Journaux Gabonais: nouvelles sur les méfaits de Bongo |
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Emile Doumba Privatise l'Administration publique Misamu , 31/05/1999, F. BOUNDA On lattendait sous un autre angle, cest finalement sous celui dune privatisation de ladministration publique quest apparu lactuel et nouveau ministre de lEconomie et des Finances. Et si «chambardement» il y a eu, comme lavait titré notre confrère le quotidien lunion, cest plutôt dans le sens dune mise en coupes sombres des services publics de lEtat par les lobbies pétroliers et autres du patronat néocolonial gabonais que ledit chambardement sest fait au même niveau du ministère de lEconomie et des Finances. Une véritable mainmise du privé sur lEtat qui ne dit pas son nom. Pas de surprise. Nous sommes les derniers en être surpris. Dans une de nos éditions (Misamu n° 175 du 7 avril 1999), et à propos des réformes et des changements envisagés par le tout nouveau responsable du département de lEconomie et des Finances, nous écrivions : «Décidés à asseoir les bases de la bonne gouvernance et de la transparence financière au Gabon afin de se conformer aux vux exprimés par le chef de lEtat dans sa Lettre de cadrage au Premier ministre Jean François Ntoutoume-Emane, et afin de bénéficier dun minimum de crédit auprès des bailleurs de fonds internationaux, il (Emile Doumba) envisage de faire un vrai toilettage au département de lEconomie et des Finances» Puis, toujours dans le même article, nous révélions ce qui suit: «devant le blocage, la mauvaise foi et lemprise des réseauux sur les leviers de commande du ministère, il a trouvé une solution qui fait trembler : faire venir de lextérieur, notamment du secteur privé, comme gage au Fonds monétaire international et au patronat gabonais, des cadres intègres, spécialistes en matière de finance». Nous ne nous sommes donc pas trompés dans ces analyses prévisionnelles. La publication des nominations intervenues lors du dernier conseil de ministres au niveau du département de lEconomie et des Finances vient de nous donner raison. Désormais, les services stratégiques de ladministration de lEconomie et des Finances publiques gabonaises sont verrouillés par des hommes «intègres», venant du secteur privé, secteur lui-même entièrement contrôlé par un patronat expatrié. Etait-ce cela le passage obligé pour la «bonne gouvernance» et la «transparence financière»? Pas si sûr, quand on sait quau sommet de la hiérarchie, des indéboulonnables ont échappé à la «purge». A la Direction générale du Budget, à la Trésorerie générale, au Secrétariat général du ministère, aux domaines et aux contributions directes, seuls les subalternes ont été sacrifiés. Seule la direction générale des douanes constitue lexception qui justifie la règle. Est-ce à dire donc que le «poisson» économie et finances gabonaises avait commencé à pourrir par le corps et non par la tête ? Le train de vie ostentatoire de certains potentats ayant échappé à la «purge» ne permet pas de laffirmer. Que de somptueuses villas ! Que de dépenses faramineuses ! Que de limousines et autres voitures de luxe ! Lun dentre eux, le plus fortuné, celui qui garde les cordons de la bourse de lEtat, sest acquis plus dune quarantaine de mini-bus privés pour convoyer séminaristes et autres conférenciers en séjour au Gabon. Tout ceci a échappé à lil vigilant dEmile Doumba, ou alors il laurait tout simplement fermé. Du coup, loin de casser la baraque comme daucuns lavaient naïvement cru, ce dernier a plutôt colmaté les brèches pour que lédifice puisse encore tenir le coup pendant un moment qui risque dailleurs dêtre court. Le public livré au privé. En revanche, un regard beaucoup plus attentif sur les changements effectués révéle quEmile Doumba, banquier de son état, très lié aux milieux et autres lobbies politico-affairistes de la haute finance internationale vient de livrer, sans que personne ny prenne garde, ladministration publique gabonaise aux intérêts privés, notamment étrangers. Une très grande confusion totale risque donc de sinstaller entre la gestion des biens publics appartenant à lensemble des Gabonais et ces intérêts privés étrangers. Ce, dautant plus quil est dit que les cadres gabonais nouvellement promus resteront attachés à leurs entreprises respectives tout en gérant les services publics de lEtat. Une telle disposition est-elle conforme au statut qui régit la Fonction publique gabonaise ? Quel sera le comportement de ces cadres qui continueront à obéir aux injonctions de leurs employeurs du privé, quand ils viendront à traiter des dossiers engageant leurs entreprises respectives et lEtat gabonais ? Quelle sera la frontière entre le domaine exclusivement privé (Elf, Shell, Bicig, etc.) et le domaine public lorsque le directeur général délégué dElf-Gabon est en même temps, même à titre de consultant, chargé du «reengeneering de léconomie et de lalignement stratégique auprès du Ministre de lEconomie, des Finances, du Budget, chargé de la Privatisation» ? Ou lorsquun ex-directeur de la Bicig, restant toujours lié à sa banque devient «directeur de la Programmation des Ressources et Règlements» ? Ou encore quand un autre ex-directeur des finances et du budget à la Bicig est chargé de loptimisation de la dépense publique ? Etc. A toutes ces interrogations, point de réponses encore. Mais une chose est sûre, il va y avoir confusion entre les intérêts privés et publics, les premiers risquant de lemporter sur les seconds. Lorsquil y aura appel doffres, ces cadres ne seront-ils pas juge et partie ? Que de délits dinitié en perspective! Les limites et la logique des réformes dEmile Doumba Les réformes que tentent dentreprendre lactuel patron du département de lEconomie et des Finances et sur lesquelles beaucoup ont glosé commencent à montrer leurs limites. Les quelques remplacements faits obéissent à la logique du partage ethnique du pouvoir. Lorganigramme reste le même, avec une pléthore de conseillers en tous genres, de secrétaires particulières, dagents de sécurité et de chauffeurs particuliers. Tous ceux qui ont cru à une éventuelle réduction du train de vie de lEtat en ont eu pour leurs comptes. Ne dit-on pas que «la charité bien ordonnée commence par soi-même» ? Les grosses cylindrées immatriculées 151 continuent à sillonner de jour comme de nuit les rues, ruelles et autres sentiers boueux de Libreville, quand elles ne font pas le transport clandestin sur la route de Kango. Et la logique qui consiste à faire appel au privé est on ne peut plus étonnante. Depuis les années 60, lEtat gabonais forme des cadres de haut niveau et compétents dans des domaines divers : économie, fiscalité, finances, douane, domaine, etc. Tous ces cadres fonctionnaires sont-ils atteints du virus de la corruption au point quils soient tous disqualifiés pour assainir les finances publiques ? Cela nous paraît invraisemblable. La réalité est quaprès avoir bradé les entreprises para-publiques sur recommandations des bailleurs de fonds internationaux, voilà que lEtat gabonais, sur injonctions des lobbies pétroliers et autres groupes de pression au patronat gabonais, il a décidé de livrer ces services publics à ces intérêts privés. Le reste nest que du vent. Retour du Président : Rien qu'une Pilule Amère dans sa Gibecière F. BOUNDA, 17/05/1999 Les Gabonais nont pas eu le temps de chanter comme le font les enfants pour
saluer le retour de leur maman à la maison : «Maman est venue, chocolat et bonbons!»
Toutes ces rencontres outre-atlantique et outre-méditerrannée avaient pourtant suscité
en eux un grand espoir. Michel Camdessus du F.M.I., James Wolfensohn de la Banque mondiale
et autres décideurs des institutions de Bretton Woods, industriels et autres hommes
daffaires américains et français, tout ce beau monde ne pouvait laisser le
président Bongo rentrer au bercail la gibecière vide. Il y avait donc du «blé» dans
lair. Cet espoir était de plus en plus entretenu par les rumeurs à propos
dun mystérieux vol de la Compagnie nationale Swissair, le jeudi 22 avril dernier.
Cest quand même dans les banques suisses que gisent les colossales sommes
dargent amassées sur le dos du peuple gabonais. Leur rapatriement ne peut donc pas
être considéré comme un acte courageux et patriotique. Et les Papis firent de la Résistance Par Fréderick BOUNDA, Misamu, 08/02/1999 On lavait davance affublé de tous les qualificatifs : «gouvernement de combat», «inventif», «créatif». On le prédisait animé par des hommes «neufs» et « dynamiques» . Finalement, la montagne a fini par accoucher dune souris, et dune toute petite souris. Le premier gouvernement Ntoutoume Emane naura donc pas été celui attendu par limmense majorité des Gabonais. Ce nétait quune grande illusion entretenue. Et nous lavons prédit (cf : Misamu n° 169, du 11 janvier 1999). Cétait en connaissance des arcanes, des réalités, et des pesanteurs socio-politiques gabonaises Au bout du compte donc, vous prenez quelques nouveaux venus ou revenus : Richard Onouviet, Emile Ndoumba, Zéphirin Rayita, Ursule Ekié, Yolande Assélé Ebinda, Ali Bongo, Paul Biyoghe Mba, et vous leur collez les étiquettes : «inventif», «créatif», «neuf», «dynamique», le tour est joué. Vous lavez votre «nouveau modèle gabonais». Reste qu à la lecture de la copie du nouveau gouvernement qui vient dêtre mis en place, point nest besoin de sortir de hautes études des sciences politiques pour comprendre lesprit qui a animé le chef de lEtat Gabonais et son nouveau premier ministre à servir cette énième bouillabaisse au peuple gabonais. Certaines données sautent aux yeux : le respect des équilibres géoethniques, ce qui justifie en soi la pléthore de léquipe gouvernementale, le dosage partisan, et surtout le maintien de tous les caciques, poids lourds du système,. Signe évident de limmobilisme. Tout le contraire du dynamisme. Le respect des équilibres géoethniques Un fang de lEstuaire à la primature, un autre fang, cette fois-ci du Nord à la Vice-Primature -Les vux de Bonjean François Ondo partiellement exaussés-, ajoutés au punu du Sud Ouest qui occupe la Vice- Présidence de la République, et sans oublier le ndziebi du Sud Est remonté en 3e position de la hierarchie de lexécutif, la répartition spatiale et géoethnique se trouve ainsi savamment respectée. Le «nouveau modèle gabonais» néchappe donc pas à la géopolitique. Cela aurait été trop rêveur pour être vrai. Et si cela avait été le cas, on aurait probablement assisté à lamorce du démantèlement des valeurs et de lordre anciens. Mais peine perdue, le changement nest pas encore à lordre du jour. Une équipe pléthorique Ceux qui ont cru à la réduction de leffectif de léquipe gouvernementale en ont eu pour leur compte. Cest plutôt à la hausse que le chef de lEtat et le nouveau premier ministre ont préféré voir les choses. De 41, on est passé à 42 membre du gouvernement. Les considérations et les combines politiciennes nont que faire de la réduction du train de vie de lEtat que réclame haut et fort lensemble des partenaires sociaux. Au Gabon, le politique ne prime-t-il pas sur le social ? Aussi, la distribution des strapontins dans chaque province, chaque département , chaque district, chaque canton, chaque ethnie, chaque tribu, chaque clan, chaque famille oblige-t-elle le Président Bongo, au nom de la géopolitique, et sans le faire exprès, daugmenter à chaque fois le nombre de membres du gouvernement. Plus grave pour lui serait doublier une de ces composantes géographiques et sociologiques. Si jamais tel était le cas, lédifice sécroulerait. Le dosage partisan Toutes les formations et autres groupouscules politiques - à quelques exceptions près- qui ont contribué à la reélection du Président Bongo devaient avoir leur part du gateau. La répartition a été faite en tenant compte du poids réel et la représentativité de chacun. Ainsi, si le Parti Démocratique gabonais se taille la part du lion avec 35 membres reconfirmés ou nouveaux, le RDP et le PGCI se maintiennent avec Pierre Eboni et Antoine Yalazélé. LADERE fait son apparition avec Gaston Noël Boumbou Ngoma, et le MCD y est présent avec le retour de Paul Biyoghe Mba. Seuls les Morena manquent à lappel. Peut-être va-t-on leur réserver dautres sinécures. Le maintien des caciques ou limmobolisme Cest là la caractéristique principale de ce nouveau gouvernement. Nouveau du point de vue évènementiel. Dans notre dernière édition (Misamu 170 du 25-01-99), nous faisons état de certaines indiscrétions glanées autour du Palais de marbre. Indiscrétions selon lesquellles, le club des gérontocrates qui constituent lossature du système Bongo et qui siègeaient dans le cabinet sortant faisaient de la résistence. Ils nentendaient pas céder aux sirènes de ceux qui, le Président de la République y compris, pensaient que la mise en uvre du «pacte national de solidarité et de développement» et la réalisation du «nouveau modèle gabonais» passaientt nécessairement voire impérativement par leur départ du gouvernement. En nous interrogeant et en émettant des doutes sur les chances de réussite du premier ministre nouvellement promu, nous écrivions (Misamu n°170, du 25/01/99) : «des hommes neufs, intègres, dynamiques, cest ce quil lui faut, dit-on. Mais alors, parviendra-t-il à se débarasser de tous ses anciens caciques qui, comme des ventouses, saccrochent au pouvoir, ne comprennent pas que les temps ont changé? «La réponse à cette interrogation est là. La résistance des caciques la emportée sur les attentes du peuple. Même si cela ne sest pas fait sans concessions de taille. Parfois même au prix du déshonneur. Cest ainsi quen échange de leur maintien dans léquipe gouvernementale daucuns nont pas hésité daccepter dêtre rétrogradés. Les ex-Premiers ministres deviennent aussi ministre dEtat certains acceptant même de passer de la première à la cinquième position, dautres de la deuxième à la quatrième, cependant que certains ministres dEtat se sont vus rétrogradés au rang de simple ministre. Cétait le prix à payer à la résistence opposée contre velleité de renouvellement de la classe politique et au changement. Difficile dentrevoir des éléments de changement dans léquipe gouvernemental qui vient de sinstaller aux commandes de lEtat gabonais. A telle enseigne que çà et là, lon se pose la question de lopportunité davoir simulé un remaniement ministériel. Ne valait-il pas mieux garder lancienne équipe du Docteur Paulin Obame Nguema ? Pour un gouvernement baptisé davance de «combat», cest plutôt un gouvernement de coma qui vient de voir le jour. Et le peuple gabonais qui attendait le changement sen relèvera difficilement. Peut-être même jamais. Gouvernement et partenaires sociaux: les négociations par Niwoumbi Mambacka, Misamu, 11/01/1999- Les partenaires sociaux auront une idée de leffort du gouvernement à lissue de la grande plénière de ce lundi matin. Depuis deux semaines, le gouvernement est en négociation avec les partenaires sociaux. Ces négociations font suite au climat social déletère consécutif au ralentissement de lactivité dans certains secteurs comme la santé et léducation nationale. Entamées le 28 décembre dernier à la Chambre de Commerce, les négociations se poursuivent au minietère des finances, sous la houlette du duo ministériel Patrice Nziegui pour la fonction publique et dAntoine Yalazélé pour le compte des finances. Jusquà présent, les rencontres se bornent encore à un balisage du terrain, notamment par la mise en place dune méthode de travail. Celle-ci a pris du temps à se mettre en place compte tenu des exigences inopportunes de lUSAP. En effet, lunion des syndicats de ladministration publique estime et le fait savoir à chaque rencontre quelle est la partenaire privilégiée sinon unique, de ces négociations, voulant écarter les autres centrales syndicales (COSYGA et la CGSL) et les syndicats de la fonction publique hors USAP (FESEENA, SAEG). En accédant à la requête de lUSAP, celle de discuter indépendamment des autres corporations sociales, dont les points de revendications se recoupent pourtant, le gouvernement sest fait prendre au jeu de lUSAP. Ce qui, à la longue, peut exacerber limpatience des fonctionnaires qui attendent beaucoup de ces négociations. Mais le gouvernement se défend en relevant que le fait de céder aux caprices infantiles de lUSAP, nest en rien une marque de faiblesse. Cest la volonté déviter des réactions passionnelles qui peuvent déboucher sur des débordements malheureux. Les choses sérieuses commencent Aujourdhui, les négociations rentrent dans leur phase décisive. Lors de la réunion du 06 janvier dernier, le gouvernement a présenté aux partenaires sociaux, un tableau synoptique des estimations de coûts des revendications syndicales. Dans lhypothèse dune prise en compte des coûts minimaux de ces revendications, la masse salariale augmenterait de 41 123 880 000 Fcfa soit un déficit budgetaire de 384 215 880 000 Fcfa. En maximisant les coûts des revendications, lEtat dépenserait la rondelette somme de 118 210 880 000 Fcfa soit un déficit budgetaire de 461 302 880 000 Fcfa.. Au regard de ces chiffres estimatifs, le message du gouvernement est très clair : les revendications telles que posées par les partenaires sociaux ne peuvent pas être financées par le budget de lEtat. Et le ministre délégué aux finances a été on peut plus clair. Compte tenu de la recession économique que connaît le Gabon par la mévente de ses matières premières et tenant compte du déficit budgetaire estimé au 1er janvier 99 à 60 milliards auquel sajoute le P.A.S. (programme dajustement structurel). La tâche apparaît herculéenne pour le gouvernement. Cest pourquoi, en renvoyant les partenaires sociaux à leurs chères études, le ministre délégué aux finances leur à demandé de prendre en compte les contraintes auxquelles lEtat fait face pour pouvoir négocier; surtout quune augmentation de salaire nimpique pas forcément lamélioration des conditions de vie des travailleurs. Car, celle-ci influence toujours le comportement des agents économiques. Une augmentation de salaire entraîne automatiquement la hausse des prix, ce qui rend nul et nul effet lopération. Dans ce cas, comment améliorer le pouvoir dachat des Gabonais ? Cette amélioration passe-t-elle nécessairement par une augmentation de salaire? Ne convient-il pas de trouver dautres moyens pour arriver au même résultat ? Voilà le casse-tête que le gouvernement a posé aux partenaires sociaux. Lheure est maintenant à la réflexion et non à la dénonciation tonitruante. Il sagit pour les partenaires sociaux, de démontrer au gouvernement de combien leur pouvoir dachat sest dégradé, et provoquer en conséquence leur manque à gagner. Vers une solution politique ? De cette proposition dépendra lissue heureuse de ces négociations. A ce qui semble, les syndicats donnent limpression daccuser le coût. Leur sachant assez peu outillés pour opposer une riposte chiffrée au coût de la vie, le gouvernement veut entraîner les syndicats vers un terrain glissant, malgré sa profession de foi. Au regard des coûts prévisionnels des revendications, le gouvernement semble habilement opposer à une fin de non recevoir aux revendications. Surtout que même la proposition de réduction de la masse salariale existante préconisée par la FESEENA ne semble pas trouver lassentiment du gouvernement. Les simulations opérées par les services techniques du ministère de finances en vue de la suppression -du moins la diminution- de nombreux postes politiques ne génèrerait quune économie dun peu plus dun milliard. Ce qui est une broutille au regard des appétits aiguisés depuis le début des négociations. De même le gouvernement ne semble pas disposé à enlever au chef de lEtat, lun des fondements de sa politique : la distribution des postes politiques aux pleurnichards. Pourtant les revendications sont posées et les Gabonais attendent un geste significatif de la part du gouvernement. On voit mal les syndicats battre leurs troupes en retraite au seul fait que le Gabon serait en crise; alors que certaines centrales ont arrêté le travail depuis deux mois. La plénière daujourdhui permettra non seulement aux syndicats de proposer de nouvelles pistes, mais le plus intéressant sera de savoir ce que compte faire concrètement le gouvernement pour apaiser les partenaires sociaux. Mais à entendre le ministre délégué aux finances à la télévision le mercredi 07 janvier dernier, tout porte à croire que le gouvernement veut emmener les syndicats à accepter des mesures paliatives à même de diminuer la cherté de la vie. Dans cette hypothèse, il faudrait sattendre à des jours à venir très chauds. Comme cela se passe toujours dans ce pays, Omar Bongo rentrera dans la danse pour calmer les esprits en prenant une décision politique. Nous lavons vu lors des négociations de la prime de logement du personnel de léducation nationale. En ce temps-là, le ministre des finances entonnait son refrain habituel «il ny a pas dargent dans les caisses de lEtat». Affaire à suivre. J. Robert Niwoumbi Mambacka |