[BDPalabres] A qui se fier dans des vents contraires

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Jeu 14 Mai 19:33:38 EDT 2009


A qui se fier dans des vents contraires
Cécile Chevré

◊ De l'or pour protéger son portefeuille

En ce moment, les marchés et l'économie se contredisent et ne nous donnent pas les mêmes signaux sur la sortie de crise.

Après avoir accomplis le tour de force consistant à aligner une neuvième semaine de hausse consécutive, les indices ont décidé de se donner un peu de repos, et ont consolidé hier. Le CAC 40 a ainsi terminé à -1,93%, le Dow Jones à -1,57% et l'Euro Stoxx 50 à -1,17%. Dans la foulée, l'or, le pétrole et le dollar ont eux-aussi fini dans le rouge.

Que penser de tout cela ? A notre droite, le rebond des marchés pourrait, à court terme, être conforté par les nouvelles économiques plutôt encourageantes en provenance des Etats-Unis. Voici ce qu'en disait Isabelle Mouilleseaux dans l'Edito Matières Premières & Devises : "L'indice ISM des services est ressorti meilleur que prévu, les demandes de prêts hypothécaires repartent, les inscriptions au chômage se stabilisent, et l'indice de confiance du consommateur s'affiche en hausse. Ajoutez à cela les propos rassurants de Ben Bernanke... et vous comprenez mieux l'euphorie ambiante sur les marchés."

"Derrière ces chiffres, deux constats : l'immobilier américain se stabilise (enfin !), tant en termes d'activité que de prix. Et le consommateur américain résiste étonnamment bien. Ces deux facteurs étant clé pour entrevoir une réelle sortie de crise à terme." [Pour lire la suite de l'article d'Isabelle…]

A notre gauche, nous voyons des banques dont l'exposition aux actifs toxiques est toujours aussi forte. Les résultats des fameux stress tests qui devaient mesurer cette exposition auraient été modifiés pour minimiser les risques encourus par les institutions bancaires, comme le signalait hier Philippe Béchade dans La Chronique Agora. Et en Europe, la situation économique générale est toujours aussi morose...

Pas étonnant que les investisseurs soient perdus. Les marchés nous disent une chose, l'économie une autre. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à trancher. Mais à qui nous fier ? Malheureusement pour nous, il ne reste plus beaucoup de guides vers lesquels nous tourner. Nous ne serions pas assez fous pour faire confiance à Ben Bernanke ou Alan Greenspan, respectivement actuel et ancien patron de la Fed. Les preuves de leur imprévoyance sont de plus en plus manifestes chaque jour. Il ne nous viendrait pas non à l'idée plus d'accorder ne serait-ce qu'une once de confiance aux gouvernements occidentaux. Pour l'instant, ils ont surtout fait montre de leur capacité à faire disparaître des milliards de dollars en un tour de main.

Si nous décidions de nous inspirer du plus légendaire des investisseurs, le Sage d'Omaha, Warren Buffett, nous risquerions aussi d'être déçus. Car "Warren Buffett perd 1,5 milliard de dollars", titrait hier Le Figaro. Vous me direz, 1,5 milliard de dollars quand on est l'un des hommes les plus riches de la planète, ce n'est pas grand-chose. Mais tout de même, c'est la première fois depuis huit ans que la holding de Buffett perd de l'argent, et son image de sage de l'investissement en ressort sérieusement égratignée. Tout un symbole...

Si même le légendaire Buffett, pourtant connu pour sa réactivité et son bon sens, a cédé aux charmes des produits dérivés, des réassureurs ou du pétrole à 140 $ du printemps dernier... que nous reste-t-il à faire ?

 

 

L'oeil qui voit tout...seul Dieu est notre limite





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