Les parcs nationaux couvrent le dixième de la surface du pays. En août 2002, le président Omar Bongo crée treize parcs nationaux au Gabon qui représentent près de 11% du territoire du pays. Cette décision fait suite à une enquête de la Wildlife Conservation Society (WCS), une ONG qui oeuvre pour la protection de la nature. Dans le même temps, les États-Unis allouent une somme de 53 millions de dollars pour la protection des forêts de six pays du bassin du Congo, dont le Gabon. A charge pour les pays concernés d'en mettre autant sur le tapis.
«Il faut aider le Gabon à développer ses parcs nationaux et à lancer l'écotourisme en tant qu'outil de conservation», estime WCF. Cette ONG verse au même titre que le World Wildlife Fund (WWF), 4 millions de dollars par an au Gabon. Tandis que Conservation International (CI) et African Wildlife Fund (AWF) y dépensent 2 millions de dollars par an. Par ailleurs le programme européen Ecofac qui travaille depuis près de douze ans sur le bassin du Congo devrait ajouter 38 millions d'euros en septembre dans l'escarcelle de l'Afrique centrale dont 3,2 millions d'euros pour le Gabon.
Trop peu d'investisseurs privés se présentent, malgré la beauté d'un pays où l'on peut voir des hippopotames surfer sur les vagues, des éléphants traverser les plages et des baleines croiser au large. Quant aux Gabonais, prioritairement occupés à nourrir leurs familles, la richesse de leur patrimoine et de leur biodiversité leur paraît secondaire. Pourtant les parcs devraient générer de l'emploi, selon le WCS.
Depuis 2001 un nouveau plan forestier alloue des concessions de 25 ans pour permettre une gestion «durable». Avant on coupait la forêt et l'on partait. Cette nouvelle gestion devrait être compatible avec le tourisme. Piliers de l'industrie ga bonaise, le pétrole et le manganèse devraient rester en place. Une planification de l'exploitation des ressources est en train de prendre place.
«Toutes ces mesures entrent dans la stratégie nationale de «Destination Gabon», estime Franck Ndjimbi, directeur de la communication au Conseil national des parcs nationaux (CNPN). Cet organe interministériel met au point un cadre juridique pour la gestion des parcs. Un texte de loi devrait être bouclé dans le trimestre, dans le respect de l'environ nement et du développement durable.
Au Gabon, le tourisme de forêt offre moins d'animaux qu'en Afrique du Sud. Il est intéressant, mais plus subtil, c'est un tourisme exclusif, plus difficile à vendre, qui s'adresse à une clientèle plus informée. «La culture du Gabon est vieille de 400 000 ans», indique Richard Oslisly, archéologue et directeur de formation au WCS. «On essaie de lier nature et culture. Pour comprendre la forêt, il faut comprendre l'homme. Il y a un marché pour ce tourisme-là. La forêt est romantique et mystérieuse.»
Actuellement les infrastructures touristiques sont encore limitées. Cinq parcs sont cependant prêts à recevoir des touristes, dont celui de la Lopé, créé il y a une vingtaine d'années, qui abrite la plus grande colonie de mandrills du pays.