[BDPalabres] Oui à Sylvain et Rodrigue mais ?

tsir.ella protected at wanadoo.fr
Mer 10 Sep 17:40:19 EDT 2008


Mes frères Sylvain et Rodrigue,

Il est toujours émouvant de lire les réflexions et analyses qui projettent à l'union ou à la conjonction des énergies et des intelligences comme celles que vous venez de nous faire profiter.
Elles nous touchent au plus profond de nous.

Mais mes questions seront simples et en espérant que nous en débattions sur les mêmes tons càd de fraternité et d'objectivité.

Est-il possible de s'illustrer dignement dans l'histoire d'un pays qui se trouve sur cette terre sans l'union des forces mentales ?

Vous dites bien en d'autres termes que notre terre réclame NOS intelligences. Dans ton style je lis une volonté à la conjonction et à la synergie des énergies qui mènent tout peuple vers sa gloire.

Vous dites bien en d'autres termes qu'il est suicidaire et indigne de se figer dans des concepts périmés,

Alors qu'attendent donc ces intelligences pour occuper l'espace que la terre leur a fait afin de la labourer et accommoder la vie de leurs prochains ?

Pourquoi ne sommes-nous donc pas capables, concrètement, de conjurer ce diable qui nous égare dans des considérations fratricides parce que irrationnelles ?

Quand une initiative fédératrice d'énergie est soumise, elle est d'emblée la convoitise des volontés inhibitrices et négatives qui, au lendemain des assises, disparaissent comme elles étaient apparues ..........  par opportunisme et intérêt personnel.

Pourquoi restons-nous méfiants et SUPERSTITIEUX quand il faille au moins fonder nos échanges sur une valeur pure, la vérité et la conjonction de nos divers engagements ?

Le fameux "Saut mental" il est là. Il se fera quand nous serons tous (ceux qui s'y impliquent bien sûr) capables de nous affranchir de notre ego au profit de la concorde. 

Continuons donc la réflexion.

Tsir'Ella



Le 10 sept. 08 à 10:24, Sylvain Ndong a écrit :

> Serons-nous capables ?
>  
> Depuis que je suis rentré des vacances de ma ville natale de Ndjolé dans le centre du Gabon, j’ai pris la mesure de l’urgence de la situation de notre pays, situation que je me suis donné le temps de partager avec vous à travers un carnet de route, et que j’ai sans surprise retrouvé dans le constat que nous a ramène Rodrigue Angoue-Malékou de son séjour.
>  
> En descendant de l’aéroport, la nuit de mon retour, et en reprenant le matin mon turbin quotidien, au côté d’autres collègues occidentaux, aux préoccupations sociétales fortement résorbées par de nombreuses archives de lutte, de sacrifices, d’abnégation et de détermination, j’ai alors compris que mon combat n’était pas ici. Il n’était pas ici à prendre pour acquis ce que les autres avaient mérité par la réflexion, par la peine, par la mort… par le sang.
> Mon combat n’était pas ici à profiter des acquis sociaux qu’avaient rendus possibles de longs mois de grève, sous la pluie chaude des jets d’eau policière, à la matraque et aux conséquences professionnelles souvent lourdes.
>  
> Certes, ma présence, la présence hors de son territoire natif, de tout ressortissant d’une région impropre à son émancipation, se justifie largement. Elle se justifie par la nécessité vitale qui nous sied de garantir l’intégrité non seulement de notre fragile existence, mais aussi de tous ceux, ici ou ailleurs, qui restent tributaires de notre liberté et de notre indépendance.
>  
> D’obédience chrétienne de par mes parents, je ne cache pas le fait d’avoir toujours cherché à comprendre, par la foi, comment et pourquoi le Dieu d'Amour et de Miséricorde que nous invoquons dans nos homélies, pouvait laisser se réaliser toutes ces injustices, laisser proliférer toutes ces horreurs de par le monde, de par l’Afrique, de par mon peuple. Je suis cependant parvenu à me consoler par l’idée selon laquelle Dieu a volontairement choisi de nous faire à son image, à l’image de son infinité, dans la capacité qu’Il nous a, de ce fait, léguée de par notre intellect et la non limitation de nos idées, de nous sortir tout seul des barrières que nous imposent très souvent le monde qui nous entoure.
>  
> Rendons-nous compte, simplement, que c’est par cette seule capacité de transcendance de soi que certains d’entre nous se retrouvent ici, dans ce forum, libres, en occident comme au Gabon, dans la fierté de leur détermination, à combattre le quotidien, tout en étant fermement convaincus de l’avènement inéluctable d’une page de notre histoire nationale libérée des noms tels Bongo, Toungui, Abéké, Mba Obame et j’en passe.
>  
> Je ne compte cependant pas tomber, et vous avec, dans le paganisme religieux, si cher à nos amis bouddhistes et autres pacifistes ramollis, qui attendent de Dieu, même des capacités dont il a pourtant doté l’être humain, en matière de lutte contre la débauche. Je sais par essence que je porte deux yeux sur ma face, sur une tête pensante posée sur les deux épaules d'un corps marchant dans le temps et l'espace, et se nourrissant des évènements heureux et malheureux selon les circonstances. Je sais aussi que je suis un corps vivant, faiseur d'Histoire ; un corps baigné dans la Spiritualité ancestrale, sans cesse enrichie par la Modernité Spirituelle. Mon but est donc de savoir comment avoir les deux autres yeux, qui ne sont pas de la chair, en tout cas de ma seule chair, en vue de comprendre ce qui précède et donner un sens plus accompli à mon existence jusqu’ici essentiellement bénéfique à mon seul environnement vital.
>  
> Des solutions sont possibles, une d’elles résident dans la mutualisation des esprits, dans l’addition de nos pensées et de nos énergies vitales.
>  
> De la diaspora d’où nos âmes s’expriment et s’accomplissent le mieux, nous pouvons forcer le destin du Gabon, lui donner une direction autre que celle que veulent lui imposer les forces du mal, plus nombreuses certainement, et mieux organisées probablement, mais fatalement limitées dans l’appropriation de la Grâce qui n’illumine que ceux qui défendent les écluses de Dieu, et dont dépend ultimement l’Avenir de ce monde.
>  
> Nous savons nos frères et sœurs de notre caverne nationale embrigadés et irréversiblement limités dans leur champ de manœuvre. Cela ne saurait être leur faute, tant nous savons tous, ci et là, les consignes données à tous les gardiens de ce désormais temple maudit, rémunérés au forfait de leur surveillance.
> Mais notre devoir d’existence, pour avoir été précipité depuis les cieux dans cette partie de la terre qui nous sert de Patrie, c’est de les en sortir, non dans la division, mais dans la communion des esprits et du bien être commun qui se doit de guider nos idéaux.
>  
> Omar Bongo est un être humain comme vous et moi. S’il était un démon, il ne vivrait pas dans notre dimension existentielle. Etant donc un être fait de chair et de sang comme vous et moi, il demeure vulnérable, et mieux, limité dans le temps de son existence terrestre.
>  
> Nous ne devons pas voir naître sous nos yeux libérés un nouveau Bongo. Nous ne devons pas, au nom de nos intelligences pourvues pour cela, laisser Bongo donner le relai de l’ignominie à ceux de son espèce.
>  
> Nous sommes ici à Pékin, dans une course de relais de 400 mètres, dans laquelle un coureur dopé de notre équipe nationale gabonaise s’apprête à passer le relais à l’un de ses coéquipiers malotrus, en vue de gagner par la fraude et la corruption, la médaille d’or olympique. Au Gabon, les spectateurs, médusés et impuissants, regardent par la télé les exploits de ce groupe de malfrats, tandis qu’à Pékin, sur le circuit du « nid d’oiseau », des agents du contrôle anti-dopage s’organisent à mettre fin, par la Loi et l’Intelligence scientifique, aux desseins macabres de ces athlètes d’un autre temps.
>  
> Saurons-nous, Frères et Sœurs de la Diaspora « pékinoise », être sur le terrain de la compétition, pour mettre fin à cette combine qui bafouera une fois de plus Notre Honneur national déjà si durement écorné ?
>  
> Réfléchissons-y.
>  
> Je vous reviens avec des propositions, qui ne seront pas diffusées sur les forums gabonais, et qui concerneront un certain nombre de compatriotes, triés sur le volet de la Vérité, du Patriotisme et du Nationalisme contributifs avérés.
>  
> Sylvain NDONG
>  
>  
> De : ANGOUE MALEKOU > Envoyé : mardi 9 septembre 2008 17:26
> Objet : Re : dramatique
>  
> Chers compatriotes,
>  
> Je tiens personnellement à remercier ceux qui, en aparté m’ont fait part de leur sympathie suite au message ci-dessous. J’en profite au passage pour situer mon discours : il ne s’agit nullement de prendre sa plume pour susciter des encouragements. Ce message est un cri du cœur consécutif au contraste entre les discours politiques et les problèmes du peuple gabonais.
>  
>
>    2. LES PROBLEMES DU PEUPLE GABONAIS (SUITE ET FIN)
>
>  
>  
> Avec la désagrégation de ce qui constituait notre force, la famille et la solidarité, nous assistons à la prédominance de l’individualisme et de l’apathie.
>  
> Le politicien ne s’occupe que de son ventre ou de son image.  L’individu, même lorsqu’il lui arrive de rencontrer son généreux « papa Bongo », parlera au nom des « autres » pour solliciter quelques « miang », mais au final, les autres ne verront jamais la couleur de cet « ifoura » maudit.
>  
> M’étant toujours interdit d’aller jouer les mendiants au Crion (ou ailleurs) lorsque Mr Bongo Ondimba se trouve en France, je me suis toutefois amusé à demander ceci à un de mes cousins, refugié politique gabonais en France : « pourquoi te sens-tu obligé d’aller demander de l’argent au Président à chaque fois qu’il est de passage en France ? » et à mon cousin de me répondre ceci « Rodrigue, tant que ce n’est pas l’argent de Bongo mais celui du Gabon, je ne vois pas où es le mal ! C’est notre argent, il faut qu’on aille le prendre chez celui qui nous l’a confisqué »
>  
> Nombreux sont les compatriotes qui, comme lui, vont prendre cet argent en  justifiant cette attitude par le même argument. Seulement, en tant que gabonais soucieux de l’égalité des citoyens devant ce qui appartient au Gabon, je pense qu’ils ont tort à plus d’un titre car il y a la marque de :
>  
> -          L’égoïsme en eux : lorsqu’ils choisissent ce mode de gain d’argent du pays, pensent-ils au villageois du fin fond du Gabon qui n’ont pas comme eux la possibilité de rencontrer le Président ? Ces gabonais de l’arrière pays méritent aussi l’argent du Pays ! Personne ne pense à eux si ce n’est en période électorale.
> -          Le manque de rigueur organisationnelle : ils rentrent bêtement dans le jeu du chef de village qu’est Bongo. Si de l’argent doit être distribué aux gabonais de France pourquoi ne pas affecter une ligne budgétaire au service social du consulat à Paris ? L’argent de cette ligne serait donné à tout gabonais en difficulté, sur présentation de justificatifs (factures, lettres d’huissier,…). Si ces « mendiants de leur propre argent» méritaient respect dans leur attitude, ils demanderaient avant tout à Bongo d’ainsi structurer la distribution d’argent à la diaspora française. Est-ce ainsi (dans le désordre) qu’on doit se réapproprier notre argent. Ne soyez donc pas étonnés que cet argent soit maudit !
> -          Manque de stratégie pour le changement : le jour Bongo se retrouvera seul à se descente d’avion ou à l’hôtel, sans aucun mendiant, il comprendra enfin que le peuple ne veut plus de lui. Pour ceux qui ont observé les images de la cérémonie de Tchibanga, vous constaterez qu’alors que Bongo saluait la foule depuis sa voiture, le peuple était indifférent : j’ai rarement vu ça !!!
>  
> Nous voulons le changement sans le refléter, sans nous y être préparés, en nous contentons d’être d’éternelles marionnettes télécommandées par notre propre argent, en étant témoins plutôt qu’acteurs de notre propre Histoire.
>  
> C’est dans un retour vers certaines valeurs de notre culture que le MLPG (Mouvement pour le Libération Politique du Gabon) puisera ses forces pour libérer politiquement le Pays.
>  
>
>    3. RETOUR VERS CERTAINES VALEURS GABONAISES.
>
>  
> -          La famille : la famille (au sens africain du terme) constituait naguère le dernier noyau des cellules communautaires. Au dessus d’elle on avait le pays, l’ethnie et la tribu. Ces ensembles étaient bâtis autour de certaines valeurs parmi lesquels  la solidarité. Avec le libéralisme sauvage (corollaire de la vie chère) et l’importation de valeurs occidentales, la famille gabonaise prend désormais une forme occidentale avec tous ces corollaires (individualisme).
>  
> La plupart de nos parents, lorsque, venant du village venaient apprendre à Libreville, habitaient chez un parent (au sens large du terme). Ces parents les prenaient totalement en charge sans demande de contrepartie. Ces solidarités ont créées les générations instruites que nous représentons. Mais de nos jours, qui garde encore les enfants des autres ? Dans les familles, c’est l’individualisme et le clientélisme qui priment désormais. On ne se fréquente plus que par intérêt !
>  
> Et l’individualisme ayant atteint le couche la plus représentative de notre culture, la famille, ces sont les couches du dessus qui s’en trouvent contaminées. Il faut donc que réhabilitons la famille de manière à demeurer la base de la solidarité et de l’amour pour son prochain. La famille (d’amour) ne devra pas se limiter, comme chez le blanc, aux enfants, à la femme et au chien.
>  
> -          Adapter nos lois (code civil et constitution) à un modèle à reformuler :
>  
> Aussi bien la constitution (référent ou charte du vivre ensemble de la République) que le code civil (recueil  de normes et codes à l’attention citoyen) doivent s’adapter aux réalités gabonaises et aux objectifs de reveil gabonais tout demeurant nous-mêmes.
>  
> Il y a de cela 15 ans les gabonaises privilégiaient le mariage à l’Etat civil (mairie) au mariage traditionnel. En vérité, il s’agissait là d’une aberration induite par l’invasion de valeurs occidentales. Et comme la vérité n’a pas de tombe, beaucoup de Gabonaises ont finit par comprendre qu’elles étaient dans le faux chemin.
>  
> Le mariage traditionnel de manière symbolique unie deux familles à travers l’union de 2 de leurs membres. C’est une famille qui se forme et c’est l’occasion pour le beau-fils et sa famille de venir honorer sa dulciné aux yeux  de sa famille. Le mariage en est solidifié. Ces séances (mariages traditionnels) qui sont très instructives imbibent le mariage des sagesses traditionnelles. Ces mariages durent !
>  
> Le mariage à l’Etat civil est une formalité naguère privilégiée par les femmes en raison du statut officiel qu’elle procure. En cas de décès de l’époux, la veuve mariée à l’Etat-civil hérite. Ce qui n’est pas toujours le cas en cas de mariage traditionnel.
>  
> Par le biais d’un exponentiel nombre de divorce de mariage à l’Etat Civil et le constat d’une proportion inverse en ce qui concerne la version traditionnelle, les gabonaises privilégient désormais l’équipe qui gagne !
> Cette exigence devenant une réalité, il importe que le statut de la femme marié à la tradition soit privilégié (du point de vu légal) à celui de la femme mariée à l’Etat Civil.
>  
> Il ne s’agit là que d’un exemple, parmi tant d’autre, de règles à reformuler pour garantir dans l’authenticité le réveil du Gabon.
>  
> -          Ne pas tout attendre de l’Etat :
>  
> Nombreux sont ceux qui de mon SUD natal attendent tout de l’Etat. Lorsque j’acète du vin de palme entre Kango et Libreville, c’est rarement un autochtone (fang de l’Estuaire) qui me le vend mais plutôt des punus, tsogo, massango, guisira et autres originaires du SUD. Ces derniers ont abandonné leurs villages pour des villages proches de la capitale.
>  
> Si vous leur demandez pour quoi cela, ils vous répondront qu’ils ont fuit la SORCELLERIE. Ce qui faux car dans quel village gabonais il n’y a pas de sorcellerie ? Il s’agit là de personnes qui en ont marre de vivre dans l’éloignement (pas de route, presque pas de structures de santé et d’éducation). Et plutôt que développer des actions dans leurs villages, ils se font nomades et trouvent des arguments fanfarons pour se justifier. RESULTAT : pas mal de villages dans le sud du Gabon sont vides de leurs habitants. Il n’y a que l’avancée de la route qui pourra freiner cet exode rural !
>  
> A contrario, les habitants du Woleu-Ntem, même pour le week-end se rendent fréquemment chez eux. Ils n’attendent pas tout de l’Etat. Dès qu’ils ont un  peu de moyens, ils pensent à investir chez eux et à y rendre la vie agréable.
>  
> Héritiers de la culture du bureau, les gabonais gagneraient beaucoup à s’intéresser au secteur public et à l’entreprenariat. Certains s’y sont mis et je tiens à les encourager. Moi-même je m’y mettrai (en terre gabonaise) l’année prochaine.
>  
> Si le Libanais et le malien arrivent à s’enrichir chez nous, c’est que nous leur avons laissé trop d’espace. Avant d’aller réclamer le pognon à Bongo comme des mendiants, il faut plutôt aller dans le combat des affaires. 95% de notre économie est aux mains des étrangers : c’est très dangereux car le pouvoir économique a généralement la mainmise sur le pouvoir politique !
>  
> On ne dirige pas un pays uniquement avec les diplômes, l’écrit et la tchatche. L’activité politique nécessite un minimum de moyens si l’on se veut sérieux. Savez-vous combien coûte une campagne électorale pour un poste de député, sénateur ou président de la République ?
>  
> Le pays est ficelé et tant que Bongo sera là, aucun fonctionnaire ou aucun homme d’affaire tributaire de l’Etat ne sera un opposant sérieux. S’il essaie, « le système le mettra en galère » comme aiment dirent les gabonais.
>  
> CONCLUSION : j’ai décidé de combattre politiquement le PDG (pendant et après le règne de Bongo) tant que ce parti –dit de masse- n’apportera rien de bon au peuple gabonais. Cette lutte politique ne fait que débuter et c’est là ma contribution au changement que beaucoup attendent sans véritablement mouiller le maillot. Comme j’ai coutume à le dire : « L’africain en général et, le gabonais en particulier, veut le paradis sans mourir ».
>  
> Rodrigue ANGOUE MALEKOU
> Idéologue du Mouvement pour la Libération Politique du Gabon (MLPG).
>  
> P.S: Message non relu.
>
>
> --- En date de : Ven 5.9.08, ANGOUE MALEKOU a écrit :
> De: ANGOUE MALEKOU > Objet:  dramatique
> Date: Vendredi 5 Septembre 2008, 13h27
> Chers compatriotes,
>  
>  
>
>    1. LES POLITICIENS EN PAPIER.
>
>  
> Quelqu’un avant mon départ en vacances en août dernier (pour le Gabon) qualifiait (dans ce forum) les politiciens d’AGORA de « politiciens en papier ».
>  
> Je suis de son avis car à quoi se résument leurs échanges ?
>  
> -          querelles de personnes et non d’idéologie: « je suis plus opposant que tel », « tel a reçu l’argent de Bongo », « tel a été reçu par Bongo », « tel est un traitre, un vendu »
> -          affirmer des choses sans preuve : certains (avec des pseudonymes) se permettent d’accuser sans preuve d’autres débatteurs (à visage découvert) de complicité au régime dès qu’il émettent des idées gênantes pour ces délateurs. Oser par exemple m’accuser de faire partie d’un imaginaire « gang-du-net » ou d’être à la solde d’un quelconque individu relève de la pure fiction !
> -          médire sur les gabonais : lorsqu’on raconte à visage masqué des choses aussi ignobles –fussent-elles vraies- sur d’autres compatriotes (personnel de l’ambassade et proches, anciens membre du Conseil des Gabonais de France), cela ne grandit nullement l’individu gabonais ; d’autant plus qu’il n’y a pas que des gabonais qui lisent et interviennent sur ce forum. Le souci d’image et de cohésion dans un élan de respectabilité et d’unité devrait nous imposer la retenue et la pudeur.
>  
> Quand on assiste pas à ces débats de bas étages, c’est à cours de grammaire ou de conjugaison auquel on a droit de la part de personnes qui ne savent même pas transmettre leurs langues maternelles à leurs enfants.
>  
> L’essentiel de la communication, dans une langue qu’on ne maîtrise pas (français), n’est-il pas de véhicule le fond (plutôt que la forme) de son propos ?
>  
> Félicité VINCENT, chère mougoye (nous avons une petite fille commune), lorsque j’écris « médiocrisation » sur AGORA et qu’après avoir vérifié dans ton dictionnaire que ce mot n’existe pas, pourquoi penses-tu que j’ai eu tort d’ainsi m’exprimer ? Ça s’appelle du néologisme ! SENGHOR en était champion. Autre exemple, Amadou Kourouma, dans « Soleil des Indépendances » parle de « déhontée façon de s’asseoir » alors que dans le dico on ne trouve que « éhontée », il s’agit de néologisme.  La langue française puise ses sources et règles dans le latin. Dès lors que lors que ces règles sont appliquées pour désigner (autrement qu’habituellement) une nouvelle réalité, il n’y a pas lieu de crier au scandale !
>  
>  
> -          Manque de courage : quelqu’un a récemment écrit que  « personne ne veut servir de laboratoire d’idées à l’autre ». Nombreuses sont les personnes bardées de connaissance et d’idées qui se bornent et se plaisent à lire les écrits pondus par les « engagés » d’AGORA. A côté de cette catégorie de cyber-muêts, il y a une classe à ne pas négliger ; c’est d’ailleurs la plus importante en chiffre dans ce forum : les adeptes de pseudonymes !
>  
> Comme le disait le maître ELLANG MBA à l’école publique de Sotéga village, « je préfère n’avoir qu’un seul élève qui suit, que d’avoir une classe pleine d’élèves qui ne suivent pas ». Soit on intervient à visage découvert, soit on se tait et on se contente de lire les autres car ce n’est pas avec des pseudonymes ou des cagoules que vous ferez « bouger les choses ». Les pseudonymes et cagoules sont révélateurs d’une peur viscérale qui vous caractérise. Les loups d’en face le savent et tant que la peur est de votre côté, la force sera de leur côté !
>  
> Sylvain NDONG n’est pas le fils d’un baron du système. Il critique Bongo et le système à visage découvert. Dernièrement il était au Gabon : l’a-t-on enfermé pour ses idées ? NON
> Il faut qu’on comprenne que la répression a pris d’autres formes depuis la résurgence de l’ère multipartite au Gabon. La pression sur vos moyens de survie (emplois, biens matériels, …) a pris le dessus sur la chicote, la torture et la prison (trop gênants vis-à-vis de la communauté internationale et l’image démocratique du pays).
>  
> Certes, toute vérité n’est pas bonne à dire mais sachez que le dire de manière unitaire, contribue unitairement à « faire bouger les choses » de manière globale. Dans un pays sans institut d’enquête (si ce n’est les services secrets ou la PJ),   c’est votre parole unitaire qui constitue une part de l’opinion publique ! Et c’est l’opinion publique qui fera en sorte que la terreur change de camp !
>  
> -           Amorphisme politique des partis de la Diaspora : Mis à part le FUCR qui vient à peine de voir le jour (laissons-lui le temps de faire ses preuves), les autres partis, mouvements, y compris le mien (MLPG) ne font rien de concret. On ne les voit pas sur le terrain (à l’étranger comme au pays). On ne sait pas combien ils ont d’adhérents. Leur stratégie de prise du pouvoir pour faire valoir leurs idéaux manquent de consistance.
>  
> Ils se contentent de véhiculer des messages sur Internet alors que moins de 2% des gabonais vont sur cet outil qui reste à vulgariser dans l’univers gabonais. Il faut descendre sur le terrain, aussi bien à l’étranger qu’au Gabon (via des relais) pour rencontrer les populations et palper leurs réalités quotidiennes afin d’être en phase avec leurs besoins.
>  
> En résumé, les politiciens d’AGORA, aux yeux du peuple, ne diffèrent pas de beaucoup des déclarés opposants du pays : ils sont flous et n’inspirent pas confiance. Le peuple ne se reconnait pas en eux !
>  
> Parmi ces cyber-opposants certains :
> -          bénéficient de la double nationalité (française ou autre). En combattant le système de manière affichée, ils sont protégés par leur deuxième patrie : pas vous ! S’ils sont sincères en politique comme ils le prétendent, qu’ils vous montrent pâte blanche ou qu’ils vous donnent les motifs valables de choix d’une deuxième patrie !
>  
> -          ont honte de dire ce qu’ils font dans la vie, là où ils vivent comme le révèle le test effectuée par Bruno ELLA NGUEMA.
>  
> Dans toute société, lorsqu’on respecte son auditoire et qu’on veut donner du crédit à son propos, tout intervenant a pour devoir, ne serait ce qu’à sa première intervention, DE SE PRESENTER.
> Chez les blancs, au tribunal, on dit « Bonjour, je suis Monsieur DUPONT, 37 ans, Ingénieur agronome, marié, père de trois enfant ».
> Chez les noirs (gabonais en particulier) et dans nos sociétés traditionnelles, on décline son arbre généalogique avant d’être assermenté pour intervenir.
>  
> Ces attitudes permettent de mieux cerner/contextualiser vos propos et leur apporter du crédit.
> Certes Jésus-Christ n’avait aucune femme ou aucune famille à charge pour être convainquant mais de là à avoir des guides contemporains qui n’ont aucune responsabilité au sens traditionnel du terme, c’est vraiment prendre les gabonais pour des éternels naïfs !
>  
> Accuser Tsir Ella de se présenter par ses diplômes, c’est lui faire un faux procès ou tenter l’échappatoire ! Que celui qui n’a pas de diplôme se présente autrement comme dans nos sociétés traditionnelles!  l’essentiel, c’est de se présenter et de faire en sorte que les gens vous prennent au sérieux.
>  
>
>    2. LES PROBLEMES DU PEUPLE GABONAIS.
>
>  
> Le peuple gabonais vit l’enfer et c’est loin d’être terminé car nous prenons des sales habitudes qui deviennent seconde nature. Même si le système change, cette seconde nature à laquelle nous seront accoutumés nous condamnera à l’échec du changement.
>  
> Partons de cette phrase du compatriote Mbadinga david : « Au prix catalogue, un Boeing 777, c'est environ 150 milliards de FCFA, soit 500 km de routes bitumées à 300 millions de FCFA du km. »
>  
> Qu’est ce que Bongo et ses pseudo-opposants ont à foutre des routes ? Ne serait ce que pour éviter les embouteillages de Libreville, OBO se déplaçait de la sablière (logement temporaire) à la présidence en hélicoptère.
>  
> Pour un déplacement officiel (et même officieux, si ça peut exister) à NToum ou à Kango, OBO prendra toujours l’hélico (les airs). Si vous lui demandez ce qu’il a à faire avec un boeing 777, il vous répondra comme il l’a fait par le passé que « pourquoi voulez-vous qu’un président dorme à la belle étoile et se déplace en bicyclette ? ».
>  
> Or pendant ce temps, les embouteillages sont phénoménaux : bord de mer, Nzeng-ayong, PK8, carrefours BARAKA, Nombakélé… et les choses sont loin de s’arranger car alors qu’aucun nouvelle route ne se créé (si ce n’est celle qui relie à partir de Bangos-PK11, les beaux séjours), les gabonais continue d’importer et d’acheter des véhicules. Même pour garer en ville, c’est un calvaire !
>  
> Attention au policier qui, pour préparer son week-end ou sa soirée au bar, n’hésitera pas à vous mettre un sabot !
>  
> Prévoyant rentrer définitivement au Gabon l’année prochaine, j’ai entrepris certaines démarches administratives et, dans la plupart des bureaux où j’entrais, on me disait ceci « si tu veux que ton dossier avance vite, il faut glisser X FCFA à tel … c’est comme ça ça marche ici. Sinon tu va attendre éternellement ». Eh oui, la corruption que dénonce ici Siméon EKOGA (on est au moins d’accord sur cet aspect), est le premier mal à combattre. Avec la corruption nous n’irons nulle part.
>  
> DEMONSTRATION : lors de mon dernier séjour au Gabon, j’ai eu à échanger avec un syndicaliste de la SOGATRA. Ce dernier m’a affirmé que les recettes des clients ne vont pas dans les caisses de la SOGATRA. Eh bien, je vous informe que si une ligne de métro était créée pour contourner les infernaux bouchons aux heures de pointe du bord de mer, elle serait pleine : l’enquête de rentabilité n’a même pas lieu d’être dressée. Mais où ira l’argent des recettes ? La rentabilité en pâtira !
>  
> Avec les routes, l’économie avance et nos problèmes s’en trouvent résolus. Cet été j’ai fait comme chaque année, tout seul en voiture, le trajet aller-retour « Libreville – Lambaréné – Fougamou » pour aller voir la famille et palper le souffle des anciens.
>  
> Sur l’axe Libreville – Lambaréné, impossible dans manger à Kango ou à Bifoun : on était le 17 aôut et tout le monde avait délaissé son activité quotidienne pour aller festoyer chez le préfet. A Lambaréné, même un pêcheur qui m’a vendu le Kg de carpe de 1500 FCFA dit à son collègue « le poisson est rare aujourd’hui parce que les gens sont allés à fête ».
>  
> Or, je me rappelle qu’avant que l’axe LBV – Lambaréréné ne soit goudronné, le KG coûtait 300 FCFA, il n’y avait quasiment pas d’hôtel à Lambaréné (si ce n’était le SOFITEL, innondé dans l’herbe). Depuis que la route a été bitumée, Lambéréné vit.
>  
> En quittant Lambaréné le 18 août pour Fougamou, j’ai eu droit au spectacle « Poussière » animé par les convois revenant de Mouila (pour la fête). Il faut dire que l’axe Lambaréné-Fougamou n’est goudronné qu’à moitié (45km/90km) et qu’à partir de Mamiengué, c’est le gravier qui prend le relai du goudron.
>  
> Fougamou, ma ville, est morte mais lorsque le goudron y arrivera, je vous jure que comme Lambaréné (mon autre ville), elle se reveillera : c’est ça la magie de la route !
>  
> Il faut donc que dès aujourd’hui que vos discours, chers cyber-politiciens aillent dans le sens des problèmes gabonais avec une vision concrète et non superficielle du problème : il faut aller sur le terrain pour constater et vivre cela.
>  
>  
> A suivre … (je vais manger)
>  
> Rodrigue ANGOUE MALEKOU.
> Mouvement pour la Libération Politique du Gabon.
>  
> P.S : Message non relu.





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