Le "gang-du-net" de mon frère Ekoga

Sylvain Ndong protected at free.fr
Ven 22 Aou 13:25:51 EDT 2008


Très cher Siméon Ekoga,

Je viens de lire ton message comme tout le petit monde de notre Agora ; et comme tous les autres auxquels tu nous a jusqu’ici habitué, je dois dire qu’il n’a pas brisé la tradition : bien écrit, clair, un peu rébarbatif il faut le dire, mais avec cette fois une petite variance qui me gêne un tout petit peu, et qui a motivé chez moi ce message.

Si mes lectures et mes prises de notes sont bonnes, je crois savoir que ce n’est que depuis 2003, date de ta sortie du BDP, que tu t’es réellement engagé dans l’opposition visible, avec comme principale bonne note à ce jour, la création du mouvement RDPG et son formidable forum Agora. Avant cette année 2003, je ne crois pas me souvenir, depuis que j’observe l’évolution politique de mon pays, avoir entendu ou lu quelque part une quelconque prise de position d’un certain mobilisateur répondant au nom de Siméon Ekoga. 

Pourquoi crois-tu donc, depuis seulement à peine 3 ans, et avec ce bilan, que c’est toi qui a détient seul le monopole de la revendication citoyenne, de la sincérité politique, de l’étique militantiste, de l’amour de la patrie et du peuple gabonais ?

Il me semble pourtant que tu as déjà un certain âge ; alors, où étais-tu donc tout ce temps, avant 2003, avant cette date fatidique où grâce au rayonnement du BDP (il faut pouvoir le dire et savoir le reconnaître) de Daniel Mengara (ton ennemi d’aujourd’hui) pour faire don au Gabon et à son peuple de ta justesse et de tes bonnes intentions ? Je trouve ton message un peu téléphoné et insidieusement habile de ta part. Car vouloir passer tous les autres compatriotes, farouches militants pour un Gabon meilleur, qui ne sont pas du même avis que toi (avec tout leur savoir et toutes leurs intelligences déployées et sorties de leurs méninges très souvent diplômées) comme des membres de ton « gang-du-net » imaginaire, me paraît tout simplement machiavélique et assez fasciste. Cela me rappelle les conseils du prince Machiavel et les ordonnances du Führer, pour lequel seules comptaient et étaient de bonnes foi, les orientations et les engagements qu’il énonçait à l’endroit du peuple allemand.

Je te le dis clairement, en insinuant que je faisais moi Sylvain Ndong partie aussi de ton fameux « gang-du-net » auquel tu attribues si maladroitement le retard et les difficultés d’organisation des intellectuels de la diaspora gabonaise, tu as montré tes vraies ambitions, qui sont celles de manipuler l’opinion par toute une série de méthodes peu orthodoxes et qui rappellent le fascisme : censures, retard et planification calculée de certaines publications gênantes, republications d’anciens messages dont tu n’es souvent pas l’auteur, etc. Tout ceci dans un seul et unique but : passer pour une victime et te faire une place de seigneur dans l’opinion gabonaise.

Mais tu sembles ignorer une chose : « on peut mettre un morceau de bois dans un marigot pendant 100 ans, il ne deviendra jamais un caïman ».

En quoi crois-tu que les nombreuses réflexions et analyses, pensées, décortiquées et écrites par des gabonais tels Bruno Ella Nguema, Rodrigue Malékou, Sylvain Ndong, Daniel Mengara, Bruno Vécarte ou encore Poussin Legnegna, pour peu qu’elles n’aillent pas dans le même sens que toi, sont tout simplement de simples torchons d’un groupe de « mercenaires » à la solde de Bongo ? N’est-ce pas là un point de vue et un mélange de genres dangereux, qui illustre un mode de pensée uniforme et quelque peu égocentrique.

Relis tous mes écris, comme celui que tu as malicieusement ressortis hier entre Daniel Mangara et moi en 2007. Re-parcoure-les un et un, et Dieu sait combien j’en ai écris, combien j’en ai donné en jus de cerveau pour décortiquer et proposer des solutions pour mon pays. Relis-les et apporte-moi la preuve qui te permet d’oser me mettre dans la liste de ceux que tu penses pactiser avec Bongo.

Sylvain Ndong n’a jamais pris l’argent de Bongo ou encore moins le rencontrer Bongo de sa pauvre petite vie de membre du « gang-du-net » de Siméon Ekoga.

Sylvain Ndong, de sa pauvre petite vie de membre du « gang-du-net » de Siméon Ekoga, n’a jamais prononcé de discours à l’éloge de Bongo ou encore moins torpiller par opportunisme la vérité historique des élections de notre pays, en félicitant les « brillantes élections » de celui dont tout le monde sait pertinemment l’usurpation récurrente du fauteuil présidentiel.

Qui est donc l’opportuniste en fin de compte ?

Qui est donc celui qui sème la zizanie dans la conscience des gabonais qui veulent enfin mettre leur compétences au service de leur pays ?

Dans le jargon politicien français, les spécialistes usent du terme « traçabilité ». Ma traçabilité en tant qu’acteur politique de mon pays depuis 2003 (date de mon adhésion en tant que militant de l’UPG) ne souffre d’aucune ambigüité, d’aucune fioriture, d’aucune ombre que soient. Et je mets quiconque au défi de m’apporter la moindre preuve du contraire de ce que j’avance.

Ceux qui me connaissent comme toi Siméon Ekoga savent bien au fond d’eux que Sylvain Ndong a toujours ½uvré pour l’éclosion de mon pays le Gabon, et pour la mutualisation des compétences et de toutes ces intelligences en vue d’un effort commun.

Vouloir me faire passer par petites insinuations à deux balles (« voyage au Gabon en catimini »), comme quelqu’un qui combine avec le système Bongo et ses acolytes, est un acte qui trahit de la part de son auteur, autre chose qu’une volonté d’½uvre pour l’intérêt du Gabon, un classe d’hommes et de femmes au sein desquels moi Sylvain Ndong revendique haut et fort mon appartenance. Et cela, aussi bien mon engagement militant, mes prises de position sur les dérives du pouvoir, ma volonté et mon énergie à vouloir fédérer la diaspora gabonaise, sans parler des nombreux écrits que j’ai consacré à mon pays, sont là pour le témoigner.

Avant de faire dans des généralités mal intentionnées et quelques peu irréfléchies, il vaut mieux disposer du CV complet de tout un chacun, et le mien n’a rien à rougir de quoi que ce soit, au propre comme au figuré, et toi cher Ekoga, tu le sais très parfaitement, mise à part les logorrhées verbale de votre congossa parisien, si cher au « nganda-istes » invétérés que certains sont.

Je dirais pour finir, sans rancune aucune, que je reste toutefois admiratif devant ce que tu as fais et continues de faire pour ton pays, à savoir, avoir mis à la disposition des gabonais cet outil Agora grâce auquel ils échangent tous les jours. Mais malgré cela, il te faut néanmoins savoir rester modeste, car le plus dur reste à faire, surtout pour le grand responsable politique que tu aspires à devenir dans peu. Et parmi ces choses, il y a ce recul qui devra dès que l’instant s’y prête t’emmener à reconnaître que « même si le lièvre est ton ennemi, il faut savoir admettre qu’il court plus vite que toi ». C’est un proverbe malien. Quand tu auras fais acquisition de cette maigre sagesse, tu verras que de nouveaux univers s’ouvriront à toi. Et avant cela aussi, il te faut sortir de cette réserve et de cette méfiance quasi-maladive qui te fais croire que tous ceux qui sont autour de toi combinent contre toi. Tu n’es quand-même pas le centre du monde ; tu es Siméon Ekoga ; un aîné qui vient de prendre fait et cause de la politique, en officialisant son opinion, et qui se doit pour cela de voir les autres camarades de combat comme des partenaires et non comme des adversaires qui souhaitent l’« abattre » ou ravir sa place de numéro un de la diaspora.

Ressaisis-toi, parent. Il n’y a de numéro un qu’un Gabon où tous les enfants travailleront comme un seul homme,… à sa totale libération.

Ton ami et frère,

Sylvain NDONG





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