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Appel à l'opposition gabonaise: c'est maintenant ou jamais
Auteur:  Dr. Daniel Mengara  | Date: 23 Juillet 2001  | Réactions ()
Section: Notre Pensée

Montclair, USA (23 juillet 2001) - L'avenir du Gabon se fera maintenant ou jamais.

Le BDP n'est pas un parti politique au sens traditionnel du terme. Nous sommes plutôt ce que l'on pourrait appeler un mouvement politique activiste dont la visée est de provoquer au Gabon et chez les Gabonais la sorte d'effervescence et d'éveil psycho-politique qui, demain, mènera au changement politique par tous les moyens possibles. En d'autres termes, nous voulons faire des Gabonais les acteurs de leur propre libération et les délivrer de cet attentisme apeuré qui fait aujourd'hui la part belle au régime Bongo. Il faut donc que notre peuple réapprenne à agir, car seule l'action concertée et éveillée en vue d'un changement immédiat mènera le Gabon vers ces horizons nouveaux auxquels nous aspirons tous.

Voilà pourquoi les adhésions au BDP sont ouvertes à tous Gabonais, de toutes tendances politiques. On peut être du BDP et continuer à appartenir à une autre formation ou parti politique gabonais. Ce qui unit les membres du BDP de toutes tendances est le partage de l'idée de la nécessité d'un changement politique immédiat au Gabon. Nous dirions donc que toute personne qui, aujourd'hui au Gabon, pense que Bongo doit partir est forcément du BDP car c'est cela la thématique qui nous rassemble. Que vous soyez dans un village reculé du Gabon ou en ville, que vous soyez Punu, Obamba, Myéné, Fang, etc., que vous soyez pauvre Makaya ou riche, banquier ou instituteur, infirmier ou professeur à l'université, vendeuse de Manioc à Mont-Bouët ou chauffeur de taxi, vous êtes du BDP si vous pensez que la seule voie du développement, du progrès et du bonheur pour tous au Gabon passe nécessairement par le départ immédiat de Bongo, et avec lui tout son régime corrompu par 34 ans d'incompétence et de malversations immobilistes.

Notre travail, qui est aussi notre devoir de patriotes en tant qu'intellectuels de la diaspora gabonaise exilée, est donc de galvaniser et de rassembler toutes les forces vives du Gabon qui souhaitent ce changement dans les meilleurs délais. Nous sommes donc, pour cela, prêts à travailler avec, et à soutenir toute autre force politique gabonaise qui partage ces idéaux sans se laisser berner par les idéologies de politique ou d'opposition conviviale qui retardent actuellement le Gabon et empêchent le changement auquel le peuple aspire. Parler de politique conviviale au Gabon aujourd'hui constitue un véritable crime contre le peuple gabonais, car cela endort les esprits tout en permettant à Bongo de perpétuer son régime en toute impunité. Le Gabon, ce n'est ni la France ni l'Amérique où les règles du jeu électoral et politique sont clairement établies. L'opposition gabonaise, en l'absence de règles du jeu garantissant l'alternance et la transparence politique, ne peut se permettre de dormir ou de se taire. Tout immobilisme doit être interprété comme une action de connivence de l'opposition avec le régime en place.

C'est donc dans ce cadre que nous nous posons de nombreuses questions sur la classe politique actuelle, et notamment sur la génération de politiciens dont Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo et Omar Bongo font partie.

La question que je me pose personnellement est la suivante: la politique gabonaise doit-elle encore se faire sur la base des individus, ou doit-on totalement changer de cap et adopter une nouvelle manière de penser?

Nous ne souhaitons plus que la politique au Gabon se fasse au niveau des individus, car c'est cette manière de voir les choses qui a mené l'opposition gabonaise aux divisions intestines qui l'ont gangrenée politiquement depuis 1989. Nous souhaitons que la classe politique gabonaise apprenne plutôt à faire de la politique d'une manière plus globale et nationaliste, tout en soutenant l'idée pressante de réformes de fond qui puissent radicalement changer le Gabon une bonne fois pour toutes. Mais ce Gabon nouveau ne peut se faire si nous continuons à ne voir son avenir qu'au travers de personnalités et d'individus.

Dans le Gabon d'aujourd'hui, la vraie problématique est la suivante: les frères Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo sont certes des gens qui pourraient jouer un rôle important dans le Gabon de demain. Mais pour le moment, il me semble évident que Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo ne peuvent, dans le Gabon d'aujourd'hui, arriver à faire quoique ce soit dans un contexte pollué par le bongoïsme. En d'autres termes, ni Mamboundou, ni Mba Abessole, ni Agondjo, ni Bongo lui-même, ni qui que ce soit d'autre, ne peuvent rien pour le Gabon si le système Bongo n'est pas préalablement réformé de fond en comble. C'est d'une véritable purification que nous avons besoin au Gabon, pas d'un simple changement de personnes. Or, une telle purification n'est possible sans:

- une radicale réforme constitutionnelle qui redéfinirait l'échiquier politique tout en le démocratisant par des garanties de transparence et d'alternance.
- un radical changement de système et de régime qui puisse permettre la mise en pratique de ces réformes dans un contexte sain.
- de nouveaux visages, de préférence des technocrates apolitiques, n'ayant jamais baigné dans la corruption et la mascarade systématiques des régimes Bongo, et décidés à mettre au service du pays leurs intelligences afin de le redresser dans une période de 5 ans.

Nous avons peur pour le Gabon. Ce qui se passe actuellement au Gabon nous fait peur car nous voyons très clairement que tous les partis politiques se réclamant de l'opposition sont actuellement en train de préparer les élections législatives qui se dérouleront prochainement au Gabon. Ceci, a priori, ne serait pas un problème si nous étions dans un pays comme le Bénin ou le Sénégal, où l'on a pu voir un minimum de garanties d'alternance s'établir ces dernières années.

Mais au Gabon, nous le savons tous, aucune garantie d'alternance n'existe. Voilà justement ce qui nous inquiète. Pourquoi la classe politique gabonaise continue-t-elle à se comporter de manière aussi animale? Les animaux sont ceux qui, après avoir été maintes fois pris au même piège sur la même piste, continuent néanmoins à emprunter le même chemin piégé tout en semblant oublier totalement la présence du piège qui leur avait précédemment arraché une patte. Ils n'apprennent donc pas leurs leçons et continuent à se faire prendre au même piège jusqu'à ce que, totalement privés de toutes leurs pattes, ils ne puissent plus avancer.

Notre opposition, il me semble, se comporte exactement de la même façon animalière et a donc, à cause de cela, perdu toutes ses pattes, ce qui l'empêche désormais d'avancer et de se poser, en face de Bongo, comme une force d'alternance crédible. A chaque échéance, Omar Bongo et son régime organisent des élections qui, tout le monde le sait, ne seront jamais gagnées par l'opposition. En d'autres termes, sans réformes de fond, l'opposition continuera à perdre ert ne gagnera jamais ni la présidence, ni le parlement. Alors, pourquoi continuer à participer à des élections perdues d'avance? L'opposition ne sait-elle pas qu'elle se fait, à chaque fois, complice de Bongo en participant à des élections qui ne servent qu'à valider la fraude de Bongo? L'opposition ne sait-elle pas que Bongo utilise sa participation pour se donner une légitimité politique qui n'existerait pas si l'opposition réclamait de vraies réformes tout en refusant de participer à toute élection au Gabon tant que les règles du jeu ne sont pas redéfinies dans un sens qui puisse assurer l'alternance?

Il me semble donc aujourd'hui que l'opposition gabonaise manque cruellement de stratégie d'ensemble. On voit ici où là des états majors politiques de l'opposition s'organiser pour collecter des fonds et battre campagne. Quelle perte d'argent et de temps! L'opposition ne comprend elle pas que l'argent que l'on pourrait leur donner ne servirait à rien dans un contexte pourri par le système Bongo? Il est donc important que les leaders de l'opposition se posent les questions suivantes:

1. Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo sont-ils capables d'oublier leurs propres personnes pour travailler pour le bien du pays? En d'autres termes, Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo sont-ils capables de travailler avec d'autres pour le bien du Gabon sans mettre en avant leurs personnes comme étant "les seules" qui puisse sauver le Gabon? Pour nous, la vraie valeur d'un leader n'est pas de se mettre en avant, mais de laisser modestement décider le peuple. C'est le peuple qui fait les leaders en les élisant. Ce sera donc à ce peuple de choisir Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo comme leader le jour où le Gabon sera débarrassé du bongoïsme. En attendant, ce qui est important pour l'opposition, c'est l'unité dans l'action commune. Unité ne veut pas dire désigner un chef. Notre opposition échoue à chaque fois parce qu'elle veut toujours qu'il y ait un chef. Et puisque tout le monde veut commander, les divisions sont dès lors garanties. Mais l'opposition a-t-elle jamais songé à la possibilité d'agir ensemble sans forcément créer des structures exigeant des hiérarchies? Il suffirait pourtant de s'entendre sur des objectifs à atteindre, et une fois ces objectifs atteints, laisser le jeux démocratique suivre son cours. Pour cela, l'on n'a pas besoin de chef, mais d'unité, tout simplement.

2. Mais il y a plus: que disent Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo des réformes que nous proposons? Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo seraient-il capable d'accepter d'être présidents symboliques sans grand pouvoir comme nous le proposons dans nos idées de réformes, ou souhaitent-t-ils plutôt être des présidents jouissant de la toute puissance dont jouit Omar Bongo actuellement? Si Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo peuvent s'oublier et travailler pour de vraies réformes pré-électorales au Gabon, alors tout le monde serait d'accord pour penser qu'ils sont les leaders dont le Gabon a besoin. Il serait alors de leur devoir d'accompagner et de soutenir les réformes que nous proposons dans le cadre du CIGASANA, car ce sont des réformes désintéressées qui mettent en avant le Gabon, et non point les individus. Mettre en avant le Gabon c'est accepter les idées de réformes du CIGASANA, notamment:

- l'idée de la nécessité de l'opposition de refuser de participer à toute nouvelle élection au Gabon sans exiger des réformes préalables. Au besoin, ce refus devra s'accompagner d'activisme qui empêcherait physiquement Bongo et son régime d'organiser de telles élections sur toute l'étendue du territoire national. L'idée est donc de pousser le régime à l'acceptation des réformes constitutionnelles que nous proposons car l'avenir du Gabon en dépend.

- l'idée d'une suppression totale des pouvoirs du président de la république qui rendrait le poste symbolique, neutre et non partisan.

- l'idée de la création d'un Conseil des sages qui servira de garant neutre de l'unité nationale en collaboration avec le président (symbolique) de la république.

- l'idée d'un parlement fort qui contrôlerait l'action d'un gouvernement qui dépendrait entièrement du parlement et non plus de la présidence.

- l'idée de la rotation des ethnies à la présidence symbolique en vue de la construction de l'unité nationale et de la suppression des divisions ethniques sur lesquelles Omar Bongo a construit son pouvoir.

- l'idée de la mise en place de ces réformes dans un délai ne dépassant pas une année, ce qui se traduira par la fin du régime Bongo puisque le pays serait alors géré par des forces nouvelles dans un nouvel esprit patriotique.

Toutes ces propositions de réformes se trouvent explicitées dans le document CIGASANA publié par le BDP et envoyé à la plupart des partis politiques gabonais, y compris le PDG d'Omar Bongo. Ce document peut également s'obtenir en version PDF ou Microsoft Word sur notre site à ce lien: http://www.bdpgabon.org/cigasana/. Ce sont-là, nous pensons de bonnes réformes pour le Gabon car ce sont des réformes de paix, de progrès et de bien-être pour tous les Gabonais.

3. Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo sont-ils prêts à voyager aux USA pour venir nous rencontrer afin que nous leur apportions le soutien politique qu'ils souhaitent, notamment en leur apportant les principes stratégiques qui leur permettront de travailler au départ immédiat de Bongo? Ce que nous voulons dire est que Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo et les autres leaders manquent cruellement de stratégie politique. Nous avons dans nos tiroirs de simples stratégies qui pourraient, en moins d'une année, mener au départ de Bongo. Mais ce sont des stratégies que nous donnerons uniquement à la personne qui les méritera sur le terrain. Nous invitons donc Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo et tous les leaders de l'opposition radicale à une rencontre d'urgence, dans le New Jersey de préférence avant le mois de Septembre, avec les leaders du BDP, afin que nous puissions discuter de nos projets communs pour le Gabon, et de la manière dont, avec le peuple Gabonais et toutes les autres forces du changement, nous pourrons mener le pays vers le changement qu'il attend, sans tarder.

Que Pierre Mamboundou, Mba Abessole, Pierre-Louis Agondjo n'en doutent pas. Le Gabon, demain, sera dirigé par une nouvelle classe d'hommes et de femmes qui ne regarderont pas la politique comme un finalité, mais comme un devoir et un service rendu à la nation de manière désintéressée. Une telle philosophie politique exige un oubli absolu de soi et un patriotisme nationaliste qui met en avant les intérêts du pays avant les intérêts personnels. Par exemple, quand moi, Mengara, je fais de la politique, je ne le fais pas parce que je recherche un quelconque poste politique au Gabon. Je le fais parce que je veux qu'au Gabon s'instaure un système politique qui ramènera chez nous une certaine dignité pouvant mener le pays au développement. Parce que je ne me vois pas comme le libérateur du Gabon, je peux donc, avec modestie, accepter l'idée de voir le Gabon dirigé par quelqu'un dont les idéaux correspondent aux miens et à ceux de notre nation. En d'autres termes, parce que je fais de la politique avec un esprit patriote et nationaliste, je suis capable de m'oublier pour permettre l'avancement du pays et sa prise en main par quelqu'un de plus fin et de plus compétent en politique que moi, vu que le but de mon combat n'est pas la prise de pouvoir personnelle, mais le désir de voir le changement se faire chez nous. Personnellement, je ne fais pas de la politique comme carriériste, mais plutôt comme activiste. Ainsi, le jour où nous aurons, au Gabon, mis en place les réformes qui garantiront l'alternance politique, Mengara se retirera de la politique activiste pour se consacrer de nouveau à cent pour cent à la recherche universitaire, sauf si le nouveau régime se remet à faire des erreurs similaires à celles du bongoïsme.

Il suffit donc, pour cela, de se rendre compte du fait que nos propositions de réformes ne mettent en avant aucun individu. Elles insistent plutôt sur la nécessité d'une action objective commune d'envergure de toutes les forces vives de la nation, afin de mener le pays à des réformes durables qui, demain, empêcheront l'émergence d'un leader comme Bongo. De telles réformes ne peuvent être menées que par des patriotes désintéressés qui ont une vision objective du long terme au Gabon. Car le Gabon que nous voulons ne sera peut-être pas un Gabon vécu ni dirigé par nous. Cependant, parce qu'il est impératif que ce Gabon se développe, nous voulons au moins que ce Gabon nouveau soit vécu par nos enfants et les générations futures.

Nous le disons donc clairement. L'existence d'une opposition politique au Gabon ne sert à rien si son idée du combat politique se résume à participer interminablement à des élections qu'elle ne pourra jamais gagner dans le contexte actuel.

Certes, comme nous l'avons toujours dit, les opposants alimentaires pourrons de temps en temps gagner un poste de député ou de maire. Mais ce n'est pas avec un tel poste dans un contexte de minorité parlementaire que vous pourrez changer le Gabon. Un pays se change quand on est sûr de pouvoir gagner une élection présidentielle ou parlementaire. On ne peut changer un pays dans la minorité ou sans capacité de gagner une élection dans la transparence. Cela fait 10 ans que l'opposition a des députés au parlement, sans pour autant pouvoir influer positivement sur l'avenir politique du pays. La solution politique au Gabon n'est donc pas une question d'argent, ni de participation interminable à des élections truquées gagnées d'avance par le régime Bongo. C'est un simple problème de stratégie, de sacrifice de soi, de courage et de réforme.

En d'autres termes, au Gabon, l'argent et la participation ne garantissent pas la victoire électorale. Ils garantissent un poste personnel de député à l'Assemblée nationale sans pour autant que le peuple puisse voir les bénéfices de son vote. Ainsi, tandis que les élus de l'opposition vivront bien avec leurs salaires de députés en minorité et dans l'impuissance, le peuple, lui, continuera de souffrir sous l'effet du bongoïsme le plus abject. En politique gabonaise, on ne doit participer à une élection que si on est sûr de pouvoir la gagner. Cette certitude n'existe pas du tout au Gabon. Au contraire, la seule certitude est que, sans réformes telles que celles que nous proposons, Bongo et son régime continueront à faire la pluie et le beau temps au Gabon en toute impunité, et avec la complicité d'une opposition réduite volontairement ou involontairement au silence politique. Voilà pourquoi nous pensons qu'il faut changer de stratégie politique, et le plus vite possible.

Changer de stratégie politique veut dire ceci:

- refuser de participer à toute nouvelle élection au Gabon tant que de vraies réformes ne sont pas faites qui puissent garantir l'alternance et la transparence.

- exiger des réformes telles que celles que nous proposons au niveau du CIGASANA.

- empêcher, physiquement s'il le faut et par un activisme politique indomptable, la tenue de toute nouvelle élection au Gabon tant que des réformes globales ne sont pas faites. Autrement dit, il ne suffit pas de refuser de participer. Il faut accompagner ce refus par une action sur le terrain qui puisse, physiquement, empêcher la tenue des élections au Gabon tant que les réformes ne sont pas faites. L'armée de Bongo n'est pas assez grande, ni assez forte pour contrôler l'élection dans tout le pays. Il suffit pour cela de dire à chaque villageois gabonais d'empêcher le vote dans sa province et vous verrez que Bongo ne pourra pas organiser le vote dans le pays. Et si Bongo envoie quelques soldats dans les provinces pour essayer de garantir le vote, nos villageois seront capables de réduire ces quelques soldats à l'impuissance car les villageois en ont marre eux aussi.

Et si Bongo, en fin de compte, envoie des soldats dans les provinces pour garantir l'élection, alors son armée sera tellement étirée et liquéfiée que son régime sera prêt à s'écrouler au moindre soulèvement populaire. Le changement pourra alors être obtenu par un soulèvement populaire comme en Côte d'Ivoire. Bongo n'aura donc aucun choix politique autre que celui de céder aux demandes de réformes, ce qui se traduira ultimement par son départ.

Il ne restera alors au régime Bongo qu'à accepter les propositions d'amnistie que nous proposons dans le cadre du CIGASANA pour éviter de se voir pourchassé dans le monde entier par les nouvelles autorités du pays.

En d'autres termes, l'opposition gabonaise est capable, si elle le désire, d'empêcher la tenue de toute nouvelle élection au Gabon en rendant une telle élection impossible dans les provinces. Tandis que Bongo peut contrôler Libreville avec son armée, il n'a pas assez d'effectifs militaires ou policiers capables de contrôler tous les bureaux de vote en province et dans les villages. Or, on ne valide pas une élection avec Libreville seulement. Il faut donc pousser le régime à accepter les réformes qui garantiront l'alternance. Avec de bonnes stratégies politiques, on peut arriver à obtenir le départ de Bongo sans avoir à faire de coup d'état militaire. Rendre un pays ingouvernable par l'activisme politique peut aboutir au même résultat.

Le BDP dispose de plusieurs schémas capables d'amener à un changement immédiat. Ces schémas ne demandent qu'un peu de courage politique et pourraient libérer le Gabon en moins d'une année.

Dr. Daniel Mengara
Coordinateur
BDP-Gabon Nouveau


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