Journaux Gabonais: nouvelles sur les méfaits de Bongo |
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Omar
BONGO: Lenfer des agriculteurs gabonais
François Rano
Bûcheron (17 novembre 1998) - La campagne électorale en cours, a ceci de curieux que le sortant, refuse obstinément de présenter au peuple le bilan de son action depuis 31 ans. Cette attitude prouve que Bongo "atout du troisième millénaire" reconnaît léchec de sa politique des trois décennies antérieures. La nommination du Docteur Paulin Obame Nguema comme Vice-President chargé de défendre le bilan du Candidat le prouve à suffisance, car lhomme depuis quil trône au 2 Décembre, sest plutôt iIlustré par 1immobilisme. Le Gabon, depuis la prise de pouvoir par Bongo, semble avoir fait sienne cette mythologie juive selon laquelle "la manne tomba du ciel". Monsieur Bongo semble avoir retenu une seule chose du célèbre économiste anglais Keynes, la boutade quon lui prète à savoir: "à long terme nous serons tons mort". De quoi sagit-il? Le Gabon, à contre-courant des stratégies de développement adoptées dans dautres pays à l'aube des indépendances, cest-à-dire une meilleure intégration entre le secteur agricole et le reste de lactivité économique, opta depuis 1970 à léconomie de rente. Cest ainsi que l'agriculture n'a cessé de voir sa contribution à la formation du produit intérieur brut (PIB) baisser dannée en année. De 16% du PIB en 1964, l'agriculture, trois ans après la prise de pouvoir par Albert Bernard Bongo (Omar Bongo actuel), ne représente plus que 10%. Selon les statistiques du Ministère de l'Agriculture, sa part représente aujourdhui à peine 5%. De 1972 à 1992, le taux de croissance de la production alimentaire par habitant a été de -1,4% par an. La croissance démographique ayant été de 2,4% par an, le Gabon pour nourrir son peuple, a du recourir de manière massive aux importations. Celles-ci ont cumuler à 100 milliards de F.CFA en 1997 soit 75% de la production agricole du Gabon. Les projections de l'évolution de la population, et de la production agricole endogène montre que le Gabon, pour assurer 1équilibre consommation- approvisionnement, devra importer 336100 tonnes daliments dici 2010 contre 112050 tonnes actuel soit une augmentation de 70%. Parallèlement, rien que sur les années 80-97, plus de 262 milliards de F.CFA ont été consacrés au budget dinvestissements à lagriculture, soit une moyenne de 15,5 milliards par an. Avec 7 milliards de F.CFA dans les années 60, le feu Président Léon Mba a assuré la sécurité alimentaire des Gabonais. Comment malgré cet afflux massif des capitaux, les surfaces cultivées pour les principales spéculations constituant la base alimentaire des Gabonais (manioc, plantain, taro, riz, arachide, maïs, soja), sur la période 1970-1997 ne représentent que 1,3% des surfaces arables? Le Gabon dailleurs toutes cultures confondues ne valorise que 5% de ces terres. Comment expliquer que depuis trente ans, la production au mieux stagne ( manioc 200000 tonnes, Ia banane 250000 tonnes, arachide 15000 tonnes), et au pire chute de manière vertigineuse (taro 50% de baisse passant de 113000 tonnes à 49000 tonnes, le riz a complètement disparu)? Le pouvoir Bongo a formidablement reproduit dans le secteur agricole Ia dualité dont souffre léconomie gabonaise. La prépondérance du pétrole (économie de rente) sur le reste des secteurs. Cest en terme savant ce que les économistes qualifient de "Syndrome Hollandais. Cet effet de ciseau (augmentation des ressources et baisse des productions) a pour origine:
A) Les choix Le PDG depuis 30 ans a cru pouvoir développer lagriculture gabonaise par la création des plantations industrielles. Cest ainsi que le café, le cacao, les palmiers, les ananas ont été réalisés par des sociétés dEtat. Cette politique a conduit à la paupérisation accé1érée du monde rural, et a accentué le phénomène de lexode agricole. En effet, Ia création des plantations agro-industriels a transformé le statut des agriculteurs à savoir quils sont passés dagriculteurs individuels à salariés. Le salaire généré par lactivité en bloc industriel ne permettant pas souvent de recourir à une main doeuvre susceptible de se substituer à lexploitant dans la mise en valeur des surfaces dediées à la production des cultures vivrières, ces derniers ont purement abandonné les dites spéculations. Le PDG par ses choix budgétaires, a fortement contribué à la marginalisation du secteur agricole dans Iéconomie nationale. Plus de 60% des ressources affectées par lEtat à lagriculture pendant plus de 30 ans ont été orienté vers ces agro-industries. Rien que sur lexercice 1997, 70% des ressources ont été alloué aux blocs industriels. 10% pour le développement en milieu rural, source de bien-être social des paysans. Or, limpact de ces projets industriels sur le développement général de léconomie nationale était prévisible. Cest dailleurs une variante qui figure dans toutes études de faisabilité. Bongo et les siens savaient en lançant ces programmes, quils seront difficilement rentables, et quau mieux cette filière ne représenterait pas plus de 2% du produit intérieur brute. Comment "linventeur de la paix" peut à ce point laisser son peuple à la merci des contraintes extérieures? Il a suffit dun blocus aux frontières du Gabon pour quune famine sinstaure. Las villes de Bitam et de Léconi en ont vécu les prémisses lors des derniers événements du Congo-Brazzaville. La réponse à ces questions laisse perplexe toutes personnes encore animées de bon sens. Alors que plus de 34% de la population active du Gabon tire son revenu di secteur. B) La mise en oeuvre des programmes Tout projet de développement économique doit satisfaire un certain nombre de critère. Le ratio fonctionnement sur investissement doit être contenu dans des proportions variant de 30 à 40%. En clair, les charges de gestion du projet (salaires, autres charges dexploitations) doivent représenter le tiers du budget global. Que constate-t-on? Tous ces projets ont été exécutés en collaboration avec des partenaires extérieurs. Ceux-ci navaient pas dobligation de résultats et la rémunération était garantie même en cas de déficit important. Cette anomalie provient du manque de compétence des représentants de la partie gabonaise dans la négociation de ces conventions de prêts. Or, toute négociations suppose une épreuve de force où chacun doit défendre ses intérets. Nos partenaires européens qui nous assistent dans la conduite de ces projets ont défendu les leurs, le Gabon malheureusement a failli. Cest pourquoi, le coût moyen de fonctionnement de ces projets plafonne parfois à 80% du budget initial. La Gabon (car ces projets sont finances à hauteur de 80% sur enprunt extérieur) sest endetté pour assurer les fins de mois de quelques uns. Ce que tout bon banquier refuserait à leurs clients à savoir un emprunt pour couvrir les pertes dexploitations. Enfin les hommes sensés ayant dirigé ces structures se sont en toute impunité arrogé des aventages illégaux. Résultat, la faillite constatée à ce jours de ces projets.Nest ce pas Monsieur OYE MBA, pour cela que La CIAM (Centre dIntroduction et dAmélioration du Matériel végétal), situé à 7 km de ZAMALIGUE, votre charmante residence sur une bute, est en faillite?Nest ce pas Messieurs DivungiDi-Dingue (Vice Président de la République), Matta (Haut Commissaire à lAgriculture), malgré une subvention de 190.000.000 de F.CFA sur les exercices 1996, 1997, le Centre de Promotion Rural (CPR) de Mouila, nassure plus lencadrement des planteurs de laxe Mouila-Fougamou-Mandji? Nest ce pas Monsieur Lékogo (Haut Commissaire à lAgriculture), pour cela que les éleveurs des Plateaux, narrivent plus à alimenter 1eur cheptel? Nest-ce-pas Monsieur MBA Obame, grand communicateur dOMAR, pour cela que lOZI de Medouneu malgré les fonds alloués, est en totale déconfiture?II semble que malgré une prise de conscience, de lurgence à développer les secteurs vivriers et maraîchers, la situation de dépendance malheureusement pour le Gabon, sans un soutien massif à ces secteurs ne pourra que perdurer. Bongo, peut-il corriger le tir? les trente ans de règne sans partage ne plaident pas en sa faveur. François Rano |