Dossiers et Opinions: Economie |
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Un sévère ramadan financier. (La Lettre du Continent n°324 du 04/03/99). Avec un trou dans sa caisse de l'ordre de 500 milliards F CFA, le gouvernement gabonais a choisi de ne plus rembourser ses créanciers internationaux pour continuer à assurer le salaire de ses fonctionnaires. Sage décision... Une note confidentielle du Trésor français parle de "prédation". Le FMI fait également semblant de découvrir la lune. Le nouveau ministre des Finances, Emile Doumba, toujours DG de la BICIG (BNP), a eu ce cri du coeur dès son premier conseil des ministres: "On a disjoncté". Le "on" étant la quasi totalité des ministres autour de la table, "on" a entendu une mouche voler. Devenu le nouveau "joker" du Palais pour sortir le Gabon de ce nouveau Ramadan financier, Emile Doumba a beaucoup reçu la semaine dernière à Paris ses homologues argentiers français pour tenter de se donner une "petite" marge de manoeuvre. "Off the record", il précisait déjà qu'il ne comptait pas recevoir du cash du FMI avant l'automne. C'est loin... Pendant ce temps à Libreville, coup sur coup, le directeur local de l'AFD (Agence française de développement) annonçait qu'il était quasiment au chômage technique faute de remboursement à sa maison-mère, tandis que le DG d'Elf-Gabon faisait comprendre que ce n'était pas la peine de venir le voir pour obtenir des préfinancements pétroliers. Au Crillon, où séjournaient Omar Bongo, Edith et Omar Denis Bongo (4 ans, venu se faire soigner), "on" a trouvé ces déclarations "humiliantes". Mais comme d'habitude, c'est le journaliste qui a posé les questions qui va trinquer. Sans doute pas très informé de la situation financière du pays, le patron d'Air Gabon négociait à la même heure aux Etats-Unis, avec ses conseillers d'Air France, l'achat d'un Boeing 747-Combi de 180 millions $ (bradé finalement à 115 millions $ et un soutien de l'Eximbank), avec comme premier acompte la vente pour... 18 millions $ du vieux 747 de la compagnie du perroquet vert. Parti de Libreville en laissant à son premier ministre une "lettre de cadrage" expliquant, avec beaucoup d'à-propos, que "la gestion des finances publiques doit se matérialiser par une réforme approfondie de tout le système de contrôle (contrôle financier, contrôle d'Etat, inspection des Finances et Cour des comptes...) et par l'élaboration urgente d'une loi contre la corruption" (sic), le président Omar Bongo est rentré quinze jours plus tard, dans une relative accalmie sociale. Une partie des fonctionnaires ont décidé de "suspendre provisoirement" la grève pendant la poursuite des négociations pour leurs augmentations de salaires ! Pour arriver à ce résultat, le premier ministre Ntoutoume-Emane et le ministre de l'Education nationale Mba Obame disposaient d'une carte maîtresse: Mba Andeme, alias Bibi, fils d'Agnès Nyaré Nkoghé née Mba (fille du défunt président Léon Mba), le propre directeur de cabinet du premier ministre, qui est le compagnon de Christiane Bitougat, présidente de l'USAP (Union des syndicats de l'administration publique). Elémentaire... Maintenant, les "bailleurs de fonds" misent sur Emile Doumba, un Massango d'Iboundji (Ogooué-Lolo), pour garder les clés du coffre et placer des hommes sûrs à la tête des postes stratégiques comme le budget où la direction de l'informatique (là même où les retraités vont faire changer leur date de naissance pour continuer à émarger...). Surnommé "le radin" - ce qui au Gabon est un compliment -, Emile Doumba va devoir affronter les barons du régime qui vont aller se plaindre au Palais du bord de mer. Paris (y compris l'Elysée) a mis la pression sur Bongo pour qu'il résiste, même quand le bateau va tanguer... Déjà, les créanciers de l'intérieur sont aux grilles du Palais, notamment les "amis" du BTP (SOCOFI, SOCOBA, SATOM-SOGEA) qui ont une ardoise de plus de 70 milliards F CFA. A moins que les 50 plus grosses fortunes du pays ne décident de rentrer le cash et l'immobilier qu'elles ont à l'extérieur, on ne voit pas comment le gouvernement Ntoutoume-Emane va passer l'été. Déjà les ministrables déçus se reprennent à espérer, et ils sont nombreux (voir p.7). GABON: Tensions avec lAgence française de développement. Jeune Afrique du 2 au 8 mars 1999, p. 20. Officiellement, lannonce, le 22 février, par lAgence française de développement (AFD), de la suspension, à partir du 1er mars, du financement de ses projets au Gabon na "aucun rapport" avec la visite privée dOmar Bongo à Paris, au même moment. À lAFD, on assure quil sagit dune procédure normale (le Gabon nayant pas remboursé, à la fin du mois doctobre 1998, les 100 millions de FF de dettes arrivant à échéance à cette date), et que lAgence française ne fait que saligner sur les autres institutions internationales, notamment le FMI, dont une délégation a remis un rapport critique après une visite au Gabon, au début du mois de février. Mais cette annonce publique était bel et bien destinée à faire pression sur le pouvoir gabonais, juste avant léchéance du 1er mars. La durée de la visite de Bongo à Paris (il est arrivé le 13 février et se trouvait encore dans la capitale française le 26), ainsi que la présence au sein de sa délégation du nouveau ministre des Finances, Émile Doumba, indiquent que les négociations sur le montant et les conditions de laide publique française étaient lune des raisons essentielles du voyage. Elles ont dailleurs été au centre des entretiens du président gabonais avec Jacques Chirac et Antoine Pouillieute, le directeur de lAFD. EN CESSATION DE PAIEMENT
C'est l'alerte rouge au FMI et au Trésor français (qui a rédigé à ce sujet une note carabinée) sur la situation financière du Gabon. Elle est beaucoup plus alarmante que ce qui avait été annoncé Le trou est au moins de 300 milliards F CFA et personne ne voit comment le combler. S'il veut payer les salaires de ses fonctionnaires, Omar Bongo ne pourra plus en tout cas rembourser ses dettes auprès des bailleurs de fonds. Le président gabonais est arrivé à Paris samedi 13 février en "petit équipage", avec le ministre des Affaires étrangères Jean Ping et le ministre des finances Emile Doumba, le puissant ancien directeur de la BICIG (BNP). Egalement ancien président de la Confédération patronale gabonaise (CPG) et du Club des dirigeants des banques francophones, Emile Doumba va devoir faire la preuve qu'il est un magicien Hormis les fidèles amis de toujours, le président gabonais ne va pas trouver à Paris des interlocuteurs faciles. La banqueroute de la trésorerie gabonaise serait en effet moins le fait de la chute des prix du pétrole et du dollar (d'autant que le Gabon a vécu en 1998 sur les rentrées pétrolières de la bonne année 1997) que de dépenses déraisonnables depuis des mois (notamment en achats d'avions), sans même parler du clientélisme de la campagne présidentielle. Le Ramadan financier va être sévère, à moins que le président ne dispose de fonds et de tirelires cachés ANALYSE
CONFIDENTIELLE BNP Selon une note confidentielle de la Direction des études économiques/Risque pays de la BNP, la situation financière du Gabon restera "critique" jusqu'à la signature d'un nouvel accord élargi avec le FMI (le dernier qui couvrait trois ans s'est achevé en novembre 1998). L'échéance de remboursement d'octobre 1998 vis-à-vis du Club de Londres a été honorée avec retard (le 6 novembre), et l'échéance du 4 janvier n'avait pas encore été honorée le 7 (à la date de la rédaction de cette note interne). "Même si les recettes d'exportation de bois semblent reprendre doucement, la déprime persistante du marché pétrolier (dont les recettes constituent l'essentiel des entrées de devises du pays et des recettes budgétaires) laisse à penser que les impayés devraient s'accumuler jusqu'à ce qu'un nouvel accord avec le FMI soit signé", estime la BNP. Selon les analystes de la banque, "cet accord devrait selon toute vraisemblance s'accompagner d'un traitement global de la dette en Club de Paris et Club de Londres. Le dernier accord Club de Paris conclu en décembre 1995 s'est terminé en décembre 1998. Les termes du Club de Londres conclu en 1994 pourraient être revus". La situation actuelle "laisse peu de marge de manoeuvre" au nouveau gouvernement, ajoutent-ils, précisant, optimistes, que "l'année 1999 pourrait voir une accélération des réformes et une meilleure gestion budgétaire (pour satisfaire aux conditions requises par le FMI)". Plus étonnant, les mêmes analystes de la BNP estiment que le risque de dévaluation du franc CFA d'Afrique centrale augmente: "En effet, on observe que la divergence CEMAC/UEMOA s'accentue depuis l'éclatement de la crise asiatique. La CEMAC est plus fortement touchée par la chute des cours des matières premières (pétrole, minerais et bois essentiellement) que l'UEMOA, qui exporte surtout des matières premières agricoles dont les cours se stabilisent. Pour restreindre la demande intérieure et retrouver un certain niveau de compétitivité par rapport aux concurrents asiatiques, une dévaluation du CFA est possible à court-moyen terme, sans doute à l'horizon de 12 à 18 mois, si le niveau des cours du pétrole et des matières premières industrielles ne s'améliore pas". Diable! BONNE
ANNEE, BONNE SANTE? Le Comité directeur du FAC (Fonds d'aide et de coopération) a approuvé le 22 décembre dernier deux subventions en faveur du Gabon, l'une de 6 millions FF pour un appui au plan national d'action sanitaire et l'autre de 3 millions FF pour des projets associatifs (voir p.7). Ces deux subventions pourraient être les dernières accordées par la coopération française, en tant que dons au titre du FAC. Pays à revenu intermédiaire, le Gabon serait en effet exclu de la Zone de solidarité prioritaire (ZSD) qui sera définie le 28 janvier lors du premier Comité de coordination interministériel de la coopération et du développement (CICID) de la réforme de la coopération. Classé dans le rapport mondial 1998 du PNUD sur le développement humain au 120ème rang sur 147 pays, le Gabon occupe pourtant la 74ème place pour le PNB par habitant. Dans une note sur l'état de la santé au Gabon, le ministère de la Coopération souligne ainsi avec beaucoup d'à-propos qu'il "n'est pas en rapport avec la richesse du pays et reste comparable à celui des pays les moins avancés d'Afrique. Selon l'Unicef, le taux de mortalité infanto-juvénile (avant 5 ans) du Gabon était en 1997 de 148 pour mille, chiffre supérieur à ceux du Bénin (142/1000), du Togo (128/1000), du Sénégal (110/1000) et du Cameroun (106/1000). Or, aucun de ces pays ne parvenait alors à 600 $/habitant par an, alors que le Gabon disposait déjà de 3 8880 $/habitant par an", précisent les responsables de la coopération. L'énigme reste que la dépense nationale de santé au Gabon est budgétisée pour 50 milliards F CFA par an, soit 40 000 F CFA par personne. De quoi soigner le moindre bobo de tout le monde! Or, les prestations réelles offertes aux usagers sont de qualité inférieure à celles proposées dans les pays les plus pauvres du continent... VISITE
POLITICO-PETROLIERE DE BONGO A WASHINGTON AU PRINTEMPS 99 Malgré l'échec de la visite début octobre du président Bongo aux Etats-Unis, ces derniers n'ont pas molli: Pierre Salinger, Barron-Birrel, Cohen & Woods, Washington & Christian... sont toujours là avec des contrats variant entre 100 et 300 000 $ par an. Le tandem formé entre le missi dominici Abbas Haidara (l'homme de l'affaire Morning Star, voir LC NO. 293) et Sean Mc Cormick, ancien adjoint de Susan Rice à la Maison Blanche et aujourd'hui directeur "Afrique" chez BP, a promis au président de lui préparer une visite "officielle" féerique aux Etats-Unis au mois d'avril, en marge d'une fête des pétroliers américains à Houston. En attendant, il va falloir surveiller attentivement la trésorerie de l'Etat qui ne rembourse plus, après ses créanciers privés, ses bailleurs de fonds publics depuis plusieurs mois, et va rentrer dans un sévère Ramadan financier. Du moins pour les plus pauvres... JOSPIN
ECRIT A BONGO Lors de sa visite à Paris en décembre dernier, le président Omar Bongo avait demandé au premier ministre français Lionel Jospin un traitement de faveur pour le rééchelonnement de la dette gabonaise, et même un passage d'une partie de la dette bilatérale à l'ardoise magique... Argument: le Gabon reste le seul pays de la zone franc classé dans les "pays à revenus intermédiaires" qui ne bénéficie pas d'un traitement radical de sa dette en Club de Paris. Après avoir fait étudier le dossier, c'est une fin de non recevoir que Lionel Jospin a adressée au président gabonais, et sans prendre de gants... En 1992, à quelques semaines du sommet franco-africain de Libreville, Omar Bongo était déjà monté au filet sur le même thème. A l'époque, pour éviter tout esclandre lors de cette réunion de famille, le premier ministre Pierre Bérégovoy avait fait créer dans la précipitation un fonds de conversion de créances pour les quatre pays à revenus intermédiaires de la zone franc: Gabon, Cameroun, Congo et Côte d'Ivoire (depuis, les trois derniers sont passés dans la catégorie des "pauvres"). Doté initialement de 4 milliards FF, ce fonds visait, dans un cadre strictement bilatéral, à des annulations conditionnelles de l'encours des dettes détenues par la Banque de France en contrepartie de la réalisation de projets de développement. Mais à la grande fureur des Gabonais, ce sont les Ivoiriens qui ont surtout bénéficié de l'opération avec une enveloppe de 959 millions FF contre 447 millions pour le Gabon (surtout des projets de routes "électorales"), 415 millions pour le Cameroun et 193 millions pour le Congo. Au total, 42 projets ont été retenus pour 2 milliards FF. Et dans les annulations de dettes, l'éponge est passée plus vigoureusement au Sénégal (4,8 milliards FF), en Côte d'Ivoire (plus de 4 milliards FF) et à Madagascar (3 milliards FF) qu'au Gabon (1 milliard FF). Pleurs à Libreville: le pays est trop riche... Pourtant, les Gabonais ne sont pas maltraités par la CFD (Caisse française de développement) qui leur accorde une enveloppe de 550 millions FF en moyenne par an, devant Madagascar, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, le Centrafrique et la Guinée... Sans compter 700 millions FF de prêts d'ajustement structurel de 1992 à 1996. Et avec les projets d'usines de pharmacie Fabre et de ferro-manganèse Eramet, les interventions de la Caisse ne vont pas mollir. Lionel Jospin pourrait même bien "aggraver son cas" en remplaçant, comme il en a l'intention, l'ambassadeur de France actuel à Libreville, Michel Lunven, par Philippe Selz, actuellement au Cameroun voisin. Sous-directeur à la Direction des Affaires africaines et malgaches à l'époque de la première cohabitation (1986-1988), Philippe Selz, qui a été au cabinet de plusieurs ministres socialistes de la Coopération (avec notamment Georges Serre, l'actuel "Monsieur Afrique" du cabinet de Védrine au Quai d'Orsay), n'est a priori pas vraiment la tasse de thé favorite des fréquentations du Palais du bord de mer. Mais c'est Chirac lui-même qui l'a recommandé à Bongo: Selz venait souvent le voir à Matignon entre 1986 et 1988. Il est vrai que la période des "ambassadeurs corses" est derrière nous. Et Selz, qui a appris au Cameroun à mieux connaître les Fangs (comme le challenger gabonais Paul Mba Abessole), a tout de même réussi l'exploit d'"accompagner" dans le calme la réélection triomphale du président Paul Biya avec un score de Maréchal. Un deuxième essai au Gabon fin 1998? L'EMIRAT
DES PAUVRES Elaboré depuis 1994 par une équipe de près de trente experts, le rapport de la Banque mondiale sur la pauvreté au Gabon, qui vient tout juste d'être publié, est sévère. Les profondes distorsions sociales sont impitoyablement révélées avec des statistiques fiables qui n'admettent aucun débat et encore moins d'excuses. L'un des pays les plus riches d'Afrique, d'à peine un million d'habitants avec un PIB par personne de 4 975 $ (à comparer avec 2 530 $ en Afrique du Sud et 750 $ en Côte d'Ivoire), arrive quasiment en queue de peloton pour l'espérance de vie (53 ans contre 62 en Afrique du Sud), l'éducation et l'accès à l'eau et à l'électricité. Près de 20% de la population de Libreville et de Port-Gentil (soit 96 000 personnes) vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue avec 29 000 F CFA (environ 58 $) par personne et par mois. Les inégalités entre les régions proches des centres urbains (Estuaire avec Libreville, Ogooué Maritime avec Port-Gentil et Haut Ogooué avec Franceville et Moanda) et les autres provinces, en particulier la Ngounié, la Nyanga, l'Ogooué Ivindo et l'Ogooué Lolo, sont encore énormes. Par exemple l'illettrisme, qui est sur l'ensemble du pays de 28% pour les hommes et de 50% pour les femmes, approche les 50% dans la Nyanga, la Ngounié et l'Ogooué Lolo. Un tiers de la population n'a jamais été à l'école. Dans ces mêmes régions, près de 80% des habitants n'ont pas l'eau courante contre 34% pour la moyenne nationale (15% à Libreville et 46% à Port-Gentil). Sur les causes de cette pauvreté, les experts de la Banque mondiale expliquent que l'économie gabonaise est duale avec un retour en capital plus important que celui sur la productivité du travail. Ils préconisent un programme de diversification de l'économie, le développement du secteur privé avec une révision du code des investissements pour développer de nouvelles régions, l'assistance d'ONG pour développer des micro-projets, une nouvelle stratégie dans le secteur éducatif et tout un train de mesures dans le secteur de la santé. Bref, l'an 01 d'un développement équilibré. LE GABON EN CHIFFRES (LA LETTRE DU CONTINENT n°283 du 05/06/97) Si la répartition des revenus était équitable avec 1 127 milliards F CFA de PIB (produit intérieur brut) attendus cette année pour le seul pétrole (949 milliards F CFA en 1996), les 1 073 000 Gabonais pourraient quasiment rester à la maison... La production pétrolière devrait se maintenir à 18,2 millions t en 1997 comme en 1996 avec un franc CFA toujours en augmentation par rapport au dollar (525 F CFA prévus pour 1 $ cette année contre 512 F CFA en 1996). Au total (pétrole et hors pétrole), le PIB devrait atteindre le montant record de 3 000 milliards F CFA cette année (2 506 milliards en 1996). Les exportations de bois sont également en plein boom - 220 milliards en 1996 contre 200 milliards en 1995 - avec l'arrivée de groupes sino-malaisiens qui ne sont pas trop regardant sur l'écologie. Dans ses échanges avec l'extérieur, le Gabon n'est toujours pas très diversifié. Il n'a réellement qu'un gros fournisseur: la France avec 2 milliards FF en 1996 (1,8 milliards FF en 1995), qui contrôle à plus de 40% le marché gabonais; et un client pour son pétrole: les Etats-Unis qui ont acheté pour plus de 10,3 milliards FF d'or noir l'an dernier. Parmi les projets qui pourraient être lancés dans les deux prochaines années figurent l'exploitation d'un gisement de niobium associé à des indices de phosphates, près de Lambaréné (les études sont en cours de finalisation par SBS/Warburg) et une unité d'agglomération de manganèse, avant une unité de ferro-manganèse. Des projets d'unités de déroulage d'Okoumé (Leroy-Gabon), de transformation de poisson et de produits pharmaceutiques sont également en cours d'étude. |