Sur les trois sujets autour desquels tournaient les questions qui préoccupaient Georges Rawiri et les siens, Jean-François Ntoutoume Emane a informé les élus et l'opinion nationale sur les mesures prises par son équipe. Les préoccupations de la chambre haute du Parlement portaient sur l'insécurité, les problèmes de l'université, et la situation de la compagnie Air Gabon.
LES élus du Sénat ont eu une séance de questions orales au gouvernement hier dans l'auditorium du palais international des conférences de la cité de la Démocratie. C'était à la faveur d'une séance plénière dont les travaux étaient dirigés par le président de ladite institution, Georges Rawiri. A l'ordre du Jour, trois préoccupations sur lesquelles les sénateurs voulaient avoir des éclairages de la part du gouvernement par la voix du Premier ministre. Il s'agissait de l'insécurité galopante, des problèmes dans nos universités, et de la situation de la compagnie nationale Air Gabon (lire l'article de Kouiga).
Jean-François Ntoutoume Émane était accompagné pour la circonstance par plusieurs membres de son équipe. Notamment les vice-premiers ministres Emmanuel Ondo Methogo (Aménagement du
Territoire), et Antoine vMboumbou Miyakou (Ville), les ministres d'État Paul Toungui (Finances), Paulette Missambo (Santé publique), Jean-Rémy Pendy Bouyiki (PME-PMI), et les ministres Idriss Ngari (Travaux publics), Ali Bongo Ondimba (Défense nationale), Vincent Moulengui Boukossou (Enseignement supérieur), Pascal-DésiréMissongo (Sécurité publique et Immigration).
Au total 72 sénateurs sur 91 étaient présents. Sur l'insécurité galopante dans notre pays, les questions ont été posées par les élus Pierre Emboni du groupe parlementaire APS, Jean-Baptiste Abessolo Nguema du groupe RNB-RPG, et Yvonne Ella Nka et Appolinaire Matsemba du groupe PDG. Ernest Ndassikoula (PDG) posait la question relative à l'université gabonaise, et Etienpe-Guy Mouvagha Tsioba (APS) interrogeait le Premier ministre sur Air Gabon.
SONNETTE D'ALARME. Mais avant eux, la présidente du groupe parlementaire PDG, Mme Victoire Lassény Duboze, a fait l'introduction générale des grandes questions sur lesquelles portait la séance. Occasion pour elle de rappeler, comme venait de le faire le président du Sénat, qu'il ne s'agissait ni d'un duel ni d'interpellations pour mettre en difficulté le gouvernement. «Pour nous qui sommes de la majorité, a-t-elle souligné, c'est le moyen de tirer la sonnette d'alarme pour que le gouvernement,* en répondant à nos questions, informe les sénateurs que nous sommes certes, et par la même occasion, éclaire l'opinion nationale sur les mesures qu'il a prises pour telle ou telle autre de nos préoccupations.»
S'agissant de l'insécurité galopante, le Premier ministre a assuré les élus que le gouvernement partage les mêmes préoccupations et les mêmes inquiétudes qu'eux. Toutefois, il leur a rappelé que les informations sur la nature, la qualité et la quantité des équipements dont disposent nos forces de sécurité étant classées secrets défense, il ne pourrait pas leur en dire plus qu'ils ne savent.
VOLONTÉ. En revanche, Jean-François Ntoutoume Émane a assuré que son équipe mène continuellement des actions en vue de réduire l'insécurité et poursuit la réflexion pour son éradication. «Les opérations visibles et invisibles de nos forces de sécurité, a-t-il dit, traduisent cette volonté du gouvernement, de sécuriser un peu plus les populations,»
Au titre des actions on citera entre autres, la création de deux unités spécialisées en vue de renforcer l'action des services de police judiciaire traditionnels, le recrutement de 732 nouveaux policiers et 700 gendarmes, pour répondre au souci du rajeunissement des effectifs. «Ces nouveaux éléments, a déclaré le chef du gouvernement, vont contribuer efficacement à la lutte déjà engagée contre la criminalité souterraine et de surface, par le déploiement de dispositifs de proximité dans les secteurs identifiés à risques.» Il y a aussi que pour accroître ses capacités opérationnelles, la police procède à la mise en place d'une brigade canine de 20 bergers allemands, équipés et entraînés pour les interventions spécifiques...
Le locataire de l'immeuble du 2-Décembre a dit qu'en matière de lutte contre l'insécurité, le secret des stratégies envisagées est un gage de succès des opérations encagées.
«C'est pourquoi, poursuivra-t-il, plutôt que de vous dire avec force détails les actions envisagées, il importe que vous regardiez aux résultats obtenus. Les multiples arrestations de gangs et l'élimination physique par la PJ de certaines crapules montrent que la traque des ennemis de la paix et de la tranquillité se poursuit et se
poursuivra.» Le Premier ministre estime que c'est un combat de tous les jours, car l'insécurité zéro n'existe pas. Il appartient donc à nos forces de sécurité de la faire reculer au maximum. Les opérations de sécurisation de la ville sont régulièrement organisées.
IMPÉRATIFS. On retiendra en outre que le gouvernement envisage de doter Libreville et Owendo d'un système de télésurveillance destiné à aider les forces de sécurité dans la localisation des indélicats et à intervenir plus promptement.
En ce qui concerne les problèmes des bourses des étudiants et l'état actuel des structures d'accueil au sein des résidences universitaires, M. Ntoutoume Émane a dit que le gouvernement n'est nullement indifférent à la situation qui y prévaut actuellement. En dépit des difficultés financières que connaît notre pays, l'équipe gouvernementale agit et fait son possible, pour donner satisfactions aux demandes exprimées par les différentes universités. Le Premier ministre a assuré le Sénat que le paiement des bourses est un impératif auquel le gouvernement ne saurait déroger. «C'est dire que, déclarera-t-il, malgré les retards, les étudiants, tant sur le sol national qu'à l'extérieur de nos frontières, rentrent toujours en possession de leur dû...» De même, il a réaffirmé la volonté gouvernementale d'améliorer l'existant.
Par rapport aux structures d'accueil, l'hôte des sénateurs a indiqué que suite aux très hautes instructions du chef de l'État, et après règlement des sommes dues, les sociétés adjudicataires ont repris tout récemment les travaux qui avaient été momentanément arrêtés, notamment au sein de l'UOB et de l'USS. Tout comme, sur instructions présidentielles, une commission interministérielle présidée par le ministre d'État en charge des Finances a été mise en place. Ses conclusions relatives aux manquements liés aux travaux de grande envergure engagés par le gouvernement dans toutes les structures universitaires à hauteur de 10 milliards de francs sont attendues...
D'une manière générale, le chef du gouvernement a montré aux sénateurs que son équipe est autant préoccupée qu'eux par les sujets d'actualité sur lesquelles portaient les questions de Georges Rawiri et les siens. Et des mesures sont prises aussi bien dans le domaine de l'insécurité, que dans ceux relatifs à l'université et à Air Gabon. À la satisfaction de la haute institution qui lui a réitéré son soutien.