Des voleurs en costume fument leurs cigares
Aux perchoirs des citadelles d’Etat
Avec dans leurs poches élargies
D’obèses portefeuilles.
C’est un clan de sorbonnards et de tarés
Pour qui le savoir mentir est un privilège,
Jongleurs d’épithètes au goût de caramel.
Ce clan berce le peuple
Au ventre creux et aux viscères asséchées,
L’endort pour ces rêves où le miel pleut
Des lèvres jusqu’aux entrailles.
Il cajole le peuple
Qui tète à sa main constellée de liasses,
Le riche du jour est le mendiant des nuits !
Et le peuple accoure, se plie, somnole
Et s’assoupit
Sous ces escadrilles de promesses,
Ces paroles de sucre
Qui font couler l’eau des bouches,
Qui font longuement bailler
Jusqu’à l’éclatement fatal des mandibules.