[BDPalabres] LE CAPITALISME TOUCHE T-IL A SA FIN (ARTICLE DE LE MONDE)

Christian MAYANDJI protected at yahoo.fr
Dim 19 Oct 08:59:51 EDT 2008


Signataire du manifeste du Forum social de Porto Alegre ("Douze propositions pour un autre monde possible"), en 2005, vous êtes considéré comme l'un des inspirateurs du mouvement altermondialiste. Vous avez fondé et dirigé le Centre Fernand-Braudel pour l'étude de l'économie des systèmes historiques et des civilisations de l'université de l'Etat de New York, à Binghamton. Comment replacez-vous la crise économique et financière actuelle dans le "temps long" de l'histoire du capitalisme ? Lire la suite l'article
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Immanuel Wallerstein : Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la "longue durée", qui voit se succéder dans l'histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l'homme à son environnement matériel, et, à l'intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (1982-1930) ou Joseph Schumpeter (1883-1950). Nous sommes aujourd'hui clairement dans une phase B d'un cycle de Kondratieff qui a commencé il y a trente à trente-cinq ans, après une phase A qui a été la plus longue (de 1945 à 1975) des cinq cents ans d'histoire du système capitaliste.

Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle, industrielle ou autre ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation. Depuis plus de trente ans, les entreprises, les Etats et les ménages s'endettent, massivement. Nous sommes aujourd'hui dans la dernière partie d'une phase B de Kondratieff, lorsque le déclin virtuel devient réel, et que les bulles explosent les unes après les autres : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l'économie connaît une situation de déflation réelle.

Mais, aujourd'hui, ce moment du cycle conjoncturel coïncide avec, et par conséquent aggrave, une période de transition entre deux systèmes de longue durée. Je pense en effet que nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c'est que le capitalisme ne parvient plus à "faire système", au sens où l'entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l'équilibre, et l'on assiste alors à une bifurcation.

La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu'alors, et l'on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l'usage du mot "crise" à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin.

Pourquoi ne s'agirait-il pas plutôt d'une nouvelle mutation du capitalisme, qui a déjà connu, après tout, le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel, puis du capitalisme industriel au capitalisme financier ?

Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l'information. Mais je pense que les possibilités d'accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries.

A cet égard, le rattrapage économique de l'Asie de l'Est, de l'Inde, de l'Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour "l'économie-monde" créée par l'Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l'accumulation. Les trois courbes mondiales des prix de la main-d'oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s'achever n'a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu'en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu'en 1945. En fait, la dernière période d'accumulation réelle - les "trente glorieuses" - n'a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !

Y a-t-il des précédents à la phase actuelle, telle que vous la décrivez ?

Il y en a eu beaucoup dans l'histoire de l'humanité, contrairement à ce que renvoie la représentation, forgée au milieu du XIXe siècle, d'un progrès continu et inévitable, y compris dans sa version marxiste. Je préfère me cantonner à la thèse de la possibilité du progrès, et non à son inéluctabilité. Certes, le capitalisme est le système qui a su produire, de façon extraordinaire et remarquable, le plus de biens et de richesses. Mais il faut aussi regarder la somme des pertes - pour l'environnement, pour les sociétés - qu'il a engendrées. Le seul bien, c'est celui qui permet d'obtenir pour le plus grand nombre une vie rationnelle et intelligente.

Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d'aujourd'hui est l'effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste. Cette période, qui culmine avec les guerres de religion, voit s'effondrer l'emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses sur les plus riches communautés paysannes et sur les villes. C'est là que se construisent, par tâtonnements successifs et de façon inconsciente, des solutions inattendues dont le succès finira par "faire système" en s'étendant peu à peu, sous la forme du capitalisme.

Combien de temps la transition actuelle devrait-elle durer, et sur quoi pourrait-elle déboucher ?

La période de destruction de valeur qui clôt la phase B d'un cycle Kondratieff dure généralement de deux à cinq ans avant que les conditions d'entrée dans une phase A, lorsqu'un profit réel peut de nouveau être tiré de nouvelles productions matérielles décrites par Schumpeter, sont réunies. Mais le fait que cette phase corresponde actuellement à une crise de système nous a fait entrer dans une période de chaos politique durant laquelle les acteurs dominants, à la tête des entreprises et des Etats occidentaux, vont faire tout ce qu'il est techniquement possible pour retrouver l'équilibre, mais il est fort probable qu'ils n'y parviendront pas.

Les plus intelligents, eux, ont déjà compris qu'il fallait mettre en place quelque chose d'entièrement nouveau. Mais de multiples acteurs agissent déjà, de façon désordonnée et inconsciente, pour faire émerger de nouvelles solutions, sans que l'on sache encore quel système sortira de ces tâtonnements.

Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l'impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd'hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d'influencer l'avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s'imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé. Je crois qu'il est tout aussi possible de voir s'installer un système d'exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire et redistributif.

Les mutations antérieures du capitalisme ont souvent débouché sur un déplacement du centre de "l'économie-monde", par exemple depuis le Bassin méditerranéen vers la côte Atlantique de l'Europe, puis vers celle des Etats-Unis ? Le système à venir sera-t-il centré sur la Chine ?

La crise que nous vivons correspond aussi à la fin d'un cycle politique, celui de l'hégémonie américaine, entamée également dans les années 1970. Les Etats-Unis resteront un acteur important, mais ils ne pourront plus jamais reconquérir leur position dominante face à la multiplication des centres de pouvoir, avec l'Europe occidentale, la Chine, le Brésil, l'Inde. Un nouveau pouvoir hégémonique, si l'on s'en réfère au temps long braudélien, peut mettre encore cinquante ans pour s'imposer. Mais j'ignore lequel.

En attendant, les conséquences politiques de la crise actuelle seront énormes, dans la mesure où les maîtres du système vont tenter de trouver des boucs émissaires à l'effondrement de leur hégémonie. Je pense que la moitié du peuple américain n'acceptera pas ce qui est en train de se passer. Les conflits internes vont donc s'exacerber aux Etats-Unis, qui sont en passe de devenir le pays du monde le plus instable politiquement. Et n'oubliez pas que nous, les Américains, nous sommes tous armés...


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Christian MAYANDJI
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--- En date de : Ven 17.10.08, Tchilo Ngwemyene <protected at yahoo.fr> a écrit :

    De: Tchilo Ngwemyene <protected at yahoo.fr>
    Objet: [BDPalabres] plainte à Commission Nationale de lutte contre l’enrichissement illicite
    À: bdpalabres at bdpgabon.org
    Date: Vendredi 17 Octobre 2008, 5h06

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    13 octobre
     2008
    GABON : plainte pour enrichissement illicite.

    A Monsieur le Président de la Commission Nationale de Lutte contre
    l’enrichissement illicite Libreville

    Objet : plainte à Commission Nationale de lutte contre l’enrichissement
    illicite

    Monsieur le Président

    Conformément à l’article 28 de la Loi n°2/2003 du 02 juin 2003 portant
    création, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale de la Lutte
    Contre l’Enrichissement Illicite, qui dispose : « En matière
    d’investigation, la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement
    Illicite est saisie soit de sa propre initiative, soit par le Commissaire de
    gouvernement, soit par toute autre autorité administrative ou par toute
    personne intéressée ».

    Nous, Réseau Gabonais de Bonne Gouvernance (ROLGB) présidé par M. Georges
    MPAGA, (Tel. +241 - 07 51 99 32) et nous, AFRIQUE-HORIZONS, présidé par
     M.
    Alain MOUPOPA (Tel. +241 06 73 34 73), Marc ONA ESSANGUI, Président de
    Brainforest (+241 07294140) qui agissons en tant qu’acteurs de la Société
    Civile au Gabon, pour la transparence et la lutte contre la corruption.

    Avons l’honneur de venir, respectueusement, auprès de votre Institution
    porter plainte pour les faits suivants :

    Courant juin 2008, nous avons reçu par courriel et par voie postale le relevé
    du compte bancaire no 00012374602-53 ouvert auprès de la BGFIBANK Libreville,
    qui indiquait des avoirs bancaires importants appartenant à un certain ALABA
    Fall Bosco, suivis de graphiques, d’analyses et de commentaires dignes d’un
    travail d’expert.

    Nous avons pensé qu’il s’agissait de tracts comme il est malheureusement
    de coutume dans notre pays. Cependant, le niveau de précision et la qualité
    des analyses contenues dans ces documents ont attiré notre attention car
     nous
    avons pensé qu’il pouvait bien s’agir du célèbre et bien connu ALABA Fall
    Bosco qui occupe les fonctions de Procureur de la République auprès du
    Tribunal de Première Instance de Libreville, et qui a le statut de magistrat et
    donc de fonctionnaire auprès du Ministère de la Justice de la République du
    Gabon.

    Dans son édition du 23 juillet 2008, l’hebdomadaire « Le NGANGA » a
    publié un long article intitulé « Le secret bancaire dévoyé - BGFI et le
    compte d’Alaba ! » dans lequel il faisait état de « la publication et la
    large diffusion de relevés bancaires du Procureur de la République » et
    révélait au grand jour la violation du secret bancaire « qui empoisonne
    désormais l’atmosphère entre la BGFI et un client tout particulier Alaba
    Bosco Fall... » .

    C’est ainsi que nous avons pris conscience que nous étions en possession de
    relevés bancaires qui très
     probablement étaient ceux du Procureur de la
    République Alaba Fall Bosco. Notre présomption s’est renforcée lorsque le
    rédacteur de l’article a indiqué « Contrairement à d’autres
    personnalités, nous pensons que le solde truqué à fin janvier 2008 chiffré
    à 200.793.974 FCFA apparaît modeste » et qu’il a donné une liste
    d’informations (sur lesquelles nous revenons plus loin) qui semblait venir en
    réponse aux questions posées par le travail digne d’un expert que nous
    avions initialement pris pour un tract.

    L’hypothèse de l’existence d’un sérieux problème posé par les avoirs
    bancaires d’un Procureur de la République, incommensurable avec son statut de
    fonctionnaire et son traitement mensuel se faisait plus précise.

    Telle a été notre surprise de constater que dans la même période, M. Alaba
    FALL BOSCO, Procureur de la République de son état, confirmait
     expressément
    être le titulaire dudit compte en portant plainte contre Mademoiselle Marlene
    Rapontchombo, ex-employée de la BGFIBANK qu’il soupçonnait d’être à
    l’origine de cette divulgation, ceci conduisant à sa mise sous mandat de
    dépôt le 17 juillet 2008.

    Alors que dans son édition du 23 juillet 2008, l’hebdomadaire « Le NGANGA
    » parlait de « solde truqué » nous avons noté qu’à ce jour, ni M. Alaba
    FALL BOSCO et ni la BGFIBANK n’ont jamais contesté de quelque manière que ce
    soit les informations contenues dans les relevés bancaires litigieux, notamment
    que le solde au 13 février 2008 s’élevait à 200.793.974 FCFA. Que si M.
    Alaba FALL BOSCO fait preuve depuis lors d’une nervosité extrême, c’est
    bien parce qu’il a conscience que son compte présente un solde créditeur et
    a enregistré des opérations très certainement incompatibles avec son statut
    de fonctionnaire
     de justice et son traitement mensuel.

    Ainsi, nous n’avons plus de doute sur l’authenticité des relevés
    bancaires que nous avons reçus et des informations qu’ils comportent couvrant
    la période allant du 1er janvier 2007 au 13 février 2008. On peut lire que, M.
    Alaba FALL BOSCO a perçu dans son compte sur la période de référence, un
    traitement mensuel net de 1.295.252 FCFA qui lui a été versé régulièrement
    à date fixe, en général dans la dernière semaine du mois.

    Nous avons été grandement surpris de constater que sur la période allant de
    juillet 2007 à janvier 2008, ledit compte présentait un solde créditeur
    constamment supérieur à plus de 200 fois le traitement mensuel de M. Alaba
    FALL BOSCO alors qu’en début d’année 2007 ledit compte courant
    n’enregistrait que le traitement mensuel de M. Alaba FALL BOSCO à son crédit
    et les retraits y afférents à son
     débit.

    Ainsi, les avoirs de M. Alaba FALL BOSCO, ont connu un accroissement subit et
    vertigineux qui ne pouvait qu’attirer notre curiosité. Après une lecture
    attentive de ce relevé de compte nous avons constaté que cette augmentation
    des avoirs de M. Alaba FALL BOSCO au cours de l’année 2007, provenait de
    trois (3) versements en espèces effectués le 12 mars 2007 pour 29.740.000
    FCFA, le 31 juillet 2007 pour 200.000.000 FCFA, et le 1er août 2007 pour
    100.000.000 FCFA. Tous ces versements ayant été effectués par un tiers, le
    dénommé Angue KPAKO Constant.

    C’est ainsi que nous posons plusieurs questions essentielles :

    -  quelle est l’origine de ces importantes sommes d’argent totalisant
    329.740.000 FCFA qui ont été remises en espèces sur le compte du Procureur de
    la République ?
    -  quelles raisons pourraient expliquer le dépôt en espèces de la somme
    faramineuse de
     300.000.000 FCFA en l’espace de deux jours sur le compte du
    Procureur de la République ?
    -  quelle est la nature de la relation entre M. Alaba FALL BOSCO et le
    dénommé Angue KPAKO Constant qui conduit ce dernier à faire des versements en
    espèces très importants sur le compte du Procureur de la République ?

    Nous nous sommes reportés sur les pistes suggérées par l’hebdomadaire «
    Le NGANGA » dans son édition du 23 juillet 2008 ou encore sur le site Internet
    de Croissance saine environnement : www..croissancesaine.org

    Quelles sont ces pistes ?

    M. Alaba et son épouse détiendraient un patrimoine immobilier - 27 maisons -
    qui leur rapporteraient sept (07) fois son salaire, c’est-à-dire environ
    8.400.000 F CFA par mois. Alors nous posons la question : comment se fait-il que
    du 1er janvier 2007 au 13 février 2008 soit une période de plus de douze mois,
    le compte n’ait jamais reçu le
     moindre versement par chèque ou espèces,
    trois dépôts ci-dessus mentionnés et des salaires mensuels ?

    -  Ainsi, M. Alaba aurait réussi le miracle de collecter le 31 juillet 2007 et
    en espèces, l’équivalent de 40 mois de loyers de son supposé patrimoine
    immobilier. M. Alaba serait-il donc propriétaire d’un quartier entier de
    Libreville ? Et comment aurait-il réussi une telle prouesse avec son traitement
    de fonctionnaire ? Cette thèse nous apparaît très peu crédible.
    -  M. Alaba serait le responsable d’un Club de football et d’un Club de
    handball qui reçoivent, respectivement, des Fédérations gabonaises des
    subventions à hauteur de 50.000.000 F CFA et 26.000.000 FCFA par an. Même si
    cela était vrai, cela est très insuffisant pour expliquer l’origine de la
    rondelette somme de 329.740.000 FCFA versées en espèces sur son compte. De
    plus, cette thèse nous apparaît très peu crédible
     et de surcroît facilement
    vérifiable auprès des comptables de ces fédérations sportives. Et pourquoi
    ces clubs utiliseraient-ils le compte personnel de leur Président alors
    qu’elles sont des associations avec une personnalité juridique propre ? M.
    Alaba serait-il ignorant des stipulations du Code Pénal gabonais qui nous
    éclaire sur les risques encourus en cas de confusion de patrimoine -délit de
    détournement de deniers publics- ?
    -  M. Alaba serait le petit-fils ou neveu de monsieur le Président de la
    République, Chef de l’Etat, et à ce titre, il reçoit des largesses de sa
    part comme il le fait pour certains ministres. Combien aurait-il reçu, quand,
    où et pourquoi ? Si d’un coup de baguette magique, M. Alaba recevait dans une
    année, de la part de son illustre parent, une largesse en espèces
    représentant trois-cent (300) fois son traitement mensuel ou plus de 25 ans de
    salaire, n’y
     aurait-il pas lieu de se poser toute sorte de questions ? Si
    largesse il y avait, il conviendrait de vérifier si monsieur Bosco Alaba Fall a
    déclaré auprès des Impôts les dons qu’il aurait reçus de la part de son
    bienfaiteur monsieur le Président de la République.

    En définitive, malgré nos efforts inlassables, nous n’avons pas pu trouver
    de raison valable qui puisse expliquer l’accroissement subit et vertigineux
    des avoirs bancaires du procureur ALABA Fall Bosco.

    Considérant que monsieur ALABA Fall Bosco est fonctionnaire de l’Etat
    gabonais et qu’à ce titre, il est un justiciable de la Commission Nationale
    de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite ;

    Qu’en effet, l’article 3 de la Loi n°2/2003 du 07 mai 2003 instituant un
    régime de prévention et de répression de l’enrichissement illicite en
    République Gabonaise stipule que : « les dispositions de la présente
     Loi
    s’appliquent à tout dépositaire de l’autorité de l’Etat : Autorité
    politique, Autorité administrative, Agent public, ainsi que tout préposé
    statutaire ou occasionnel de l’Etat, des collectivités locales, des
    établissements publics ou parapublics » ;

    Considérant que monsieur ALABA Fall Bosco est magistrat, et de surcroît
    Procureur de la République ;

    Qu’à ce titre, il est un agent public au sens de la Loi et qu’il est donc
    susceptible de se voir appliquer la présente Loi ;

    Considérant que l’article 2 de la Loi n°2/2003 du 07 mai 2003 dispose la
    chose suivante : « Au sens de la présente Loi, est considéré comme
    enrichissement illicite le fait, pour tout dépositaire de l’autorité de
    l’Etat, de réaliser ou de tenter de réaliser des profits personnels ou
    d’obtenir tout autre avantage de toute nature : - au moyen d’actes de
    corruption active ou passive, de
     concussion, de fraude, de détournement ou de
    soustraction frauduleuse de deniers publics ou de biens publics, d’abus de
    pouvoir, de trafic d’influence, de prise illégale d’intérêts ou de tout
    autre procédé illicite...etc. Est également considéré comme enrichissement
    illicite l’augmentation significative du patrimoine de tout dépositaire de
    l’autorité de l’Etat que celui-ci ne peut raisonnablement justifier par
    rapport aux revenus qu’il a légitimement perçus ».

    Considérant que monsieur ALABA Fall Bosco, au vu de ses relevés de compte
    bancaire couvrant la période allant du 1er janvier 2007 au 13 février 2008,
    qui ont été distribués à toute la population gabonaise, a, sur son compte
    courant n°00012374602-53 ouvert dans les livres de la BGFI BANK, fait verser en
    espèces par un tiers le dénommé Angue Kpako Constant, les sommes faramineuses
    de 200.000.000 F cfa, le 31 juillet 2007
     et 100.000.000, le 1er août 2007, soit
    au total en l’espace de deux jours près de 300 fois son traitement mensuel ou
    plus de 25 ans de salaire ;

    Que nous avons avec beaucoup de sérieux, récolté ici et là des arguments
    qui pouvaient être des moyens d’explication de l’augmentation vertigineuse
    et subite des avoirs de monsieur ALABA Fall Bosco ;

    Qu’en tout état de cause, tous les arguments que nous récolté et analysé
    ci-dessus ne permettaient pas de justifier l’origine licite de
    l’augmentation subite et vertigineuse des avoirs de monsieur ALABA Fall Bosco
    ;

    Considérant que les dépôts en espèces ci-dessus relatés constituent,
    n’en point en douter, le délit d’enrichissement illicite ;

    Considérant que le versement en espèces sur le compte bancaire est un moyen
    permettant de créer une rupture dans la traçabilité de l’origine des fonds
    ;

    Considérant que
     l’usage systématique d’un tiers pour faire des dépôts
    en espèces aussi important est un moyen visant la non identification du
    bénéficiaire du dépôt, à savoir monsieur Alaba Fall Bosco qui est un homme
    public aisément reconnaissable s’il se présente au guichet d’une banque de
    la place de Libreville ;

    Considérant que la BGFIBANK a méconnu les dispositions du Règlement
    01/03-CEMAC-UMAC du 04 avril 2003 portant prévention et répression du
    blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique Centrale, en
    assurant l’opération de dépôt de ces sommes sur le compte de monsieur Alaba
    Fall Bosco sans se renseigner sur leur origine, et de cette manière assurant
    leur blanchiment ;

    Nous venons porter plainte :

    -  pour enrichissement illicite contre monsieur ALABA Fall Bosco, Procureur de
    la République ;
    -  pour complicité d’enrichissement illicite et recel Angue
     Kpako Constant,
    et consorts.

    Cette plainte ne devra pas étonner monsieur ALABA qui le 13 février 2008 se
    proclamant « gardien du droit pénal », dans l’interview qu’il accordait
    au Journal « L’Union », avait déclaré ceci : « Tous les citoyens étant
    égaux devant la Loi, tous les gabonais doivent désormais intégrer qu’en ce
    qui concerne le parquet de la République, l’heure des traitements de faveur
    est terminée, et que la Justice se fera, au niveau du Tribunal, sans tenir
    compte des origines et du statut des individus... La Nation que nous
    construisons ne peut plus s’accommoder de tels errements. C’est du passé,
    et s’il y a encore des citoyens qui pensent être des intouchables, au-dessus
    de la loi, qu’ils se détrompent dès aujourd’hui ».

    Mieux, le ministre de l’Intérieur dans l’interview donné sur RFI -journal
    RFI Afrique 6h30-7h00 GMT du 31 /07/2008- annonçait
     ceci en réponse à
    l’interrogation du journaliste : « ...il n’y a t il pas tout de même une
    volonté des autorités de mettre le couvercle sur les affaires de corruption
    qu’il peut y avoir dans le pays.... » André Mba Obame répondait ceci : «
    ....le gouvernement à travers des organismes spécialisés est entrain de mener
    une vaste campagne contre la corruption...Il y a une commission qui a été mise
    en place contre l’enrichissement illicite donc laissons tout ce monde là
    faire le travail... ».

    Considérant le discours du Président de la République prononcé à
    l’occasion des quarante (40) ans de son accession à la magistrature suprême,
    le 01 décembre 2007, à travers lequel il dénonçait : « la course pour
    l’enrichissement illicite devenue trop forte, l’affairisme, la corruption,
    la politisation outrancière et le népotisme qui ont gangrené les pouvoirs
    publics » tout en
     fustigeant le comportement de certains magistrats véreux qui
    seront sanctionnés ;

    Considérant la campagne actuelle de lutte contre la corruption menée par le
    Ministère du contrôle d’Etat chargé de la lutte contre la corruption et
    l’enrichissement illicite ;

    Considérant le rôle joué par les magistrats dans le système gouvernemental
    d’éradication de la corruption et de l’enrichissement illicite dans notre
    pays ;

    Considérant l’obligation pour Monsieur Bosco ALABA FALL de fournir à la
    Justice les éclaircissements et de lever toute équivoque sur la provenance des
    importantes sommes d’argent (300 millions) versées en espèces dans son
    compte BGFIBANK en deux jours, en violation du règlement bancaire exigeant une
    justification pour tout versement dépassant cinq (5) millions de francs cfa ;

    Considérant la nécessité de préserver l’intégrité et la probité de
     la
    justice gabonaise lorsque l’un de ses acteurs est incriminé ;

    Nous formons le vœu que la Commission Nationale de la Lutte Contre
    l’Enrichissement Illicite mette tous les moyens en œuvre afin de donner à la
    présente plainte la plus haute attention.

    Les signataires

    Pour Brainforest
    Georges MPAGA,
    ROLBG,
    Georges MPAGA,
    AFRIQUE-HORIZON
    Alain MOUPOPA





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