 ans, est devenu une sorte de l�gende, un "corsaire de la R�publique" tomb� pour ne pas avoir compris que le temps des "affreux" �tait r�volu. Pendant 30 ans, le "vieux soldat" a baroud� de l'Indochine au Maroc et du Y�men au Katanga en �pousant l'histoire parall�le de la d�colonisation, dont il est sans doute l'un des meilleurs connaisseurs. Pour beaucoup, Bob Denard aurait pu �tre un personnage de Kipling ou de son ami Pierre Schoendoerffer, le cin�aste de "Crabe Tambour". "C'est sans doute de mon p�re, L�once Denard, que me vint le go�t du voyage et de l'aventure", a-t-il �crit. Fils d'un militaire de l'arm�e coloniale n� dans la presqu'�le du M�doc, en Gironde, et neveu de marin, Bob Denard a �t� s�duit tr�s t�t par le combat clandestin de son p�re contre l'occupant nazi ou par ses r�cits de batailles lointaines. Il rejoint la Royale apr�s la Lib�ration et se porte volontaire pour l'Extr�me-Orient et l'Indochine, o� le matelot se fait les dents. Sur son petit bateau arm� d'une mitrailleuse, Bob Denard croise un jour le fameux Crabe Tambour mais sa carri�re militaire fran�aise s'arr�te pr�matur�ment dans un bar, o� il participe � une bagarre et se voit infliger 60 jours de prison. La Royale ne veut plus de lui mais qu'importe, il rencontre des personnages influents en 1958 et devient policier au Maroc, o� il se sp�cialise dans la lutte antiterroriste. Il est ensuite m�l� � une affaire trouble de tentative d'attentat contre Pierre Mend�s-France, le pr�sident du Conseil, mais est acquitt� en cour d'assises. "Des fourmis dans les jambes"

Un jour se septembre 1960, il ramasse un journal, l'Aurore, dans les toilettes d'un caf�, et lit un article sur le Katanga, notamment sur le mercenaire fran�ais Antoine de Saint-Paul. Sa d�cision est prise: il ira l�-bas. Ses amis de 1958 le mettent alors en relation avec des proches du pouvoir gaulliste et il entre comme en religion dans les r�seaux Foccart. Tout s'encha�ne tr�s vite: commando au Katanga pour d�fendre le pouvoir, guerillero au Yemen contre les Egyptiens, enr�l� dans l'arm�e de Mobutu au Congo, impliqu� dans la guerre du Biafra, on le retrouve au service d'Omar Bongo au Gabon. Souvent au profit des services secrets, comme l'a r�cemment confirm� un responsable gaulliste, parfois pour son propre compte, Bob Denard �cume l'Afrique, sa vraie passion. "Je n'ai jamais �t� un agent des services (secrets) mais j'ai souvent et longtemps travaill� pour eux", a-t-il confi� au Figaro Magazine, auquel il a r�v�l� le nom de quelques uns de ses officiers traitants.

Les ann�es passent et Robert Denard reste le sp�cialiste des coups tordus et des gu�rillas lointaines. On le voit en Libye, au Kurdistan, et, en 1975, il lance sa premi�re op�ration aux Comores. Un archipel qui le s�duit au point d'en adopter la nationalit�, de se convertir � l'islam et d'y prendre �pouse. Il fait un crochet par le B�nin en 1977 o� il tente de renverser le pouvoir, ce qui lui vaudra plus tard d'�tre condamn� � de la prison avec sursis, mais c'est aux Comores qu'il revient. Apr�s avoir install� au pouvoir Ahmed Abdallah, il fait le lit de son successeur, avant de le renverser et de se mettre � nouveau au service d'Abdallah jusqu'� son assassinat, qui lui vaut aujourd'hui de compara�tre devant la cour d'assises. Il quitte les Comores en novembre 1989 pour l'Afrique du Sud puis rentre au pays en 1993, las d'attendre un r�glement � l'amiable avec l'Etat fran�ais. Dans son village de Grayan-L'H�pital qui lui r�serve un accueil de pr�sident de la R�publique, le "chien de guerre" vient de prendre sa retraite. Tout au moins le croit-on. D�sormais homme d'affaires appliqu� � faire fructifier son pass�, il a des fourmis dans les jambes. Le retour dans les coulisses du pouvoir de certains de ses amis avec l'�lection de Jacques Chirac en 1995 lui donne des ailes.

Et le voil� reparti � Moroni pour un baroud d'honneur. Une nouvelle tentative de coup d'Etat �choue. Il se rend aux parachutistes fran�ais. Depuis, Bob Denard a fond� une entreprise de s�curit�, tir� un livre de ses aventures - "Le corsaire de la R�publique" - ouvert un site sur internet, particip� � des documentaires t�l�vis�s. Tout pour lui est l'occasion de plaider sa cause, de se d�crire comme un homme d'honneur qui n'a jamais jou� les affreux pour servir des r�gimes ill�gitimes. Le proc�s qui s'ouvre mardi devrait �tre une nouvelle tribune qu'il compte bien exploiter.