[BDPalabres] Messieurs les banquiers, embauchez des banquières !

telesphore obame protected at yahoo.fr
Jeu 12 Mar 22:39:10 EDT 2009


Messieurs,

après avoir lu avec beaucoup d'attention votre message sur votre souhait d'aider les femmes à accéder de plus en plus aux fonctions de responsabilité, je vais attirer votre attention sur l'urgence de vous exprimer en terme de compétences et talents.

C'est dire que je ne rejette pas votre idée d'une plus grande part de parité, mais il serait encore plus judicieux de valoriser le dynamisme de tous ceux qui ont les capacités aussi bien intellectuelles, physiques et morales de pouvoir occuper des postes importants dans tous les secteurs.

Je serais bien curieux de savoir où vous situez les homosexuels dans votre conception de l'efficacité à plus ou moins atténuer les risques.
Si on part du fait que certains gay ou lesbiennes, différents de ce que certains nomment la norme, se sentent parfois plus hommes ou plus femmes qu'ils le soient si on s'en tient à leur conception génétique.

C'est pourquoi, je persiste en basant ma proposition sur les compétences et les talents.
Je vais ramener le sujet au niveau du Gabon, notre cher pays, dont vous décriez les dérives de certains dirigeants. Pour ma part, je pense qu'il faudrait relativiser votre jugement au risque de vous retrouver vous même dans vos accusations.
Je souhaite que vous me rappeler quel a été le rôle des femmes dans la construction du Gabon?ou encore quelle part leur revient dans l'échec de notre pays?

Être un homme ou un femme est un fait indiscutable. Mais être compétents ou talentueux peut demeurer une réalité mais discutable.
Mettez les bonnes personnes, à la bonne place et au bon moment, et vous verrez que le désir de chercher des crises, financières et autres, sera quasi impossible.

Croyez en mon désir d'un monde juste et égalitaire, non en termes d'hommes et de femmes, mais en termes de mérite et de capacités.

                                                                                    Télesphore OBAME NGOMO
                           

--- En date de : Jeu 12.3.09, loeil <protected at gmail.com> a écrit :


    De: loeil <protected at gmail.com>
    Objet: [BDPalabres] Messieurs les banquiers, embauchez des banquières !
    À: bdpalabres at bdpgabon.org
    Date: Jeudi 12 Mars 2009, 0h52

    EAN-MARC VITTORI
    Messieurs les banquiers, embauchez des banquières !

    [ 06/03/09  ]

    Cette crise est une affaire d'hommes. Banquiers en faillite, traders indélicats, régulateurs permissifs, arnaqueurs à la Ponzi, financiers aux bonus astronomiques sont tous de sexe masculin. Bien sûr, il serait tentant de voir là le simple reflet d'une société financière où le costume-cravate devient la norme à l'approche des cercles du pouvoir. Mais il est aussi possible d'aller un peu plus loin. Car les deux causes fondamentales du krach, une prise de risque excessive et une obsession du court terme, sont deux traits typiquement masculins, inscrits dans les gènes et les hormones. En Islande, le pays jusqu'à présent le plus ravagé par l'explosion de la bulle financière, des femmes ont d'ailleurs été choisies pour succéder à des hommes à la tête de Landisbank et Glitnir, les deux banques nationalisées pour cause d'excès délirants, avec le mandat explicite de changer la culture maison. Si la finance est mal, c'est peut-être qu'elle est trop mâle.

    D'abord, les banquiers ont pris trop de risques. Or les femmes et les hommes ont une attitude très différente face au risque. Les premières sont plus facilement prudentes, les seconds plus facilement inconscients. Il n'y a aucune femme au palmarès du championnat mondial de poker. Les psychologues à la petite semaine affirment que cette différence a été ancrée en nous depuis l'époque des cavernes, quand l'homme sautait de liane en liane pour chasser pendant que la femme gardait les petits dans la grotte. C'est peut-être vrai mais impossible à vérifier.

    Les biologistes, eux, ont travaillé sur une grandeur mesurable : la testostérone. Cette hormone est 50 fois plus abondante chez l'homme que chez la femme. Elle joue un rôle dans l'agressivité des individus. Et dans la prise de risque, y compris financier, comme le montrent de récents travaux. Deux chercheurs de l'université britannique de Cambridge ont comparé chaque jour le taux de testostérone d'une vingtaine de traders et leurs performances (1). Leur conclusion est limpide : plus le trader a de testostérone, plus il gagne d'argent - ce qui signifie qu'il a pris davantage de risques.

    Ces dernières années, les banquiers ont accumulé les risques, d'autant que la mécanique des rémunérations les y incitait - et qu'ils croyaient s'en débarrasser avec la technique de la titrisation. Sur son blog tenu sur le site www.women-omics.com, la consultante Avivah Wittemberg-Cox parle d'une « crise de la testostérone ». Dans une interview publiée sur le même site, une analyste financière basée à Londres, Anna Cecilie Holst, déclare non sans humour : « Je ne pense pas que Lehman Sisters aurait pris les mêmes risques que Lehman Brothers. »

    Il en va de même avec la projection dans le temps. Dans cette crise, les banquiers n'ont pas vu plus loin que le bout de leur nez. Le prochain trimestre, le prochain bonus. Au-delà, le brouillard et l'indifférence. Or, là encore, c'est une attitude très masculine. Les femmes se projettent davantage à long terme. Pas d'explication hormonale ici mais nos psychologues de boudoir parleraient sans doute du fait que les femmes portent les enfants à naître pendant de longs mois et qu'elles sont ensuite portées à les imaginer dans le futur davantage que leurs compagnons.

    Messieurs les banquiers, embauchez donc des banquières ! Mais pas n'importe où... Il serait, par exemple, inefficace d'imposer la parité dans les salles de marché. Il n'est pas certain non plus que les femmes doivent contrôler ce que font les hommes. A en croire l'étude « Women Matter 2 » publiée l'an dernier par le cabinet McKinsey, c'est dans le domaine du contrôle et des actions correctrices que le leadership masculin est le plus manifeste. En revanche, les femmes sont trop rares dans les instances dirigeantes - comité exécutif ou de direction et conseil d'administration. Tous secteurs confondus, les femmes ne font que 8 % des comités de direction des grandes entreprises françaises (enquête de la Commission européenne en 2006). En élargissant le champ aux 500 premières sociétés, cette proportion atteint à peine 13 % (enquête de l'association Action de femme). Dans la finance, ce n'est sans doute pas mieux.

    Et il ne suffit pas qu'une femme entre au comité pour que la donne change. L'enquête de McKinsey montre que les grandes entreprises sont mieux organisées - donc plus efficaces - quand elles comptent au moins trois femmes dans leurs instances dirigeantes. Notre psychologue de comptoir dirait qu'une femme seule est isolée - ou se prend pour un homme. Deux femmes se neutralisent. Trois femmes pèsent sur les décisions et dans le bon sens. Dans la finance, où il est urgent de réintroduire le souci du long terme, la pondération dans la prise de risque, l'habitude de la coopération plutôt que la prééminence du chef, il est urgent de faire progresser des femmes jusqu'aux plus hautes fonctions. C'est le meilleur moyen d'éviter la prochaine crise.
    Jean-Marc Vittori est éditorialiste aux « Echos ».

    (1) « Endogeneous Steroids and Financial Risk Taking », J.-M. Coates et J. Herbert, Proceedings of the National Academy of Sciences, 22 avril 2008.





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