LA logique veut que la date du 24 novembre 2002 soit historique au Parti gabonais du centre indépendant (PGCI). Et pour cause : depuis cette date ce parti fondé au début des années 1990 a décidé de rallier désormais la Majorité présidentielle. Et la décision a été prise au cours de la réunion du Bureau politique du parti, organe de décision dans l'intervalle des congrès. Cette instance s'est effectivement réunie les 16, 17 et 18 novembre 2002. Mais la décision a été publiée dimanche dernier par le président de ladite formation politique, Mgr Jérôme Okinda. N'allez pas faire une relation entre le statut spirituel de l'homme et le choix du dernier jour de la semaine.
Contrairement au Parti de l'unité du peuple (PUP) et au Mouvement commun de développement (MCD), le PGCI garde son identité. C'est-à-dire qu'il reste un parti politique a part entière, quoique dans la Majorité. Cependant, comme ces deux formations politiques, la décision a été prise en dehors d'un congres. Mais dans un cadre autorisé : le bureau exécutif. Cette façon de procéder impose aux responsables du PGCI un devoir de sensibilisation et d'explication à l'égard de leurs militants. Car, ces derniers semblent avoir été pris de court. Voire avoir été mis devant le fait accompli. Il faudra donc au directoire du PGCI user de toute la pédagogie et de tout son pouvoir de persuasion pour amener la base à comprendre le bien-fondé de ce revirement. L'inquiétude vient de ce que le temps presse. Nous sommes, en effet, à la veille des élections locales.
Dans tous les cas, outre l'acte posé par Jérôme Okinda et les siens, la déclaration du président du PGCI a le mérite d'annoncer la mise en place prochaine d'un cadre permettant le "rassemblement plus urge possible des partis politiques et associations soucieuses de renforcer la stabilité du pays." Dans tous les cas si on considère que les partis politiques de l'Opposition ont pour objectif la conquête du pouvoir, on peut être sûr qu'en ralliant la Majorité présidentielle, le PGCI change désormais d'objectif.
• Retardée en raison de la fusion-absorption du PUP et du MCD, la réunion du bureau politique du Parti démocratique gabonais s'est tenue jeudi 21 novembre 2002 au palais international des conférences de la cité de la Démocratie. Il s'agissait d'arrêter les listes de candidatures du mouvement aux prochaines Locales. On retiendra que le PDG, qui a aussi le devoir d'aller à travers le pays expliquer aux siens les mobiles des fusions-absoptions avec le PUP et le MCD, a choisi de désigner comme têtes de liste des militantes et militants dont l'aura est reconnue sur le terrain. Du moins dans une large majorité des cas. Ceci explique certainement cela.
C'est sans doute pour cette raison que le "camarade" Paul Biyoghé Mba par exemple, éconduira la liste de son "ancien-nouveau parti" dans le département du Komo-Mondah. Mais il convient de rappeler que Simpuce Guedet Manzela avait déjà prévenu qu'être tête de liste, c'est une chose, et être candidat pour diriger un conseil local (maire ou président du conseil départemental) en est une autre. Les deux faits ne sont pas forcément liés. De même qu'ils ne sont pas, non plus, forcément incompatibles.
• Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères a été reçu en audience jeudi par le président de la République. Outre la coopération entre la France et le Gabon, la situation en Côte d'Ivoire était aussi à l'ordre du jour. L'autorité française est venue recueillir l'opinion du chef de l'État gabonais sur les évènements de Côte d'Ivoire. Nombreux sont les Ivoiriens qui ont dû regretter de s'être exprimés un peu hâtivement sur le rôle que peut jouer Omar Bongo dans la recherche des voies et moyens pouvant permettre au pays d'Houhouét-Boigny de sortir de la crise qui le secoue depuis le 19 septembre 2002.
La visite du chef de la diplomatie française est chargée de symboles. Au moment où certains milieux politiques africains, et pas des moindres, estimaient que le président Bongo n'avait rien à dire dans la crise ivoirienne. En se rendant chez nous, et surtout en évoquant les évènements de Côte d'Ivoire avec le chef de l'État, la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères a réaffirmé la place importance du Gabon et de son chef, non seulement dans son pré-carré, mais aussi dans sa nouvelle politique africaine. Il faut espérer que le message sera clairement perçu en Afrique de l'Ouest et dans les autres régions francophones du continent.
• Comme prévu, le ministre d'État en charge des Finances, Paul Toungui, est allé présenter et défendre la nouvelle mouture de la loi de finances 2003 à l'Assemblée nationale vendredi. On se souviendra que le premier texte avait été adopté sous réserve des conclusions de la dernière mission du Fonds monétaire international (FM) dans notre pays. On retiendra que le Gabon pourrait bénéficier d!un nouveau traitement de sa dette suite à une éventuelle signature d'un accord avec le FMI. Ce qui devrait permettre à notre pays d'équilibrer son budget. Alors que le texte initial présentait un budget en équilibre d'emprunt.
• Les militaires viennent de recevoir un important lot de matériel roulant. Avec à l'appui un "Atelier central de réparation automobile". Ce nouvel équipement a été livré par le Premier ministre Jean-François Ntoutoume Emane et le ministre de la Défense nationale Ali Bongo. Cet acte succède à la dotation des forces armées en uniformes neufs. Le moins que l'on puisse dire c'est que des actions de ce genre ne peuvent que susciter la jalousie chez les Forces de police nationale qui attendent depuis des années des uniformes et des équipements mieux adaptés à leurs missions.
• S'agissant de la nouvelle semaine qui commence aujourd'hui, il faut dire qu'elle sera essentiellement caractérisée par le Conseil des ministres de ce matin. L'évolution de la crise au Parti gabonais du progrès devrait aussi marquer les prochains jours. De même que l'examen des dossiers de candidatures par la Commission nationale électorale.