L’AGG (Association des Gabonais de la Gironde), pour ses journées culturelles du 21 au 25 Avril 2004, a organisé un forum scientifique sur le thème «QUELLE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT DU GABON?». Saluons cette initiative de nos compatriotes qui prouvent avec cette première, leur souci de se pencher sur l’avenir de notre pays.
Au cours des débats, un émissaire «feudataire du roi incompétent» qui se voulait l’oreille scientifique envoyée par ce dernier prend la parole. Il déclare la préoccupation de son patron sur la fuite des « cerveaux ». Son patron lui aurait chargé de proposer à la diaspora diplômée de Gabao, toute discipline confondue, de la Maîtrise au Doctorat, d’organiser son retour au bercail.
Mais, se demandait-on, rentrer au pays, «pourquoi faire?» Il y a certes le fameux engagement décennal signé par chaque bouriser de l'état, mais vu que l’état ne respecte pas ses engagements, ce document n’a aucune valeur légale. Le contratdécennal en question oblige normalement l’état à fournir au moins pour 10 ans et à tout signataire, un travail correspondant aux compétences acquises. Mais pour que ce type d'engagement eût pu marcher, il aureait fallu que l'état ait une véritable politique d'adéquation formation-emploi qui aurait assuré à cahque étudiant revenant au pays un emploi automatique, que ce soit au sein de l'administration publique ou du privé. A cette question, l’émissaire d’OBO est restée sans réponse concrète.
Il est clair que la diaspora de Gabao fait l’objet de bien de sollicitations ces derniers temps. En rappelant que récemment encore, ce sont des employés du ministère de l’intérieur, envoyés par la médiocrité, qui parcourent l’Europe et les Amériques, pour établir des listes électorales de Gabonais de la diaspora, en vue du simulâcre d'échéance présidentielle qui est en train de se préparer pour décembre 2005. Et très bientôt (fin mai, début juin), des délégations vont parcourir le monde à la recherche de nouveaux militants. Et ce ne sera pas tout car d'autres initiatives absurdes et coûteuses vont suivre, tout ça aux frais et au détriment des contribuables de Gabao!
« Pourquoi trembler seul devant son assiette? » dit-on chez nous, de quelqu’un qui mange tout seul, mais qui avale si vite son repas au risque d'en suffoquer, alors qu’il n’a personne d’autre menaçant de tremper dans la même assiette ou de la lui disputer.
On se souvient encore de l’ex-conseiller en économie de l'OB d’alors, professeur de son état, passant recteur de l’UOB ensuite, et aujourd’hui en charge de l’Education nationale à Gabao (le LTNOB en sait quelque chose sur le bonhomme). On se souvient de son périple auprès de la diaspora, qu’il arrosa ensuite par un journal éphémère (le temps d’une élection), document d’une page qu’il envoyait chaque semaine à nos compatriotes de l’extérieur, aux frais de l'état. Aujourd’hui il fait équipe avec ceux qui pillent le Gabon , son travail fut donc reconnu et récompensé par la médiocrité qui dirige actuellement le Gabon.
En réalité, la diaspora fait peur. Cette diaspora composée désormais d’« électrons libres » dont bon nombre sont des intellectuels de très haut niveau (à en juger par les fonctions que certains occupent en Europe et en Amérique : professeurs, chercheurs, ingénieurs, médecins, etc.). Des gens dont les compétences ont été reconnues par les gouvernements et compagnies dans divers pays et qui ont ainsi justifié leur établissement à l’étranger. Ces Gabonais formés et compétents, on les estime dans certains secteurs plus nombreux à l'extérieur qu'à Gabao. Quelle perte! Et pourtant, ce sont des gens qui ne demandent rien d’autre que la reconnaissance du mérite de leur seul savoir-faire. Vu que la médiocrité au pouvoir ne veut reconnaître leurs compétences par peur de ne plus pouvoir voler et piller le pays comme il en a pris l'habitude, il se met à jouer à cache-cache avec nos intellectuels, dans le seul but de les faires rentrer au pays non pas pour utiliser leurs compétences, mais pour les faire taire et les abrutir.
Mais les temps ont changé. Beaucoup de nos Gabonais dans la diaspora ont commencé à apprécier la valeur d'une vie basée sur la dignité de l'être, et non de l'argent gagné malhonnêtement. Pas mal d'entre eux ne sont plus prêts à sacrifier leur dignité pour aller au Gabon chanter oisivement les louanges du Mollah Omar et de tout son entourage, montrant ainsi que la culture du « feudataire du roi incompétant » perd de son attrait pour une diaspora de plus en plus édifiée sur le désastre gabonais.
Certes, une tranche corrompue de la diaspora, surtout celle qui a des liens avec les hommes au pouvoir qui écorchent le Gabon, rêve encore d'aller piller comme les autres. Mais il existe désormais plus qu'avant dans l'histoire du pays une autre sorte de diaspora, qui échappe totalement au contrôle de la médiocrité et qui inquiète par son indépendance financière et politique. La faire revenir au pays, c’est la mettre sous surveillance, la soumettre à la volonté de la médiocrité et l'humilier. Car le savoir faire ne compte pas ici : « on peut faire d’un chien, un ministre » entend-on souvent dire ici; la Gaule en a fait un président à vie.
ODZAMBOGHA