BDP-Gabon
Nouveau: Parti ou mouvement politique? Cliquez sur
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Certains de nos
compatriotes ne semblent point faire la différence entre un mouvement
politique et un parti politique. Cependant, il existe bel et bien une
grosse différence entre un parti politique et un mouvement qui se dit
politique. C'est dans le cadre de cette réflexion qu'il nous faut nous
poser la question suivante: Le BDP-Gabon Nouveau est-il un parti
politique ou un mouvement politique?
Mais avant que de répondre
à cette question, il nous faut auparavant définir ce que l'un et
l'autre veulent dire:
Mouvement
politique
Un mouvement politique
se caractérise d'abord par l'activisme politique autour d'un thème
politique (démocratie, changement, etc.) en vue de provoquer un
changement quelconque au sein de la société. Cet activisme utilise
comme arme principale une stratégie visant à faire prendre conscience
à un groupe particulier ou à une nation des dangers qui guettent le
groupe ou la nation, ou des problèmes auxquels ce groupe ou cette
nation est confrontée ou risque d'être confrontée.
L'activisme du
mouvement politique vise donc principalement à la prise de conscience,
à la réflexion, à l'éveil, à la mouvance des esprits, à une
effervescence des intelligences dont dispose une nation en vue de
l'accomplissement des objectifs visés. Le mouvement politique est donc
par essence orienté vers le changement. Dans le contexte d'un pays, le
changement insufflé par un mouvement politique, s'il est obtenu, ne
peut être que bénéfique car il est alors le fruit d'une mûre réflexion,
une réflexion ayant mis en avant les idéaux d'une nation en vue de la
prospérité nationale générale. Parce qu'il vise principalement au
changement, le mouvement politique ne cherche nécessairement pas la
prise du pouvoir. Puisque son but est primordialement celui du
changement, le mouvement politique pousse au changement sans
personnellement rechercher la prise du pouvoir. Il laisse le soin à
d'autres de diriger le pays et se contente de se positionner en critique
qui décelle, tel un microscope, les moindres failles dans le système.
Ces failles sont automatiquement révélées, critiquées, exposées,
jusqu'à ce que le changement escompté soit obtenu.
C'est donc parce qu'il
est désintéressé, qu'il ne vise pas forcément à la prise du pouvoir
que le mouvement politique doit d'abord être considéré comme un cadre
de réflexion, un cadre de débats théoriques ou pratiques sur l'avenir
du pays et de ses possibilités de développement. C'est grâce à ce
caractère désintéressé que le mouvement politique transcende et dépasse
la réflexion partisane car ce qui l'ntéresse c'est le bien et le développement
général et objectif du pays. Sa critique est toujours objective et
constructive car elle vise non pas à la préservation des acquis
individuels de la classe dirigeante, mais plutôt à la construction générale
du pays et au bien-être de tous.
Parti
politique
Le parti politique est
très différent du mouvement politique dans ce sens que son but c'est
d'abord la prise du pouvoir. Parce qu'il vise à la prise du pouvoir, le
parti politique est d'abord une grosse machine politique qui met en
branle toutes ses ressources en vue de la conquête du pouvoir politique.
Le parti politique veut donc diriger le pays et lui donner une direction
qui correspond à ses visées idéologiques. Il y a cependant un domaine
où le mouvement politique et le parti politique peuvent se ressembler:
celui de la critique des structures en place.
Dans l'opposition, le
parti politique peut se montrer aussi virulent dans la critique que le
mouvement politique. Dans ce contexte, les deux structures peuvent
sembler similaires car elles critiquent également le pouvoir ou les
structures en place en vue du changement. Cependant, tandis que le parti
politique se limitera à une vision concrète des besoins de développement
immédiats du pays, le mouvement politique quant à lui dépassera cette
vision. En d'autres termes, le parti politique nourrit sa position avec
les manquements du système actuel pour conquérir le pouvoir. Sa
vision, pour convaincre la population, doit donc se baser sur l'urgence
du moment, sur les erreurs du régime en place et sur la promesse d'un
changement immédiat. A ce titre, la vision du parti politique,
lorsqu'il vise à la prise du pouvoir, se base toujours sur le court ou
moyen terme.
Le mouvement politique,
quant à lui, se base non seulement sur le court et le moyen terme, mais
aussi sur le long terme. Il utilise les erreurs et manquement actuels
pour projeter une vision d'avenir qui considère les possibilités de développement
dans un avenir proche ou lointain. A ce titre, le mouvement politique
constitue un véritable cadre de réflexion qui théorise et propose des
possibilités de changement dans le cadre des besoins généraux du pays
et de l'intérêt national. Ainsi, les adhésions que le parti politique
cherche, ce sont avant tout des adhésions partisanes. Celles que le
mouvement politique cherche se limitent à la recherche des
intelligences capables d'articuler une vision d'avenir pour le pays. En
fait, la critique et les théories de développement émises par le
mouvement politique peuvent être utlisées comme politiques de développement
par un parti politique responsable qui sait se servir de cette critique
pour construire le pays. Le parti politique qui conquiert le pouvoir
doit donc savoir écouter la critique et l'utiliser à son avantage pour
réaliser les souhaits du peuple. C'est dans le cadre d'une dictature
que le parti au pouvoir n'apprécie point la critique car elle perçoit
cette critique comme une tentative de déstabilisation, au lieu de
l'utiliser comme une aubaine pouvant mener à une action bénéfique
pour le pays.
Qu'est donc le BDP
dans tout cela?
Eh bien, certains
l'auront déjà compris. Le BDP est un mouvement politique. Le BDP-Gabon
Nouveau se définit autour du thème: Bongo Doit Partir, pour la
Construction d'un Gabon nouveau. Ceci veut dire que:
1) Le BDP-Gabon Nouveau
pose comme condition de tout changement positif au Gabon le départ préalable
de Bongo. Le BDP pense que rien ne peut changer au Gabon avec Bongo
toujours en place. Le BDP pense qu'un système aussi lourd, vaste et
tentaculaire que le système Bongo ne peut, même s'il le voulait, se
changer valablement tout seul. Parce que cela lui demanderait trop de
temps pour effectuer cette mue douloureuse, le système Bongo doit être
démantelé et remplacé par un nouveau cadre, un régime nouveau qui, débarassé
des lourdeurs de l'ancien, pourrait valablement articuler de meilleures
politiques pour le développement de notre pays.
2) Nous pensons
qu'aucun projet de développement, aussi bien pensé qu'il puisse être,
ne saurait trouver application valable dans le système Bongo car ce
système est tellement corrompu, vorace et occupé à se maintenir en
place qu'il ne peut efficacement penser au développement du pays. Ce
système est si lourd qu'il constitue en fait un frein au développement
du pays. Le système Bongo est un gouffre monétaire qui endette
continuellement le pays pour des projets de développement qui ne voient
jamais le jour. C'est aussi un système assassin des intelligences qui y
entrent car les intellectuels dont regorge ce système n'ont pas la
possibilité d'utiliser leurs intelligences en vue du développement du
pays: ils sont tout simplement étouffés et forcés de se résoudre à
la politique du "mouton qui broûte là où il est attaché",
à la politique du ventre. Voilà pourquoi le système Bongo doit être
démantelé afin de permettre une effervescence des intelligences dont
regorge notre pays. Le développement sera immédiat une fois les
intelligences libérées.
3) Le BDP pense que
Bongo est la seule personne vraiment responsable des problèmes que
connaît notre pays. Il l'est tout d'abord en tant que chef de l'état.
Il l'est ensuite en tant que dictateur qui a, au fil des années,
phagocyté tous les pouvoirs de l'état au point de devenir le seul vrai
décideur dans le pays. Bongo est donc devenu à lui tout seul toutes
les institutions du pays: il est le parlement puisqu'il ne consulte
jamais ce dernier quand une décision qui touche aux intérêts de notre
nation est à prendre; il est la cour suprême car toutes décisions
touchant à la légalité ou à l'illégalité relèvent de lui: Bongo
fait sa loi comme il lui plaît et quand il lui plaît; il est le
gouvernement et n'utilise les ministres que comme simples marionnettes
qu'il dépersonnalise tellement qu'il parvient à les réduire à la
soumission totale et au lèche-cul gouvernemental. Parce que tout ce qui
se passe au Gabon peut être fait ou défait par Bongo, parce que c'est
Bongo qui décide qui doit être ministre et qui ne le sera pas, parce
que c'est Bongo qui démet qui il veut de ses fonctions, parce que c'est
Bongo qui forcément autorise la culture de corruption qui sévit dans
le pays en faisant du laisser-aller sa politique principale et du manque
de perspective d'avenir son leitmotiv, le BDP considère que Bongo est
responsable de tous les dérapages, toutes les corruptions, tous les
crimes, vols, échecs du régime Bongo. Le BDP pense donc que si Bongo
saute, son système s'écroulera parce que, en réalité, c'est la présence
de Bongo qui maintient ce système en place.
4) le BDP pense que le
temps des négociations patientes avec le système Bongo est révolu et
que le changement ne pourra désormais venir qu'au travers d'un
activisme qui ne recule devant rien pour précipiter le départ de
Bongo. Cela fait 10 ans, depuis 1989 que le pays négocie avec Bongo,
mais ce type de négociation ne semble pas avoir marché. L'opposition
gabonaise, parce qu'elle avait voulu se montrer civique et responsable,
avait fait confiance à Bongo en le prenant pour un homme d'honneur. Hélas,
aujourd'hui force est de constater que cette opposition a fini discréditée
par le système Bongo. L'opposition gabonaise aurait donc dû tirer des
leçons du passé: Bongo n'a jamais reculé lorsque l'on voulait négocier
pacifiquement avec lui. Bongo ne recule que quand il est acculé par la
pression politique ou populaire. Les Gabonais n'ont obtenu le retour du
multipartisme qu'au prix de manifestations et d'activismes politiques ou
socio-économiques qui ont fait comprendre à Bongo qu'il avait plus intérêt
à démocratiser qu'à s'entêter. Le BDP pense donc aujourd'hui que
seule une pression constante, une critique constante et un activisme
constant pourront avoir raison d'un Bongo qui est en train de ramener
notre pays aux modes dictatoriaux d'avant 1990.
Voilà donc pourquoi le
BDP a choisi le thème de "Bongo Doit Partir" pour marquer son
action politique. Cependant, il convient, pour comprendre les idéaux du
BDP, de ne pas s'arrêter au seul nom de Bongo. Certes, Bongo demeure l'élément
central de notre démarche non pas parce que c'est Bongo, mais plutôt
parce que Bongo constitue le blocage qui empêche le développement de
notre pays par sa mentalité autocratique et par le système qu'il a mis
en place pour cultiver cette mentalité. Pour le BDP, une fois Bongo
parti, les possibilités de développement s'ouvriront grandement au
pays. Le BDP sait que le Gabon est facile à gérer car il suffirait
d'une période de 5 à 10 ans pour redresser la situation du pays par
des politiques responsables. Cependant, le BDP pense que le Gabon est
ingérable avec le système Bongo en place. Voilà donc pourquoi toute
possibilité de développement immédiat au Gabon doit passer par le départ
immédiat de Bongo.
Parce que le BDP n'est
pas un parti politique, son but n'est donc pas la prise de pouvoir. Le
but du BDP est de travailler au départ immédiat de Bongo par tous les
moyens possibles à la disposition du peuple gabonais. Pour atteindre
ces objectifs, le BDP utilise une triple action politique:
1) un travail de déconditionnement
et d'éveil: le BDP s'emploie à briser les 31 ans de conditionnement
auxquels ont été soumis les Gabonais. Par une action visant à leur
expliquer ce qui va mal dans le pays et pourquoi il n'est pas nécessaire
d'avoir peur du départ de Bongo, le BDP compte provoquer un éveil dont
les effets pourraient mener au désir du peuple de prendre en main sa
propre destinée et de ne plus permettre que des individus comme Bongo
et d'autres continuent à le saigner par une exploitation débridée. Le
BDP vise donc à galvaniser les intelligences du pays en vue d'un
changement immédiat par tous les moyens possibles car le Gabon d'après
Bongo sera nécessairement meilleur que le Gabon de Bongo. La critique
du système Bongo doit donc être acerbe, virulente, intense et
intensive, constante, microscopiquement et macroscopiquement articulée
autour des réalités présentes ou futures qui risquent de compromettre
l'avenir de notre pays si personne n'ose se lever et les révéler. Le
BDP pense qu'une fois déconditionnés, les Gabonais réclameront avec
plus de vigueur les égards socio-économiques et politiques auxquels
ils ont droit.
2) la recherche
d'alliance nationales et internationales: le BDP essaie donc de
travailler avec tous les partisans du changement se trouvant au Gabon ou
à l'étranger. Le BDP essaie également de toucher la communauté
internationale pour qu'elle ne se laisse pas méconduire par les
apparences paisibles d'un Gabon sous lequel couve constamment le feu de
la révolte. Il essaie de convaincre la communauté internationale du
besoin d'accompagner le changement au Gabon par des actions visant à
isoler la dictature de Bongo en vue de son écroulement. Les alliances
que nous recherchons ne se limitent pas qu'au cadre officiel; nous
travaillons et essayons de travailler avec tout groupe gabonais ou étranger,
tout gouvernement ou multinationale souhaitant nous aider financièrement
ou politiquement à réaliser ces objectifs de changement au Gabon.
3) L'élaboration d'un
projet de développement pour le Gabon de l'après-Bongo: parce que le
BDP a une vision efficace des problèmes auxquels fait face notre pays
et des solutions qui s'y appliquent, le BDP travaille résolument sur
divers projects politiques, économiques, sociaux et culturels
susceptibles, une fois Bongo parti, de mener à un développement rapide
et effectif de notre pays à l'aube du troisième millénaire.
Les modalités
du départ de Bongo
Dans ses communications
précédentes, le BDP avait explicité les modalités de ce qu'il
entendait par "Départ de Bongo". Nous les résumons ici (voir
détails dans notre article intitulé "Pax Bongolus"):
1) Démission: Bongo
pourrait démisionner afin de permettre l'arrivée au pouvoir d'un régime
plus responsable et plus inspiré, et l'évolution du pays vers la prospérité
et le développement.
2) Présidence
symbolique: une présidence symbolique pourrait permettre à Bongo de
demeurer en place, mais sans aucun pouvoir de décision sur la chose
politique ou économique. Tous ses pouvoirs seraient transférés au
Parlement, à un gouvernement indépendant et au pouvoir judiciaire.
3) Insurrection
populaire: si Bongo ne part pas volontairement du pouvoir selon les
modalités ci-dessus, le contexte socio-économique et politique actuel
risque de rendre notre pays de plus en plus instable. L'on ne saurait
donc, dans ce cas, écarter la possibilité d'une insurrection populaire
généralisée dont le but serait de chasser Bongo du pouvoir. Ce cas de
figure est de plus en plus probable car la population est tendue, attend
des changements qui ne semblent pas venir. Il est donc possible qu'elle
décide de prendre en main sa propre destinée en chassant du pouvoir
son bourreau.
4) Insurrection
militaire: Il est également possible qu'un Gabonais téméraire, devant
le refus répété de Bongo de partir, décide de prendre les armes en
vue du départ de Bongo par le coup d'état. Cette possibilité est elle
aussi de plus en plus plausible puisque les Gabonais commencent à se
rendre compte que le changement au Gabon ne pourra venir que par la
violence populaire ou armée à cause du manque de patriotisme de Bongo
qui met plus en avant la préservation de son pouvoir corrompu que l'intérêt
supérieur de la nation.
La position
du BDP-Gabon Nouveau quand à un éventuel coup d'état au Gabon
Le BDP souhaite le
changement au Gabon avant tout. Dans le cadre de ce souhait, le BDP
articule des positions politiques et socio-économiques dont le but est
de faire voir au pouvoir en place les dangers auxquels, de par son
irresponsabilité chronique, il expose notre pays. Le travail du BDP
s'articule donc d'abord autour d'une prise de conscience par le régime
Bongo que le temps de passer les reines du pouvoir à un régime plus
responsable est arrivé car le Gabon ne peut plus se permettre 7 ou 14
années de pouvoir Bongo. Bongo doit partir le plus vite possible pour
permettre aux Gabonais de s'atteler à la reconstruction immédiate du
pays.
Cependant, comme dans
tout travail de négociation, lorsque l'on se heurte au refus de son
interlocuteur, alors on pense à d'autres possibilités. Le BDP pense
donc que si le coup d'état venait à représenter le seul recours
pouvant mener au changement au Gabon, alors le BDP soutiendra une telle
initiative. Cependant, avant que de soutenir une telle initiative, le
BDP s'assurera que les intentions des commanditaires du coup d'état
visent:
1) Au passage immédiat
du pouvoir aux civils par des élections générales immédiates organisées
deux mois après le coup d'état.
2) L'instauration immédiate
d'un véritable système démocratique au Gabon qui garantirait la
transparence de toute élection dans notre pays et le respect des droits
humains et civiques de notre peuple.
3) Le renvoi des
militaires aux casernes et la transformation de notre armée en armée républicaine
chargée de garantir le respect de notre constitution.
4) La suppression de la
garde présidentielle actuelle et l'interdiction des milices privées.
La défense du citoyen et de sa sécurité devont se faire au travers
d'une police nationale réhabilitée et mieux équipée pour cette tâche
de protection et de sécurité publique.
Si ces conditions de
base ne sont pas remplies, le BDP ne soutiendra aucune entreprise visant
à renverser le régime en place car le but d'une telle action devrait
absolument être l'instauration d'une démocratie véritable au Gabon.
Le BDP pourra aider les commanditaires d'une telle action, si elle est réussie
et correspond à nos idéaux, à élaborer les politiques économiques,
sociales et culturelles que le peuple attend car elles ont très faciles
à réaliser. Le Gabon a encore assez de ressources pour cela, mais avec
le système Bongo en place, ces ressources semblent inexistantes.
Si le BDP est contacté
par un groupe souhaitant financer un coup d'état au Gabon, telles
seraient donc nos exigences car nous voulons avant tout garantir que
notre pays tirerait les bénéfices démocratiques et économiques
qu'une telle action viserait. Mais nous épuiserons d'abord toutes les
voies du dialogue avec le pouvoir afin de lui permettre une sortie
honorable s'il ne veut point s'exposer aux conséquences de son entêtement.
Le BDP-Gabon Nouveau
compte-t-il devenir un parti politique?
Pour le moment, ce
point particulier n'est pas à l'ordre du jour car le BDP souhaite avant
tout travailler comme mouvement politique en exil dont le but est de
rechercher, avec les Gabonais ou amis du Gabon qui le désirent, les
moyens d'arriver au changement. Une telle décision ne pourra être
prise que si les membres du BDP, après le départ de Bongo, décidaient
de rentrer au pays pour entreprendre une transformation du BDP en parti
politique. Cependant, parce que la prise du pouvoir n'est pas notre
objectif immédiat, nous pouvons dresser le panorama suivant:
1) Seul le départ de
Bongo pourrait provoquer la mue qui transformerait le BDP en parti
politique.
2) Si Bongo partait,
l'existence du BDP sous le thème de "Bongo Doit Partir" ne se
justifierait plus. Le BDP devra alors se saborder et disparaître
puisque son objectif aura été atteint. Ou alors, le BDP devra tout
simplement se transformer en une structure différente qui, hors d'un régime
particulier, continuerait à travailler pour le développement du Gabon.
Dans ce cadre, un BDP transformé pourrait aider le nouveau régime par
des conseils de politique gouvernementale générale ou continuer à
critiquer le nouveau régime s'il ne répond pas aux attentes du peuple.
3) Cependant, le BDP-Gabon
Nouveau devra changer de nom tout en gardant son sigle habituel. Il
suffirait alors au BDP de remplacer "Bongo Doit Partir" par un
autre thème avec les mêmes initiales. Le BDP-Gabon Nouveau pourrait
devenir le "Bloc pour la Démocratisation et le Progrès" si
le mouvement veut continuer à exister comme mouvement politique non-impliqué
dans un régime quelconque, ou se transformer en "Bloc Démocratique
Populaire" si le mouvement compte devenir un parti politique en
bonne et due forme.
4) Cependant, toute
transformation du mouvement en parti politique doit se faire par les
voies légales: retour au pays pour se construire une assise politique
nationale, légalisation du parti par un enregistrement au fichier
national, recherche d'adhésions politiques dans le cadre de son
implantation nationale, prise de part dans les campagnes électorales en
vue de la conquête du pouvoir, etc. Le processus de transformation en
parti politique est donc très différent et beaucoup plus complexe.
5) les adhésions que
le BDP recherche donc dans le cadre de son activisme politique ne sont
pas des adhésions comme cela se fait dans le cadre d'un parti politique.
Le BDP fonctionne avec un Comité directeur qui marche comme un
gouvernement parallèle. Ce comité est fait de membres qui occupent des
postes de réflexion bien définis, avec des conseillers pour les
assister. Ces postes de réflexion, au nombre de 12, sont les suivants:
- Intérieur, défense
nationale et protection du citoyen
- Santé, hôpital,
affaires sociales et droits humains
- Economie, finance,
commerce et investissements
- Sports, loisirs,
environnement, promotion et conservation du patrimoine touristique
national
- Culture, arts,
solidarité inter-ethnique et union nationale
- Information,
Internet et télécommunications
- Justice, droit
traditionnel et égalité devant la loi
- Promotion de la
femme, de l'enfant, des handicapés et des exclus sociaux
- Education nationale,
fonction publique, formation et emploi
- Route, Urbanisme,
construction, travaux publics et aménagement du territoire
- Affaires étrangères
et coopération internationale
- Energie, industrie,
agriculture et promotion du village
En dehors de ces
membres du comité directeur et de leurs conseillers, les sympathisants
du BDP peuvent adhérer au mouvement comme membres pouvant contribuer,
à partir de cellules de réflexion, des propositions à deux niveaux:
1) les modalités du
départ de Bongo dans le cadre des objectifs visés par le BDP
2) les modalités du
développement économique, politique, social et culturel de notre
pays après le départ de Bongo et possibilité d'assister le nouveau
régime dans une recherche commune des priorités à satisfaire sur le
plan national.
Les membres du BDP sont
donc tout d'abord des membres pensants, animés par le désir du
changement au Gabon et qui mettent leurs intelligences au service de ce
changement et du développement de notre pays. Ils n'ont pas peur du débat
et n'ont pas peur de proposer des alternatives de changement. Ils ne
croient pas que la paix au Gabon est assurée par la présence de Bongo,
mais plutôt que c'est la présence de Bongo qui met en danger la paix
au Gabon. Ces membres ne recherchent aucun poste politique sous Bongo
puisque la condition de leur adhésion au BDP s'aricule autour de ce
refus de se laisser corrompre par Bongo. Tout ce qui anime les membres
du BDP c'est la réflexion et le désir d'un changement véritable au
Gabon.
Le BDP: mouvement
politique non-partisan
Comme nous l'avons dit
plus haut, le BDP est avant tout un mouvement politique. A ce titre, il
demeure un cadre de réflexion non partisan dont la raison d'être
tourne autour du départ immédiat de Bongo et son remplacement par un régime
plus responsable. Ceci veut donc dire que l'on peut être à la fois du
BDP et de tout autre parti politique qui recherche le départ de Bongo.
Un Bûcheron qui cherche le départ de Bongo peut se joindre au BDP et
rester Bûcheron. Un membre du PGP qui veut le départ de Bongo peut se
joindre à nous et rester pégépiste, un membre du PDG qui ne veut plus
du régime de Bongo peut se joindre à nous et rester pédégiste. Ce
qui nous unit c'est le thème du départ de Bongo et notre désir commun
de voir le Gabon se développer avec à sa tête un régime responsable.
Une fois cet objectif réalisé, chacun peut retrouver son camp
politique et continuer, à sa manière, le travail de démocratisation
tel que le Gabon le mérite.
A cause de ses
objectifs désintéressés, le BDP compte rester un mouvement politique
qui, avec tous les partisans du changement, recherchera avec toute la
vigueur, l'abnégation et la détermination nécessaires, les solutions
pour un changement immédiat, mais durable au Gabon, par tous les moyens
possibles, car nous pensons véritablement que Bongo doit partir et nous
comptons travailler à ce départ.
Le BDP-Gabon
Nouveau.
21 février 1999
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