Gabonais,
Gabonaises, chers compatriotes.
Le temps des bilans est
arriv�. Le temps d'un bilan m�diocrement n�gatif que l�animal Bongo a d�cid�
d�imposer � un peuple d�sormais moribond apr�s plus de trente ann�es
d�un pouvoir corrompu, cleptocrate, assassin et despote. La parodie d��lection
pr�sidentielle qui vient de se d�rouler dans notre pays (6 d�cembre 1998)
ne peut laisser indiff�rents les Gabonais assoiff�s de vraie libert�.
Cette �lection impose � ces Gabonais�exil�s externes ou internes�de
s�organiser pour obtenir par TOUS LES MOYENS POSSIBLES le d�part du
roitelet Bongo. Il convient aussi, dans la m�me lanc�e, de s�interroger
sur le r�le malsain que la France continue de jouer au Gabon en maintenant
au pouvoir par la force un r�gime depuis longtemps "vomi" par les
Gabonais.
Les m�faits de Bongo dans
un Gabon pris en otage par les int�r�ts personnels du clan Bongo et ceux
de l'�tat fran�ais ne peut se r�sumer que par une phrase fort �loquente
qui traduit avec le m�pris n�cessaire les sentiments de d�go�t visc�ral
qu'impose d�sormais la pr�sence de Bongo � la t�te de notre pays:
BONGO DOIT PARTIR!
Nous annon�ons donc ici la
cr�ation d'un mouvement politique�BDP-Gabon Nouveau: Bongo Doit Partir
pour la construction d'un Gabon Nouveau--dont le but principal va �tre de
travailler au d�part imm�diat de Bongo du pouvoir, PAR TOUS LES MOYENS
POSSIBLES. La mascarade Bongo�ste n'a que trop dur�.
Mais avant que de d�finir
le cadre d'action politique du BDP, je voudrais d'abord revoir avec vous le
pass� malheureux qu'a connu notre pays au cours de ces trois derni�res d�cennies
de dictature inhumaine sous un homme sanguinaire qui s'est av�r�
irrespectueux des droits humains les plus �l�mentaires de ses citoyens. Un
telle b�te f�roce doit �tre rejet�e du pouvoir avec toute la vigueur n�cessaire.
Et nous appelerons, dans notre pr�sentation de ce nouveau mouvement, tous
nos compatriotes en qu�te de changement v�ritable � nous joindre dans ce
combat pour la destitution imm�diate de Bongo.
Nous nous chargerons donc
dans les lignes qui suivent, de r�capituler ce qu�a �t� le bilan de
Bongo depuis sa prise de pouvoir anticonstitutionnelle de 1967, et le r�le
qu�a jou� la France dans notre pays depuis lors. Nous vous pr�senterons
ensuite le plan d'action qui sera celui du BDP-Gabon Nouveau.
Note:
vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous pour sauter d'une
section � une autre.
L�anticonstitutionalit�
d�Omar et la machination fran�aise au Gabon: 1960-1967
Bien que la France ait tent�
de garder dans le secret ce qui pour les Gabonais n�est rest� que des
soup�ons, un certain nombre d'hypoth�ses commencent � �merger qui d�montrent
que L�on Mba ne serait peut-�tre pas mort de causes naturelles. La mani�re
dont Bongo est arriv� au pouvoir en 1967 elle-m�me reste �maill�e d'irr�gularit�s
constitutionnelles qui m�ritent que l'on s'y arr�te un moment. Il appara�t
de plus en plus qu'apr�s le coup d��tat de 1964 qui vit les militaires
gabonais se d�barrasser�pour quelques jours seulement--de la dictature de
L�on Mba, ce dernier �tait devenu de plus en plus embarrassant pour la
France. Apr�s l�intervention militaire fran�aise du 17-19 f�vrier 1964
qui l�avait remis au pouvoir, L�on Mba, devenu parano�aque, se m�fiait
d�sormais de tout le monde et faisait montre d�une animosit� envers son
peuple qui le vit peu � peu se transformer en un dictateur virulent. De
plus, son pass� nationaliste mena�ait de ressurgir � tout moment et de
compromettre les vis�es fran�aises au Gabon. Ce nouveau L�on Mba,
dictateur plus que jamais, mais aussi soudainement difficile � g�rer, ne
pr�sentait plus les garanties de coop�ration absolue que la France
attendait de lui (Il aurait par exemple refus�, comme le recommandaient
certaines factions fran�aises au Gabon, d'�liminer physiquement certains
opposants ou de les emprisonner � vie). Cependant, la plus grande peur de
la France �tait sans aucun doute les �ch�ances �lectorales � venir qui,
dans un contexte d�mocratique ne garantissaient pas le maintien �ternel de
L�on Mba � la t�te du pays, car ce dernier, sociologiquement, ne pouvait
compter que sur une minorit� de Gabonais face � son grand rival Jean-Hilaire
Aubame.
C�est � ce moment que
soudain, l�on annon�a au peuple gabonais le d�but d�une maladie
grave�un cancer--qui vit L�on Mba faire des voyages de plus en plus fr�quents
en France, pour "raisons de sant�". Ces "raisons de sant�"
s�aggrav�rent si rapidement que L�on Mba finit par s�aliter dans un h�pital
fran�ais, ne dirigeant plus son pays que depuis la France et par d�cret.
Il souffrait, nous annon�a-t-on, d�un cancer avanc� qui ne lui
permettait plus d'assurer la gouvernance du pays depuis le Gabon. Les
tractations secr�tes qui suivirent virent la naissance d�une v�ritable
machination fran�aise visant � se d�barrasser d�finitivement de Mba non
seulement en l�emp�chant de revenir au Gabon, mais aussi en le gardant
"prisonnier" sur son lit d�h�pital en France.
La France entreprit alors
de pousser L�on Mba � la signature de d�crets visant � changer la
constitution gabonaise. Le Gabon s'�tait, dans les ann�es qui suivirent
l�ind�pendance, dot� d�une constitution qui imposait un r�gime semi-pr�sidentiel
avec un pr�sident de la R�publique, chef de l�ex�cutif, �lu au
suffrage universel direct. Bien que, probablement sous la pression de la
France, le poste de vice-pr�sident ait fini par �tre cr��, le pouvoir de
ce dernier �tait rest� totalement p�riph�rique car le vice-pr�sident ne
pouvait succ�der automatiquement au pr�sident. Autrement dit, le vice-pr�sident
gabonais ne pouvait, comme en Am�rique, acc�der au pouvoir directement en
cas d'incapacitaton du pr�sident. Un nouveau pr�sident ne pouvait donc
venir que d'une �lection pr�sidentielle en bonne et due forme. La seule
personne habilit�e � assurer la transition dans ce cas �tait le pr�sident
de l'Assembl�e Nationale. La particularit� du syst�me gabonais de l'�poque
�tait qu'il limitait s�rieusement le pouvoir du pr�sident de la R�publique,
assurant ainsi un �quilibre des pouvoirs qui donnait un l�ger avantage �
l'Assembl�e Nationale. L�on Mba avait �videmment essay� de d�truire le
multipartisme gabonais dans son d�sir d'imposer au peuple un parti unique.
Seulement, la nature de ses opposants, de Paul Gondjout � Jean-Hilaire
Aubame, lui rendait la t�che extr�mement difficile. De plus, la France
savait que si L�on Mba venait � "succomber" � son cancer, la
constitution aurait inexorablement impos� une �lection pr�sidentielle
anticip�e qui aurait vu l�arriv�e au pouvoir de Gabonais nationalites
tels Jean Hilaire Aubame, Gondjout ou Sousatte. Ces honorables enfants du
pays �taient, au cours des ann�es, devenus les ennemis jur�s non
seulement de L�on Mba le dictateur, mais aussi d'une France n�ocolonialiste
intol�rante des discours nationalistes. Craignant un tel sc�nario, la
France entreprit de contraindre L�on Mba, sur son lit de mort, � la
signature d�un d�cret sp�cial qui ent�rinerait une modification de la
constitution qui verrait le pays �voluer d�un r�gime semi-pr�sidentiel
� un r�gime pr�sidentiel total coiff� d'un pr�sident de la R�publique
et d'un vice-pr�sident � l'am�ricaine. Ceci permettrait donc au vice-pr�sident
de succ�der automatiquement au pr�sident en cas d�incapacitation.
De sources officieuses,
l�on sait que L�on Mba, jusqu�� ses derni�res heures, refusa de
signer un tel d�cret. Quand la France lui proposa le nom de Bongo comme
possible successeur, L�on Mba n�en voulut pas. Certes, Bongo avait �t�
son chef de cabinet, un homme docile et inoffensif qui �tait peut-�tre la
seule personne en qui L�on Mba avait v�ritablement confiance. Mais L�on
Mba n��tait cependant pas convaincu que Bongo, personnage peu lettr� et
sans carrure politique nationale, pourrait �tre un chef d��tat valable
capable de se faire respecter des Gabonais. Il appara�t �galement que,
dans ses derniers moments de lucidit� depuis le coup d'�tat, L�on Mba
avait commenc� � se m�fier de Bongo comme de la peste. Il pressentait
probablement, au vu du parrainage �trange que la France offrait � cet
homme sorti de l'ombre, que Bongo allait vendre le Gabon � la France. A
cause de cela, la pr�f�rence de L�on Mba se pronon�ait nettement en
faveur de Paul-Marie Yembit qui �tait alors vice-pr�sident sous l'ancienne
constitution. Le choix de Bongo par la France �tonna plus d�un
observateur. Mais il n'y avait l� en r�alit� rien d'�tonnant. La France
avait savamment manipul� L�on Mba en lui imposant peu � peu un Bongo qui
passa bient�t d'un poste minist�riel � un autre, assurant �galement �
la place du pr�sident moribond des fonctions qui, constitutionnellement, ne
relevaient pas de lui. Bongo �tait devenu un imposteur sous la coupe
manipulative de la France. Sous la pression des Fran�ais, L�on Mba finit
par faire sa derni�re campagne �lectorale sur un lit de mort apr�s avoir
pris Bongo comme colistier et apr�s avoir ent�rin� un changement de la
constitution qui autorisait d�sormais la succession directe du vice-pr�sident
en cas d'incapacitation du pr�sident. La victoire frauduleuse du BDG �
cette �lection pr�sidentielle vit donc L�on Mba se faire �lire Pr�sident
de la R�publique, tandis que Bongo devenait automatiquement son vice-pr�sident.
Il en d�coula donc qu'� la mort de L�on Mba, c�est de France que Bongo,
l�ancien porteur de valises, nous revint comme vice-pr�sident
officiellement "nomin�" par une France qui avait tout machin� de
fond en comble. La France avait, dit-on, "arrach�" de justesse la
signature qui assurerait une succession sans faille de Bongo � la mort du
"vieux L�on". Cependant, chose �trange, sur le fameux d�cret
l'on ne retrouva point la signature de L�on Mba, mais plut�t celle de...
Bongo. Bongo se serait donc autoproclam� pr�sident.
De graves questions
s�imposent quant � cet �pisode fran�ais de la vie politique gabonaise.
L�on Mba �tait-il v�ritablement mort de causes naturelles comme la France
l�avait pr�tendu � l��poque? Les m�decins fran�ais l�auraient-ils
"aid�" � mourir pour faciliter la venue au pouvoir
anticonstitutionnelle d'un homme plus s�r parce que docile et servile? Si
cette hypoth�se s'av�rait juste, ne pourrait-on pas en conclure que les
Fran�ais et leur alli� Bongo ont, en fait, complot� ensemble pour �liminer
physiquement L�on Mba et ainsi prendre en otage le Gabon et son peuple apr�s
une modification ill�gale de la constitution du pays qui visait � emp�cher
l'alternance d�mocratique que garantissait l'ancienne constitution?
Le bilan
d'Omar: 1967-1998
Apr�s trente ann�es de
pouvoir usurp� et ill�gitime, de quel bilan Omar Bongo peut-il se pr�valoir?
Tra�trise envers l'�tat
gabonais: en
permettant � la France de pervertir les institutions gabonaises, Bongo
s'est fait le complice de choix de la politique d'exploitation n�ocoloniale
tous azimuts d'une France en grand mal de colonies.
Suppression du
multipartisme: en
moins d'une ann�e apr�s son arriv�e au pouvoir, Bongo supprima imm�diatement
toute activit� politique pluraliste. Son argument: le multipartisme
aggravait les divisions ethniques entre Fangs, Pounous et autres groupes.
Pour Bongo donc, les sept ann�es de multipartisme depuis 1960 avaient �t�
des ann�es de luttes ethniques tellement intenses que ce syst�me devait �tre
supprim� si le pays devait vivre dans la coh�sion sociale et la paix.
Evidemment, comme tout le monde le sait, ce n'�tait l� que d'�normes
mensonges que l'histoire du pays d�mentait avec v�h�mence.
La r�alit� est que, apr�s
son ind�pendance en 1960, le Gabon n'a connu aucune contestation politique
� composante ethnique comparable � ce qui s'est pass� dans le pays apr�s
la prise de pouvoir anticonstitutionnelle de Bongo. La politique gabonaise
pendant les sept premi�res ann�es �tait certes tr�s acerbe du fait de la
dictature de L�on Mba qui avait suscit� l'opposition des Gabonais de tous
bords ethniques. Mais c'est pr�cis�ment dans le cadre de cette opposition
nationale au r�gime de L�on Mba que la lutte politique se d�finissait �
cette �poque. Il ne s'agissait aucunement d'une lutte entre Fangs et autres
groupes ethniques, mais plut�t d'une lutte de tous les Gabonais contre le r�gime
de L�on Mba. Une autre v�rit� est que Jean Hilaire Aubame, un Fang, �tait
parmi les opposants les plus virulents du r�gime Mba, qui lui m�me �tait
un chef d'�tat Fang. Ceci d�montrait donc que l'opposition contre la
dictature de Mba �tait nationalement unanime. C'est en fait gr�ce � cette
unanimit� nationale que des soldats gabonais dirig�s par les lieutenants
Mombo et Essone, un Punu et un Fang, r�ussirent leur putsch de 1964. Comme
signe de la non-ethnicisation de la lutte, les militaires conduits par Mombo
choisirent de mettre Jean Hilaire Aubame, un Fang, � la t�te de la
coalition rebelle. Pendant les quelques jours que dura ce coup d'�tat �clair,
aucun Gabonais, qu'il fut Fang, Punu, Myen�, Nzebi, T�k� ou autre, ne se
leva pour d�fendre ou soutenir le r�gime moribond de L�on Mba. C'�tait l�
le signe d'une maturit� politique du peuple gabonais qui d�montrait que
tous avaient le sens de l'int�r�t national, un int�r�t supr�me qui
allait bien au-del� des consid�rations ethniques. En somme, le Gabon,
malgr� les n�cessaires antagonismes que cause tout syst�me d�mocratique
o� le d�bat pr�vaut, �tait une nation unie et ethniquement int�gr�e,
jusqu'au d�but de la dictature de Mba en 1964 et, surtout, jusqu'� l'arriv�e
d�sastreuse du vautour Bongo en 1967.
Suscitation et
intensification des divisions ethniques: comme
moyen d'asseoir son pouvoir autoritaire, Bongo ne trouva pas mieux que de
susciter des divisions ethniques qui lui permettraient de mieux r�gner en
autocrate assoif� de monarchie sur le territoire gabonais et d'en dilapider
all�grement les richesses. Bongo travailla d'arrache-pied, non pas � la
construction d'une unit� nationale r�elle comme il l'a toujours pr�tendu
dans ses discours, mais plut�t � la destruction de la maturit� politique
des Gabonais. Jamais les Gabonais n'ont �t� aussi divis�s ethniquement
que sous Bongo. A cause de son action mal�fique, la plupart des partis
politiques gabonais actuels, des B�cherons au PGP et autres, se sont
recroquevill�s sur leurs bases ethniques. Le PDG ne donne des apparences
multi-ethniques que gr�ce au syst�me intense de corruption des
intelligences mis en place par Bongo. En d'autres termes, les divers repr�sentants
ethniques du Gabon ne sont pas au PDG pour des raisons de conviction
politique, mais plut�t par "n�c�ssit� du ventre." Le PDG repr�sente
leur manioc.
Corruption: la
corruption a �t� l'un des atouts majeurs du pouvoir Bongo. Quand il ne les
assassinait pas, il corrompait ses opposants politiques, les r�duisant
ainsi peu � peu au silence. Bongo entreprit m�me, comme on a pu le voir
lors des derni�res �lections, de dilapider l'argent de l'�tat afin de
corrompre les Gabonais � des fins �lectorales. L'on ne voit des projets de
d�veloppement surgir que quand il y a �lection. C'est � ce moment que,
comme sortant d'une l�thargie s�culi�re, le candidat Bongo se r�veille
pour constater l'�tat de d�nuement dans lequel vivent les Gabonais. Sa
campagne consiste alors en de vagues promesses et en le d�but de travaux de
d�veloppement trompe-l'oeil qui sont tr�s vite oubli�s une fois l'�lection
"gagn�e" frauduleusement.
Mis�re et pauvret� du
peuple: malgr� les
immenses richesses dont jouit le Gabon, un petit pays d'� peine un million
d'habitants, 90% des Gabonais vivent dans la mis�re totale alors que seuls
2% de corrompus vivent dans une opulence abjecte: pas d'h�pitaux capables
d'assurer la sant� de nos citoyens, pas de syst�me �ducatif digne de ce
nom, des routes nationales ou urbaines qui ressemblent � des pistes d'�l�phants,
pas d'auto-suffisance alimentaire, n�gligence chronique des investissements
agricoles, des villes qui pourissent sous le d�tritus puant par manque de
services de voirie, une banqueroute totale de l'�tat de par un endettement
monumental dont les fonds ne sont jamais utilis�s pour le d�veloppement du
pays, une inflation galopante qui r�fl�te la regression d'une �conomie de
rente d�pendante uniquement de revenus p�troliers que Bongo se charge par
la suite de confisquer pour son propre plaisir bestial d'animal mal nourri,
etc.
La liste est longue qui
traduit l'�chec indubitable d'un r�gime personnalis� par un roitelet
auto-proclam� en manque de monarchie. Le Gabon ne peut plus se permettre la
pr�sence de Bongo � sa t�te. Chaque ann�e que Bongo passe au pouvoir �quivaut
� une chute vertigineuse du niveau de vie des Gabonais et conduit peu �
peu le pays � la banqueroute totale. Bongo doit partir. PAR TOUS LES MOYENS
POSSIBLES.
Le probl�me
fran�ais
L'implication fran�aise au
Gabon, qui n'a cess� de servir de support au pouvoir de Bongo depuis 1967,
m�rite que l'on s'y attarde �galement. Personne n'ignore que si le pouvoir
de Bongo a surv�cu jusqu'� aujourd'hui, c'est parce que la France n'a cess�
de le soutenir � la fois politiquement, �conomiquement et militairement.
En somme, m�me apr�s son ind�pendance, le Gabon est rest� une province
fran�aise de fait: rien ne s'y passe qui ne soit cautionn� par la France.
Ainsi, malgr� les pleurs de mis�re du peuple gabonais, malgr� ses
souffrances, le fait que Bongo se soit maintenu avec une impunit� absolue
montre que la France est rest�e cruellement sourde aux attentes et aux d�sirs
des Gabonais.
La France n'a pas fait qu'y
rester sourde. Elle s'est m�me efforc�e de maintenir Bongo par la force
comme l'ont d�montr� les interventions militaires directes qui ont vu les
soldats fran�ais patrouiller les rues de Libreville et de Port-Gentil � la
suite des manifestations politiques qui, de 1989 � 1994, ont vu les
Gabonais descendre dans les rues, exigeant le d�part de Bongo et l'arr�t
imm�diat du soutien fran�ais � ce r�gime corrompu. Mais rien n'y a fait.
Devant la menace que
constitue d�sormais l'�tat fran�ais pour le bien-�tre d'une nation prise
en otage, que faut-il que les Gabonais fassent?
Deux possibilit�s
s'offrent � nous dans cette �quation fran�aise.
1) Il est �vident que de
par les liens culturels qui nous unissent, la France aurait d� rester le
partenaire privil�gi�, non pas d'un r�gime particulier, mais du peuple
gabonais tout entier. En s'associant � un r�gime corrompu, et en l'aidant
� survivre, la France s'est automatiquement �rig�e en ennemi jur� du
peuple gabonais et de son bien-�tre. Or, le Gabonais n'a point, jusqu'� pr�sent,
recherch� la cassure d'avec la France. Tout ce qu'il a demand� c'est le
minimum de compr�hension qui e�t permis � ce pays qui se pr�tend d�fenseur
des droits humains d'aider le peuple � se d�barasser d'un dictateur non n�cessaire
� la continuit� d'une coop�ration �quitable du Gabon avec l'�tat fran�ais.
Le fait que la France continue de s'impliquer dans le processus politique
gabonais, non pas en tant qu'observateur neutre, mais plut�t pour soutenir
un r�gime inf�me comme celui de Bongo (voir Le Monde du Lundi 7 d�cembre)
montre que la France n'est pas encore pr�te � changer de camp dans le
cadre du choix qui s'impose � elle: fid�lit� au r�gime de Bongo ou fid�lit�
envers le peuple gabonais.
Ce manque de neutralit�, et cette implication directe�tant�t militaire,
tant�t politique�ne peut mener qu'� une remise en question des relations
franco-gabonaises et � la recherche par les Gabonais de nouvelles
alliances. La France, on le sait, craint l'arriv�e au pouvoir d'un
nationaliste qui serait tent� de revoir les contrats obscurs sign�s par
Bongo au nom de l'�tat gabonais.
En clair, une remise en cause de tels contrats cr�ve le coeur m�me des
immenses int�r�ts que la France entretient au Gabon: ELF Gabon repr�senterait
environ 35% des revenus p�troliers d'Elf Acquitaine dans le monde. A c�t�
de cela, il y a l'uranium, le mangan�se, le bois et les autres ressources
gabonaises qui sont, pour la plupart, exploit�es par des int�r�ts fran�ais.
Et comme Bongo est devenu ind�racinable de par le fait m�me de sa
possession des secrets de tous les pr�sidents et dirigeants fran�ais
corrompus par lui ou par d'autres, il demeure une v�ritable bombe atomique
que la France ne peut vouloir d�truire qu'avec une extr�me prudence. Bongo
ne peut, � ce titre, �tre bon pour la France que mort (car il serait alors
incapable de r�v�ler les secrets qu'il d�tient) ou vivant (pour
sauvegarder les int�r�ts fran�ais).
Ainsi, tant qu'elle n'a pas trouv� de rempla�ant id�al � Bongo (c'est-�-dire,
docile et peu entreprenant), la France continuera � tenir le discours de
langue de bois qui consiste � dire qu'il n' y a point au Gabon
d'alternative cr�dible en dehors de Bongo. L'on comprend �videmment que
pour la France, une alternative cr�dible serait celle qui, tout en
abandonnant les discours nationalistes, constituerait la meilleure garantie
de sauvegarde des int�r�ts fran�ais au Gabon. Les opposants actuels, de
Pierre Mamboundou � Paul Mba Abessole, sont donc tous rejet�s d'office
pour cause de nationalisme. Ce que la France ne semble pas comprendre est
que le probl�me des Gabonais, c'est avant tout Bongo. Le nationalisme
gabonais vise tout primordialement au bien-�tre absolu du peuple, non point
� s'attaquer aux int�r�ts fran�ais. Malheureusement, en se positionant
avec Bongo entre ce bien-�tre et le peuple gabonais, la France a fait le
mauvais choix. Et le seul oubli� dans cette �quation machiav�lique
demeure bien �videmment le peuple gabonais qui se retrouve ainsi pris en
otage entre les int�r�ts fran�ais et ceux du clan Bongo.
2) Devant cette
insensibilit� fran�aise, les Gabonais ne peuvent que se d�tourner d'une
France s'�tant ouvertement d�clar�e ennemie du peuple de par son ent�tement
� soutenir un r�gime moribond qui ne se maintient que par la force d'une
dictature militaire d�guis�e et la fraude �lectorale. La France nous
pousse donc in�vitablement � rechercher d'autres alliances.
L'alternative
am�ricaine
Les Gabonais ne peuvent
plus rien attendre de la France. La colonisation fran�aise a �t� � tous
les points de vue celle qui a le plus n�glig� ses colonies. Tandis que les
colonies britanniques b�n�ficiaient d'une certaine forme de d�veloppement
gr�ce au d�sir des Anglais de s'installer dans les colonies conquises, la
France se contentait d'exploiter ses colonies jusqu'� la moelle. En 1960,
la plupart des capitales des pays francophones d'Afrique noire n'�taient
encore que de simples fortins mal urbanis�s et les voies routi�res de ces
pays de simples pistes qui se perdaient dans la for�t. Cette n�gligence
syst�matique s'accompagnait d'abus humains impitoyables au travers de
travaux forc�s qui transform�rent les peuples noirs d'Afrique en b�tail
humain au service de la France.
Cette culture de
l'exploitation aveugle accompagn�e d'un m�pris visc�ral�l'on dirait m�me
raciste�pour les peuples colonis�s explique pourquoi la France soutient
encore aujourd'hui des r�gimes d�shumanisants comme celui de Bongo, parmi
d'autres tels que celui du Togolais Eyad�ma et, pis, celui du Congolais
Sassou N'guesso que la France a remis au pouvoir par la force en d�posant
Pascal Lissouba, pr�sident d�mocratiquement �lu. Chirac n'avait-il pas d�clar�
que la d�mocratie �tait un luxe pour les Africains?
Il reste donc aux Gabonais
le seul choix r�aliste qui s'impose. Rechercher de nouvelles alliances, et
surtout, se tourner vers l'Am�rique qui, malgr� ses manquements, pourrait
se rev�ler comme un nouvel alli� de choix pour le Gabon. Le fait que la
Fondation Carter ait finalement d�cid� de ne plus envoyer d'observateurs
pour superviser les �lections du 6 d�cembre 1998 dernier est un signe �vident
du refus de cette fondation am�ricaine de cautionner une �lection
frauduleuse dont l'issue �tait connue d'avance.
L'Am�rique reste donc pour
nous aujourd'hui la seule voie capable de garantir la prop�rit� de notre
peuple. Certes, l'Am�rique tout comme la France recherche d'abord son int�r�t
�conomique vital, mais elle a aussi d�montr� dans certains cas une pr�occupation
r�elle pour les droits humains des peuples. La fin de la guerre froide fait
donc de cette Am�rique un partenaire pr�f�rable car avec elle le Gabon
pourrait ren�gocier un nouveau d�part qui, tout en assurant une stabilit�
politique bas�e sur une d�mocratie v�ritable, permettrait � chacun�Gabonais
et Am�ricains�de profiter �quitablement de cette collaboration nouvelle
d�nu�e d'un pass� sombre. Plus que tout autre chose, le Gabon a besoin de
d�mocratie et de d�veloppement �conomique, seuls �l�ments capables de
garantir sa survie dans le contexte global comp�titif qu'annonce le troisi�me
mill�naire.
Le Gabon a beaucoup �
apprendre de la nation am�ricaine, non seulement au niveau de sa capacit�
� produire de la richesse dans le cadre des libert�s individuelles, mais
aussi au niveau de sa capacit� � donner � l'individu les atouts et
opportunit�s d'un d�veloppement �conomique total. Les principes de la d�mocratie
am�ricaine, le sens qu'ils ont de leur int�r�t national et le respect
qu'ils ont de leurs institutions devraient pouvoir permettre aux Gabonais
d'adapter de tels principes � leur univers et � leur culture nationale
pour le bien du Gabon et de tous ses habitants, quelque soit leur origine
ethnique.
Le r�le du
BDP
Chers compatriotes,
Nous lan�ons donc ici un
appel cinglant pour le renversement du r�gime Bongo par tous les moyens
possibles. Il est d�sormais apparent que Bongo ne sera jamais un d�mocrate.
A cause de cela, il ne sera jamais d�mis de ses fonctions par la voie d�mocratique
normale. Nous nous devons donc de rechercher de nouvelles alliances�am�ricaines
surtout�qui nous aideraient � mener les actions n�cessaires en vue du
renversement du pouvoir Bongo.
Nous avons, je pense, �t�
un peuple tr�s patient. De 1990 � maintenant, malgr� les fraudes �lectorales
et malgr� les brimades, nous avons permis � Bongo de rester au pouvoir en
vue de sauvegarder la paix nationale et de lui laisser la chance de quitter
le pouvoir dans l'honneur de la d�faite �lectorale. Cela lui aurait permis
de garder la richesse qu'il a vol�e et les Gabonais auraient vot� une
amnestie qui lui aurait permis de ne point �tre inqui�t� une fois devenu
simple citoyen. Malheureusement, le machiav�lisme de Bongo ne conna�t
aucune limite.
Ses manigances �lectorales
et son bafouement de la constitution gabonaise d�montrent d�sormais que le
dessein de Bongo est de se faire roi � vie au Gabon. Il compte "mourir
au pouvoir" comme feu son comp�re Houphou�t Boigny. Nous ne devons
pas laisser cela se produire. Pas dans le Gabon d'aujourd'hui.
Bongo n'a rien compris du
message du peuple gabonais. En n'acceptant pas la d�faite �lectorale en
1998, il redevient un ennemi d�clar� du peuple gabonais, une gangr�ne
destructrice dont nous devons nous d�barrasser dans les meilleurs d�lais.
Avec lui, ce ne sera pas la paix, mais l'instabilit� g�n�rale, la
banqueroute nationale, la mis�re chronique et, plus que jamais, un risque
de guerre civile qui ne peut que mener notre pays � plus de souffrance.
Notre pays risque d'exploser sous la violence � cause d'un animal �tourdi
par la fi�vre du pouvoir.
Ce site internet du BPD va
donc �tre pour nous le point de ralliement principal qui nous permettra de
formuler les diverses strat�gies dont l'aboutissement sera le d�part d�finitif
et imm�diat de Bongo. En tant que criminel qui a vol� l'�tat gabonais et
son peuple, il se doit d�sormais de restituer cette richesse. Il sera �galement
jug� pour ses crimes contre l'�tat gabonais car il devra r�pondre non
seulement de son imposture, mais aussi de sa mise � sac des deniers et bien
publics.
Nous nous devons
d'instituer au Gabon un v�ritable �tat de droit et la construction d'une v�ritable
unit� nationale au-del� des consid�rations ethniques dont Bongo s'est
servi pour nous diviser. Nous devons rester unis dans ce combat sans merci
qui va d�sormais nous opposer � notre roitelet dictateur. Ni la peur, ni
les intimidations pr�visibles du r�gime en place ne nous arr�terons.
Ensemble, nous vaincrons car Bongo Doit Partir.
Nous invitons �galement
tous les amis du Gabon qui le d�sirent � nous joindre dans cette bataille
pour l'instauration d'une d�mocratie v�ritable au Gabon, d'un �tat de
droit respectueux des libert�s et droits humains et d'un d�veloppement �conomique
visant � assurer prosp�rit� et bien-�tre � un peuple d�shumanis� par
plus de trente ann�es d'un pouvoir bestial.
Consid�rez donc ce site
comme votre forum politique, le forum politique de tout Gabonais et de tous
les amis du Gabon qui partagent les convictions du BDP-Gabon Nouveau.
Bongo Doit Partir! Pour la
construction d'un Gabon Nouveau.
Dr. Daniel Mengara
Coordinateur du BDP-Gabon Nouveau
E-mail: Notre
info contact se trouve ici
Visitez notre page Pens�e
politique, pour en savoir plus sur la pens�e politique du BDP-Gabon
Nouveau.
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