[BDPalabres] Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.

Christian MAYANDJI protected at yahoo.fr
Mar 21 Oct 02:22:10 EDT 2008


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MANGASS TTC
Christian MAYANDJI
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ACHATS (SEMI-) INDUSTRIELS
 CONVOYAGE EXPLOITATION
VEHICULES EQUIPEMENTS CONSOMMABLES
EUROPE - AFRIQUE
 


--- En date de : Lun 20.10.08, Christian MAYANDJI a écrit :

    De: Christian MAYANDJI 
    Objet: RE: Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.
   
    Date: Lundi 20 Octobre 2008, 13h52

    M. Fweley Diangitukwa,

    Je ne sais pas "écrire" et c'est mon drame. Par contre, je m'appuie sur des sources recoupées que je tiens à votre disposition sous la forme d'une documentation qui couvre l'évolution de l'économie gabonaise, par extention celle de quelques autres pays de l'afrique centrale dont le modèle d'organisation s'apparente au Gabon, depuis les premières implantations capitalistes en Afrique centrale au XIXème siècle jusqu'aux années 1990. Pour mon analyse, je m'appuie sur des méthodes tirées des disciplines liées à l'économie-gestion des entreprises (management, finance, droits des affaires, gestion des ressources humaines..). C'est ma deuxième spécialité après l'histoire économique.

    En fait, je me suis rapidement aperçu qu'en m'appuyant uniquement sur des données macro-économiques - par définition, des données de synthèse - je risquais de (re)découvrir des généralités. C'est souvent ce que je retrouve dans la plupart des ouvrages qui traitent des questions économiques sur les pays de l'afrique, notamment francophone et centrale. J'espère que vos ouvrages échappent à ce constat. Par contre avec l'économie d'entreprise, je m'efforce de découvrir la logique de comportements et les pratiques des opérateurs économiques. Je peux les comparer d'un pays à l'autre, d'un environnement à l'autre.
    C'est en procédant ainsi que j'en suis arrivé à l'idée que ce n'est pas le produit en lui-même qui est source de "malédiction", mais c'est plutôt notre incapacité à gérer la filière générée par la mise en exploitation de ce produit. Dans cette approche, il n'y a pas de partisans ou des opposants au pouvoir. Il y a simplement une vision différente de la manière dont nous pouvons aborder la gestion de nos ressources.

    Je dois vous préciser que le sentiment de malédiction du pétrole n'est pas spécifique à l'Afrique. Il a été mis en évidence à travers la notion de "syndrome hollandais". Certains chercheurs ont découvert - au début de l'exploitation du pétrole en Europe du Nord - que l'expansion de cette activité avait pour corolaire la stérilisation des activités environnantes dans le pays d'exploitation. Des études ont été menées pour comprendre les mécanismes de cette désertification. Elles ont permis de prendre des mesures qui ont conduit à des politiques économiques plus équilibrées. Vous savez sans doute que les pays d'Europe du Nord sont en pointe en matière de performance économique, de qualité de vie et d'équilibre sociale.

    Le même phénomène est visible aux USA dans les sites d'exploitation du pétrole ou d'or mais les dispositions prises en Europe du Nord n'y ont pas été appliquées. Des études ont été également effectuées dans les pays de la péninsule arabique ainsi que sur certains pays africains comme le Nigeria et le Gabon. Certains pays arabes prennent des mesures préventives : la transformation de Dubai en grande place commerciale, la construction de diverses unités touristiques dans cette région participent de cette volonté de prévenir les effets du syndrome hollandais.Il en est de même pour les prises de participations dans des grandes entreprises industrielles, la constitution d'importants patrimoines immobiliers dans les plus importantes places économiques du monde, les opérations de placement des ressources financières dans les principales places boursières. Il faut également vous préciser les pays arabes imposent aux entreprises qui s'implantent ou viennent faire des affaires de travailler - et même partager le savoir-faire avec un opérateur local. C'est également une disposition comparable prise en Chine qui est à l'origine de la faculté des opérateurs chinois à copier les produits occidentaux et même à les concurrencer sur des marchés-cibles.

    En Afrique, et notamment au Gabon, les études menées sont systématiquement déconsidérées et classées. M. OYE MBA - ancien premier ministre - a été soutenu sa thèse sur la question du pétrole au Gabon. Lors de son passage à la primature, il a tenté de mettre en place quelques mesures timides. Il a été violemment combattu aussi bien par les membres de la majorité que par ceux de l'opposition, y compris par des collègues de l'université qui l'avaient cotoyé depuis le collège Bessieux. Le combat pour le pouvoir et la gestion des intérêts à très court terme couplé à une absence de culture d'entreprise conduit souvent d'éminentes personnalités - du pouvoir et de l'opposition - à faire des choix qui sont nocifs pour l'intérêt général. M. OYE MBA - pour revenir à lui au Gabon dans des ministères où son influence sur les orientations économiques est nul. Du côté de l'opposition, je voudrais rappeller l'assassinat de Joseph RENDJAMBE à l'origine des émeutes de 1990 : c'était l'un des râres économistes gabonais à avoir pris conscience des dispositions à prendre et à avoir la volonté de les mettre en oeuvre en s'appuyant sur la collaboration de la plus large palette de personnalités gabonaises. Nous n'avons cessé d'aller à la dérive. En ce qui concerne le Nigeria, j'ai rencontré l'un des militants du mouvement de revendication qui se développe dans le sud de ce pays dès le début des années 1990. Ma reflexion n'était pas encore assez avancée pour pouvoir contribuer à l'élaboration de leur démarche. Je le regrette mais aujourd'hui je me sens mieux disposé.

    Je vous ai expliqué que le phénomène de malédiction n'était pas spécifique africain et qu'il n'a pas été géré de la même manière selon les pays. Je crois que la malédiction que vous attribuez au pétrole doit l'être à la faible préparation des Africains à affronter les règles et les effets pervers du capitalisme. Je crois qu'un certain nombre d'Africains sont quelque peu perdus dans un système qu'ils connaissent et maitrise mal le fonctionnement. Le succès - que des pays comme la Côte d'ivoire, le Ghana et sans doute le Burkina Faso pourraient connaitre avec la gestion des produits primaires - - tient certainement au fait que les dirigeants aient permis aux élites locales de travailler en se contentant de s'attacher surtout à créer un environnement favorable à l'éclosion des initiatives provenant des opérateurs locaux et favorisant le développement de la collaboration entre ces derniers et des opérateurs extérieurs. Il faut responsabiliser les opérateurs nationaux. Les populations locales doivent également conquérir leurs droits dans le domaine économique avec la même détermination qu'il le font dans le domaine politique. La conquête de ces droits passe par une meilleure connaissance du mode de fonctionnement de ce qui constitue les unités de base de nos économies : les collectivités territoriales, les entreprises et leurs réseaux.

    Je vous ai dis que je tiens ma documentation à votre disposition. N'hésitez à prendre contact lorsque vous serez prêt : vous vous rendrez compte que la corrélation des faits n'implique pas nécessairement des relations de causalité entre ces faits.
    A bientôt avec mes salutations cordiales.


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    --- En date de : Lun 20.10.08, afriquenouvelle at bluewin.ch <afriquenouvelle at bluewin.ch> a écrit :
    De: afriquenouvelle at bluewin.ch <afriquenouvelle at bluewin.ch>
    Objet: RE: Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.
    À: cmayandji at yahoo.fr, africdossier at googlegroups.com
    Cc: "Forum Palabres - BDP-Gabon Nouveau" <bdpalabres at bdpgabon.org>, diasporagabonaise at yahoo.fr
    Date: Lundi 20 Octobre 2008, 10h54

    Monsieur Mayandji,

    Cette discussion est intéressante. Je publierai bientôt un livre sur la
    gestion du pétrole en Afrique et je
    reprendrai contact avec vous. Mais, comme M. Appolinaire Noël KOULAMA,
    j'affirme que le pétrole est, dans la mesure où
    il ne contribue pas au développement du continent, synonyme de malédiction,
    car il est source de conflits,
    d'exploitation éhontée, de pillage et de mauvaise gestion. Certains pays
    africains qui n'ont pas de pétrole pratiquent
    une "bonne gouvernance" dans le sens d'une meilleure gestion des
    biens publics que les pays qui en ont. Le Gabon n'a
    pas suivi un rythme de développement comparable à la quantité de pétrole
    extrait de ce pays. Le pétrole gabonais a plus
    enrichi la compagnie Total/ELF et les autorités politiques gabonaises que le
    peuple gabonais dans son ensemble. De quel
    côté vous situez-vous, celui du peuple gabonais qui souffre ou du côté du
    pouvoir ? Je reviendrai vers vous très
    prochainement.

    Fweley Diangitukwa
    Politologue et écrivain congolais (RDC), auteur des ouvrages suivants aux
    éditions L'Harmattan :
    - "Qu'est-ce que le pouvoir ?", 2004
    - "Géopolitique, intégration régionale et mondialisation", 2006
    - "Le règne du mensonge politique en RDC. Qui a tué Kabila ?", 2006
    - "Migrations internationales, codéveloppement et coopération
    décentralisée", avril 2008
    - "Les fraudes électorales. Comment on recolonise la RDC", 2007
    etc.


    ----Message d'origine----
    De: cmayandji
    Date: 19.10.2008 18:46
   
    Objet: Re : LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.

    Cher Appolinaire Noël KOULAMA,

    Je crois pas que le pétrole, pas plus que les autres ressources des activités
    d'extraction, soit une quelconque
    malédiction pour l'Afrique. Je suis Gabonais né à Port-Gentil, la ville
    du pétrole et, j'ai consacré une part non
    négligeable à l'étude des activités d'extraction dans le cadre de
    recherches en Histoire économique. J'ai démarré mon
    activité de recherche avec la même opinion que la votre. Mais en identifiant
    les dysfonctionnements spécifiques de
    l'économie gabonaise - sans doute comparable à celle du Congo et
    d'autres pays africains - j'ai réalisé que le modèle
    économique utilisé par les entreprises d'extraction pétrolière et
    minière pour valoriser et commercialiser l'objet
    principal de leurs activités aurait pu très rapidement servir d'exemple
    à nos Etats respectifs, à nos collectivités
    territoriales et même aux candidats nationaux à l'initiative privé pour
    développer des secteurs d'activités
    parallèles.
    Vous avez sans doute entendu parler la démarche du benchmarking en management
    et en marketing. Les entreprises
    spécialisées dans l'activité pétrolière pourrait être le modèle
    idéal d'inspiration.
    En réalité, que font ces entreprises? Elles ont identifié un produit
    d'intérêt stratégique à l'échelle
    internationale. Elles savent que - compte tenu du modèle de production
    actuelle fortement dependante de l'énergie
    produite par des combustibles rares ou d'accès difficile - les économies
    nationales des pays industriels aussi bien que
    des pays en développement sont en position de forte demande. Elles ne font
    qu'extraire la ressource - sous forme de
    produit brut - là où les conditions de fournitures sont les plus favorables
    et vont la livrer - sous forme de produits
    finis - là où la demande est à la fois la plus solvable et forte. Il n'y
    a rien d'étrange à cela même si nous nous
    sentons particulièrement concernés et lésés. peut - être pouvions nous le
    faire nous-même avec cette ressource. Sinon
    et à defaut, nous pouvons nous en inspirer pour selectionner d'autres
    ressources à partir desquelles nous pouvons créer
    d'autres
    filières dont le fonctionnement peut être calqué sur le modèle
    d'organisation : collecter la ressource - sous forme
    de produit brut - dans les conditions les plus favorables, selectionner un
    marché demandeur et solvable, assurer la
    livraison dans des condtions aussi favorables. le reste pourrait relever de la
    stratégie de financement de
    l'investissement, de la gestion du cycle et des risques d'exploitation
    de la filière considérée, ainsi que de
    l'optimisation de la trésorerie générée par le retour sur
    investissement.
    Comment procèdent ces entreprises ? En fait - contrairement l'image
    qu'elles véhiculent et à nos voeux de favoriser
    l'implantation des industries industriallisantes - l'activité de ces
    entreprises n'est pas industrielle. Elles en ont
    le mode de fonctionnement pour les aspects relevant du tertiaire et de la
    gestion logistique. Elles évitent de
    s'investir dans des activités de transformation lourdes ou raffinés dans
    les pays où les conditions d'exploitation -
    notamment les coûts - sont difficiles à maîtriser ou à rentabiliser sur le
    long terme, les pays éloignés des marchés
    cibles ou susceptibles de générer des doublons avec des unités présentant
    des meilleures conditions d'exploitation.
    L'essentiel de leurs investissements immobilisés - en dehors de toute
    demande pressante - consiste en des batiments
    administratifs imposants et facilement reconvertibles en centre d'affraires
    en cas de départ ou en entrepôts abritant
    le matériel de
    recherche ou d'extraction et facilement démontable pour être projeté
    sur un autre théatre d'opérations. le métier de
    ces entreprises est celui d'intégrateur d'activités : elles font
    appel à d'autres entreprises pour réaliser les
    opérations conçues par elles et placées sous leurs contrôle. Les activités
    de Bouyghes et de Bolloré relèvent de la
    même logique d'organisation. Les principaux facteurs clé de succès de
    ces entreprises sont :
    - la qualité de la signature garantie initialement par les Etats des pays
    d'origine, puis par l'épargne générée par
    les activités précédentes et placée et enfin des sociétés
    d'assurances pour la couverture de différentes classes de
    risques; la qualité de signature sert à lever les ressources financières au
    près des apporteurs de capitaux (marchés
    boursiers, institutions bancaires, sociétés financières..) ;
    - un réseaux de fournisseurs, de prestataires et de filiales qui leur
    permettent de sous-traiter la plus grande
    partie de leurs activités ainsi que de variabiliser les coûts du donneur
    d'ordre ou de la société-mère ;
    - un catalogue précis et renouvellé des équipements, consommables ainsi que
    des nouvelles technologies;
    - un repertoire affiné des compétences nécessaires aux ressources humaines
    affectées à la gestion des différents
    niveaux d'activités;
    - une bonne connaissance des marchés-cibles permettant d'anticiper
    l'évolution des réseaux et différents débouchés
    commerciaux, donc d'assurer l'autofinancement des activités ;
    - d'un réseau d'ingenierie interne ou externalisée qui conçoit le
    savoir-faire et contrôle l'exécution des
    opérations, gère la mémoire technique, réalisent les montages - financiers,
    juridiques et techniques pour le compte de
    l'entreprise;
    - une capacité de communication qui leur permettent de développer leur
    notoriété ainsi qu'une image favorable - pour
    impression - aussi bien au près des dirigeants pourvoyeurs de nouveaux
    marchés, des ressources humaines candidates ou
    employées, qu'au près des populations bénéficiaires de leurs
    implantation. Nous pouvons inclure les opérations de prise
    en charge des soins de santé, d'hébergement et de restauration ou des
    actions sociales et et de loisirs dans ces
    opérations de communication.
    - un levier de mobilisation d'unités de sécurité opérationnelle et de
    gestion de système d'information chaque fois
    que les conditions juridiques sont réunis pour leur permettre d'intervenir
    directement ou par externalisation. Je crois
    que c'est à ce niveau que les Etats-hotes - en concurrence avec les
    sociétés privées - doivent justifier leur revenus.
    Ces entreprises gèrent essentiellement des fonctions managériales (finances,
    ressources humaines, communication,
    ingenierie, commercialisation) . Pour les autres facteurs clé de succès,
    Elles ont pris l'habitude d'externaliser la
    gestion des fonctions correspondantes notamment dans le cadre de certains
    processus principaux ou de support.
    Les revenus tirés des activités d'une entreprise sont distribués entre
    quatre catégories d'acteurs en échanges des
    prestations fournies ou des contraintes juridiques : l'Etat, les
    actionnaires, les fournisseurs de biens et
    prestations, les ressources humaines, le réseaux commercial. En fait, nous
    agissons sur ces entreprises en exerçant une
    pression à travers les Etat agissant en tant que puissance publique ou en tant
    qu'actionnaires. Nous essayons de nous
    imposer en tant que ressources humaines en essayant de la rendre la plus locale
    possible. Pourtant une analyse de la
    valeur de ces entreprises peut montrer que l'essentiel de la valeur créée
    dépent davantage de l'intervention des
    fournisseurs des biens et des prestations ainsi que de l'efficacité du
    réseau commercial sur les marchés-cibles. Or ces
    deux catégories sont controlées pratiquement à cent pour cent par des
    opérateurs de nationalité différente des pays-
    hotes. Bien que la
    repartition de la valeur créée par les entreprises soit contractuelle et non
    mécanique, on peut aisément constater
    que la plus grande partie de la valeur créée va à ceux qui en apporte la
    plus grande contribution. C'est à dire au
    réseau commercial, aux fournisseurs, aux actionnaires publiques et privés, à
    l'Etat, aux ressources humaines expatriées
    et accessoirement, locales. Lorsqu'on observe l'activité pétrolière
    sous cet angle, on peut se rendre compte que notre
    malédiction n'est pas de posséder le pétrole, il est plutôt de ne pas
    savoir l'exploiter, ou du moins de ne pas savoir
    contôler sa valorisation. l'action que les représentants les plus actifs
    de nos populations mènent n'et peut-être pas
    vain, mais il me paraît au moins insuffisant sinon mal orienté. Dans tous les
    pays ayant accepté le mode de régulation
    libérale - ou à l'extrême capitaliste - la valeur créée revient en
    priorité aux propriétaires et promoteurs
    de l'activité, ensuite à ceux qui y ont apporté la plus forte
    contribution. Le combat que mène nos populations
    risquent de ne pas être longtemps légitime à moins que le pouvoir de
    nuisance occasionné par l'usage des armes ne
    puissent inverser la tendance. Dans ce cas, les revenus distribués à la
    population viendrait remunérer le prix de la
    sécurité et non le financement d'une opération en vue de re-équilibrer
    la repartition des richesses en faveur des plus
    pauvres et précaires. Il faut bien comprendre que dans la mentalité
    capitaliste, la pauvreté et la précarité n'ont
    jamais été un facteur d'attraction de revenus, mais plutot de rejet. Au
    regard de ce que j'ai exposé plus haut, il me
    parait important de bien repositionner notre présence dans les différents
    niveaux des filières d'activités car le
    rapport de force physique ne sera pas toujours un argument durable dans le
    contexte capitaliste.
    A quel titre les populations locales souhaitent-elles tirer profit des
    retombées du pétrole? Serait ce en tant que
    propriétaire? Cette position pourrait être légitime si l'on privilégie
    - en antropologie juridique - le droit du
    premier occupant au dépens du droit du plus fort ou droit positif (droit
    transmis par l'administration colonial aux
    Etats post-coloniaux). Dans ce cas et surtout pour que le principe prenne la
    force d'une loi, et non d'une règle
    exceptionnelle en faveur de certaines populations ou catégories
    socio-professionnelles, il faudrait rechercher la
    reforme du système foncier afin que les populations locales puissent avoir
    enfin des droits collectifs ou individuels
    chaque fois qu'une entreprise se propose de développer une activité
    économique dans leur localité et, même, en toute
    circonstances. Une telle mesure verrait naître une multiplicité de
    propriétaires auxquelle les entreprises - respectant
    les règles du
    libéralisme ou du capitalisme - devraient rendre compte. Cette mesure ne
    serait pas iconoclaste. Les citoyens
    américains en ont bénéficié au moment de l'exploitation du pétrole.
    Les citoyens indiens d'amérique utilisent cette
    disposition chaque fois qu'une société se propose d'exploiter une
    quelconque opportunité dans leurs reserves. Dans un
    lieu moins attendue - du fait de la représentation qu'on a de
    l'attachement à une vision traditionnelle de la vie par
    les aborigènes d'australie - une entreprise française spécialisée dans
    l'exploitation de l'uranium s'est vue obligé de
    payer des redevances autant au gouvernement qu'aux habitants de la reserves
    aborigène. la présentation d'une
    revendication sous cette forme permettrait de lever une mobilisation nationale
    alors qu'aujourd'hui ces reventications
    ressemblent plutôt à des revendications identitaires ou corporatistes.
    En attendant qu'une telle reforme se mettent en oeuvre, il convient que la
    pression que les populations puissent
    exercer sur les entreprises d'extration serait leur imposer de faire
    systématiquement appel un opérateur local pour les
    fournitures de biens et prestations ou dans la phase de développement du
    réseau commercial. Il ne s'agit nullement ici
    d'exclure les opérateurs expatriés des opérations de sous-traitance mais
    de les obliger à travailler en binômes avec
    des opérateurs nationaux. l'intérêt pour ces opérateurs nationaux
    serait alors de recevoir un revenu à capitaliser pour
    investir ensuite sur le même métier que l'opérateur expatrié ou pour se
    déployer vers d'autres activités. L'autre
    intérêt serait également le bénéfice des effets d'apprentissage : en
    étant impliqué dans la gestion des mêmes activités
    que l'opérateur expatrié, l'opérateur local ne peut que
    s'habituer aux usages du secteur d'activité et
    développer des compétences transférables vers d'autres activités. Nous
    ne parlerons pas des ressources humaines où
    des actions se mettent en oeuvre selon différentes modalités et en fonction
    de la pression exercée par l'Etat-hote
    ainsi qu'en fonction des besoins des entreprises en compétences.
    Voila, je vous ai décliné les raisons pour lesquelles je pense que c'est
    l'incapacité des opérateurs nationaux à
    fournir des offres compétitives aux entreprises d'extraction pétrolière
    et minière que l'exploitation du pétrole elle-
    même. Je crois au contraire que cette activité peut  être une formidable
    opportunité d'apprentissage et d'ouverture de
    nos activités vers des marchés extérieurs dans le cadre d'un échange
    équilibré. Je m'excuse de ne pas avoir été complet
    dans ma présentation mais n'hésitez pas à souligner des points qui
    nécessitent des compléments de présentation.
    Merci pour votre attention et salutations cordiales.




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    PRIVES ACHATS (SEMI-)
    INDUSTRIELS CONVOYAGE EXPLOITATIONVEHICULES EQUIPEMENTS CONSOMMABLESEUROPE -
    AFRIQUE 

    --- En date de : Dim 19.10.08, Groupe Africdossier
    a écrit :
    De: Groupe Africdossier 
    Objet: LA MALEDICTION PERSISTANTE DU PETROLE EN AFRIQUE.
    À: 
    Date: Dimanche 19 Octobre 2008, 12h55







    LA  MALEDICTION  PERSISITANTE  DU  PETROLE  EN  AFRIQUE.

     



    « Les  Effets  Pervers  de  l'Or  Noir
    »  en  Afrique,  ne  peut  être  exclut  des  choix  politiques 
    et  économiques  des  Présidents  prédateurs  de  l'or
    noir  et  de  sa  manne,  au  détriment  des  peuples  et  des 
    tribus.  Résultat :
    Pauvreté  et  troubles  sociopolitiques  envahissent  les  sociétés 
    productrices  du  pétrole.  Ainsi,  dans  l'espace  économique 
    africain,  des  problèmes
    complexes  entiers
    demeurent,  encore,  non  résolus,  où  ces  Présidents 
    prédateurs  utilisent  la  force,  que  le  débat  qui  tient 
    compte  des  revendications  concrètes,  pour  lutter  contre  la 
    pauvreté  et  les  conflits  sociaux  à  caractère  politique. 
    Résultat,  une  catastrophe  s'installe  dans  la  durée. 
    Appolinaire  Noël  KOULAMA,  votre  animateur  de  ce  forum,  a 
    sélectionné  pour  vous  deux  articles
    ( joints  ci-dessous),  et  deux  pays  (le  Congo-Brazzaville  et 
    le  Nigeria),  deux  réalités  tout à
    fait  différentes,  mais  qui  aboutissent,  toutes  les  deux  dans 
    le  fond,  à  l'appauvrissement  des  économies,  comme  si 
    l'or  noir  est  une  malédiction.

     
    Bonne  lecture  à  tous !

    Appolinaire  Noël  KOULAMA
    Groupe  Africdossier
     
    Note :

    Les  titres  de  chaque  article  sont  du  Groupe  Africdossier

    Vous  pouvez  lire :  « Les  Effets  Pervers  de  l'Or  Noir
    »,  un  article  de  la  rédaction  Africdossier

     



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    PETROLE  AU  CONGO-BRAZZAVILLE :  QUELS  CONTRASTES  SOCIAUX  ET 
    ECONOMIQUES ?

     


    Syndicats et associations de défense des droits des consommateurs dénoncent
    le renchérissement des prix des produits
    pétroliers, ainsi que des pénuries récurrentes de carburant malgré une
    production nationale couvrant largement les
    besoins du pays.

    Les Congolais ont connu des moments difficiles ces derniers temps du fait
    conjugué de la hausse des prix et de la
    pénurie de carburant entraînant une forte inflation à travers le pays. Le
    litre d'essence super à la pompe est passé de
    500 francs CFA à 1000 francs CFA, puis à 1500 francs CFA...

    Une situation plutôt difficile à comprendre pour les Congolais, d'autant
    que leur pays figure parmi les huit grands
    producteurs de pétrole du continent, selon l'Association des pays
    producteurs de pétrole d'Afrique (APPA). La
    production pétrolière du Congo, selon une estimation prévisionnelle fiable,
    devrait atteindre 93 millions de barils
    d'ici la fin de l'année 2008, contre un peu plus de 80 millions de
    barils par an ces dernières années.

    « Malgré la hausse vertigineuse du baril qui avait atteint le taux record de
    140 dollars sur le marché international,
    les Congolais n'ont rien tiré de cette hausse. »

    Les syndicats et les associations de défense des droits des consommateurs
    attribuent principalement deux causes à la
    hausse des prix et à la pénurie des produits pétroliers : la première
    raison serait liée à une mauvaise politique de
    redistribution de la production nationale, puisque la plus importante
    quantité, soit plus des 2/3 de la production, est
    exportée.

    La seconde raison serait liée à une politique fiscale lourde, puisque
    l'on comptabiliserait pratiquement une dizaine
    de taxes sur les produits pétroliers. Conséquence de cette lourde taxation,
    le marché noir s'est fortement développé,
    en l'occurrence, dans la ville de Pointe-Noire, la métropole économique
    qui concentre les principaux champs
    pétrolifères du pays, ainsi qu'à Brazzaville, la capitale qui
    représente la moitié des besoins nationaux en produits
    hydrocarbures.

     
    EXIGENCE  DE  LA  BONNE  GOUVERNANCE.
    Ces dernières semaines, les stations-service ont été sevrées de carburant,
    faisant ressortir du « maquis » les
    revendeurs de produits pétroliers à la criée, les « Kadhafi », qui se
    sont livrés à la spéculation. De quoi amplifier
    le courroux des Congolais, d'autant que le gouvernement ne donne aucune
    explication pour justifier cette hausse. Face à
    ce que les organisations de la société civile qualifient
    « d'inacceptable », la coalition « Publiez ce que vous payez »
    est montée au créneau pour dénoncer la mauvaise gestion de la manne
    pétrolière, soulignant que « malgré la hausse
    vertigineuse du baril qui avait atteint le taux record de 140 dollars sur le
    marché international, les Congolais n'ont
    rien tiré de cette hausse ». La société civile, qui veut savoir « où vont
    les surplus occasionnés par la flambée des
    prix du baril de pétrole », milite d'ailleurs pour qu'un audit soit
    réalisé sur l'épargne budgétaire
    dans le compte ouvert depuis quelques années à la Banque centrale, et où il
    n'y aurait que 139 millions d'euros.

    Malgré ce contraste, le chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso
    parle plutôt de « perspectives encourageantes »
    pour l'économie congolaise, dont le pétrole représente, de loin, la
    principale recette, soit 2/3 des ressources du
    pays. Après une chute consécutive en 2006 et 2007, où la production
    s'était stabilisée autour de 80 millions de barils
    par an, le brut congolais, a confirmé le chef de l'Etat, devrait
    connaître près de 35% d'augmentation cette année, avec
    la mise en production, en mai dernier, d'un nouveau champ pétrolier à
    Moho Bilondo, dans le sud du pays, et dont
    l'exploitation est assurée par la société française Total & EP.
    Véritable mamelle nourricière, le Congo attend cette
    année grâce au pétrole un taux de croissance réel moyen de 9% du produit
    intérieur brut (PIB), contre 3,7% il y a dix
    ans.

     


    Auteur :  Achille  MBog  PIBASSO,  Douala  au  Cameroun

    Publié  le :  19  octobre  2008

    Rubrique :  Afrique-économie

    Source :  Les  Afriques

     




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    NIGERIA :  LA  CRISE  DE  DELTA  RENFORCE  LA  CRISE  SOCIALE  ET 
    ECONOMIQUE.

     


    Tout le potentiel pétrolier du Nigeria n'approvisionne pas les marchés.
    La faute à une guérilla qui s'est enlisée
    dans le delta du fleuve Niger, mais qui paraît encore en mesure d'obtenir
    en partie justice pour les populations
    démunies de la région la plus riche du pays.

    La « guerre du pétrole » du MEND (Mouvement pour l'émancipation du
    delta du Niger), lancée le 14 septembre 2008,
    suite à des « attaques non provoquées », n'a duré qu'une semaine.
    Le 21 septembre, le mouvement de guérilla, qui
    revendique un meilleur partage des revenus pétroliers, a décrété un
    cessez-le-feu unilatéral, à la demande, dit-il, de
    chefs coutumiers et de responsables politiques du delta du Niger. Le MEND, qui
    fait un usage intensif d'Internet, a
    expliqué, dans un langage météorologique, qu'il « rétrogradait » la
    guerre du pétrole qui porte le nom de code «
    Ouragan Barbarossa » en état d'alerte dite « Vigilance tempête
    tropicale ».

    Le MEND, qui se fait le défenseur des Ijaw, une ethnie de 14 millions de
    personnes, pèse depuis son apparition en
    2006 sur la production de pétrole du Nigeria, qui oscille entre 1,8 millions
    et 2 millions de baril-jour, alors qu'elle
    était, deux ans plus tôt, de 2,6 mbj. L'insécurité créée par la crise
    dans le Delta du Niger, avec des attaques, des
    enlèvements et des sabotages sur terre et en off-shore, ferait perdre, selon
    les estimations, un quart de la production
    quotidienne du pays.

     
    LES  FRUITS  DE  LA  REPRESSION :
    D'une certaine manière, le Nigeria fait les frais de la répression dont a
    été victime, dans les années 90, le MOSOP
    (Mouvement pour la survie du peuple Ogoni) qui militait, par des moyens
    pacifiques, contre les pratiques prédatrices de
    la Shell et du gouvernement fédéral (destruction de l'environnement,
    absence de redistribution de la rente).
    L'exécution en 1995 du leader de ce mouvement, Ken Saro Wiwa, a favorisé
    l'émergence de groupes radicaux en lutte
    contre les compagnies pétrolières et le gouvernement fédéral. Le
    pourrissement de la situation a provoqué des actions
    destinées à attirer l'attention internationale sur la crise au Delta qui
    se mêlent à des pratiques lucratives
    d'enlèvement touchant aussi bien des Nigérians que des expatriés
    travaillant pour les entreprises pétrolières.

    Des spécialistes relèvent que le MEND, qui n'est pas le seul groupe armé
    du Delta, ne contrôle pas toutes les actions
    menées par ses troupes. Beaucoup de ses membres se livrent à du banditisme
    pur et simple, d'où la tendance du
    gouvernement fédéral à assimiler le MEND à un mouvement de brigandage
    criminel.

    A cela se greffe un trafic illégal, qui serait le fait d'hommes politiques
    influents et qui porterait sur quelque 80
    000 barils-jour. La « guerre du pétrole », annoncée le 14 septembre,
    faisait craindre une extension du champ d'action
    du MEND, qui ciblait jusque-là la filiale locale de Shell, à d'autres
    compagnies étrangères comme l'italienne Agip ou
    l'américaine Chevron. Le cessez-le-feu unilatéral décrété par le MEND
    a fait baisser la tension.

     
    UN  KIMBERLY  POUR  LE  PETROLE  VOLE ?

    Des analystes relient les dernières actions du MEND à un marchandage
    politique avec le gouvernement d'Abuja, qui a
    décidé de la création d'un ministère pour le delta du Niger. A
    l'évidence, il s'agit pour le président Yar'Adua d'avoir
    une prise directe dans l'affectation des ressources pour la région du
    delta, où les frustrations de la population
    expliquent largement le développement de la pratique du rapt et des sabotages
    des installations pétrolières. « Le
    Ministère coordonnera nos efforts pour relever les défis que présentent le
    développement des infrastructures, la
    protection de l'environnement et l'affectation de jeunes à des postes
    de responsabilité dans la région » a déclaré le
    président. Cette volonté affichée de prendre en charge les frustrations
    réelles des populations du delta s'accompagne
    d'un appel du gouvernement d'Abuja à la mise en place, sur le modèle
    du processus de Kimberley pour le diamant, d'un
    mécanisme contre la prolifération du « pétrole du sang » ou « blood oil
    ». L'appel a été lancé le 11 septembre, lors
    d'une conférence ouest-africaine sur la transparence dans les transactions
    pétrolières. Le parallèle entre les
    diamants, qui ont alimenté les guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone,
    et le pétrole, volé dans le delta du
    Niger, est significatif. A New York, où il assiste à l'assemblée
    générale de l'Onu, le ministre des Affaires étrangères
    Ojo Maduekwe à redemandé une criminalisation internationale de l'achat du
    brut volé. Encore faut-il convaincre les
    populations du delta qu'elles gagneront au change.

     


    Auteur :  Sana  HARB,  Alger  en  Algérie

    Publié  le :  19  octobre  2008

    Rubrique :  Afrique-économie

    Source :  Les  Afriques

     

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    Note :

    Les  titres  de  chaque  article  sont  du  Groupe  Africdossier

    Vous  pouvez  lire :  « Les  Effets  Pervers  de  l'Or  Noir
    »,  un  article  de  la  rédaction  Africdossier


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