[BDPalabres] Re: dramatique

ANGOUE MALEKOU protected at yahoo.fr
Ven 5 Sep 15:02:21 EDT 2008


En espérant que ce message ne sera pas censuré comme les précédents, je vous l'envoie en copie.

--- En date de : Ven 5.9.08, ANGOUE MALEKOU <angoue_malekou at yahoo.fr> a écrit :

    De: ANGOUE MALEKOU <angoue_malekou at yahoo.fr>
    Objet: Re :  dramatique
    Date: Vendredi 5 Septembre 2008, 13h27

    Chers compatriotes,

     

     

       1. LES POLITICIENS EN PAPIER.

     

    Quelqu’un avant mon départ en vacances en août dernier (pour le Gabon) qualifiait (dans ce forum) les politiciens d’AGORA de « politiciens en papier ».

     

    Je suis de son avis car à quoi se résument leurs échanges ?

     

    -          querelles de personnes et non d’idéologie: « je suis plus opposant que tel », « tel a reçu l’argent de Bongo », « tel a été reçu par Bongo », « tel est un traitre, un vendu »

    -          affirmer des choses sans preuve : certains (avec des pseudonymes) se permettent d’accuser sans preuve d’autres débatteurs (à visage découvert) de complicité au régime dès qu’il émettent des idées gênantes pour ces délateurs. Oser par exemple m’accuser de faire partie d’un imaginaire « gang-du-net » ou d’être à la solde d’un quelconque individu relève de la pure fiction !

    -          médire sur les gabonais : lorsqu’on raconte à visage masqué des choses aussi ignobles –fussent-elles vraies- sur d’autres compatriotes (personnel de l’ambassade et proches, anciens membre du Conseil des Gabonais de France), cela ne grandit nullement l’individu gabonais ; d’autant plus qu’il n’y a pas que des gabonais qui lisent et interviennent sur ce forum. Le souci d’image et de cohésion dans un élan de respectabilité et d’unité devrait nous imposer la retenue et la pudeur.

     

    Quand on assiste pas à ces débats de bas étages, c’est à cours de grammaire ou de conjugaison auquel on a droit de la part de personnes qui ne savent même pas transmettre leurs langues maternelles à leurs enfants.

     

    L’essentiel de la communication, dans une langue qu’on ne maîtrise pas (français), n’est-il pas de véhicule le fond (plutôt que la forme) de son propos ?

     

    Félicité VINCENT, chère mougoye (nous avons une petite fille commune), lorsque j’écris « médiocrisation » sur AGORA et qu’après avoir vérifié dans ton dictionnaire que ce mot n’existe pas, pourquoi penses-tu que j’ai eu tort d’ainsi m’exprimer ? Ça s’appelle du néologisme ! SENGHOR en était champion. Autre exemple, Amadou Kourouma, dans « Soleil des Indépendances » parle de « déhontée façon de s’asseoir » alors que dans le dico on ne trouve que « éhontée », il s’agit de néologisme.  La langue française puise ses sources et règles dans le latin. Dès lors que lors que ces règles sont appliquées pour désigner (autrement qu’habituellement) une nouvelle réalité, il n’y a pas lieu de crier au scandale !

     

     

    -          Manque de courage : quelqu’un a récemment écrit que  « personne ne veut servir de laboratoire d’idées à l’autre ». Nombreuses sont les personnes bardées de connaissance et d’idées qui se bornent et se plaisent à lire les écrits pondus par les « engagés » d’AGORA. A côté de cette catégorie de cyber-muêts, il y a une classe à ne pas négliger ; c’est d’ailleurs la plus importante en chiffre dans ce forum : les adeptes de pseudonymes !

     

    Comme le disait le maître ELLANG MBA à l’école publique de Sotéga village, « je préfère n’avoir qu’un seul élève qui suit, que d’avoir une classe pleine d’élèves qui ne suivent pas ». Soit on intervient à visage découvert, soit on se tait et on se contente de lire les autres car ce n’est pas avec des pseudonymes ou des cagoules que vous ferez « bouger les choses ». Les pseudonymes et cagoules sont révélateurs d’une peur viscérale qui vous caractérise. Les loups d’en face le savent et tant que la peur est de votre côté, la force sera de leur côté !

     

    Sylvain NDONG n’est pas le fils d’un baron du système. Il critique Bongo et le système à visage découvert. Dernièrement il était au Gabon : l’a-t-on enfermé pour ses idées ? NON

    Il faut qu’on comprenne que la répression a pris d’autres formes depuis la résurgence de l’ère multipartite au Gabon. La pression sur vos moyens de survie (emplois, biens matériels, …) a pris le dessus sur la chicote, la torture et la prison (trop gênants vis-à-vis de la communauté internationale et l’image démocratique du pays).

     

    Certes, toute vérité n’est pas bonne à dire mais sachez que le dire de manière unitaire, contribue unitairement à « faire bouger les choses » de manière globale. Dans un pays sans institut d’enquête (si ce n’est les services secrets ou la PJ),   c’est votre parole unitaire qui constitue une part de l’opinion publique ! Et c’est l’opinion publique qui fera en sorte que la terreur change de camp !

     

    -           Amorphisme politique des partis de la Diaspora : Mis à part le FUCR qui vient à peine de voir le jour (laissons-lui le temps de faire ses preuves), les autres partis, mouvements, y compris le mien (MLPG) ne font rien de concret. On ne les voit pas sur le terrain (à l’étranger comme au pays). On ne sait pas combien ils ont d’adhérents. Leur stratégie de prise du pouvoir pour faire valoir leurs idéaux manquent de consistance.

     

    Ils se contentent de véhiculer des messages sur Internet alors que moins de 2% des gabonais vont sur cet outil qui reste à vulgariser dans l’univers gabonais. Il faut descendre sur le terrain, aussi bien à l’étranger qu’au Gabon (via des relais) pour rencontrer les populations et palper leurs réalités quotidiennes afin d’être en phase avec leurs besoins.

     

    En résumé, les politiciens d’AGORA, aux yeux du peuple, ne diffèrent pas de beaucoup des déclarés opposants du pays : ils sont flous et n’inspirent pas confiance. Le peuple ne se reconnait pas en eux !

     

    Parmi ces cyber-opposants certains :

    -          bénéficient de la double nationalité (française ou autre). En combattant le système de manière affichée, ils sont protégés par leur deuxième patrie : pas vous ! S’ils sont sincères en politique comme ils le prétendent, qu’ils vous montrent pâte blanche ou qu’ils vous donnent les motifs valables de choix d’une deuxième patrie !

     

    -          ont honte de dire ce qu’ils font dans la vie, là où ils vivent comme le révèle le test effectuée par Bruno ELLA NGUEMA.

     

    Dans toute société, lorsqu’on respecte son auditoire et qu’on veut donner du crédit à son propos, tout intervenant a pour devoir, ne serait ce qu’à sa première intervention, DE SE PRESENTER.

    Chez les blancs, au tribunal, on dit « Bonjour, je suis Monsieur DUPONT, 37 ans, Ingénieur agronome, marié, père de trois enfant ».

    Chez les noirs (gabonais en particulier) et dans nos sociétés traditionnelles, on décline son arbre généalogique avant d’être assermenté pour intervenir.

     

    Ces attitudes permettent de mieux cerner/contextualiser vos propos et leur apporter du crédit.

    Certes Jésus-Christ n’avait aucune femme ou aucune famille à charge pour être convainquant mais de là à avoir des guides contemporains qui n’ont aucune responsabilité au sens traditionnel du terme, c’est vraiment prendre les gabonais pour des éternels naïfs !

     

    Accuser Tsir Ella de se présenter par ses diplômes, c’est lui faire un faux procès ou tenter l’échappatoire ! Que celui qui n’a pas de diplôme se présente autrement comme dans nos sociétés traditionnelles!  l’essentiel, c’est de se présenter et de faire en sorte que les gens vous prennent au sérieux.

     

       2. LES PROBLEMES DU PEUPLE GABONAIS.

     

    Le peuple gabonais vit l’enfer et c’est loin d’être terminé car nous prenons des sales habitudes qui deviennent seconde nature. Même si le système change, cette seconde nature à laquelle nous seront accoutumés nous condamnera à l’échec du changement.

     

    Partons de cette phrase du compatriote Mbadinga david : « Au prix catalogue, un Boeing 777, c'est environ 150 milliards de FCFA, soit 500 km de routes bitumées à 300 millions de FCFA du km. »

     

    Qu’est ce que Bongo et ses pseudo-opposants ont à foutre des routes ? Ne serait ce que pour éviter les embouteillages de Libreville, OBO se déplaçait de la sablière (logement temporaire) à la présidence en hélicoptère.

     

    Pour un déplacement officiel (et même officieux, si ça peut exister) à NToum ou à Kango, OBO prendra toujours l’hélico (les airs). Si vous lui demandez ce qu’il a à faire avec un boeing 777, il vous répondra comme il l’a fait par le passé que « pourquoi voulez-vous qu’un président dorme à la belle étoile et se déplace en bicyclette ? ».

     

    Or pendant ce temps, les embouteillages sont phénoménaux : bord de mer, Nzeng-ayong, PK8, carrefours BARAKA, Nombakélé… et les choses sont loin de s’arranger car alors qu’aucun nouvelle route ne se créé (si ce n’est celle qui relie à partir de Bangos-PK11, les beaux séjours), les gabonais continue d’importer et d’acheter des véhicules. Même pour garer en ville, c’est un calvaire !

     

    Attention au policier qui, pour préparer son week-end ou sa soirée au bar, n’hésitera pas à vous mettre un sabot !

     

    Prévoyant rentrer définitivement au Gabon l’année prochaine, j’ai entrepris certaines démarches administratives et, dans la plupart des bureaux où j’entrais, on me disait ceci « si tu veux que ton dossier avance vite, il faut glisser X FCFA à tel … c’est comme ça ça marche ici. Sinon tu va attendre éternellement ». Eh oui, la corruption que dénonce ici Siméon EKOGA (on est au moins d’accord sur cet aspect), est le premier mal à combattre. Avec la corruption nous n’irons nulle part.

     

    DEMONSTRATION : lors de mon dernier séjour au Gabon, j’ai eu à échanger avec un syndicaliste de la SOGATRA. Ce dernier m’a affirmé que les recettes des clients ne vont pas dans les caisses de la SOGATRA. Eh bien, je vous informe que si une ligne de métro était créée pour contourner les infernaux bouchons aux heures de pointe du bord de mer, elle serait pleine : l’enquête de rentabilité n’a même pas lieu d’être dressée. Mais où ira l’argent des recettes ? La rentabilité en pâtira !

     

    Avec les routes, l’économie avance et nos problèmes s’en trouvent résolus. Cet été j’ai fait comme chaque année, tout seul en voiture, le trajet aller-retour « Libreville – Lambaréné – Fougamou » pour aller voir la famille et palper le souffle des anciens.

     

    Sur l’axe Libreville – Lambaréné, impossible dans manger à Kango ou à Bifoun : on était le 17 aôut et tout le monde avait délaissé son activité quotidienne pour aller festoyer chez le préfet. A Lambaréné, même un pêcheur qui m’a vendu le Kg de carpe de 1500 FCFA dit à son collègue « le poisson est rare aujourd’hui parce que les gens sont allés à fête ».

     

    Or, je me rappelle qu’avant que l’axe LBV – Lambaréréné ne soit goudronné, le KG coûtait 300 FCFA, il n’y avait quasiment pas d’hôtel à Lambaréné (si ce n’était le SOFITEL, innondé dans l’herbe). Depuis que la route a été bitumée, Lambéréné vit.

     

    En quittant Lambaréné le 18 août pour Fougamou, j’ai eu droit au spectacle « Poussière » animé par les convois revenant de Mouila (pour la fête). Il faut dire que l’axe Lambaréné-Fougamou n’est goudronné qu’à moitié (45km/90km) et qu’à partir de Mamiengué, c’est le gravier qui prend le relai du goudron.

     

    Fougamou, ma ville, est morte mais lorsque le goudron y arrivera, je vous jure que comme Lambaréné (mon autre ville), elle se reveillera : c’est ça la magie de la route !

     

    Il faut donc que dès aujourd’hui que vos discours, chers cyber-politiciens aillent dans le sens des problèmes gabonais avec une vision concrète et non superficielle du problème : il faut aller sur le terrain pour constater et vivre cela.

     

     

    A suivre … (je vais manger)

     

    Rodrigue ANGOUE MALEKOU.

    Mouvement pour la Libération Politique du Gabon. 





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