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Appel à la Nation

Le BDP-Gabon Nouveau Notre Programme de Salut National
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Patience, ça vient...

 

 

 

 

 

 

 

Le BDP-Gabon Nouveau




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Raison d'être

  • Vu le refus répété d'Omar Bongo, président auto-proclamé du Gabon depuis 1967, de quitter le pouvoir dans la paix et la stabilité
  • Vu la déclaration de Bongo, à l'époque du monopartisme, qu'il ne quitterait le pouvoir qu'après avoir détruit le Gabon, au point que l'on ne pourrait pas le retrouver sur la carte du monde,
  • Vu les manipulations électorales de Bongo visant à se maintenir au pouvoir par la force,
  • Vu la dictature sournoise du régime Bongo,
  • Vu les vols, la corruption, les divisions et la misère causés par trente et une années de pouvoir autocratique par Bongo,
  • Vu l'impossibilité qui, pour cause de dictature, est faite aux Gabonais de choisir librement leur leader,
  • Vu la fraude électorale une fois encore perpétrée par Bongo le 6 décembre 1998, dans le but de se maintenir indéfiniment au pouvoir,
  • Vu le soutien que la France continue à fournir à Bongo en l'aidant à se maintenir au pouvoir par la force militaire et la fraude électorale,
  • Etant entendu que la France n'est pas encore prête à "lâcher" un Bongo devenu embarrassant non seulement pour les Gabonais, mais aussi pour la partie bienveillante de la population française,
  • Etant entendu que les Gabonais ne peuvent plus supporter l'infâme misère qu'impose la présence de Bongo à la tête du pays,
  • Etant entendu que le Gabon ne peut se permettre d'intrôniser Bongo "Roi et empereur éternel du gabon",
  • S'est créée aujourd'hui 9 décembre 1998, dans le New Jersey (Etats-Unis), un mouvement politique nommé Bongo(B) Doit(D) Partir(P), pour la construction d'un Gabon nouveau (-Gabon Nouveau)--BDP-Gabon Nouveau.
  • BDP-Gabon Nouveau vise primordialement au départ immédiat de Bongo par tous les moyens possibles. Le mouvement se veut inclusif et pluri-ethnique. Il est ouvert à tous les Gabonais de tous bords politique sans distinction de sexe, de religion, de race ou d'ethnie.
  • BDP-Gabon Nouveau vise à la construction d'une unité nationale véritable, et à l'instauration d'une démocratie sans voile, transparente et responsable au Gabon.
  • BDP-Gabon Nouveau est donc prêt à travailler avec tous les Gabonais et amis du Gabon qui souhaitent l'instauration dans ce pays d'un véritable état de droit dont le but principal serait de veiller au bien-être général et individuel du peuple gabonais, dans le respect de son droit à l'autodétermination, à la liberté d'expression, au dévéloppement économique et aux autres libertés définies par la charte universelle des droits de l'Homme.
  • Puisque notre but n'est pas le gain politique, mais le changement au Gabon, les Membres du Comité Directeur du BDP-Gabon Nouveau s'interdisent d'accepter tout poste politique au Gabon. Leur but est uniquement d'aider à la prise de conscience par le pays tout entier que le bien-être du Gabon ne passe que par la fin du système Bongo. Le BDP-Gabon Nouveau cherche également à faire prendre conscience au pouvoir qu'une paix durable au Gabon ne sera assurée que si Bongo et son gouvernement faisaient montre de civisme et d'amour pour la patrie en partant volontairement du pouvoir pour laisser le soin de sortir notre pays du marasme socio-économique à des gens plus avisés.
  • Par conséquent, le BDP soutiendra toute initiative, pacifique ou autre, dont le but serait d'assurer le départ immédiat de Bongo du pouvoir.

 

Pourquoi le thème de "Bongo doit partir"?

Le thème "Bongo Doit Partir" qui caractérise notre mouvement s'articule autour de la reconnaissance primordiale que les problèmes qui se posent au Gabon et aux Gabonais aujourd'hui sont principalement le fait de Bongo et du système qu'il a mis en place dans le pays au cours des trente et une années de pouvoir qu'il y a passées. Ce système a, malheureusement, empêché la redistributon équitable des richesses et des opportunités économiques, culturelles, politiques et sociales auxquelles les Gabonais avaient droit. Il a en même temps contribué, non pas à la consolidation des institutions de la République, mais plutôt à leur destruction dans un contexte politique non démocratique caractérisé par le non respect des droits humains les plus fondamentaux de ses citoyens.

Par conséquent, nous pensons que toute résolution des problèmes auxquels le pays est confronté passe nécessairement par le départ de Bongo et la suppression du système qu'il a mis en place.

A certains, le thème "Bongo Doit Partir" pourrait apparaître comme un terme violent, casseur, un thème qui appelle au lynchage public de Bongo. Rien n'est plus erroné. Pour nous, ce thème est beaucoup plus complexe que cela. Il traduit:

1) Un symbolisme: le symbole du départ n'est point un symbole forcément violent. Certes, il y a des hommes politiques qui partent du pouvoir parce qu'ils en sont chassés militairement. Cependant, limiter le sens du mot départ à cette seule explication nous semble être une limitation de l'esprit. Nous estimons que l'on peut également partir du pouvoir par des voies plus pacifiques comme lors d'une élection véritablement démocratique, d'une démission, d'une mort naturelle, etc. Evidemment, pour un leader qui se sait anti-démocratique et qui est aux abois parce qu'il sait que le peuple souhaite effectivement son départ, le son de ce mot fait sursauter car l'on pense immédiatement à un coup d'état. Ainsi, dans un régime de dictature, le thème de départ ne devient violent et négatif que dans un contexte où le leader, de par son propre comportement, s'attend justement à des violences. Par contre, dans un contexte démocratique, le terme est souvent honorifique puisqu'il ne se fait qu'au travers d'une défaite électorale noblement acceptée et reconnue, ou d'une démission volontaire qui grandit le leader qui en pose l'acte. Ainsi, dans un contexte démocratique comme l'Amérique, le président de la nation la plus puissante du monde peut se permettre le luxe d'aller faire du jogging dans les rues de la ville ou d'aller prendre un hamburger avec seulement deux gardes du corps pour l'accompagner, alors qu'en Afrique, le président ne se déplace qu'avec une armée équippée de chars, comme s'il allait à la guerre.

2) Un ras-le-bol et une violence: n'apparaît-il pas normal qu'après 31 ans d'un système qui a échoué sur tous les plans, le peuple veuille exprimer un ras-le-bol qui n'est que le symbole de sa souffrance? Le souhait d'un peuple, ce n'est pas d'avoir des leaders, c'est plutôt d'avoir des leaders efficaces. Le thème du départ que nous avons adopté contient donc un peu de cette violence-là. Que l'on nous permette donc, que l'on permette donc au peuple, de pouvoir dire son mécontentement et de souhaiter le départ du pouvoir de Bongo, ce fils du pays qui, en essayant de faire ses preuves, n'a pas réussi à nous apporter la prospérité à laquelle nous avions droit. Avec cela comme argument, n'est-il pas normal que nous puissions demander son départ? Oui, il y a nécessairement dans le thème du BDP un devoir de violence. Ne pas le faire ne serait pas rendre service au pays. Depuis 1988, le peuple a fait montre d'une patience inouïe. Les oppositions exilées sont revenues d'exil, tandis que les oppositions internes se sont déclarées. Tous ont tendu la main à Bongo pour trouver une issue pacifique aux problèmes du pays. Si, de 1967 à 1988 (21 ans), aucune tentative de solution pacifique n'a réussi, et si, de 1988 à 1998, aucune solution n'a été trouvée malgré les diverses négociations et les divers accords signés (Accords de Paris par exemple), faudrait-il que le peuple attende 30 ans de plus pour pouvoir enfin voir le système changer? Il arrive malheureusement, dans certains cas, que l'on doive en arriver à la violence pour changer un système qui refuse de changer. Mais l'on ne saurait, dans un tel cas, accuser le peuple d'irresponsabilité! Le peuple ne fait en réalité, que réagir aux conditions politiques et socio-économiques auxquelles il est soumis. Ainsi, par une équation mathématiquement organique, l'on peut dire sans se tromper que la violence d'un peuple n'est proportionnelle qu'à la violence de son leader. Ainsi, au Gabon, même quand cette violence du peuple ne se manifeste pas politiquement, elle reste cependant présente car elle couve dans les coeurs, les esprits et les foyers. Il suffit alors d'une étincelle pour qu'elle se déclenche. Voilà pourquoi il est nécessaire, dans tout état qui se veut pacifique, que les leaders soient à l'écoute du peuple et sachent partir d'eux-mêmes quand ils n'ont plus rien à offrir.

3) Un appel à la paix: le thème du départ est aussi pour nous un véritable appel à la paix. En exprimant et dévoilant les risques de violence qui menacent notre pays à cause de la persistance de Bongo, nous essayons de réveiller en lui l'esprit patriotique qui lui ferait prendre la décision qu'il faut pour permettre au pays de vivre dans la paix. Comment Bongo saura-t-il que le travail qu'il a fait depuis trente ans est médiocre, si personne ne le lui dit? Certes, pendant ces dix dernières années, les Gabonais se sont efforcés de le ui dire dans le calme, mais cela n'a pas marché. Il convient alors de changer de méthode, de hausser le ton, en montrant à Bongo l'envers de la médaille qu'il ne voit pas. Il convient de lui dire que nous apprécions bien ses efforts, mais que son action à la tête du pays n'a pas produit les bénéfices escomptés. Il convient enfin de lui dire qu'au vu de ses résultats en de si longues années, il serait plus que temps qu'il s'en aille, noblement. Se taire n'est pas rendre service au pays, mais à soi-même. Ne pas dire à Bongo que sa présence éternelle à la tête du pays sera la cause des prévisibles violences qui se dessinent à l'horizon à mesure que le pays sombrera dans la crise économique, que les enfants mourront du paludisme faute de médicaments, que le pays regressera faute de routes qui eussent pu assurer l'autosuffisance alimentaire et le développement d'une économie capable de se soutenir intérieurement, constituerait une regrettable erreur de jugement. Ne pas dire à Bongo que l'Internet au Gabon, c'est bien, mais que ce n'est pas une priorité économique puisque seulement 2% de la population pourront en bénéficier, que des projets plus urgents (l'éducation, les routes, la santé, l'agriculture, l'emploi, l'économie, etc.) demandent que l'on s'y consacre très urgemment si l'on ne veut pas aboutir à un désastre irréversible, ne pas faire tout cela serait un crime contre le Gabon que nous au BDP ne voulons pas commettre. Ne pas dire à Bongo, au-delà même des considérations politiques, qu'un pouvoir vieux de trente ans subit forcément une fossilisation qui le rend inopérant n'est pas synonyme de violence ou de trahison, mais plutôt d'un service que tout patriote animé par l'amour de la nation se devrait de rendre au pays. Il est du devoir de tout citoyen gabonais de faire comprendre à Bongo que, pour le bien de tous, dont de lui-même aussi, il est préférable qu'il parte.

Certes, il n'appartient qu'à lui de choisir la nature de son départ. Nous au BDP-Gabon Nouveau, partisans du changement comme nous sommes, ne pouvons décider pour Bongo les conditions dans lesquelles il partira. En d'autres termes, c'est le comportement même de Bongo face aux demandes du peuple qui conditionneront la nature de son départ. Cependant, les choix sont forcément limités pour lui. Son départ ne pourra se faire que pacifiquement ou violemment. Tout dépendra de comment il le négociera avec un peuple désormais aux abois.

Notre appel est donc forcément un appel fait pour la cause de la paix et non un appel fait pour la violence. Quand nous disons "Bongo Doit Partir PAR TOUS LES MOYENS POSSIBLES", cet appel laisse ouvertes toutes les portes. Il y a la porte pacifique qui, dans les conditions actuelles, ne peut venir que d'une décision de départ volontaire de la part de Bongo. Mais il y a aussi la porte de la violence qui, elle, s'ouvrira sur un entêtement de Bongo à se maintenir au pouvoir par la force. Ce sont là des données mathématiques inaliénables qui n'ont rien à voir avec le BDP-Gabon Nouveau, données que le BDP-Gabon Nouveau cherche cependant à analyser afin de montrer aux uns et aux autres dans quels gouffres le pays risque de sombrer à cause d'un seul homme. Cependant, forts de notre connaissance des réalités politiques de notre pays, nous, au BDP-Gabon Nouveau, n'écartons aucune possibilité. Le changement se fera soit dans la paix, soit dans la violence. Nous embrasserons l'une ou l'autre de ses possibilités si elles venaient à se réaliser. La présence de Bongo, nous soutenons, est déjà en elle-même une violence puisqu'elle fait regresser le pays au lieu de le faire avancer. Garder Bongo au pouvoir dans les conditions actuelles serait donc aussi une violence que le Gabon ne saurait plus supporter. Le faire partir par la violence ne serait alors qu'échanger une violence contre une autre. Mais une violence qui apporte le changement nécessaire est forcément une violence bénéfique. Voilà pourquoi une telle violence serait préférable à celle de la présence de Bongo au pouvoir, qui elle reste foncièrement nuisible au pays tout entier de par ses effets pervers sur la vie socio-économique, politique et culturelle de la nation.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, notre combat est avant tout pour la paix. En cela, il se veut d'abord un combat constructif. En exposant devant tout le monde et devant Bongo lui-même les raisons pour lesquelles nous souhaitons son départ, il va de soi que nous rendons un service non seulement au pays mais aussi à Bongo lui-même. Nous ne souhaitons pas voir notre pays sombrer dans la violence que connaissent le Congo, l'Angola ou le Liberia. Voilà pourquoi, en clamant haut et fort le départ de Bongo, nous permettons à Bongo de se rendre compte des raisons pour lesquelles il doit partir. Notre lutte est donc avant tout une lutte pour la paix au Gabon. Si Bongo écoute nos appels, il prendra la décision qui s'impose. S'il ne le fait pas, seule l'histoire nous donnera raison.

Pourtant, pour Bongo, la décision du départ ne devrait pas être trop difficile à prendre. Il pourrait sauvegarder la paix dans le pays en faisant montre d'un civisme patriotique bienfaisant pour le pays. Il peut choisir de "partir" du pouvoir par la grande porte, ou par la petite. Mais pour cela, il devra être conscient du fait qu'il n'a que trois possibilités de départ. Deux d'entre-elles sont pacifiques, la dernière ne l'est pas. Enumérons donc ici pour Bongo les possibilités de départ qui s'offrent à lui:

A) Bongo peut démissionner immédiatement du pouvoir, n'y restant que le temps d'organiser de nouvelles élections dans lesquelles il passerait le pouvoir à un gouvernement plus compétent et à l'écoute des besoins du peuple. Bongo ne se porterait point candidat à cette élection, mais ferait tout pour assurer une transition positive du pays vers un état de droit véritablement démocratique. Ceci grandirait Bongo aux yeux des Gabonais, le réhabiliterait totalement et lui redonnerait un sens de l'honneur qui ne pourrait qu'en faire le sage politique du pays. En tant que sage et vétéran de la politique gabonaise, les nouveaux politiciens iraient à lui pour bénéficier de son expérience dans les affaires de l'état. De sa retraite, Bongo serait alors utile au pays pour la sagesse qu'il apporterait dans les débats politiques qui le secoueraient. Bongo pourra-t-il accomplir cet acte de patriotisme? La question demeure.

B) Il peut être démis du pouvoir par la force des armes ou la vindicte populaire. Cette hypothèse est malheureusement celle qui, dans les années à venir, sera la plus probable. Puisque Bongo a maintes fois confirmé son désir de "mourir au pouvoir" comme un monarque aux visées autocratiques, la seule solution qui restera aux Gabonais sera celle des armes ou de la révolte, s'ils ne veulent pas voir leur pays sombrer irrémédiablement dans le gouffre de la misère totale, à cause de l'ambition royale d'un seul homme. Aucun Gabonais ne souhaite en arriver à de tels extrêmes, mais quand, après 10 années de patience (depuis 1988), le seul plat que Bongo est capable de leur servir est celui d'un retour aux vieilles habitudes d'antan, le peuple n'aura d'autre choix que de le lui vomir au visage. Aucun Gabonais ne souhaite l'instabilité que peut apporter une guerre civile, mais quand les ventres sont vides et que les enfants meurent du paludisme parce qu'il n'y a pas de nivaquine gratuite au dispensaire, quand la misère s'installe dans les foyers parce que le chômage prive les familles des revenus nécessaires à leur survie, quand l'instabilité sociale et politique devient monnaie courante, quand le Gabonais se transforme peu à peu en un animal que l'instinct de survie pousse à s'engager dans des activités illicites, le crime, le vol, le viol, quand la moralité s'évanouit au profit d'un individualisme sauvage dans un pays livré à lui-même, quand le pays tout entier doit, pour survivre, se prostituer et perdre son honneur et son âme, ce peuple en souffrance ne pourra que s'éveiller un jour sous le fouet de sa douleur trop longtemps contenue et demander que tombe la tête de son bourreau. Les images du cadavre torturé et informe de Samuel Doe traîné tout nu sur les goudrons du Libéria sont encore fraîches dans la mémoire des Gabonais et des Africains. Faut-il que nous en arrivions là pour que Bongo comprenne enfin que le bien du peuple et du pays tout entier dépend plus que jamais de son départ immédiat?

C) Il existe cependant une troisième voie par laquelle Bongo pourrait également "partir" du pouvoir. Cette troisième voie est celle qui pourrait éventuellement, si acceptée par Bongo, assurer la paix dont le Gabon a besoin pour son développement, et offrir une voie de sortie honorable à Bongo. Cette troisième voie est celle d'une modification immédiate de la constitution gabonaise qui mettrait en oeuvre les procédures suivantes:

1) De la nécessité du passage d'un régime présidentiel fort à un régime présidentiel symbolique

Actuellement, le Gabon fonctionne sur la base d'un système présidentiel fort qui concentre tous les pouvoirs (exécutifs, législatifs, judiciaires, sans oublier le pouvoir de décision économique, politique et militaire qu'exerce Bongo) dans les mains du président de la République. Ceci rend donc totalement inopérants et inutiles les autres institutions de la république qui sont sensés assurer un équilibre minimal des pouvoirs entre les divers pôles de décision que sont l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Le président gabonais, en incarnant de facto tous ces pouvoirs à la fois, rend totalement caducs les autres institutions de la république. Ceci en fait donc un monarque institutionnel dont les penchants autocratiques ne peuvent que mener à la dictature puisqu'il n'existe dans le système aucune véritable garantie de séparation des pouvoirs.

En sus de cette usurpation de fait de tous les pouvoirs institutionnels et constitutionnels de la République, Bongo phagocyte également les pouvoirs de son gouvernement. Dans ce contexte de phagocytation institutionnelle, le gouvernement du Gabon, du plus haut de l'échelle (où trône un Premier ministre impotent) au plus bas (où trônent les divers membres du gouvernement et agents de l'état), devient le simple bras par lequel le président influe sur toute la politique de la nation. Cette situation élimine donc toute possibilité d'émergence d'intelligences capables de sortir le Gabon du sous-développement, puisque toute l'administration se retrouve prise en otage par le bras invisible mais ominiprésent de Bongo.

Comme avec le singe et son maître, les Gabonais dont Bongo se sert pour influencer autocratiquement la politique de la nation finissent par imiter leur maître, allant même au devant de ses attentes en entreprenant des actions qu'ils pensent seront appréciées par le "chef". C'est sur la base de telles complexités que des ministres tels Mboumbou Miyakou et Ntoutoume Emane se permettent de servir au président un plat de victoires électorales entièrement concocté aux épices de la fraude. Ils savent que c'est ce que leur patron veut et ils l'obtiennent pour lui. Ainsi, tout exemple donné par Bongo (corruption, crime, détournement de fonds, non-respect de la constitution et des lois, immoralité, clientélisme, délation, racisme ethnique, népotisme, politique économique et sociale arbitraire, etc.) finit par pervertir toute l'administration, créant ainsi un effet boule de neige qui finit par envahir et ronger tout le pays comme une sévère gangrène. Bongo, de par cette méthode, devient donc le Gabon et les citoyens finissent par ne plus faire la différence entre Bongo et l'état. Dans un tel système, l'effort personnel n'est plus récompensé. L'air qu'on respire, la bourse que l'on gagne comme étudiant, le poste que l'on obtient ne relèvent plus ni du mérite personnel, ni de l'état en tant qu'institution gouvernante, mais de la seule magnanimité et générosité de Bongo (Yates 1996).

Puisqu'au Gabon, nous sommes confrontés, de part la nature même de nos institutions perverties par l'utilisation arbitraire que Bongo en fait, à un président que la soif des honneurs pousse à vouloir se maintenir perpétuellement au pouvoir, une modification de la constitution qui instaurerait un régime présidentiel symbolique à l'israélienne s'impose. Dans le système israélien, le président est élu, mais son pouvoir reste totalement symbolique. Le seul et vrai maître du pays demeure le Premier ministre, qui est à son tour soumis à l'autorité du parlement. En Israël, le président ne peut mobiliser l'armée et n'a aucun droit de décision sur les affaires politiques ou économiques de la nation. Son "pouvoir" symbolique reste surtout d'ordre moral car de par sa personalité, il inspire le genre de respect qui en fait parfois l'arbitre moral en cas de crise gouvernementale ou sociale grave. Cependant, le gouvernement reste totalement libre de son action puisqu'il n'a de compte à rendre qu'au parlement.

2) De la nécessité de suprimer tous les pouvoirs de Bongo et de tous les futurs présidents du Gabon

Comme conséquence directe d'une modification de la constitution gabonaise qui rendrait la présidence entièrement symbolique, le pays pourrait permettre à un président avide d'honneurs comme Bongo de rester au pouvoir jusqu'à la fin de son terme, et même de continuer à briguer le mandat présidentiel jusqu'à la fin de ses jours. Cependant, ce président serait totalement délesté de tous ses pouvoirs exécutifs, qui seraient transférés au gouvernement et aux autres institutions de la République. Ainsi, le véritable pouvoir de décision économique et politique se retrouverait exercé par l'Assemblée nationale et le Sénat d'un côté, et le gouvernement de l'autre. Le pouvoir judiciaire serait, comme cela se doit, exercé par une Cour suprême indépendante de toute attache politique ou partisane.

En d'autres termes, nous Gabonais ne serions prêts à supporter la présence de Bongo au pouvoir que s'il acceptait immédiatement de devenir un président symbolique. De cette manière, il "partirait" symboliquement, mais effectivement, du pouvoir puisqu'il serait totalement délesté de tous ses pouvoirs qui seraient alors transférés au gouvernement, au parlement et à la Cour suprême. Ainsi, il n'aurait plus le droit ni de mobiliser l'armée, ni d'influer sur la politique économique, culturelle et sociale du pays.

Comme garantie, le pays lui octroierait, à lui et à tous ceux qui ont participé à son gouvernement dissout, une amnestie générale qui ne remettrait pas en question leurs richesses accumulées. La protection de Bongo ne serait plus alors assurée que par une garde réduite véritablement républicaine. La GP (Garde présidentielle) actuelle, qui a jusqu'à présent été utilisée comme une véritable armée de repression, serait dissoute et reconvertie en force régulière sous le commandement d'une armée d'état neutre dont la fonction serait de garantir l'intégrité de la constitution. Ni Bongo, ni aucun autre dignitaire du régime n'aurait droit à une milice privée comme celles qui ont embrasé le Congo-Brazzaville de Pascal Lissouba. La protection de chacun d'entre eux serait assurée, quand cela est nécessaire, par des membres de l'armée régulière.

Une telle mesure s'appliquerait par la suite à tous les futurs présidents du pays, pour éviter une seconde dérive autocratique.

3) Le président symbolique et le devoir de neutralité non-partisane

Une fois les conditions de l'amnestie créées et la constitution modifiée comme indiqué ci-dessus, Bongo serait autorisé à terminer son mandat actuel, mais dans le cadre de son pouvoir symbolique. Il aurait le droit de briguer tous les mandats symboliques qu'il désire, mais ne courrait sous les couleurs d'aucun parti puisque le poste de président de la République serait totalement neutre et ne dépendrait d'aucun parti. Ce poste viserait plutôt à préserver l'unité nationale par l'exercise d'un pouvoir moral. Le président n'aurait le droit de soutenir aucun parti politique car il serait ainsi le symbole d'une unité nationale qui va au-delà des ethnies et de l'esprit partisan propre aux partis politiques.

La modification de la constitution telle que recommandée ici comprendrait la création d'un organe électoral indépendant qui constituerait un ministère électoral spécial. Ce ministère ne relèverait pas du gouvernement, mais plutôt de l'Assemblé nationale et de la Cour suprême. Le Ministre des opérations électorales (comme on pourrait l'appeler) devrait être un personnage neutre élu par les ¾ de l'Assemblée nationale, mais confirmé par la Cour suprême. Ceci assurerait une parfaite neutralité du Ministère des opérations électorales puisque, au contraire des membres de l'Assemblée nationales qui sont élus de manière partisane, les membres de la Cour suprême seraient élus par des pairs et seraient totalement apolitques. Le gouvernement n'aurait le droit d'en nommer aucun. L'avantage de cette disposition serait que le Ministre des opérations électorales devrait obligatoirement être confirmé, ou démi par une parfaite unanimité de l'Assemblée nationale et de la Cour suprême.

L'ancien gouvernement de Bongo serait immédiatement dissout après l'élection législative anticipée et les divers ministres sortants mis à l'écart de la politique pendant une période de cinq ans, après laquelle ils pourraient se représenter aux diverses élections et même redevenir ministre dans un gouvernement qui en voudrait. Ces ministres jouiraient également d'une amnestie générale garantie par une clause spéciale de la constitution.

Dans le cadre de la nouvelle constitution, le Premier ministre serait issu du parti majoritaire au parlement. Il devrait être confirmé par le Sénat et la Cour suprême. Ceci veut dire que ne sera nommé Premier ministre que la personalité qui fera véritablement l'unanimité dans le pays. Naturellement, comme dans tous les autres pays véritablement démocratiques, des garanties constitutionnelles devraient être créées qui protégeraient le processus de nomination du Premier ministre d'une dérive autoritaire du Sénat ou de la Cour suprême dans le cadre de l'équilibre des pouvoirs. Seul le parlement (Sénat et Assemblée nationale) serait à même de renvoyer le Premier ministre, et donc le gouvernement, par le moyen d'une motion de censure qui relancerait automatiquement le processus électoral ou de nomination d'un nouveau Premier ministre.

Sur le plan international, tout contrat avec un gouvernement étranger ou une multinationale étrangère devrait recevoir l'aval du parlement au travers d'un vote. Sur le plan national, tout projet d'investissement devra également recevoir l'aval du parlement. Le président de la République pourrait signer de tels contrats à la place du Premier ministre si spécialement autorisé à le faire par le parlement.

Après la mise en place de toute cette structure, une clause devrait garantir que toute modification de la constitution devrait être enterinée à la fois par la Cour suprême, l'Assemblée nationale et le Sénat.

4) De la nécessité d'une bonne gestion des ressources de la nation

Compte-tenu de notre population, les membres de l'Assemblée nationale devraient être réduits à 60, ceux du Sénat à 20 et ceux de la Cour suprême à 15. Le nombre de ministres au gouvernement devrait, quant à lui, être réduit à 10. Pour ce qui est de la représentativité nationale, et pour éviter les divisions dues à l'ethnicisme, l'on devrait allouer un nombre de députés ou de sénateurs à chaque région sur la base stricte du taux de sa population. Ansi, si après un recensement scientifique l'on découvre que les Gabonais réels sont au nombre prévisible de 900.000, l'on pourrait compter un député pour chaque 15.000 habitants (900.000 divisé par 60 députés = 15.000). Ce décompte scientifique devrait alors permettre une représentation équitablement proportionnelle de chaque région au parlement national.

Comme condition de toute prise de fonction politique, les nouveaux membres du gouvernement tout comme ceux du nouveau parlement devraient déclarer tous leurs biens avant et après leur prise de fonction. Le pays se doterait d'un organe spécial chargé de réprimer tout abus de pouvoir et toute fraude contre l'état. De même, le cumul des fonctions et salaires serait strictement interdit dans le cadre de toute fonction publique. Cet organe conduirait un audit semestriel des comptes publics pour prévenir toute tentative de fraude et éliminer la corruption qui gangrène actuellement notre pays.

A ces conditions s'ajouteraient d'autres restrictions visant à réduire les pouvoirs institutionnels du président, tout en renforçant ceux du gouvernement, du parlement et de la Cour suprême dans le cadre d'un équilibre des pouvoirs qui responsabiliserait la classe politique gabonaise et assurerait l'application saine de programmes économiques dont le but serait de sortir notre pays du sous-développement dans lequel Bongo l'a plongé. C'est sur la base de ces changements que pourra s'établir au Gabon une véritable Pax populus, cette paix du peuple qui est la seule capable de nous mener vers une démocratie et une paix réelles.

Bongo devrait, s'il lui reste un soupçon d'esprit patriotique, embrasser et soutenir cette troisième voie. C'est la seule voie qui, aujourd'hui, pourrait assurer la stabilité de notre pays tout en lui permettant de se défaire d'un régime qui en a entravé le développement économique. Il appartient alors à Bongo et à ses alliés français de choisir entre la pax bongolus, paix dictée par Bongo, et la Pax populus, celle dictée par le peuple. La première perdra Bongo s'il s'entête, tandis que la deuxième le grandira car il aura respecté la souveraineté du peuple. Mais c'est maintenant qu'il lui faut faire ce choix, avant qu'il ne soit trop tard. Il lui faut faire le choix entre finir paisiblement sa vie au Gabon comme le sage qu'il aurait dû devenir depuis longtemps, et la vindicte populaire qu'il risque s'il continue à s'imposer et à imposer la misère au pays comme il le fait actuellement.

BDP-Gabon Nouveau
6 janvier 1999



 

 

 

 

 

 

 

 

Membres du comité directeur
Le BDP fonctionne avec un Comité directeur qui marche comme un gouvernement parallèle. Ce comité est fait de membres qui occupent des postes de réflexion bien définis, avec des conseillers pour les assister. Ces postes de réflexion sont au nombre de 12. Pour des raisons stratégiques, seul le coordinateur du BDP est habilité à révéler son identité (pour le moment).

Le Comité Directeur

Dr. Daniel Mengara Minko
Membre Fondateur
Coordinateur du BDP-Gabon Nouveau
Chargé des Affaires étrangères et de la coopération internationale

Intérieur, défense nationale et protection du citoyen Santé, bien-être de la population et recherche médicale
Sports, loisirs, environnement, promotion et conservation du patrimoine touristique national Economie, finance, commerce et investissements
Energie, industrie, agriculture et promotion du village Constitution et opérations électorales
Route, Urbanisme, construction, travaux publics et aménagement du territoire Education nationale, fonction publique, formation et emploi
Droits humains et Promotion de la femme, de l'enfant, des handicapés et des exclus sociaux Justice, droit traditionnel et égalité devant la loi
Information, Internet et télécommunications Culture, arts, solidarité inter-ethnique et union nationale

Note: En dehors de ces membres du comité directeur et de leurs conseillers, les sympathisants du BDP peuvent adhérer au mouvement comme membres pouvant contribuer, à partir de cellules de réflexion, des propositions à deux niveaux:

1) les modalités du départ de Bongo dans le cadre des objectifs visés par le BDP

2) les modalités du développement économique, politique, social et culturel de notre pays après le départ de Bongo et possibilité d'assister le nouveau régime dans une recherche commune des priorités à satisfaire sur le plan national.


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Sympathisants et Membres

Parce que le Gabon est encore gouverné par une rude dictature sous le régime Bongo, la liste des membres et sympathisants du BDP ne peut être diffusée. Cette non-diffusion s'attache tout d'abord à assurer la protection et la sécurité de nos membres.


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