Ghislain Loubouga, le concubin qui avait tué, vendredi dernier, sa compagne Adeline Ngani à l'aide d'un fusil à canon superposé s'est donné la mort mercredi.
IL ne rendra plus des comptes à la justice. C'est pour justement échapper, à celle-ci que Ghislain Loubouga, le concubin jaloux qui avait tué, vendredi dernier à Mandji, sa compagne Adeline Ngani, s'est donné la mort mercredi en se tirant deux balles en plein coeur. Le suicide a eu lieu en milieu de matinée au quartier Bongaville, en face du célèbre bar " La Manoise".
Dès l'annonce de la nouvelle, les autorités locales se sont rendues sur place. Elles y ont trouvé le corps du jeune homme gisant dans une mare de sang, côté du fusil à canon superposé avec lequel il avait abattu sa compagne et qu'il a retourné contre lui-même. En fait c'est la pression exercée sur lui par les éléments de la gendarmerie nationale dépêchés à Mandji, qui l'a contraint à se donner la mort. En effet, les militaires l'avaient pourchassé la veille dans le dessein de le capturer et de le livrer à la justice.
Mais Ghislain Loubouga a préféré mettre fin à son séjour sur terre pour ne pas répondre de ses actes. Dans une large mesure, sa mort n'a pas émue les Manois, tant il est vrai qu'il avait plongé toute la ville dans la psychose. Au lendemain de l'assassinat de sa compagne; le jeune homme âgé d'une trentaine d'années, s'était réfugié dans une forêt environnante. Cinq jours durant, les populations de Mandji ont déserté leurs champs de crainte de tomber sous les balles du criminel. Vingt-quatre heures après s'on acte odieux, Ghislain Loubouga est revenu en ville, à la recherche des membres de sa famille qu'il voulait éliminer à leur tour.
La psychose était telle que tous les habitants du quartier Miguébi, théâtre du crime, ont déménagé momentanément. Le jeune homme, furieux, ratissait tous les périmètres où ses parents étaient susceptibles de se trouver. Mais la présence du psychopathe en ville, armé d'un fusil à canon superposé et d'une cartouchière chargée de munitions, a plongé Mandji dans une sorte d'hibernation.
Dès 17 heures, les riverains fermaient volets et portes de leurs maisons, et y restaient cloîtrés jusqu'au lever du jour. Pour tout dire, la vie a tourné au, ralenti cinq jours durant. Les établissements commerciaux comme les bars sont restés déserts durant cette période.
Pour préserver la paix sociale à Mandji, les autorités gouvernementales avaient donc décidé d'envoyer des forces de sécurité pour renforcer la brigade de trois gendarmes en service dans le chef-lieu de Ndolou. Lesquels n'ont pu faire face au criminel, faute de moyens d'intervention. Tout compte fait, la mesure prise par les responsables du. ministère de la Défense nationale s'est révélée payante. Ne pouvant pas affronter les éléments dépêchés sur place, Ghislain Loubouga n'a pas trouvé mieux que de se suicider. Les parents de la défunte Adeline Ngani ont exigé qu'il soit enterre dans les mêmes conditions que sa victime. C'est-à-dire sans cercueil et sans cérémonie rituelle.
Les parents du jeune homme soutiennent que ce dernier avait agi sous l'effet du chanvre indien qu'il fumait régulièrement comme bon nombre de jeunes de la localité. Il avait abattu sa concubine en lui tirant trois coups de fusil à la jambe; à l'épaule gauche et en plein coeur. Il l'accusait d'entretenir une relation amoureuse avec son propre cousin, Peter Dikoumba, résidant à Libreville.
Toute chose que réfute ce dernier. « Je ne reconnais pas ce dont il m'accusait. J'ai été surpris d'apprendre u'il a tué sa concubine au motu qu'elle sortait avec moi. Je ne me suis à aucun moment trouvé face à cette jeune fille. Elle a perdu la vie pour rien. Loubouga était mon parent mais son acte est déplorable. J'aurais voulu qu'il vive, qu'il apporte la preuve de ses accusations et qu'il rende des comptes à la justice» , a-t-il déclaré.