Le président gabonais Omar Bongo Ondimba a procédé à un léger remaniement gouvernemental, a annoncé le Premier ministre Jean-François Ntoutoume Emane, maintenu à son poste, dans une "déclaration" parvenue dimanche à l'AFP.
La nouvelle équipe gouvernementale s'étoffe, passant de 39 à 44 membres. Outre le Premier ministre, elle compte désormais trois vice-Premier ministres, sept ministres d'Etat, 24 ministres et neuf ministres délégués.
Un seul ministre, Félix Siby, qui détenait le portefeuille de la Marine marchande et deux ministres délégués quittent le gouvernement, qui intègre huit nouveaux membres.
Arrivée la plus notable, celle de l'ancien opposant au président Bongo Pierre-Claver Maganga Moussavou, dont le Parti social-démocrate (PSD) a rejoint en juin la majorité présidentielle et qui se voit attribuer un "ministère d'Etat, chargé de Missions et de la Refondation", poste nouvellement créé aux attributions non précisées.
Fondateur du PSD en 1990, M. Maganga Moussavou avait intégré en janvier 2002 le gouvernement "d'ouverture" de M. Ntoutoume Emane au poste de ministre de l'Agriculture, dont il avait été démis un an plus tard après un différend avec le vice-président gabonais, Clément Didjob Divungi Di Ndinge - autre ex-opposant rallié - arbitré en faveur du second par M. Bongo.
Jean-Boniface Assélé, ex-beau-frère du président Bongo et ancien puissant ministre des Travaux Publics pendant 10 ans dans les années 80, qui avait disparu du gouvernement depuis le début des années 90, effectue lui un retour remarqué en prenant le ministère du Travail.
Parmi les changements importants, figure le départ du général Idriss Ngari du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique pour le ministère des Travaux publics, de l'Equipement et de la Construction.
Son ancien portefeuille est désormais scindé en deux, la Sécurité publique revenant à Pascal Désiré Missongo, auparavant ministre de la Fonction publique, et l'Intérieur et la Décentralisation à Clotaire Christian Ivala, ministre du Travail dans la précédente équipe.
Autre changements notables d'attribution, ceux de deux ministres qui avaient dû gérer de récents scandales, Paulette Missambo, qui passe des Transports à la Santé publique et de Daniel Ona Ondo qui passe de l'Education nationale aux Postes et Télécommunications.
Mme Missambo s'était retrouvée en première ligne après le crash en mer meurtrier début juin d'un appareil d'une compagnie privée gabonaise, qui avait révélé des pratiques douteuses dans l'attribution des licences d'exploitation.
M. Ona Ondo avait lui dû faire face en début d'année à un important scandale dans le plus grand lycée du Gabon, où régnait fraudes aux inscriptions et monnayages de notes à base de corruption ou de faveurs sexuelles, et plus récemment aux résultats catastrophiques (35% de réussite) de la session 2004 du baccalauréat.
Le portefeuille des Transports est désormais géré par le vice-Premier ministre Paul Mba Abessole, qui conserve les Droits de l'Homme mais abandonne l'Agriculture, désormais ministère attribué à Faustin Boukoubi, remplacé à la Santé par Mme Missambo.
Une nouvelle personnalité, Jean-François Engogah Owono, devient ministre de l'Education nationale.
Le Contrôle d'Etat et la Lutte contre la pauvreté et l'enrichissement personnel, auparavant ministère délégué auprès du Premier ministre devient un ministère à part entière et reste aux mains de Martin Mabala.
Emmanuel Ongo Methogo, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou et Paul Mba Abessole restent vice-Premiers ministres et les ministres d'Etat Casimir Oyé Mba (Planification), Paul Toungui (Economie) ou Jacques Adiahénot (Habitat, Urbanisme) conservent leurs postes.
Jean Ping, qui préside depuis septembre la 59ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, reste lui aussi aux Affaires étrangères.