[BDPalabres] Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.

Christian MAYANDJI protected at yahoo.fr
Sam 25 Oct 00:31:25 EDT 2008


Cher webm,
 
Je voudrais espérer que vous publierez également ma reponse au Professeur Fweley Diangitukwa avec lequel je pense que nous pourrons développer des échanges plus interessants. Il participe à une conférence le samedi à Genève à laquelle il invite aussi des gabonais.
Je vous remercie par avance pour cette quête équilibre.Salutations cordiales


MANGASS TTC
Christian MAYANDJI
Démarches-Gestion
FINANCEMENTS INVESTISSEMENTS PRIVES 
ACHATS (SEMI-) INDUSTRIELS
 CONVOYAGE EXPLOITATION
VEHICULES EQUIPEMENTS CONSOMMABLES
EUROPE - AFRIQUE
 


--- En date de : Mar 21.10.08, Afrique Nouvelle <protected at bluewin.ch> a écrit :

    De: Afrique Nouvelle <protected at bluewin.ch>
    Objet: [BDPalabres] Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.
    À: bdpalabres at bdpgabon.org
    Date: Mardi 21 Octobre 2008, 8h18

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    Monsieur Mayandji,

    Cette discussion est intéressante. Je publierai bientôt un livre sur la
    gestion du pétrole en Afrique et je 
    reprendrai contact avec vous. Mais, comme M. Appolinaire Noël KOULAMA,
    j'affirme que le pétrole est, dans la mesure où 
    il ne contribue pas au développement du continent, synonyme de malédiction,
    car il est source de conflits, 
    d'exploitation éhontée, de pillage et de mauvaise gestion. Certains pays
    africains qui n'ont pas de pétrole pratiquent 
    une "bonne gouvernance" dans le sens d'une meilleure gestion des
    biens publics que les pays qui en ont. Le Gabon n'a 
    pas suivi un rythme de développement comparable à la quantité de pétrole
    extrait de ce pays. Le pétrole gabonais a plus 
    enrichi la compagnie Total/ELF et les autorités politiques gabonaises que le
    peuple gabonais dans son ensemble. De quel 
    côté vous situez-vous, celui du peuple gabonais qui souffre ou du côté du
    pouvoir ? Je reviendrai vers vous très 
    prochainement.

    Fweley Diangitukwa
    Politologue et écrivain congolais (RDC), auteur des ouvrages suivants aux
    éditions L'Harmattan :
    - "Qu'est-ce que le pouvoir ?", 2004
    - "Géopolitique, intégration régionale et mondialisation", 2006
    - "Le règne du mensonge politique en RDC. Qui a tué Kabila ?", 2006
    - "Migrations internationales, codéveloppement et coopération
    décentralisée", avril 2008
    - "Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC", 2007
    etc.


    ----Message d'origine----
    De: cmayandji at yahoo.fr
    Date: 19.10.2008 18:46
    À: <africdossier at googlegroups.com>
    Copie: "Forum Palabres - BDP-Gabon
    Nouveau"<bdpalabres at bdpgabon.org>, <diasporagabonaise at yahoo.fr>
    Objet: Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.

    Cher Appolinaire Noël KOULAMA,

    Je crois pas que le pétrole, pas plus que les autres ressources des activités
    d'extraction, soit une quelconque 
    malédiction pour l'Afrique. Je suis Gabonais né à Port-Gentil, la ville
    du pétrole et, j'ai consacré une part non 
    négligeable à l'étude des activités d'extraction dans le cadre de
    recherches en Histoire économique. J'ai démarré mon 
    activité de recherche avec la même opinion que la votre. Mais en identifiant
    les dysfonctionnements spécifiques de 
    l'économie gabonaise - sans doute comparable à celle du Congo et
    d'autres pays africains - j'ai réalisé que le modèle 
    économique utilisé par les entreprises d'extraction pétrolière et
    minière pour valoriser et commercialiser l'objet 
    principal de leurs activités aurait pu très rapidement servir d'exemple
    à nos Etats respectifs, à nos collectivités 
    territoriales et même aux candidats nationaux à l'initiative privé pour
    développer des secteurs d'activités 
    parallèles.
     Vous avez sans doute entendu parler la démarche du benchmarking en management
    et en marketing. Les entreprises 
    spécialisées dans l'activité pétrolière pourrait être le modèle
    idéal d'inspiration. 
    En réalité, que font ces entreprises? Elles ont identifié un produit
    d'intérêt stratégique à l'échelle 
    internationale. Elles savent que - compte tenu du modèle de production
    actuelle fortement dependante de l'énergie 
    produite par des combustibles rares ou d'accès difficile - les économies
    nationales des pays industriels aussi bien que 
    des pays en développement sont en position de forte demande. Elles ne font
    qu'extraire la ressource - sous forme de 
    produit brut - là où les conditions de fournitures sont les plus favorables
    et vont la livrer - sous forme de produits 
    finis - là où la demande est à la fois la plus solvable et forte. Il n'y
    a rien d'étrange à cela même si nous nous 
    sentons particulièrement concernés et lésés. peut - être pouvions nous le
    faire nous-même avec cette ressource. Sinon 
    et à defaut, nous pouvons nous en inspirer pour selectionner d'autres
    ressources à partir desquelles nous pouvons créer 
    d'autres
     filières dont le fonctionnement peut être calqué sur le modèle
    d'organisation : collecter la ressource - sous forme 
    de produit brut - dans les conditions les plus favorables, selectionner un
    marché demandeur et solvable, assurer la 
    livraison dans des condtions aussi favorables. le reste pourrait relever de la
    stratégie de financement de 
    l'investissement, de la gestion du cycle et des risques d'exploitation
    de la filière considérée, ainsi que de 
    l'optimisation de la trésorerie générée par le retour sur
    investissement.
    Comment procèdent ces entreprises ? En fait - contrairement l'image
    qu'elles véhiculent et à nos voeux de favoriser 
    l'implantation des industries industriallisantes - l'activité de ces
    entreprises n'est pas industrielle. Elles en ont 
    le mode de fonctionnement pour les aspects relevant du tertiaire et de la
    gestion logistique. Elles évitent de 
    s'investir dans des activités de transformation lourdes ou raffinés dans
    les pays où les conditions d'exploitation - 
    notamment les coûts - sont difficiles à maîtriser ou à rentabiliser sur le
    long terme, les pays éloignés des marchés 
    cibles ou susceptibles de générer des doublons avec des unités présentant
    des meilleures conditions d'exploitation. 
    L'essentiel de leurs investissements immobilisés - en dehors de toute
    demande pressante - consiste en des batiments 
    administratifs imposants et facilement reconvertibles en centre d'affraires
    en cas de départ ou en entrepôts abritant 
    le matériel de
     recherche ou d'extraction et facilement démontable pour être projeté
    sur un autre théatre d'opérations. le métier de 
    ces entreprises est celui d'intégrateur d'activités : elles font
    appel à d'autres entreprises pour réaliser les 
    opérations conçues par elles et placées sous leurs contrôle. Les activités
    de Bouyghes et de Bolloré relèvent de la 
    même logique d'organisation. Les principaux facteurs clé de succès de
    ces entreprises sont :
    - la qualité de la signature garantie initialement par les Etats des pays
    d'origine, puis par l'épargne générée par 
    les activités précédentes et placée et enfin des sociétés
    d'assurances pour la couverture de différentes classes de 
    risques; la qualité de signature sert à lever les ressources financières au
    près des apporteurs de capitaux (marchés 
    boursiers, institutions bancaires, sociétés financières..) ;
    - un réseaux de fournisseurs, de prestataires et de filiales qui leur
    permettent de sous-traiter la plus grande 
    partie de leurs activités ainsi que de variabiliser les coûts du donneur
    d'ordre ou de la société-mère ;
    - un catalogue précis et renouvellé des équipements, consommables ainsi que
    des nouvelles technologies;
    - un repertoire affiné des compétences nécessaires aux ressources humaines
    affectées à la gestion des différents 
    niveaux d'activités;
    - une bonne connaissance des marchés-cibles permettant d'anticiper
    l'évolution des réseaux et différents débouchés 
    commerciaux, donc d'assurer l'autofinancement des activités ;
    - d'un réseau d'ingenierie interne ou externalisée qui conçoit le
    savoir-faire et contrôle l'exécution des 
    opérations, gère la mémoire technique, réalisent les montages - financiers,
    juridiques et techniques pour le compte de 
    l'entreprise;
    - une capacité de communication qui leur permettent de développer leur
    notoriété ainsi qu'une image favorable - pour 
    impression - aussi bien au près des dirigeants pourvoyeurs de nouveaux
    marchés, des ressources humaines candidates ou 
    employées, qu'au près des populations bénéficiaires de leurs
    implantation. Nous pouvons inclure les opérations de prise 
    en charge des soins de santé, d'hébergement et de restauration ou des
    actions sociales et et de loisirs dans ces 
    opérations de communication.
    - un levier de mobilisation d'unités de sécurité opérationnelle et de
    gestion de système d'information chaque fois 
    que les conditions juridiques sont réunis pour leur permettre d'intervenir
    directement ou par externalisation. Je crois 
    que c'est à ce niveau que les Etats-hotes - en concurrence avec les
    sociétés privées - doivent justifier leur revenus.
    Ces entreprises gèrent essentiellement des fonctions managériales (finances,
    ressources humaines, communication, 
    ingenierie, commercialisation) . Pour les autres facteurs clé de succès,
    Elles ont pris l'habitude d'externaliser la 
    gestion des fonctions correspondantes notamment dans le cadre de certains
    processus principaux ou de support. 
    Les revenus tirés des activités d'une entreprise sont distribués entre
    quatre catégories d'acteurs en échanges des 
    prestations fournies ou des contraintes juridiques : l'Etat, les
    actionnaires, les fournisseurs de biens et 
    prestations, les ressources humaines, le réseaux commercial. En fait, nous
    agissons sur ces entreprises en exerçant une 
    pression à travers les Etat agissant en tant que puissance publique ou en tant
    qu'actionnaires. Nous essayons de nous 
    imposer en tant que ressources humaines en essayant de la rendre la plus locale
    possible. Pourtant une analyse de la 
    valeur de ces entreprises peut montrer que l'essentiel de la valeur créée
    dépent davantage de l'intervention des 
    fournisseurs des biens et des prestations ainsi que de l'efficacité du
    réseau commercial sur les marchés-cibles. Or ces 
    deux catégories sont controlées pratiquement à cent pour cent par des
    opérateurs de nationalité différente des pays-
    hotes. Bien que la
     repartition de la valeur créée par les entreprises soit contractuelle et non
    mécanique, on peut aisément constater 
    que la plus grande partie de la valeur créée va à ceux qui en apporte la
    plus grande contribution. C'est à dire au 
    réseau commercial, aux fournisseurs, aux actionnaires publiques et privés, à
    l'Etat, aux ressources humaines expatriées 
    et accessoirement, locales. Lorsqu'on observe l'activité pétrolière
    sous cet angle, on peut se rendre compte que notre 
    malédiction n'est pas de posséder le pétrole, il est plutôt de ne pas
    savoir l'exploiter, ou du moins de ne pas savoir 
    contôler sa valorisation. l'action que les représentants les plus actifs
    de nos populations mènent n'et peut-être pas 
    vain, mais il me paraît au moins insuffisant sinon mal orienté. Dans tous les
    pays ayant accepté le mode de régulation 
    libérale - ou à l'extrême capitaliste - la valeur créée revient en
    priorité aux propriétaires et promoteurs
     de l'activité, ensuite à ceux qui y ont apporté la plus forte
    contribution. Le combat que mène nos populations 
    risquent de ne pas être longtemps légitime à moins que le pouvoir de
    nuisance occasionné par l'usage des armes ne 
    puissent inverser la tendance. Dans ce cas, les revenus distribués à la
    population viendrait remunérer le prix de la 
    sécurité et non le financement d'une opération en vue de re-équilibrer
    la repartition des richesses en faveur des plus 
    pauvres et précaires. Il faut bien comprendre que dans la mentalité
    capitaliste, la pauvreté et la précarité n'ont 
    jamais été un facteur d'attraction de revenus, mais plutot de rejet. Au
    regard de ce que j'ai exposé plus haut, il me 
    parait important de bien repositionner notre présence dans les différents
    niveaux des filières d'activités car le 
    rapport de force physique ne sera pas toujours un argument durable dans le
    contexte capitaliste. 
    A quel titre les populations locales souhaitent-elles tirer profit des
    retombées du pétrole? Serait ce en tant que 
    propriétaire? Cette position pourrait être légitime si l'on privilégie
    - en antropologie juridique - le droit du 
    premier occupant au dépens du droit du plus fort ou droit positif (droit
    transmis par l'administration colonial aux 
    Etats post-coloniaux). Dans ce cas et surtout pour que le principe prenne la
    force d'une loi, et non d'une règle 
    exceptionnelle en faveur de certaines populations ou catégories
    socio-professionnelles, il faudrait rechercher la 
    reforme du système foncier afin que les populations locales puissent avoir
    enfin des droits collectifs ou individuels 
    chaque fois qu'une entreprise se propose de développer une activité
    économique dans leur localité et, même, en toute 
    circonstances. Une telle mesure verrait naître une multiplicité de
    propriétaires auxquelle les entreprises - respectant 
    les règles du
     libéralisme ou du capitalisme - devraient rendre compte. Cette mesure ne
    serait pas iconoclaste. Les citoyens 
    américains en ont bénéficié au moment de l'exploitation du pétrole.
    Les citoyens indiens d'amérique utilisent cette 
    disposition chaque fois qu'une société se propose d'exploiter une
    quelconque opportunité dans leurs reserves. Dans un 
    lieu moins attendue - du fait de la représentation qu'on a de
    l'attachement à une vision traditionnelle de la vie par 
    les aborigènes d'australie - une entreprise française spécialisée dans
    l'exploitation de l'uranium s'est vue obligé de 
    payer des redevances autant au gouvernement qu'aux habitants de la reserves
    aborigène. la présentation d'une 
    revendication sous cette forme permettrait de lever une mobilisation nationale
    alors qu'aujourd'hui ces reventications 
    ressemblent plutôt à des revendications identitaires ou corporatistes.
    En attendant qu'une telle reforme se mettent en oeuvre, il convient que la
    pression que les populations puissent 
    exercer sur les entreprises d'extration serait leur imposer de faire
    systématiquement appel un opérateur local pour les 
    fournitures de biens et prestations ou dans la phase de développement du
    réseau commercial. Il ne s'agit nullement ici 
    d'exclure les opérateurs expatriés des opérations de sous-traitance mais
    de les obliger à travailler en binômes avec 
    des opérateurs nationaux. l'intérêt pour ces opérateurs nationaux
    serait alors de recevoir un revenu à capitaliser pour 
    investir ensuite sur le même métier que l'opérateur expatrié ou pour se
    déployer vers d'autres activités. L'autre 
    intérêt serait également le bénéfice des effets d'apprentissage : en
    étant impliqué dans la gestion des mêmes activités 
    que l'opérateur expatrié, l'opérateur local ne peut que
    s'habituer aux usages du secteur d'activité et
     développer des compétences transférables vers d'autres activités. Nous
    ne parlerons pas des ressources humaines où 
    des actions se mettent en oeuvre selon différentes modalités et en fonction
    de la pression exercée par l'Etat-hote 
    ainsi qu'en fonction des besoins des entreprises en compétences.
    Voila, je vous ai décliné les raisons pour lesquelles je pense que c'est
    l'incapacité des opérateurs nationaux à 
    fournir des offres compétitives aux entreprises d'extraction pétrolière
    et minière que l'exploitation du pétrole elle-
    même. Je crois au contraire que cette activité peut  être une formidable
    opportunité d'apprentissage et d'ouverture de 
    nos activités vers des marchés extérieurs dans le cadre d'un échange
    équilibré. Je m'excuse de ne pas avoir été complet 
    dans ma présentation mais n'hésitez pas à souligner des points qui
    nécessitent des compléments de présentation.
    Merci pour votre attention et salutations cordiales.




    MANGASS TTCChristian MAYANDJIDémarches-GestionFINANCEMENTS INVESTISSEMENTS
    PRIVES ACHATS (SEMI-) 
    INDUSTRIELS CONVOYAGE EXPLOITATIONVEHICULES EQUIPEMENTS CONSOMMABLESEUROPE -
    AFRIQUE 

    --- En date de : Dim 19.10.08, Groupe Africdossier
    <groupe.africdossier at gmail.com> a écrit :
    De: Groupe Africdossier <groupe.africdossier at gmail.com>
    Objet: LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.
    À: africdossier at googlegroups.com
    Date: Dimanche 19 Octobre 2008, 12h55







    LA  MALEDICTION  PERSISITANTE  DU  PETROLE  EN  AFRIQUE.

     



    « Les  Effets  Pervers  de  l'Or  Noir 
    »  en  Afrique,  ne  peut  être  exclut  des  choix  politiques  et 
    économiques  des  Présidents  prédateurs  de  l'or 
    noir  et  de  sa  manne,  au  détriment  des  peuples  et  des  tribus. 
    Résultat : 
    Pauvreté  et  troubles  sociopolitiques  envahissent  les  sociétés 
    productrices  du  pétrole.  Ainsi,  dans  l'espace  économique  africain, 
    des  problèmes 
    complexes  entiers 
    demeurent,  encore,  non  résolus,  où  ces  Présidents  prédateurs 
    utilisent  la  force,  que  le  débat  qui  tient  compte  des  revendications 
    concrètes,  pour  lutter  contre  la  pauvreté  et  les  conflits  sociaux  à
     caractère  politique.  Résultat,  une  catastrophe  s'installe  dans  la 
    durée.  Appolinaire  Noël  KOULAMA,  votre  animateur  de  ce  forum,  a 
    sélectionné  pour  vous  deux  articles
     ( joints  ci-dessous),  et  deux  pays  (le  Congo-Brazzaville  et  le 
    Nigeria),  deux  réalités  tout à 
    fait  différentes,  mais  qui  aboutissent,  toutes  les  deux  dans  le 
    fond,  à  l'appauvrissement  des  économies,  comme  si  l'or  noir 
    est  une  malédiction.

     
    Bonne  lecture  à  tous !

    Appolinaire  Noël  KOULAMA
    Groupe  Africdossier
     
    Note :

    Les  titres  de  chaque  article  sont  du  Groupe  Africdossier

    Vous  pouvez  lire :  « Les  Effets  Pervers  de  l'Or  Noir »,  un 
    article  de  la  rédaction  Africdossier

     



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    PETROLE  AU  CONGO-BRAZZAVILLE :  QUELS  CONTRASTES  SOCIAUX  ET  ECONOMIQUES ?

     


    Syndicats et associations de défense des droits des consommateurs dénoncent
    le renchérissement des prix des produits 
    pétroliers, ainsi que des pénuries récurrentes de carburant malgré une
    production nationale couvrant largement les 
    besoins du pays. 

    Les Congolais ont connu des moments difficiles ces derniers temps du fait
    conjugué de la hausse des prix et de la 
    pénurie de carburant entraînant une forte inflation à travers le pays. Le
    litre d'essence super à la pompe est passé de 
    500 francs CFA à 1000 francs CFA, puis à 1500 francs CFA... 

    Une situation plutôt difficile à comprendre pour les Congolais, d'autant
    que leur pays figure parmi les huit grands 
    producteurs de pétrole du continent, selon l'Association des pays
    producteurs de pétrole d'Afrique (APPA). La 
    production pétrolière du Congo, selon une estimation prévisionnelle fiable,
    devrait atteindre 93 millions de barils 
    d'ici la fin de l'année 2008, contre un peu plus de 80 millions de
    barils par an ces dernières années.

    « Malgré la hausse vertigineuse du baril qui avait atteint le taux record de
    140 dollars sur le marché international, 
    les Congolais n'ont rien tiré de cette hausse. »

    Les syndicats et les associations de défense des droits des consommateurs
    attribuent principalement deux causes à la 
    hausse des prix et à la pénurie des produits pétroliers : la première
    raison serait liée à une mauvaise politique de 
    redistribution de la production nationale, puisque la plus importante
    quantité, soit plus des 2/3 de la production, est 
    exportée. 

    La seconde raison serait liée à une politique fiscale lourde, puisque
    l'on comptabiliserait pratiquement une dizaine 
    de taxes sur les produits pétroliers. Conséquence de cette lourde taxation,
    le marché noir s'est fortement développé, 
    en l'occurrence, dans la ville de Pointe-Noire, la métropole économique
    qui concentre les principaux champs 
    pétrolifères du pays, ainsi qu'à Brazzaville, la capitale qui
    représente la moitié des besoins nationaux en produits 
    hydrocarbures. 

     
    EXIGENCE  DE  LA  BONNE  GOUVERNANCE.
    Ces dernières semaines, les stations-service ont été sevrées de carburant,
    faisant ressortir du « maquis » les 
    revendeurs de produits pétroliers à la criée, les « Kadhafi », qui se sont
    livrés à la spéculation. De quoi amplifier 
    le courroux des Congolais, d'autant que le gouvernement ne donne aucune
    explication pour justifier cette hausse. Face à 
    ce que les organisations de la société civile qualifient «
    d'inacceptable », la coalition « Publiez ce que vous payez » 
    est montée au créneau pour dénoncer la mauvaise gestion de la manne
    pétrolière, soulignant que « malgré la hausse 
    vertigineuse du baril qui avait atteint le taux record de 140 dollars sur le
    marché international, les Congolais n'ont 
    rien tiré de cette hausse ». La société civile, qui veut savoir « où vont
    les surplus occasionnés par la flambée des 
    prix du baril de pétrole », milite d'ailleurs pour qu'un audit soit
    réalisé sur l'épargne budgétaire
     dans le compte ouvert depuis quelques années à la Banque centrale, et où il
    n'y aurait que 139 millions d'euros. 

    Malgré ce contraste, le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso
    parle plutôt de « perspectives encourageantes » 
    pour l'économie congolaise, dont le pétrole représente, de loin, la
    principale recette, soit 2/3 des ressources du 
    pays. Après une chute consécutive en 2006 et 2007, où la production
    s'était stabilisée autour de 80 millions de barils 
    par an, le brut congolais, a confirmé le chef de l'Etat, devrait
    connaître près de 35% d'augmentation cette année, avec 
    la mise en production, en mai dernier, d'un nouveau champ pétrolier à
    Moho Bilondo, dans le sud du pays, et dont 
    l'exploitation est assurée par la société française Total & EP.
    Véritable mamelle nourricière, le Congo attend cette 
    année grâce au pétrole un taux de croissance réel moyen de 9% du produit
    intérieur brut (PIB), contre 3,7% il y a dix 
    ans.

     


    Auteur :  Achille  MBog  PIBASSO,  Douala  au  Cameroun

    Publié  le :  19  octobre  2008

    Rubrique :  Afrique-économie

    Source :  Les  Afriques

     




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    NIGERIA :  LA  CRISE  DE  DELTA  RENFORCE  LA  CRISE  SOCIALE  ET  ECONOMIQUE.

     


    Tout le potentiel pétrolier du Nigeria n'approvisionne pas les marchés.
    La faute à une guérilla qui s'est enlisée 
    dans le delta du fleuve Niger, mais qui paraît encore en mesure d'obtenir
    en partie justice pour les populations 
    démunies de la région la plus riche du pays. 

    La « guerre du pétrole » du MEND (Mouvement pour l'émancipation du
    delta du Niger), lancée le 14 septembre 2008, 
    suite à des « attaques non provoquées », n'a duré qu'une semaine.
    Le 21 septembre, le mouvement de guérilla, qui 
    revendique un meilleur partage des revenus pétroliers, a décrété un
    cessez-le-feu unilatéral, à la demande, dit-il, de 
    chefs coutumiers et de responsables politiques du delta du Niger. Le MEND, qui
    fait un usage intensif d'Internet, a 
    expliqué, dans un langage météorologique, qu'il « rétrogradait » la
    guerre du pétrole qui porte le nom de code « 
    Ouragan Barbarossa » en état d'alerte dite « Vigilance tempête
    tropicale ». 

    Le MEND, qui se fait le défenseur des Ijaw, une ethnie de 14 millions de
    personnes, pèse depuis son apparition en 
    2006 sur la production de pétrole du Nigeria, qui oscille entre 1,8 millions
    et 2 millions de baril-jour, alors qu'elle 
    était, deux ans plus tôt, de 2,6 mbj. L'insécurité créée par la crise
    dans le Delta du Niger, avec des attaques, des 
    enlèvements et des sabotages sur terre et en off-shore, ferait perdre, selon
    les estimations, un quart de la production 
    quotidienne du pays. 

      
    LES  FRUITS  DE  LA  REPRESSION : 
    D'une certaine manière, le Nigeria fait les frais de la répression dont a
    été victime, dans les années 90, le MOSOP 
    (Mouvement pour la survie du peuple Ogoni) qui militait, par des moyens
    pacifiques, contre les pratiques prédatrices de 
    la Shell et du gouvernement fédéral (destruction de l'environnement,
    absence de redistribution de la rente). 
    L'exécution en 1995 du leader de ce mouvement, Ken Saro Wiwa, a favorisé
    l'émergence de groupes radicaux en lutte 
    contre les compagnies pétrolières et le gouvernement fédéral. Le
    pourrissement de la situation a provoqué des actions 
    destinées à attirer l'attention internationale sur la crise au Delta qui
    se mêlent à des pratiques lucratives 
    d'enlèvement touchant aussi bien des Nigérians que des expatriés
    travaillant pour les entreprises pétrolières. 

    Des spécialistes relèvent que le MEND, qui n'est pas le seul groupe armé
    du Delta, ne contrôle pas toutes les actions 
    menées par ses troupes. Beaucoup de ses membres se livrent à du banditisme
    pur et simple, d'où la tendance du 
    gouvernement fédéral à assimiler le MEND à un mouvement de brigandage
    criminel. 

    A cela se greffe un trafic illégal, qui serait le fait d'hommes politiques
    influents et qui porterait sur quelque 80 
    000 barils-jour. La « guerre du pétrole », annoncée le 14 septembre,
    faisait craindre une extension du champ d'action 
    du MEND, qui ciblait jusque-là la filiale locale de Shell, à d'autres
    compagnies étrangères comme l'italienne Agip ou 
    l'américaine Chevron. Le cessez-le-feu unilatéral décrété par le MEND
    a fait baisser la tension. 

      
    UN  KIMBERLY  POUR  LE  PETROLE  VOLE ? 

    Des analystes relient les dernières actions du MEND à un marchandage
    politique avec le gouvernement d'Abuja, qui a 
    décidé de la création d'un ministère pour le delta du Niger. A
    l'évidence, il s'agit pour le président Yar'Adua d'avoir 
    une prise directe dans l'affectation des ressources pour la région du
    delta, où les frustrations de la population 
    expliquent largement le développement de la pratique du rapt et des sabotages
    des installations pétrolières. « Le 
    Ministère coordonnera nos efforts pour relever les défis que présentent le
    développement des infrastructures, la 
    protection de l'environnement et l'affectation de jeunes à des postes
    de responsabilité dans la région » a déclaré le 
    président. Cette volonté affichée de prendre en charge les frustrations
    réelles des populations du delta s'accompagne 
    d'un appel du gouvernement d'Abuja à la mise en place, sur le modèle
    du processus de Kimberley pour le diamant, d'un
     mécanisme contre la prolifération du « pétrole du sang » ou « blood oil
    ». L'appel a été lancé le 11 septembre, lors 
    d'une conférence ouest-africaine sur la transparence dans les transactions
    pétrolières. Le parallèle entre les 
    diamants, qui ont alimenté les guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone,
    et le pétrole, volé dans le delta du 
    Niger, est significatif. A New York, où il assiste à l'assemblée
    générale de l'Onu, le ministre des Affaires étrangères 
    Ojo Maduekwe à redemandé une criminalisation internationale de l'achat du
    brut volé. Encore faut-il convaincre les 
    populations du delta qu'elles gagneront au change.

     


    Auteur :  Sana  HARB,  Alger  en  Algérie

    Publié  le :  19  octobre  2008

    Rubrique :  Afrique-économie

    Source :  Les  Afriques






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