Révélations: Corruption |
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Un compte de Bongo saisi dans l'affaire Elf. 28 Août 98 - (L'Humanité) Un compte du président gabonais a été saisi à Genève dans le cadre de l'affaire Elf, la compagnie pétrolière française accusée de détournements de fonds et blanchiment d'argent. Le juge d'instruction genevois Paul Perraudin a fait saisir le 11 mai dernier un compte à la Canadian Imperial Bank of Commerce de Genève ouvert au nom d'un conseiller d'Omar Bongo, Samuel Dossou-Aworet. Mais le chef de l'Etat gabonais affirme être le véritable ayant droit du compte controversé, ce qui permet d'invoquer l'immunité présidentielle dont il bénéficie pour faire interrompre l'enquête du juge d'instruction, a déclaré une source judiciaire qui a demandé l'anonymat. Les avocats du président Bongo, dont le Français Jacques Vergès, ont plaidé mercredi devant la chambre d'accusation, réunie à huis clos, pour obtenir la levée de la saisie et l'interdiction d'utiliser la documentation bancaire pour la poursuite de l'enquête, selon la source. Une décision de la chambre d'accusation serait attendue prochainement. République centrafricaine - Gabon: Les bonnes 'actions' croisées de Patassé et BongoLes deux chefs d'Etat ont des intérêts personnels liés. Notamment dans le diamant et l'or. A Bangui, tout le monde redoute un coup de force décidé par la présidence. (L'Humanité, 20 Juin 97). LES affrontements vont-ils reprendre en République centrafricaine? A Bangui, on murmure que le président Patasse préparerait un coup de force contre les soldats mutinés, avec lesquels, pourtant, il avait signé un accord le 25 janvier 1997. Sur cette base, avait alors été mise sur pied une Mission interafricaine d'interposition (MISAB), regroupant d'abord des forces venues de quatre pays: Gabon, Tchad, Mali et Burkina Faso. Deux autres pays déléguaient ensuite des contingents supplémentaires: Togo et Sénégal. Paris s'engageait à fournir le 'soutien logistique'. Forte d'un demi-millier d'hommes, la MISAB est dirigée par un général gabonais. Les rumeurs se multiplient dans les rues de la capitale centrafricaine comme dans le reste du pays. Le président Patasse aurait envoyé, dans la plus grande discrétion, plusieurs dizaines de cadres de sa garde personnelle, afin, notamment, de se perfectionner dans l'usage du mortier et autres pièces d'artillerie. Quant à l'impartialité des militaires français assurant la logistique et du général gabonais de la MISAB, le citoyen centrafricain est plus que sceptique. A trois reprises déjà, les militaires français ont sauvé la mise au régime Patasse. Et, le 22 mars dernier, un accrochage opposait des membres de la MISAB aux mutins, faisant au moins sept morts et une vingtaine de blessés, en majorité des civils et des mutins. Il y a aussi des documents qui circulent de la main à la main, faisant plus que jeter un doute sur la volonté gabonaise de neutralité. Deux exemples à ce propos. Juillet 1996, le tribunal de commerce de Bangui enregistre la constitution de la 'Centrafricaine de taillerie de diamant SA - CATADIAM'. Président du conseil d'administration: Patrick Patasse-Ngakoutou, fils du président centrafricain Ange-Félix Patasse. A ses côtés, deux administrateurs gabonais: Pascaline Mferri, fille du président Omar Bongo; Samuel Dossou, dont les relations intimes et affairistes avec le même sont connues de tous à Libreville. Il y a mieux. Le même mois de juillet 1996, une autre société était immatriculée à Bangui: la 'Centrafricaine de fonderie d'or SA - CENTRAFONDOR'. 25.000 actions mises en circulation. Les deux premiers actionnaires s'appellent: Patasse Ange-Félix (6.500 actions) et Bongo El Hadj Omar (6.500 actions). Respectivement chefs d'Etat de la République centrafricaine et du Gabon. Précisons enfin que le sieur Patasse-Ngakoutou Patrick n'a pas été oublié: il figure en huitième place, avec 500 actions. Une misère en apparence, mais qui suffit quand même pour assurer la prééminence au clan Patasse sur le clan Bongo. Ne vous inquiétez pas pour ce denier: nul doute que la réciproque soit vraie dans d'autres cas... JEAN CHATAIN. Bongo: 8ème président le plus corrompu et cleptocrate d'Afrique, selon le French Weekly (mai 1997). Le pire c'est que tous ces chefs d'états cleptocrates se situent tous en Afrique Centrale et de l'Ouest, c'est-à-dire dans les régions d'Afrique les plus riches en pétrole et minerais divers. Comme quoi, plus le pays est riche, plus son chef le vole. Tandis que la plupart de ces pays ont des populations assez élevées, Bongo sort de cette étude comme étant le plus scandaleux des voleurs car le ratio fortune personnelle/population lui est très défavorable. En effet, Bongo est riche de 50.000 millions de CFA (500 millions de FF) alors que le Gabon ne compte qu'un douteux petit million d'habitants. FRENCH WEEKLY of May, 1997
Source: FRENCH WEEKLY
of May, 1997 republished THENEWS, 17 August edition. |