Tout Gabonais sait
aujourd’hui que l’économie gabonaise sous le régime corrompu d’Omar
Bongo est un désastre. Deuxième pays le plus riche d’Afrique de par son PNB
grâce à une manne pétrolière gigantesque, à un sous-sol regorgeant de
minerais et à une forêt généresuse, le Gabon est aujourd’hui au bord de l’épuisement:
- Un épuisement culturel,
vu qu’ en enlevant sa dignité au Gabonais, et en utilisant la division des
ethnies comme instrument de gouvernance, Bongo est en train de tuer la culture
gabonaise à petit feu.
- Un épuisement des
intelligences, vu que depuis les déceptions du début des années 90, de plus
en plus de Gabonais choisissent de rester à l’étranger plutôt que de
rentrer au pays pour vivre sous la dictature de Bongo et subir la pauvreté due
au manque d’emplois. Ceci se traduit par une perte énorme pour le Gabon car
ces intelligences perdues sont justement celles dont le Gabon a besoin pour son
développement.
- Un épuisement socio-économique,
causé par la corruption, l’incompétence et le détournement des deniers
publics, pratiques dans lesquelles excelle le régime Bongo. Le Gabon est
aujourd’hui l’un des pays les plus corrompus du monde. Le résultat net du
désastre économique gabonais a donc ainsi mené à un immobilisme économique
qui a privé 98% de notre population des outils économiques qui auraient pu lui
permettre de participer pleinement au développement économque de notre pays.
Le Gabon est aujourd’hui un pays dont les dirigeants sont riches, mais dont la
population croupit dans la misère totale, sans hôpitaux pour se soigner, sans
routes pour circuler, sans écoles dignes de ce nom pour s’éduquer, et sans
emploi pour s’assurer un minimum de survie dans la dignité. Comme récompense,
le régime Bongo l’a en plus chargé d’une immense dette que le pays passera
des décennies à rembourser, s’il en a jamais les moyens.
- Un épuisement des
richesses: dans un contexte où les experts, en 1998-1999, prévoyaient déjà
que le brut gabonais s’épuiserait dans 10 ans, c’est-à-dire en 2008-2009,
le Gabon est en passe de devenir l’un des pays les plus pauvres du monde. Des
pays comme le Burkina Faso sont parmi les plus pauvres du monde parce qu’ils n’ont
aucune richesse naturelle susceptible de relever leur niveau de vie. Cependant,
malgré les richesses dont regorge le Gabon, le gros de la masse gabonaise est,
en réalité, aussi pauvre que le citoyen burkinabé. Le drame du Gabon est que
ses dirigeants, en jouissant personnellement de la manne pétrolière, ont
choisi de ne rien laisser au pays. L’entêtement de Bongo à la tête du pays
laisse ainsi entrevoir le fait que Bongo ne quittera le Gabon que dans dix ans,
c’est-à-dire au moment même où le Gabon n’aura plus une seule goutte de
pétrole. Nos prévisions montrent que le Gabon, s’il se retrouve sans
pétrole dans huit ans, sera classé parmi les pays les plus pauvres du monde,
tout simplement parce que Bongo n’a jamais préparé l’après-pétrole et
aura négligé de développer, grâce à l’argent du pétrole, les secteurs d’activité
économique qui auraient pu permettre au pays de faire face aux énormes défis
qui nous attendent.
Et pourtant, gérer un
petit pays sous-peuplé comme le Gabon est simple. Pour tout pays en voie de
développement qui souhaite atteindre un degré d’expansion économique
acceptable, il a été démontré qu’un Etat responsable et compétent devrait
s’assurer d’investir dans trois domaines indispensables: la route, l’éducation
et la santé.
9.1.
Routes et Voies de Communications
Avec le pactole
économique qu’a eu le Gabon, le Gabon aurait pu se doter d’un
impressionnant réseau routier qui aurait relié les grands centres d’activité
économique entre eux en facilitant une circulation fluide des biens et des
personnes.
Beaucoup de nos
concitoyens ne comprennent pas souvent pourquoi il est important de développer
le secteur routier. Quelle aurait, par exemple, été l’utilité de bonnes
routes au Gabon?
Dans la plupart des pays
développés, le transport des biens et des marchandises se fait, dans sa
majeure partie, par la route. La route est donc un maillon essentiel de l’activité
économique d’un pays. Pour des pays comme le Gabon, de bonnes routes auraient
permis un développement fulgurant de l’agriculture, sans même que l’Etat n’ait
à trop dépenser. En gros, il aurait suffi à l’Etat de doter le pays de
bonnes routes bitûmées pour voir l’agriculture connaître un essor qui
aurait pu mener le pays à la subsistance agricole.
Comment cela se serait-il
passé? Simple: aujourd’hui, le paysan produit non pas pour vendre, mais pour
subsister et couvrir ses besoins individuels en nourriture. Sans avoir été à
l’école du blanc, le paysan sait que s’il produit un surplus, ce surplus
sera perdu parce que personne ne viendra l’acheter. D’autre part, les
personnes qui auraient pu aller dans les campagnes et villages gabonais avec des
véhicules commerciaux (bennes, camions et pickups) n’osent point se lancer
dans ce type d’affaires parce qu’ils savent que les routes sont si mauvaises
qu’après un seul voyage fait entre Libreville et Oyem , ou entre Libreville
et Franceville, leur véhicule aura vieilli de dix ans. Les commerçants savent
qu’ils dépenseront plus d’argent à réparer leurs véhicules qu’à faire
des bénéfices. Résultat, la libre entreprise qui aurait pu naître en liant
le paysan aux transporteurs routiers et au reste de l’économie ne peut se
développer, à cause justement de l’état des routes qui découragent à la
fois les paysans et les personnes susceptibles de créer des entreprises de
transport des biens et des personnes.
Autrement dit, parce qu’il
ne peut ni participer à l’activité économique, ni en tirer des dividendes,
le paysan demeure le Gabonais le plus pauvre du pays, obligé de continuer à
vivre dans le Gabon de l’an 2000 comme il vivait dans le Gabon des années
soixantes de Léon Mba, sinon pire puisqu’il n’a même plus de cacao à
cultiver. Le régime de Léon Mba au moins avait développé une industrie du
cacao qui permettait au paysan d’encaisser quelques dividendes. Sous Bongo, la
culture du cacao et du café est morte et le paysan se retrouve avec des terres
productives qu’il ne peut exploiter, faute d’initiative gouvernementale.
Pourtant, faut-il être devin pour savoir qu’un pays qui ne peut développer
une certaine indépendance agricole et vivrière, et continue d’importer sa
subsistance, ne peut prétendre au progrès économique? L’exemple de la Côte
d’Ivoire n’est-il pas là pour démontrer qu’un pays peut très bien
assurer son développement par l’agriculture? Si la Côte d’Ivoire, plus
pauvre que le Gabon en ressources naturelles, a pu se doter de l’une des plus
fortes économies d’Afrique noire grâce au cacao, au café et à la banane,
imaginez ce que le Gabon aurait été s’il avait développé ces domaines tout
en jouissant de son pactole pétrolier et minéralier?
Force est de constater
que le Gabon importe encore, aujourd’hui plus qu’hier, la nourriture dont le
pays a besoin pour se nourrir, et ne peut donc, en l’état actuel des choses,
faire face aux défis de la mondialisation.
Mais il y a pire. A cause
de l’intolérable appauvrissement de nos campagnes, la jeunesse qui aurait pu
participer au développement de l’agriculture dans le pays a été soumise aux
rudes coups de l’exode rural en allant perdre ses énergies désoeuvrées dans
des villes qui ne lui offrent rien d’autre que le chômage, la misère et le
brigandage. Ceci s’accompagne, du même coup, de la mort de nos cultures vu
que la jeunesse paysanne n’existe plus pour assurer la continuité de nos
langues et la préservation de nos divers patrimoines culturels.
Or, quand il s’agit d’imaginer
un développement optimal du Gabon, la route demeure un élément essentiel à
tous les niveaux. Par exemple, un réseau routier digne de ce nom aurait permis
le désenclavement de villes sensibles pour l’activité économique comme
Port-Gentil, une ville qui reste totalement fermée du reste du pays et
accessible uniquement par voie aérienne ou maritime.
Pour notre pays, le
manque systématique de routes dignes de ce nom a ainsi mené, non seulement à
une économie atrophiée, mais aussi à une incroyable inflation qui rend la vie
extrêmement chère pour le Gabonais. Tout le monde aura remarqué que les
produits vivriers qui parviennent à être écoulés de nos campagnes jusqu’aux
grandes villes sont extrêmement chers. La cause de cette chèreté est simple
à deviner. Ceux qui risquent leur argent ou leurs véhicules dans ce type de
commerce ont le plus grand mal à assurer le transport de leurs marchandises. En
général, au Gabon, un voyage qui aurait pu durer entre 4 et 6 heures sur des
routes bitumées dure en moyenne de 12 à 24 heures ou plus, parce que les
routes sont tellement mauvaises et les risques si élevés que tout commerçant
digne de ce nom a le devoir et l’obligation de faire répercuter toutes ces
pertes en temps, santé et argent dans le prix du produit à la vente. Le
consommateur gabonais doit donc payer très cher sa nourriture parce que, d’une
part, les commerçants ont de la difficulté à acheminer les produits et, d’autre
part, ces produits sont rares. En économie, la rareté d’un produit mène
nécessairement à une inflation des prix, ce qui nuit au pouvoir d’achat du
consommateur.
Il y a pourtant des
solutions très simples au problème des routes au Gabon. Le BDP prévoit qu’il
est possible, en cinq ans, de doter le Gabon d’un réseau routier entièrement
bitumé qui serait fait d’autoroutes à quatre voies reliant les grandes
villes entre elles, et de routes à deux voies qui relieraient entre elles les
villes moyennes ou mineures. Le plan du BDP qui permettra à notre pays de se
doter d’un réseau routier de cette taille est simple et ne coûtera pas un
centime à l’état. Nous offrirons ce plan au nouveau régime qui remplacera
celui de Bongo, afin de l’aider à reconstruire notre pays.
Il demeure donc qu’à
cause de l’échec du régime Bongo, le Gabon souffre. Bongo a échoué sur
toute la ligne et, en construisant un chemin de fer inutile qui a engouffré une
bonne partie de l’argent qui aurait dû servir au développement de notre
économie, a privé le pays d’un réseau routier plus que jamais nécessaire.
Voilà pourquoi les Gabonais patriotiques de bonne foi ne peuvent laisser
continuer une telle infâmie.
9.2.
L’éducation
Tout pays qui se respecte
et qui veut survivre dans le contexte d’une économie moderne se doit avant
tout de penser à éduquer et former ses citoyens. Un citoyen avec une formation
professionnelle ou académique est un citoyen productif qui peut participer au
développement de son pays.
Malheureusement, la
dictature bongolienne a vu dans le Gabonais éduqué un ennemi qui pouvait
remettre en cause son pouvoir, au lieu d’en faire un allié qui, comme dans
les pays développés, aurait contribué au développement du pays par sa
pensée créatrice et son dynamisme intellectuel.
Grâce à un bon système
éducatif, le Gabon aurait pu, avec un gouvernement créatif, faciliter la
naissance d’une classe moyenne faite d’hommes et de femmes dynamiques aussi
bien dans le secteur privé que public. Il se trouve malheureusement que tout le
secteur privé gabonais reste à développer. Il reste aussi à mettre en oeuvre
une véritable politique de monétarisation des masses gabonaises de manière à
causer l’essor de la libre entreprise dans le privé, ce qui mènera
progressivement à la naissance d’une classe moyenne gabonaise.
Nous attendrons des
participants au Congrès un certain nombre de propositions dans ce domaine car
tout reste à faire au Gabon. Parce qu’on ne peut plus rien attendre du
régime d’Omar Bongo, il appartiendra au nouveau régime gabonais né des
propositions constituionnelles ci-dessus de remettre de l’ordre dans ce fatras.
Le BDP pense qu’il est possible à un gouvernement travailleur de tout
remettre en ordre dans un délai de cinq ans.
9.3.
La santé
Comment un peuple peut-il
travailler s’il est malade et affamé? Le régime honteux de Bongo, là
encore, a lamentablement échoué. La santé du citoyen est au moins, aussi
importante que l’économie elle-même. L’économie, pour rester productive,
a besoin de citoyens productifs. Or, des citoyens malades ne peuvent être
productifs. En plus, sans une politique de la santé qui protégerait la
population contre des fléaux comme le SIDA, le Gabon risque, dans les années
qui viennent, de se retrouver dans la situation de pays comme l’Ouganda, le
Kenya, l’Ethiopie ou la Somalie, où il est prévu que le SIDA fera perdre à
ces pays plus de la moitié de leur population active, asphyxiant ainsi leurs
économies. Sans une population active suffisante, toute économie serait
condamnée.
Le Gabon ne peut se
permettre cela. Voilà pourquoi il est nécessaire d’agir vite en construisant
tout de suite un Gabon de demain sans Bongo qui va permettre au pays de se
ressaisir et de retrouver sa dignité humaine.
Mais développer le Gabon
ne sera pas possible sous Bongo, car c’est Bongo et sa cour de cleptomanes qui
ont dilapidé notre économie, détourné nos fonds, laissé nos hôpitaux
pourrir dans la désuétude, privé nos citoyens de médicaments et, faute de
soins adéquats, causé la mort de milliers de Gabonais, alors qu’eux-mêmes
allaient en France se faire soigner.
Ceci est scandaleux et
fin doit y être mise. Le Gabon a besoin de soins entièrement gratuits et d’un
système de santé bien organisé et diversifié. A ce titre, il est urgent non
seulement d’assurer à notre population des soins de santé gratuits et la
disponibilité permanente de médicaments, mais aussi de construire des centres
hospitaliers modernes dans chaque chef-lieu et département de chacune de nos
provinces. Cela est également possible en cinq ans.
Nous attendrons donc des
congressistes des propositions concrètes à ce niveau également.
9.4.
Salaire minimum et protection du travailleur
Pour pallier aux
insuffisances du régime Bongo, le Congrès devra se pencher sur une nouvelle
grille des salaires dans la fonction publique. Cette grille proposera non
seulement la réduction des gros salaires à leur plus simple expression, mais
aussi l’augmentation du salaire minimum dans le privé et dans le public.
Dans la nouvelle loi du
travail qui sera appliquée, les principes suivants seront respectés par tous
les employeurs, qu’ils soient du privé, ou du public.
- Les salaires dans la
fonction publique seront revus à la hausse pour les catégories les plus
menacées (enseignants, infirmiers, etc.). Pour tout employé de l’état, des
plans de protection sociale en matière de santé et de retraite seront mis en
place pour permettre à chaque gabonais qui travaille dans le public de jouir d’une
retraite garantie qui lui sera payée à la fin de sa carrière, tout en
profitant de soins gratuits de la part de l’Etat.
- Pour mettre fin à l’esclavage
économique auquel sont confrontés les employés du privé au Gabon, le salaire
minimum sera relevé à 90.000 F FCA au lieu des 60.000 actuels. Après les
premières cinq années, et grâce aux progrès qui auront été réalisés, ce
salaire minimum sera revu à la hausse à raison de 5.000 FCA par an. Ceci sera
nécessaire dans le cadre de la mise en oeuvre d’une politique de
monétarisation du peuple dont la finalité sera de mener à des niveaux de
consommation capables de soutenir l’économie nationale. Dans le cadre d’une
réforme générale du système de taxation et de la redistribution des revenus
collectés par la taxation et les impôts, tout employeur devra faire état du
nombre de ses employés en les déclarant à l’Etat. Il sera du devoir de
chaque employé de porter à la connaissance de l’état tout manquement de la
part d’un employeur du secteur privé qui ne leur paierait pas ce minimum dans
les conditions définies par la loi. Des dispositions seront mises en place qui
retireront du salaire de chaque employé du secteur privé une cottisation de
sécurité sociale qui leur donnera accès aux soins gratuits dans les hôpitaux
publics sur présentation d’une carte de sécurité sociale. Tout employé
sera libre de cottiser pour sa retraire en acceptant de verser une partie de son
salaire dans un fonds de retraite. Cependant, l’employeur et l’état
participeront également à ce fonds de retraite en payant un pourcentage
supérieur ou égal à celui payé par l’employé. L’employeur sera
responsable de la collecte des frais de sécurité sociale et de retraite de l’employé
qu’il reversera à l’état. Chaque employé devra recevoir un numéro de
sécurité sociale de l’état qui sera écrit sur son bulletin de salaire. Ce
bulletin sera détaillé et montrera le niveau des accumulations de l’employé
au mois le mois. L’employé, armé de son bulletin de salaire, sera également
libre d’aller vérifier auprès de l’état, si les sommes retirées sont
bien reversées à l’état par son employeur et si le total est exact. La loi
punira sévèrement tout employeur qui ne respectera pas ces dispositions. Des
inspecteurs du travail sillonneront le pays pour s’assurer du respect de ces
lois.
Pour mettre fin aux
dérapages salariaux et au mythe de l’enrichissement par la politique au
Gabon, les salaires des politiciens seront réduits à leur plus simple
expression. Au Gabon, il n’est pas surprenant de voir des gens s’intéresser
à la politique uniquement parce qu’ils savent qu’ils peuvent devenir riches
dès leur premier mois de salaire. Ceci est devenu une culture de chez nous
parce que le régime d’Omar Bongo a institué la corruption politique par les
salaires comme un appât auquel le citoyen pauvre peut difficilement résister.
Dans les pays qui se respectent, les gros salaires ne viennent jamais du secteur
politique ou public, mais du secteur privé, qui seul est capable de faire des
millionnaires, voire des milliardaires. Mais à cause de Bongo, un ministre
gabonais touche aujourd’hui, avec un franc CFA dévalué de moitié, un
salaire deux à trois fois plus élevé que celui du président américain.
Pour mettre fin à ces
abus, et pour rendre la carrière politique à ceux qui ont vraiment à coeur de
travailler au bien-être de leur peuple, les salaires des ministres devront
être radicalement réduits à un maximum de 1, 5 millions de francs CFA par
mois pour les ministres selon leur rang, 2 millions de francs pour le Premier
ministre et ceux des députés à 1 million de francs par mois. Les présidents
de l’Assemblée nationale et de la Cour suprême toucheront également 2
millions de francs CFA chacun.
Le Président de la
république et sa famille étant logés et nourris gratuitement, et leurs
voyages et déplacements étant assurés mais contrôlés par l’Etat, le
salaire du président sera de 2 million au maximum. Les sages toucheront 1
million de francs comme les députés. La grille salariale dans la fonction
publique sera donc refaite en fonction de ces disposition maximales, sans pour
autant remettre en cause les bas salaires ou ceux des employés normaux qui, eux,
seront revus à la hausse selon le cas. Le pays se donnera 10 ans avant de
revoir les salaires des membres du gouvernement à la hausse (ceci inclue les
députés et autres fonctionnaires haut placés touchant 1 million ou plus), à
condition que l’économie progresse à un rythme permettant une telle hausse.
Il va alors sans dire que
le gouvernement et la politique ne seront plus la voie de l’enrichissement
personnel. Ceux qui voudront s’enrichir et gagner des salaires plus élevés
que les membres du gouvernement devront aller travailler dans le privé ou
créer des entreprises.
Par soucis d’économie,
l’état se chargera de construire des logements de fonction pour les ministres,
députés et autres membres importants du gouvernement. Dès cessation de
fonction, chaque logement d’état devra être restitué au gouvernement pour
utilisation ultérieure par leurs remplaçants.
Il en va de même pour
les véhicules de fonction. Tout véhicule fourni à des fins professionnelles
sera impérativement rendu à l’état dès cessation de l’activité pour
laquelle le véhicule aura été alloué. Tout véhicule manquant devra être
remboursé à l’état par le fonctionnaire ou ministre qui en était le
bénéficiaire. Aucune utilisation privée des véhicules de fonction ne sera
permise et ceux-ci devront être rendus à l’état dans un état impeccable et
respectable. Tout ministre ou fonctionnaire utilisant un véhicule d’état à
des fins pécunières privées (transport de marchandises, etc.) se le verra
retiré.
Toute personne entrant
dans la politique ou l’administration publique à des postes de grande
responsabilité, qu’il s’agisse d’un maire, d’un député, d’un
préfet, d’un ministre ou d’un directeur de Cabinet, devra faire une
déclaration préalable de sa fortune. La justice aura ainsi plus de facilité
à répérer les enrichissements illégaux.
Le cumul des salaires
sera, bien évidemment, interdit aux politiciens et aux employés de l’état
occupant de hautes fonctions dans l’administration publique.
Les salaires de misère
que les corps armés gagnent seront également revus à la hausse. En
contrepartie, parce que nous serons en démocratie, les dépenses militaires
seront réduites et les recrutements ralentis. Une adéquation entre retraites
et recrutements sera faite pour permettre une meilleure gestion des dépenses
routinières de l’armée sans grever le budget national. Parce que le Gabon se
veut un pays de paix, il ne sera pas nécessaire d’entretenir une armée
coûteuse au-delà des besoins minimaux. Cependant, des accords de défense
seront établis avec des pays amis. De plus, un fonds spécial de défense
nationale sera malgré tout économisé au fil des années qui permettrait au
pays, en cas d’aggression, de se doter, en quelques mois, des équipements les
plus sophistiqués (F15 américains et systèmes de missiles capables de
bombarder et de détruire un pays voisin à distance sans avoir à engager des
troupes de manière extensive).
9.5.
Corruption
La corruption sera
sévèrement combattue et punie sous la nouvelle constitution. Le Congrès
définira les grandes lignes de ce combat, mais le BDP propose, comme points de
départ, les dispositions suivantes:
- La mise en place d’un
système centralisé de numéros et cartes de sécurité sociale qui seront
donnés à chaque citoyen ou habitant du Gabon. Ce numéro sera l’identité
électronique secrète de chaque citoyen, connue uniquement par lui, et liée à
divers aspects de sa vie pour permetre à l’Etat de mieux le servir. Ainsi, c’est
grâce à ce numéro que les citoyens pourront traquer leurs salaires auprès de
l’Etat, obtenir des soins dans les hôpitaux, demander des crédits dans les
banques, payer leurs contraventions lors de délits routiers, etc. Ceci
permettra aussi à l’état de mieux traquer le dossier judiciaire des uns et
des autres et de centraliser des données importantes pour une meilleure gestion
de l’économie, des impôts, et un meilleur contrôle du crime. Ceci veut dire
que chaque service public sera informatisé et lié à un réseau national qui
permettra de centraliser les données se rapportant à chaque citoyen. Ceci veut
dire l’établissement d’un système national de téléphones publics qui
incluera les chefs-lieux de province et de départements.
La police gabonaise sera
dotée d’équipements informatisés qui les relieraient, à tout moment et
directement au réseau national de prévention du crime. Ainsi, si par exemple
un taximan qui n’est pas allé payer son amende auprès du trésor public est
de nouveau arrêté, la police peut facilement vérifier son dossier sur place
et consfisquer sa voiture jusqu’à paiement de l’amende.
- La création d’un
système centralisé des plaintes contre les membres du gouvernement, de l’administration
publique ou du privé se livrant à des pratiques corruptives. Le citoyen aura
un accès direct à ce système afin de rapporter les crimes de corruption ou
autres commis contre lui ou d’autres. Dans le cadre du développement du pays,
des téléphones publics seront installés dans tous les quartiers populaires du
pays, permettant ainsi à chaque citoyen d’avoir facilement accès à un
téléphone en cas d’urgence, de plainte ou de communication nationale ou
internationale. Ces téléphones seront installés dans des "maisons du
téléphone" équipées chacune de plusieurs postes à carte téléphonique
pour éviter le vandalisme. Un policier armé assurera en permanence la
protection de ces équipements qui seront rendus disponibles 24 heures sur 24, 7
jours sur 7. L’Internet sera également développé et des centres régionaux
au niveau de chaque bureau de poste départemental permettront à tout Gabonais
de contacter le gouvernement par email ou de tout simplement envoyer un message
e-mail à un parent à l’étranger pour un côut équivalent à celui d’un
timbre postal. Ainsi, chaque gabonais sera potentiellement doté d’un compte
email personnel pour l’envoi ou la réception de messages.
- Ni la police, ni aucune
force de l’ordre n’aura le droit ni d’ériger des barrages sur la route
sans autorisation, ni de demander paiement directement aux conducteurs. Il sera
établi un système centralisé et informatisé au niveau du trésor public qui
permettra à chaque contravenant ayant reçu une amende de se rendre sur place
pour payer directement son amende. Le citoyen et tout taximan sera éduqué pour
toujours demander à chaque policier son numéro matricule et le policier aura l’obligation
de le donner. Ainsi, s’il essaie de soutirer de l’argent au taximan, le
taximan et les témoins pourront appeler l’état et le policier mis en prison
ou viré si les accusations portées contre lui sont attestées.
- Tout employé de l’état
sera forcé de toujours porter un badge l’identifiant auprès des citoyens. Si
un employé de l’état ne veut pas rendre promptement et gratuitement le
service attendu par le citoyen, que ce soit lors de la délivrance d’un
passeport, de soins à l’hôpital, de la demande d’une copie conforme d’acte
de naissance à la mairie ou autres, le citoyen pourra porter plainte contre cet
employé et ce dernier licencié conformément à la loi.
- Parce que le nouveau
régime sera chargé de remettre de l’ordre dans le pays, le laxisme au
travail sera puni. Tout employé de l’état devra être au travail à l’heure.
Le citoyen aura le droit de porter plainte contre tout employé de l’état qui
vient au travail en retard et qui touche son salaire en toute impunité.
- Tous les membres du
gouvernement ou de l’administration publique seront sévèrement punis s’ils
sont reconnus coupables de malversations ou de corruption et les
responsabilités seront partagées. Par exemple, sous le nouveau régime, tout
citoyen qui a une raison légitime a le droit, sur rendez-vous, de rencontrer un
ministre du gouvernement si le problème demande l’arbitrage du ministre. Si
le ministre a un directeur général qui demande de l’argent aux citoyens
comme condition pour rencontrer le ministre, ou si des lois internes sont
établies par des secrétaires ou le ministre lui-même qui empêchent le
citoyen de rencontrer le ministre et de lui exposer son problème, dans ce cas
le ministre et ses employés seront considérés coupables de corruption et d’incompétence
et licenciés sur le champs.
- Etre ministre ou membre
du gouvernement ne donnera plus droit à des traitements particuliers. Les
véhicules de la fonction publique seront tous des véhicules standards. L’Etat
s’efforcera d’en acheter uniquement les moins chères possibles. Chaque
ministre aura droit à un véhicule et à un chauffeur fourni par l’Etat. Ces
facilités lui seront retirées dès cessation de fonction. Il sera mis fin aux
abus des hommes politiques et de leurs familles. Ce ne sera plus parce que l’on
est ministre que l’on a le droit de faire passer la classe à son enfant, ou d’imposer
son inscription dans une école qui ne le veut pas. Aucun ministre, enfant ou
parent de ministre ne pourra utiliser l’influence gouvernementale de ce
ministre pour obtenir des faveurs telle que l’obtention d’une place sur un
avion même si on n’a pas de réservation, une bourse d’étude même si le
travail scolaire ne le justifie pas, un emploi même si la formation n’existe
pas.
- Pour éviter les
embauches arbitraires dans l’administration publique, aucun département d’Etat
ou du gouvernement ne sera autorisé à initier une embauche de manière
indépendante. Une commission indépendante du ministère du travail recevra les
demandes d’embauche des divers départements de l’état. Chaque département
fera, au préalable, la description d’un besoin justifiant l’embauche. Si la
commission reconnaît le besoin, elle lancera alors une publicité nationale
annonçant l’ouverture d’un poste de travail dans un ministère donné ou
une administration donnée. Ceci donnera lieu à une compétition nationale dans
laquelle chaque personne qui se sait compétente dans le domaine présentera sa
candidature. La commission fera alors le tri des candidatures et retiendra trois
candidats pour chaque poste. Les dossiers de ces trois candidats seraient alors
renvoyés à une sous-commission relevant directement du ministère concerné
qui les recevrait pour interview. Après interview, chaque membre de la sous-commission
votera et le candidat avec le plus de votes sera embauché par l’état, mais
pas avant que l’état n’ait vérifié qu’il n’y a eu aucune injustice ou
biais dans le choix. Des commissions similaires seront établies dans les divers
secteurs qui dépendent de l’état, mais qui ont tendance à fonctionner en
semi-autonomie comme les hôpitaux, les universités et autres.
Parce que la corruption
et le traffic d’influence sont les plus gros fléaux de notre pays, le
Congrès devra établir les grandes lignes d’une politique anti-corruption
générale qui prendra en compte la protection du citoyen contre les abus de
pouvoir et qui informera le citoyen sur les recours auxquels il a droit en
matière de justice.
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