Les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) ont dernièrement donné un satisfecit aux autorités gabonaises quant à la mise en application du programme de confirmation arrêté avec cet organisme financier. Toutefois, ils souhaitent que le Gabon maintienne ses efforts d'ajustement pour aspirer à un accord pluriannuel.
LE Fonds monétaire international (FMI) a dernièrement débloqué, en faveur du Gabon, une nouvelle tranche d'un peu plus de 11 milliards de francs dans le cadre d'une ligne de crédits de 14 mois. Laquelle vient en soutien à l'Accord que notre pays a signé en 2004 avec cette institution de Bretton Woods. La décision de sortir ces fonds a été prise après analyse de l'état avancement dudit programme de réformes économiques auquel les autorités gabonaises s'étaient encagées en échange de l'obtention de ce crédit.
Les administrateurs estiment que «la mise en oeuvre du programme continue d'être satisfaisante», comme le soulignait la directrice adjointe du Fonds, Mme Anne Krueger, citée par un communique de l'institution. Toutefois, le FM relève que le Gabon fait face à un double défi: "consolider et étendre les gains de la stabilisation macroéconomique ; et renforcer le processus de réformes structurelles en cours, afin d'établir les fondations d'une diversification de l'économie et d accroître le taux dé croissance du secteur hors pétrole et combattre la pauvreté."
L'analyse des administrateurs du FMI s'est essentiellement faite sur la base de sept principaux paramètres. Il s'agit de : la gestion des excédents pétroliers, l'exécution budgétaire, les réformes structurelles, la transparence et la gouvernance, la situation du système financier, et l'avancement de l'élaboration du Document sur la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP).
En ce qui concerne le premier paramètre, les administrateurs ont apprécié que les excédents de recettes fa qui résultent de la stabilisation de la production de l'or noir et du niveau élevé des prix du pétrole, aient servi à réduire la dette publique et alimenter le Fonds dés générations futures. Ils ont encouragé à cet effet nos autorités à saisir davantage cette opportunité pour rétablir l'équilibre permanent des finances publiques.
MAÎTRISE DES DÉPENSES. De même, s'agissant de l'exécution budgétaire, le FMI s'est félicité de celle du budget 2004 et de l'adoption du budget 2005 qui, reconnaît l'institution, vise à réduire le déficit du solde primaire non pétrolier. Cela par un renforcement de l'administration fiscale et un meilleur recouvrement des arriérés d'une part, et une maîtrise continue des dépenses courantes, d'autre part. Toutefois, les administrateurs ont souligné la nécessité d'un meilleur contrôle de lamasse salariale pour atteindre les objectifs budgétaires de 2005.
C'est pourquoi ils encouragent le Gabon à achever la Réforme administrative le plus tôt possible. Ils ont également souhaité que la "direction des grandes entreprises" soit opérationnelle dans le courant de l'année 2005, afin que les objectifs de recettes non pétrolières puissent être atteints. Ils ont aussi encouragé notre pays à poursuivre les efforts de renforcement de la situation financière des institutions de sécurité sociale et des collectivités locales.
Au plan des réformes structurelles, le Conseil d'administration du Fonds a adressé ses encouragements aux autorités gabonaises à poursuivre leurs efforts visant à promouvoir l'activité dans le hors pétrole. Il s'est particulièrement félicité de l'intention du Gabon d'établir un Plan d'action mettant en ouvre les recommandations pour améliorer le climat des affaires chez nous.
Tout en réaffirmant l'importance qu'il accorde au renforcement de la gouvernance et de la transparence, ainsi qu'à la poursuite du programme de privatisation, le FMI a accueilli favorablement la publication du premier rapport de la Commission nationale de lutte contre l'enrichissement illicite. Tout comme a été bien accueillie la publication des informations relatives à l'activité forestière dans le cadre de la réforme en cours dans ce secteur.
SUCCÈS CONTINU • Au niveau du système financier, de nombreux administrateurs ont noté les risques que dose l'important volume de liquidité dans le secteur bancaire. Ils invitent les autorités monétaires à suivre "attentivement" l'évolution du crédit, et ils encouragent le Gabon à poursuivre ses efforts visant le développement des institutions de micro-finance.
Les membres du Conseil se sont réjouis des avancées dans la préparation du Document sur la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Document qu'ils estiment être une opportunité pour le gouvernement de renforcer sa stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté. Hormis l'exécution satisfaisante du programme en cours, certains administrateurs ont indiqué qu'un accord pluriannuel que notre pays sollicite avec le FMI, devra s'appuyer sur le DSRP...
À noter qu'au cours de la réunion, l'administrateur du Gabon, M. Damian Ondo Mane, a rappelé au Conseil l'impératif de la réduction de la dette et le financement du Fonds des générations futures devrait être mis en balance avec les importants besoins d'investissement en infrastructures et dans les secteurs sociaux du pays. Une façon de rappeler aux administrateurs du FMI les pressions intenses que subit le gouvernement pour utiliser les surplus de recettes pétrolières aux fins de satisfaire ces besoins.
M. Ondo Mane a, en outre adressé ses félicitations au gouvernement, par le biais des autorités en charge des Finances, pour les efforts accomplis dans l'exécution du programme d'ajustement. Souhaitant par la même occasion un "succès continu" dans les futurs efforts. La balle est à nouveau du côté gabonais.