Après les palabres, le Pays !

Dr. Daniel Mengara protected at bdpgabon.org
Sam 23 Juin 00:08:27 EDT 2007


Très cher Sylvain Ndong,

Merci pour vos réponses.

Par la véhémence de votre éructation, qui contient elle aussi des "colères" surprenantes, je crois être aujourd'hui capable de dire que j'ai provoqué en vous ce que vous avez cru provoquer en moi, c'est-à-dire une réponse à fleur de peau, donc nécessairement viscérale parce que non réfléchie.

La différence entre vous et moi est que je pense exactement ce que je dis, et je dis toujours ce que je pense. Parce que je ne fais aucun calcul, aucune compromission, on me trouvera toujours égal à moi-même. Quand mon texte contient de l'arrogance, c'est que j'y ai consciemment intégré cette arrogance. Quand mon texte contient des éléments qui choquent, c'est parce que je veux choquer et réveiller. Mais je ne réponds jamais à fleur de peau.

Vu que vous vous êtes donné pour vocation de rassembler la diaspora, il me semble que vous avez là encore pas mal de travail à faire. Vos réponses non réfléchies me semblent totalement déplacées par rapport au rôle que vous voulez jouer. Il m'apparaît assez paradoxal que vous vous posiez en victime dans cette transaction alors même que vous fûtes le premier à égrener des attaques contre le pauvre Daniel Mengara que je suis, sur la base des légèretés véhiculées par votre comparse. C'est moi qui, attaqué, aurais dû pleurnicher, pas vous. Et surtout, vous seriez sorti de toute cette histoire beaucoup plus grandi si vous aviez observé de la retenue et surtout le sens de la conciliation que vous prônez de manière très maladroite. 

Vous semblez miné par le désir de toujours avoir raison, de toujours répondre du tac au tac à la moindre attaque contre vous, ce qui montre un caractère excessivement immodeste, sans humilité. Bref, vous avez la grosse tête, ce qui, en politique, est un péché. Oui, je sais, vous direz que j’ai moi aussi la grosse tête. Mais nos grosses têtes ne sont pas basées sur les mêmes prétentions. Les vôtres me semblent trop intéressées et cela se sent à mille lieues.

La différence entre vous et moi est que je n'ai jamais répondu aux multitudes d'attaques qui, de par Internet, n'ont cessé de me fustiger. Qu'il s'agisse de bongoïstes craignant pour leur pain ou d’upégistes craignant pour leurs milliards, je suis probablement l’un des hommes politiques les plus vilipendés sur Internet aujourd’hui, tout simplement parce que j’ose dire tout haut ce que les autres ne disent qu’au travers de multiples contorsions intéressées. Ainsi, malgré tous les bongoïstes et upégistes qui me dépècent à longueur de journée dans les forums et sites pro-Bongo et pro-Mamboundou, y compris celui du BDP où ils peuvent tous critiquer (démocratie oblige), j'ai toujours laissé couler, laisser faire. Si je m'étais amusé à répondre à ces centaines d'attaques, je ne dormirais plus et je passerais ma vie à ne faire que cela. Voilà pourquoi vous m'avez toujours vu silencieux quand vos amis, de Malékou aux Ekoga du monde, en passant par vous-même, se sont attaqués à moi. Je ne participe jamais à ces futiles éructations et je laisse faire, parce que, au fond, je suis un homme foncièrement démocrate. En cela, je suis certainement plus libre que vous : je n’ai pas peur de dire ce que je pense, même si cela doit choquer ceux-ci ou ceux-là. Et je n’ai pas peur que l’on me critique. Si la critique tuait, je serais déjà mort. Je suis libre et je tire cette liberté du fait que je n’attends rien de personne ni de circonstances particulières. Vous, mon cher, semblez véhiculer la langue de bois. Et en général, cela cache d’odieux calculs.

Mon message à votre encontre n’avait d'autre but que de provoquer, par diverses méthodes discursives, la réaction qui a été exactement la vôtre, et ainsi vous montrer que vous ne valez, après tout, pas mieux que moi dans le registre de la retenue. Ceci, à mon avis, laisse de gros et sérieux doutes sur votre capacité à rassembler qui que ce soit. Vous êtes trop sur la défensive et ceci vous aveugle jusqu'au point de l'absurde. Mais, encore une fois, je mets ces errements sur le compte de la jeunesse car vous semblez systématiquement, à chaque fois, tomber vous-même dans les extrêmes travers que vous me reprochez. Il me fallait donc juste vous montrer combien votre tête était grosse et combien vos écrits étaient contradictoires.

Par exemple: vous interprétez mes attaques vis-à-vis de Mamboundou comme des attaques qui font du mal à l'opposition. Et du coup, je deviens à vos yeux un complice du bongoïsme parce que j’ose interpréter Mamboundou comme quelqu’un s’étant vendu. Ce qui est surprenant c’est que vous ne voyez pas vous-même que vous tombez exactement dans le même travers que vous me reprochez en m'attaquant. Je devrais donc, selon votre logique, conclure que vous travaillez pour Bongo puisque vous voulez m'affaiblir en me critiquant alors que je suis de l'opposition ! Non mon cher, être de l’opposition ne veut strictement rien dire. Ce sont les actes des hommes que l’on juge et non pas le fait d’appartenir à l’opposition. On ne peut pas fermer les yeux sur des conneries, tout simplement parce que des gens se proclament de l’opposition. Mamboundou s’est égaré, et il vous appartenait à vous-même au sein de l’UPG de redresser cet égarement. Malheureusement, vous passez votre temps à jouer les chantres pour une cause perdue.

Et voilà la raison pour laquelle je n’interviens jamais dans les polémiques stériles soulevées par de pauvres diables désœuvrés qui utilisent l’outil Internet pour tromper leur ennui. Echanger des messages de cette nature ne grandi personne et relève du futile. On peut jouer à ce jeu de midi à quatorze heures et ne jamais en finir. Cela démontre que ce n'est pas là que se trouve le vrai problème. Votre problème est que vous êtes foncièrement intolérant vis-à-vis de la critique formulée à votre encontre ou à l'encontre de votre parti. Et vous ne comprenez pas que dans la société des humains, on ne fait pas forcément l'unanimité dans tout ce que l’on fait. Ce qu'il faut, c'est plutôt poursuivre ses propres convictions en fonction de ce que l'on croit, et éviter de croire qu'on peut convaincre tout le monde.  Nous, au BDP, nous croyons que rien de bon ne peut plus se passer au Gabon tant que Bongo est au pouvoir. Nous nous tenons donc à cela. Et ce n’est pas parce que vous aurez trouvé « irresponsables » nos appels à la révolution que nous arrêterons.

Et parce que vous êtes foncièrement sans modestie et intolérant, vous avez manqué de percevoir l'ironie contenue dans mon message. Quand vous m'envoyez vos documents, croyez-vous que je les voulais réellement ? J'essayais de vous montrer, à vous et à votre compère, l'absurdité de vos demandes vis-à-vis de moi. Vous, pour m'avoir demandé des explications sur une affaire qui n'avait aucun sens. Lui, pour avoir basé ses affirmations et supputations sur une conception erronée de notre présence en France en avril 2002. Cette ironie semble vous avoir échappé et vous m'avez envoyé des documents dont je n'ai que faire en réalité et que je n'ai demandé que rhétoriquement. Tout ce qu'il vous fallait comprendre c'est qu'il ne faut pas exiger des autres ce qu'on ne peut s'appliquer à soi-même. Une organisation politique ou tout autre structure similaire ne livre point au premier venu son fonctionnement stratégique interne. Je ne pouvais donc exiger de vous des documents internes ou une participation à vos débats internes sans y être invité ! Or, c'est exactement ce qu'a fait votre compère en se croyant de plein droit autorisé à s’insérer dans une activité officielle du BDP-Gabon Nouveau. Mais là, vous avez manqué d'affirmer vos capacités d'analyses à la lecture de son message. L'occasion vous semblait trop juteuse de dire des choses négatives sur le BDP et ceci semble vous avoir aveuglé ! Or, vous voilà disant exactement ce que j'ai dit dans mon message sur le caractère privé des activités internes à un parti ou mouvement politique. Que de contradictions ! 

Cher ami, n'importe qui peut attaquer n'importe qui avec des arguments aux apparences convaincantes, mais qui relèvent, hélas, de la légèreté la plus pathétique. Ma réponse, tout en contenant certaines vérités, se voulait volontairement excessive, pour justement tirer de vous ces éléments contradictoires que vous avancez, sans pour autant être convaincant. Vous ne savez point appliquer à vous-même ce que vous exigez des autres.

Ceci pour dire que quand un débat est lancé de la manière dont vous l'avez lancé, c'est-à-dire par une attaque directe contre moi, vous n'avez grandi ni le débat que vous souhaitiez, ni même vous-même. Si, donc, dans votre tentative d'unir les Gabonais, vous en venez vous-même à réagir de manière aussi primaire, c'est que, à la fin, vous souffrez des mêmes tares que vous croyez trouver en Daniel Mengara. Mais nous n'avons nulle part, je puis vous assurer, rien en commun.

Et voilà la raison pour laquelle j'ai tendance à regarder avec condescendance le type de gesticulations auxquelles vous vous livrez et à les ignorer. En général, et de par mon expérience, ce type de gesticulations ont toujours caché des choses néfastes pour notre pays. Quand on a le sens de l'observation, ces choses se détectent à mille lieues. Je puis, certes, me tromper, mais jusqu'à présent, qu'il s'agisse de Mamboundou, de Mba Abessole ou des déboires du BDP, mon instinct a toujours eu tendance à me donner raison et le temps aura souvent confirmé mes analyses.

J'ai, certes, voulu, dans ma réponse, vous provoquer un peu, mais par la même occasion, j'ai voulu vous démontrer pourquoi il est futile non seulement de se débattre contre les rumeurs et les interprétations hasardeuses, mais aussi de commencer un débat que l'on n'a pas suffisamment mûri. C'est là un préalable important pour toute entreprise humaine qui se veut fructueuse. 

La futilité même du type d'échanges vides que vous engagez, qui épuisent inutilement les énergies physiques et mentales des uns et des autres, est justement ce qui me répugne. Et j'ai souvent tendance à laisser cela aux simples d'esprits, esprits qui souvent excellent par la palabre inutile et la polémique stérile. Vous ne me reprendrez donc pas à me joindre à de telles futilités. 

Comme vous avez pu le voir, nous pourrions passer des années à débattre tel ou tel aspect de mon message ou du vôtre, et on n'en finirait pas. Mon message vous a donné l'opportunité de trouver dans le mien "des failles" que vous avez cru bon d'exploiter, dans le but sans doute de vous montrer convaincant. Je pourrais ici, en réponse à votre réponse, refaire la même chose et répondre aux "mille failles" de votre message. Et nous n'en finirions plus. Je crois donc vous avoir suffisamment démontré qu'on ne gagne pas un débat subjectif dont la seule base relève de données subjectives et personnelles. C'est non seulement futile, mais aussi inutile. Je ne reviendrai donc pas sur les milles failles de votre message, dont je ne suis nullement convaincu par l’argument, un peu comme je vous suppose non convaincu par mes arguments. C'est de bonne guerre. Vous avez droit à vos opinions, fussent-elles subjectives. Et moi j'ai droit aux miennes.

Cependant, pour accorder les Gabonais, une seule préoccupation doit demeurer, c'est celle qui consiste à trouver comment sortir le Gabon de son trou actuel. Tous les Gabonais n’adopteront pas forcément la même approche, mais ceux qui s’engageront se devront de montrer la sincérité qui s’impose. Il y en a qui préfèrent les éternels et sempiternels conciliabules avec le pouvoir. Ils trouvent cette approche « responsable ». Il y en a d’autres qui, comme au BDP, pensent que tout a été essayé, sauf la manière forte. Pour cela, le BDP a son approche, l'UPG a la sienne. Seule l'histoire dira qui avait raison. 

Mais, tandis que vous continuez votre approche, essayez quand-même encore une fois de nous épargner les contradictions. Il me semble ici que, quand le BDP critique l'UPG, vous nous accusez de faire le jeu du pouvoir ; par contre, quand le BDP invita l’UPG et les autres groupes à l’unité révolutionnaire en 2005 pour gagner les élections et chasser Bongo une bonne fois pour toutes, vous restâtes silencieux sur cette invitation. Et aujourd’hui, par votre plume, vous expliquez ce rejet parce que, pour vous, le BDP pour cause de virtualité et de clandestinité, n’a pas droit de cité aux côtés des partis légalisés. Ce sont là les incohérences que nous constatons, mon cher. Vous répondez avec mépris en disant que l'UPG, un parti légalisé, n'a rien à foutre avec un mouvement virtuel clandestin comme le BDP. Il faut donc savoir ce que vous voulez. Vous ne pouvez pas à la fois mépriser le BDP en justifiant le refus par l'UPG de faire partir Bongo en 2005 en travaillant avec nous, et par la suite nous reprocher de faire du mal à l'UPG en critiquant sa démarche, qui nous semble compromettre l’avenir démocratique du Gabon. Du moment que nos idéologies et nos contextes s’opposent, n’est-il pas de bonne guerre que nous critiquions nos égarements respectifs ?

Vous souffrez donc d’un grave problème d’incohérence, mon cher. Vous ne pouvez pas, dans le même message, parler de vouloir unir TOUS les Gabonais et en même temps justifier le refus de l'unité que le BDP avait souhaitée en 2005 sur la base d’une virtualité qui relèguerait les bédépistes au rang de non Gabonais. Ce que vous semblez ne pas comprendre, hélas, est qu’il y a au Gabon, une partie du peuple qui partage l’opinion révolutionnaire du BDP et cette opinion doit, elle aussi, être respectée. Si vous ne pouvez pas le faire, alors arrêtez de vous plaindre quand le BDP critique l’UPG. Appliquez à vous-même ce que vous voulez appliquer au BDP si vous voulez être cohérent. 

Comprenez-vous ce que j'essaie de vous dire, jeune frère ? 

La contradiction me semble trop flagrante dans votre argumentation. Vous justifiez aujourd’hui de manière partisane le rejet d’une unité que nous avions souhaitée depuis 2005, mais dans le même tas, vous appelez les Gabonais de la diaspora à s'unir. Je suppose que les Gabonais du BDP ne sont pas de la diaspora, ou que votre diaspora se doit obligatoirement d’exclure les membres du BDP, n'est-ce pas ? Ce serait logique, puisqu’ils appartiennent tous à une structure virtuelle.

Voilà pourquoi, mon cher, quand je vous lis, je retrouve systématiquement ce genre d'argumentaire contradictoire qui, malgré sa pomposité habituelle, finit par me déconcerter et me lasser car je ne retrouve nulle part la cohérence que je recherche de la part de quelqu'un qui écrit si bien, mais qui pêche par un extrémisme encore plus incontrôlé que celui dont il m'accuse.

Mais avant que de vous quitter, je vais toucher à des aspects de votre messages qui me semblent dignes d'intérêt.

1) Votre Blog et l'UPG.

Loin de moi de vouloir vous empêcher de vous exprimer librement en tant que citoyen. Vous avez tous les droits du monde à un blog, si c'est cela que vous souhaitez. Mon problème est que je trouve un grave problème d’incohérence dans votre démarche. Ce que je vous reproche, c'est de ne pas avoir consacré AUTANT d'énergie à alimenter le site même du parti dont vous avez la responsabilité au Benelux. Certes, votre blog est important pour votre expression personnelle. Mais ne pensez-vous pas, cher ami, que pour plus d'efficacité et pour multiplier les points d'appui de votre opposition au régime, vous pourriez à la fois vous occuper de votre blog, mais aussi alimenter le site de l'UPG avec les mêmes analyses, les mêmes éléments, les mêmes vidéos, de manière à permettre à plus de Gabonais d'y avoir accès soit par votre Blog, soit par le site officiel de l’UPG ? Quand on a une vision concrète du combat politique, on évite soit la dispersion des énergies (que vous voulez par exemple résorber en essayant d’unir la diaspora) et les incohérences qui affaiblissent (comme par exemple alimenter un Blog et oublier le site de son parti alors que les deux doivent être complémentaires). 

Autrement dit, j’aurais aimé vous voir consacrer la même énergie à renforcer la présence Internet de l’UPG que celle que vous mettez à renforcer votre image personnelle sur votre Blog. Ces deux valeurs ne doivent pas forcément se contredire. M2005, un upégiste comme vous, a fait un blog nettement plus utile que le vôtre en matière de promotion de l’UPG au sein de la diaspora. Et ce n’est pas lui qui vous dira que la diaspora est inutile dans l’action politique de l’UPG. Ne raisonnez pas comme un gamin.

A mon avis, cela ne vous aurait pas coûté grand-chose de consacrer un peu de temps au site de votre propre parti, de manière à en assurer une meilleure visibilité, et ainsi permettre aux compatriotes, même de la diaspora que vous méprisez, à avoir accès aux pensées de l’UPG de manière plus fréquente, plus appuyée. Et peut-être que cela aurait servi justement à éclairer des gens comme moi qui, selon vous, n’ont pas d’information crédible sur ce que fait Mamboundou au Gabon.  En voyant dans cette réflexion que je vous ai faite une attaque personnelle contre vous, vous avez manqué de comprendre mon raisonnement. Et ceci parce que vous prenez ces critiques comme des attaques personnelles. La grosse tête, quoi.

Secundo, il me semble déceler ici de nombreuses autres contradictions. Vous dites que votre parti a fait le choix stratégique de délaisser Internet comme moyen d'action politique, parce que la diaspora est trop passive, parce que c'est au Gabon que tout se passe et qu'il n'y a pas assez de Gabonais à l'étranger ou sur Internet pour mériter un investissement upégiste en direction de la diaspora ou de la communication Internet. 

Mais mon frère, cela n'a aucun sens, surtout au vu de vos propres actions ! Si vous pensiez Internet inutile à l’action politique, pourquoi vous tuez-vous à animer un blog que vous savez ne servira à rien du tout dans le cadre de votre combat personnel ? C’est donc pour amuser la galerie de vos amis, chat et chiens que vous faites ce Blog ? Soyons cohérent, quand-même, mon frère. Ou vous insultez les Gabonais de la diaspora, ceux-là même que vous voulez rassembler, ou vous êtes encore trop jeune dans votre esprit trop empressé pour comprendre les implications de ce que vous dites. A trop vouloir vous défendre, vous vous enfoncez un peu plus dans des incohérences qui finissent par ne plus avoir aucun sens.

2) Virtualité du BDP et Inutilité d'Internet

S'agissant de la virtualité du BDP, je vous le concède, nous sommes virtuels. S'agissant également de la clandestinité du BDP, je vous le concède aussi, nous sommes un mouvement clandestin. Par cette définition même, nous ne sommes pas sur le terrain comme vous et vos critiques à notre encontre ne regardent que vous. 

Mais vous qui êtes sur le terrain depuis belle lurette, quel bilan pouvez-vous présenter aux Gabonais en dehors des milliards pour développer Ndendé ? Comment nous expliquerez-vous votre échec si patent, à l’UPG, et votre incapacité à détruire le régime Bongo ? Il me semble, Monsieur Sylvain Ndong, que vous ne savez vraiment pas trop ce que vous dites, ni ce que vous faites.

Si vous ne vous comprenez pas, laissez-moi vous expliquer ce que vous faites. Je vais affirmer tout de suite que votre propre démarche actuelle consistant à rechercher dans la diaspora la solution au blocage politique au Gabon constitue un cinglant aveu d’échec et une véhémente remise en cause du combat tronqué que mène l’UPG sur le terrain au Gabon. Si vous croyiez encore à l’UPG, mon cher, c’est par l’UPG que vous seriez passé pour affirmer votre désir de changement et le mener jusqu’au bout. En voulant contourner l’UPG par ce que vous appelez le rassemblement de la diaspora, qui seule, selon vos propres dires, serait à même de réussir, vous avouez que l’UPG a failli et ne peut plus réussir. 

Mais je suppose que vous trouverez toujours des arguments complexes pour justifier votre démarche, mais à mes yeux, il n’y a pas d’autre explication que celle-là. Cela relève de la plus élémentaire analyse. En 2005, vous ne fîtes aucune ouverture vers la diaspora, ni par l’UPG, ni par une initiative personnelle. Ceci parce que vous aviez l’illusion d’une possible victoire de l’UPG. Mais comme vous étiez euphoriques, vous oubliâtes de travailler à une vraie stratégie de victoire. Vous échouâtes donc lamentablement. Maintenant, subitement, vous réalisez que l’UPG n’est plus à même de réussir et vous vous tournez vers la diaspora. Tant mieux, mon cher. Inconsciemment, vous arrivez à la même conclusion que nous, c’est-à-dire utiliser d’autres méthodes de lutte que ce qu’a fait l’UPG,  mais vous n’avez aucune honnêteté pour l’admettre. Cependant, votre démarche actuelle, elle, est parlante. Si vous ne le saviez pas encore, elle représente un cinglant désaveu que vous faites vous-même de l’UPG et de Mamboundou. 

Pire, vous expliquez vous-même l’échec de l’UPG par votre démarche actuelle. Au lieu de vous activer en priorité pour assurer le succès de votre parti en essayant de commencer une action interne en vue du redressement de ce parti, vous n’avez pas trouvé mieux que de vous associer à d’autres, en dehors de votre propre parti, pour espérer ainsi mieux réussir. Mais c’est là, à mon avis, une mélange d’irresponsabilité et d’amateurisme, qui explique, encore une fois pourquoi l’opposition actuelle est moribonde. 

Il serait trop long pour moi ici de faire une dissertation sur le côté néfaste, pour l’UPG, de votre démarche actuelle. Mais comme cette démarche trahit l’aveu d’échec pour l’UPG et Mamboundou, je m’arrêterai là. Bienvenue au club, donc, même si vous êtes en retard de deux ans. Vous avez peut-être enfin compris que l’entêtement de Mamboundou à faire cavalier seul a fini par nuire non seulement à l’UPG, mais aussi à toute possibilité de changement au Gabon. Et bravo d’oser enfin aller à l’encontre de l’idéologie de votre parti, même si, d’une part, vous rejetez le BDP comme mouvement virtuel, mais de l’autre, souhaitez paradoxalement inclure des membres du BDP frappés de virtualité dans vos entreprises.

Permettez-moi, par conséquent, de noter les contradictions supplémentaires suivantes. Vous dites qu'Internet est inutile, relève de la virtualité et, à cause de cela, concluez à l'inutilité du BDP dans le cadre du combat politique, parce que le BDP est caché derrière son ordinateur. Mais mon frère, que dites-vous donc là ? 

Regardez vous-même vos contradictions :

- Vous voilà en train de prétendre pouvoir rassembler les Gabonais, et quel est l’outil que vous utilisez ? Des emails ! dDnc un clavier et un écran. Je ne vous vois nulle part vous activer sur le terrain en personne. Vous me direz que je ne sais pas ce que vous faites au Benelux, mais alors, sur quelle base pensez-vous savoir ce que le BDP fait de sa virtualité clandestine ? Pensez-vous être le seul à avoir personnellement contacté le BDP pour discuter avec ses membres ? Pensez-vous que nous sommes assis sur nos lauriers et que ce que nous faisons n’a aucun impact sur le Gabon ?

- Vous définissez Internet comme inutile à la lutte politique, mais vous entretenez un blog que les Gabonais, à vous entendre, ne consulterons jamais puisqu’il n’y en a pas assez dans la diaspora ni sur Internet. Vous faites donc juste un exercice en futilité, je suppose, à entretenir in blog que personne ne consultera ? Et que faites-vous au Benelux pour le compte de l’UPG ? Vu que ce ne sont pas les Gabonais de la diaspora qui vous intéressent (vous dites les avoir supprimés des préoccupations de l’UPG), retournez sur le terrain au Gabon aider à renforcer votre parti avec des Gabonais non virtuels, et montrez-nous comment vous gagnerez ce combat ! Vraiment, mon cher, vous me déconcertez. Il me semble que vous êtes en train de faire exactement l’opposé de ce que vous dites : vous êtes en train de laisser le terrain du concret pour rejoindre l’action virtuelle ! 

- Vous dites Internet inutile à la lutte politique, mais on vous retrouve partout sur Internet faisant la publicité de votre blog, postant des messages appelant au réveil sur tous les forums Gabonais, envoyant des messages chaque jour au BDP pour qu’il les poste sur son site Internet (ce que nous avons toujours fait volontiers). Alors, c’était quoi cela, un autre exercice en futilité ? Ne seriez-vous donc qu’un simple rassembleur virtuel, vu que toutes vos tentatives actuelles nous semblent limitées à l’Internet, exactement comme Daniel Mengara? Ah, j’oubliais. Vous, vous serez capable de passer du virtuel à la réalité (ou du concret au virtuel), mais Daniel Mengara n’a pas le droit de commencer par le virtuel, lui !

- Vous semblez vouloir minimiser l'impact politique du BDP et le qualifiez d'inutile parce que virtuel. Ah bon ? Mais mon cher, quand vous avez appelé Daniel Mengara un beau jour pour discuter avec lui, c'était pourquoi ? Etes-vous donc un homme frappé par la folie pour aller rechercher un homme que vous qualifiez de "virtuel", d’inutile, de caché derrière un clavier et un écran ? Si le BDP à vos yeux n'a aucune valeur parce qu'il est virtuel, je me demande ce qui vous a poussé à m'approcher, à me téléphoner comme vous le reconnaissez vous-même ? Que je sache, je ne suis jamais venu à vous, mais c’est vous qui êtes venu à moi par emails interposés et par sollicitation diverses, tout en nous demandant d’aider à faire connaître votre Blog (et pas le site officiel de l’UPG, que beaucoup de Gabonais ne connaîtraient pas si M2005 ne l’avait rendu accessible par un lien fraternel) ! Alors, soyons cohérent, mon cher. Vous me faites peur. En général, je ne retrouve ce type d’incohérence que chez les calculateurs, les gens avec des intentions autres que ce qu’ils disent.

- Vous dites du BDP  qu’il est virtuel, mais c'est par le BDP et des outils virtuels que vous passez pour essayer de rassembler Gabonais, y compris ces appels du pied que vous faites à mes collègues Tsir'Ella, Ondo Ndong et Félicité Vincent. Oseriez-vous vouloir, mon cher, profiter du travail virtuel du BDP pour rassembler virtuellement des gens que le BDP aurait virtuellement trouvés et intégrés en son sein ? Joueriez-vous les vautours ? Si donc, pour commencer votre campagne de rassemblement des Gabonais de la diaspora, c’est au BDP virtuel que vous venez en premier, n’est-ce pas à dire que vos grands airs ne correspondent pas du tout à la réalité de vos écrits ? C’est donc notre mouvement virtuel qui va faciliter pour vous, par des méthodes virtuelles, un rassemblement que vous semblez incapable d’opérer par des moyens autres que virtuel (un clavier et un écran)?

- Vous dites le BDP virtuel, et pourtant tout le régime Bongo ressent les soubresauts de cette virtualité chaque jour, au point qu'il n'y a pas un seul jour qui passe sans que quelqu'un ne contacte un membre du BDP dans l'espoir d'avoir une entrevue avec Daniel Mengara. Non seulement cela, le régime a investi des milliards dans sa tentative de tuer le BDP et acheté des gens comme Siméon Ekoga, les frères Bessaque et j’en passe, pour défaire le mouvement "virtuel" et inutile que nous sommes.

Alors, frère, ne parlez pas pour parler. Votre propre Ekoga n’existerait pas aujourd’hui sur le plan politique si Daniel Mengara n’avait pas virtuellement créé le BDP. Ekoga et son RDPG ne sont, à mes yeux, que des avortons de mon travail de patriote, le résultat de cette virtualité. N’ignorez pas cela quand vous montez sur vos grands chevaux pour qualifier le BDP de virtuel, car il me semble que vous ne seriez alors qu’un opportuniste qui, comme Ekoga, n’a pas pu démarrer ni réussir quoique ce soit de politique avant son entrée au BDP. Pour nous démontrer votre capacité à rassembler hors virtualité, il aurait fallu que vous abandonniez l’outil Internet que vous méprisez (uniquement quand le BDP l’utilise) et que vous rassembliez par d’autres moyens. Il me semble avoir lu, dans votre message, que vous doutiez que j’aie pu devenir ce que je suis sans Internet. Mais je vous retourne la boutade. Non seulement vous n’avez rien créé de vous-même, vous avez dû profiter des plateformes Internet et politiques créées par d’autres pour vous lancer. Or, c’est à cela qu’on juge les créateurs et initiateurs des opportunistes.

Quand Daniel Mengara a commencé, il est parti de ZERO. Il n’appartenait à aucun parti politique, n’a pas eu la chance d’avoir de grosses nominations partisanes au Benelux pour se lancer politiquement. Il a commencé seul et a été rejoint par ceux qui pensaient comme lui. Par ailleurs, il a pratiquement inventé, pour le Gabon, l’activisme politique moderne, qui allie conviction et créativité, préparant ainsi le terrain aux autres dans le cadre des technologies Internet. Et ce n’est pas moi qui vais empêcher qui que ce soit d’affirmer son patriotisme sur Internet, dès lors que ce patriotisme est cohérent avec la logique du changement tel qu’imposée par les préférences personnelles ou partisanes qui mettent en avant la libération du Gabon du joug bongoïste.

Je pourrais ici continuer à disséquer l'incohérence de vos arguments, mais à quoi cela servirait-il? Vous raisonnez, comme je l'ai dit, en homme jeune, donc à un niveau encore primaire qui a besoin de murissement. Voilà pourquoi il m'est difficile de réellement saisir le sens de votre combat, qui demeure trop incohérent au jour d’aujourd’hui car dispersé dans la forme et dans le fond. Il souffre aussi de contradictions idéologiques et pratiques si fondamentales que j’en suis encore sidéré.

Mais voilà. Mon message auquel vous rétorquez ne visait que cela: faire ressortir vos incohérences, tout en espérant un jour que la fibre patriotique que je sens en vous finira par vous faire comprendre que, organiser des gens, ce n'est pas juste une question de rhétorique ou de grosse tête sur Internet. Il faut plus que cela. Il faut un sens aigu de la cohérence. Voilà pourquoi vous n'avez pas compris l'ironie de mon message si « choquant » : je vous demandais simplement de montrer de la cohérence en renforçant non seulement votre blog, mais aussi votre parti. Internet est un outil qui ne nous quittera plus jamais. Votre argument à ce niveau est plus que catastrophique et explique pourquoi c'est un pauvre jeune comme M2005 qui a dû prendre sur lui de véhiculer sur Internet des pensées upégistes qui auraient dû être de votre responsabilité, ô cher Monsieur le représentant de l'UPG au Benelux. Au lieu de faire de la figuration avec vos responsabilités, aidez à renforcer votre parti. Ce n’est pas tout seul avec votre blog que vous allez réussir. Il faut non seulement développer votre blog, mais aussi entretenir un site UPG bien alimenté qui viendrait ajouter un autre point d’appui pour l’opposition que vous dites représenter. 

La contradiction devient encore plus flagrante quand vous me présentez les divers sites de Sarkozy pour justifier votre Blog. Mais comme vous personnalisez trop le débat, vous manquez de voir que parmi les sites que vous citez, il y aussi le site de l’UMP qui se charge de constituer un autre point d’accès à l’information concernant la famille politique de Sarkozy. Si Sarkozy a un blog, où est celui de Mamboundou ? Vous semblez vous égarer ! A moins que vous ne vous confondiez avec Monsieur Mamboundou, mon cher ? Lui, il est leader. Vous, vous êtes militant. La lettre de nomination que vous m’avez envoyée vous contraint à un certain nombre d’engagements, mais que vous ne semblez pas remplir à cause de la grosse tête. En vous signalant cela, vous n’avez pas trouvé mieux que de croire à une attaque personnelle de ma part. Ce conseil n’est pas un conseil négatif. Au contraire, je vous aide à renforcer la présence de l’UPG sur Internet de manière à faire de votre blog, mais aussi du site officiel de l’UPG, des points d’appui importants, sinon égaux, entrant dans le cadre de votre combat UPG. Ne pas le faire, c’est affaiblir l’UPG et renforcer la personne de Sylvain Ndong, au moment même où Mamboundou n’a aucun blog personnel, lui qui fut pourtant candidat !

Et, puis, entre nous, mon cher. Quelle aberration ! Ne savez-vous pas que, dans un pays où l’opposition n’a aucun droit réel aux médias, ce sont les quelques 30.000 gabonais connectés dont vous parlez, et les divers sites de l’opposition, qui pourraient demain faire contrepoids et servir de point d’appui à des campagnes de bouche à oreille au Gabon même ? Savez-vous que la diaspora est comme une toile d’araignée, chacun des membres ayant des liens qui les projettent tous dans quasiment toutes les familles, toutes les provinces du Gabon ? Ce qui veut dire que toucher toute la diaspora c’est toucher tout le Gabon ? Mais vous êtes tellement défensif que vous en arrivez à avancer des raisonnements qui n’ont vraiment pas de sens. C’est terrible, et c’est dommage.

Quant à votre mépris d’Internet, je constate, surpris, que vous passez paradoxalement plus de temps sur Internet (dans la virtualité) que sur le terrain. C'est un paradoxe que je trouve saisissant, surtout de la part d’un homme ambitieux que je trouve, hélas, si dédaigneux des Gabonais de la diaspora. Des Gabonais que, paradoxalement, vous dites vouloir rassembler en utilisant les mêmes outils virtuels que le BDP.

Mais puisque vous semblez aimer l'histoire, cher ami, laissez-moi vous rappeler quelques éléments concrets:

- L'UPG fut créé en 1989, cela fait donc près de 18 ans qu'il existe. Sur les 18 ans, près de trois ou quatre furent passés dans la clandestinité (virtualité, quoique sans Internet) avant que l'UPG ne devienne un parti connu et légalisé au Gabon. Depuis sa légalisation, et malgré sa présence sur le terrain, l'UPG n'a pas atteint son but et cela fait donc, pour ce parti, un combat de 18 ans sans résultats concrets, en dehors des milliards qui vont maintenant permettre à Mamboundou de "développer" Ndendé. Ndendé aura donc attendu 18 ans. Quelle chance ! 

- Mba Abessole lui aussi, fait de la politique depuis bientôt près de 30 ans. Une partie de cette période, notamment une dizaine d'années, fut passée dans la clandestinité. Mais depuis son retour au Gabon en 1989, aucun but n’a été atteint. Au passage, il est devenu milliardaire et chantre invétéré du bongoïsme.

Ai-je besoin de spécifier qu'il s'agit-là de résultats hautement "virtuels" pour des partis supposés être sur le terrain depuis si longtemps ? Il ne me surprendra pas demain que Mamboundou aussi rejoigne le gouvernement Bongo. Et même s’il ne le fait pas, il est déjà dans le système. Votre tentative maladroite de le défendre est totalement illusoire. Encore une fois, si vous aviez entière confiance en Mamboundou et en la capacité de l’UPG de réussir le changement au Gabon, vous ne seriez pas en train de tenter les contournements auxquels vous vous essayez aujourd’hui. Pour l’observateur averti, il n’y a pas meilleur aveu d’échec que celui-là, donc, implicitement, un vote de non confiance.

Frère, je préférerais rester éternellement virtuel, mais ferme sur mes convictions, si je savais que j'allais passer mon temps sur le terrain politique à jouer les fanfarons au Gabon, renforçant au passage le régime que je combats.

Voilà pourquoi je trouve inutile de poursuivre des débats qui n'ont ni queue ni tête. Ce qui fait le succès politique, ce n'est pas que l'on se batte par clavier interposé ou que l'on se batte sur le terrain couché sur un lit de milliards. Ce qui fait le succès d'un combat politique c'est quatre choses assez élémentaires :

1) Clarté de l'objectif,
2) Stratégie pour atteindre l'objectif,
3) Outils utilisés en vue de la réalisation de l'objectif, et
4) Préparation.

Les politiciens gabonais ont toujours péché par manque de définition de ces quatre aspects du combat. Euphoriques et impréparés, ils se sont toujours précipités aux élections, pour ensuite se rendre compte que ce n’est pas comme cela qu’on gagne une élection. Drogués par le fait d’avoir pu « forcer » Bongo à une négociation quand les temps se font euphoriques, ils se rendaient compte trop tard que c’est Bongo qui les avait, pour la énième fois, traînés dans la farine. D’autres, comme vous, ont cru au vertus du dialogue, des conciliabules et des compromissions, pour ensuite se rendre compte que ce n’est pas non plus comme cela qu’on arrive au changement au Gabon. Ce que vous présentez comme une nouveauté ici, c’est-à-dire trouver des alliances en France, travailler politiquement sur le terrain des compromissions, regrouper les Gabonais de la diaspora de toutes tendances (oh quelle aberration !), négociations, n'est ni nouveau, ni suffisant. Au contraire, cela se prête à l’immobilisme et aux innombrables problèmes qui ont miné les autres avant vous. Vous semblez vouloir répéter les mêmes illusions. C’est parce que, en réalité, unis ou pas unis, les opposants gabonais n’ont eu ni la discipline, ni l’unicité d’objectif et de méthode qui aurait pu mener au succès du combat. Assemblés en apparence, ils avançaient en fait en ordre dispersé, chacun tirant la couverture de son côté, chacun se méfiant de l’autre, et à la fin, presque 20 ans plus tard, le Gabon est démocratiquement pire que ce qu’il était au moment où s’initiait le sursaut démocratique en 1990. Alors, ou vous voulez la fin du régime Bongo, ou vous ne la voulez pas, mais ne distrayez pas les gens avec des formules péremptoires qui, en fin de compte, n’ont aucun sens. C'est une illusion que d'autres ont essayé avant vous (Accord de Paris, HCR, etc.) Il ne s'agit pas uniquement d'organiser des kermesses politiques hétéroclites qui finissent toujours par s'effondrer sous le poids des aspirations individuelles et partisanes. Il faut plus profond que cela. Si votre désir est de fédérer les Gabonais de la diaspora, cet objectif est louable. Je ne vois malheureusement pas encore se dégager la bonne méthodologie de succès. Je vois plutôt une charrue mise avant les bœufs, avec les mêmes promesses d’échec qui ont toujours miné les actions politiques de ce genre au Gabon.

Vous pouvez donc rire de l’histoire du transformateur de Kinguélé, c’est votre droit. Vous pouvez aussi rire de notre virtualité, mon frère. Mais je vous rassure dès aujourd’hui. Le BDP, contrairement à vous qui semblez vous réveiller aujourd’hui de votre léthargie, est arrivé à vos conclusions il y a quelques années déjà. Mais contrairement à vous, nous avons analysé un peu mieux la situation du Gabon, dans la ferme intention de ne pas répéter les erreurs des aînés. Aujourd’hui, vous rigolez. Mais un jour, c’est un hoquet de surprise qui vous saisira. En attendant, prenez la relève des illusions que vos prédécesseurs vous ont léguées, comme par exemple cette idée ridicule selon laquelle c’est parce qu’on a des relations en France qu’on réussit à changer le Gabon. Ce sont-là des idées ridicules, qui trahissent la mentalité de l’esclave qui attend les bontés de son maître pour espérer un jour pouvoir se libérer. Nous l’affirmons dès aujourd’hui, c’est du Gabon même que nous conquérons la liberté du Gabon, et non à Paris. 

Alors, le jour où vous voudrez quitter le domaine des enfantillages pour devenir sérieux et regarder de front les problèmes du Gabon, on parlera. J’ai toujours été ouvert au dialogue. Mais ce que j’évite, ce sont les types d’enfantillages que je vois se dessiner sous mes yeux, les euphories mal placées et empreints de naïveté. 

Le Gabon n’a plus besoin de kermesses politiques. Il a besoin d’actions révolutionnaires et de libération nationale. Quand vous l’aurez compris, vous contribuerez mieux au changement immédiat au Gabon. Il n’y a que les esclaves qui se plient à la volonté de leur maître. Certains attendent que Bongo meure tout seul au pouvoir. D’autres attendent que le dictateur veuille bien de lui-même entendre raison et tout quitter tout seul. Et ailleurs, on croit que c’est parce qu’il y a une procédure judiciaire contre Bongo en France que le Gabon sera libéré demain. Du coup, on s’avance vers des illusions de changement, et on se met à se convaincre que la France est désormais décidée à débarrasser le Gabon de Bongo. Mais bon sang, quelle race d’inutiles nous sommes, nous les Gabonais. On recherche toujours la solution de facilité, celle du moindre effort, du moindre sacrifice. Et un jour, on se met encore à pleurnicher quand, 20 ans plus tard, le régime Bongo est toujours en place.  Et on se met alors à accuser de nouveau la France de soutenir Bongo, alors qu’on est soi-même responsable de la survie de Bongo, à cause justement de cette recherche effrénée des méthodes faciles, même quand tout montre qu’il faut la révolution au Gabon pour changer les choses. D’où cette terrible langue de bois que vous avez, cher ami, et d’où ces contradictions systématiques. D’une part, vos vidéos annoncent la libération du Gabon et le ras-le-bol. Mais dans vos messages à fleur de peau, on voit plutôt une chiffe molle qui s’apprête à répéter les mêmes erreurs que Mamboundou, Mba Abessole et les autres mécréants qui ont tué l’idéal démocratique au Gabon. On croit que c’est parce qu’on aura fait preuve de « responsabilité » que le Gabon changera.

Je répète donc. Anwa !

C’est mon dernier mot. Dépecez-moi ou le BDP comme vous voudrez. Je vous laisse vous débattre dans vos manières et vos illusions. J’ose seulement espérer qu’il restera quelque part en vous une petite étincelle de raison qui vous permettra de comprendre exactement ce que je suis en train d’essayer de vous faire comprendre.

Vous restez tout de même un frère, quoique quelque peu égaré. Je ne vous en veux pas. Bon courage.

Dr. Daniel Mengara
 





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